13- Baignade en mer
Résumé des chapitre précédents :
Le psychiatre de Maxance a prévenu Ira. Une relation, entre eux deux, sera compliquée.
Ira sent qu'il va avoir fort à faire et tente de convaincre l'entourage de Maxance.
Maxance a bien réagit jusqu'à présent, mais pour combien de temps.
Personnages principaux :
Ira Ranowich, 19 ans
Maxance Ioni, 20 ans
Personnages secondaires :
Le directeur Ioni : le responsable du centre sportif de Rochefort
David Ioni : oncle de Maxance
Robert Dalambert : le psychiatre de Maxance
Les coéquipiers d'Ira : Achille, Joachim, Luis, Mehdi, Diego.
Le coach Grégoire, le directeur des courses Eric.
Les championnes cyclistes : Daphné, Aude
L'équipe handicapés : Corinne, Mario
***
Ira
─ C'est bien, recommence ta phrase.
Maxance m'apprend la langue des signes, tous les soirs après avoir soigné ces animaux. Il me laisse rester contre lui dans son lit. Il est visible qu'il ne songe à rien d'autre qu'à ce que je réalise correctement ses foutus signes.
J'en ai déjà appris plus d'une centaine et j'arrive à faire des phrases. Il m'apprend désormais des tournures de phrases et les mouvements vont de plus en plus vite.
─ Filme moi, enfin mes mains, pas mon visage. Tu pourras les regarder et travailler tout seul. explique t'il amusé.
Il m'indique un site pour m'entrainer avec un nom à coucher dehors : les snigleurs.
─ Les quoi ?
─ Attends donne-moi ton téléphone je vais le taper, propose- t- il.
Je lui donne mon téléphone, avant de le reprendre, paniqué. Dessus il y a toutes ses vidéos et si jamais il les voit, je suis un homme mort.
─ Je vais le faire, dicte-moi.
Je fais mine de rien, mais il n'a rien loupé de mon comportement étrange.
─ Que me caches-tu ? s'inquiète Maxance, méfiant immédiatement.
─ Non rien du tout, c'est juste que je ne suis pas débile et je vais taper moi-même le site.
Je viens de trouver cette excuse pour expliquer mon geste. Maxance n'y voit que du feu, pour une fois que mon enfance pourrie m'a sauvé la mise.
─ Je sais bien que tu n'es pas bête.
Il me prend la main pour s'excuser, en plus je fais coup double !
Je glisse mes doigts entre les siens et nous restons tous les deux ainsi enlacés, un moment.
Je ne rentre surtout pas dans le piège de lui déclarer mon amour avec les signes.
Hier soir nous avons convenu d'aller nager ensemble dans l'océan. Pour gagner du temps avec lui, j'ai proposé d'aller le chercher à son école et de l'emmener chez lui soigner ces animaux. C'était une erreur car dès que nous arrivons Ioni m'interpelle.
─ Que veux-tu à mon fils ?
─ Rien de spécial. On a le même âge et on s'entend bien.
─ Ira je vois bien la différence ! Tu es un prédateur et ne fais rien gratuitement. Mon fils est fragile. Il ne pourra rien t'apporter !
─ On a prévu d'aller nager ensemble, dans l'océan.
─ Il a peur il ne voudra pas y aller.
Maxance arrive avec ses affaires de natation peu après et regarde son père fâché.
─ Je vais venir avec vous, décide Ioni. Au cas ou tu piquerais une crise !
─ Non ! se braque Maxance, peiné. J'ai confiance en Ira. S'il te plait, papa, arrête !
Je me garde d'intervenir. Le père baisse les épaules, résigné alors que Maxance s'installe sur ma moto sans prononcer un mot.
─ Tu veux une combinaison ? Je pose mon sac de matériel près de la digue et me déshabille.
Je vois qu'il fixe mon torse et mes abdominaux, je fais exprès de trainer pour me montrer, j'espère que je lui plais. Il rougit légèrement.
─ Non pas de combinaison, l'eau n'est pas si froide.
Il se déshabille à son tour, et là c'est moi qui aie la mâchoire qui se décroche. Il se déshabille simplement pour aller dans l'eau, mais je trouve ça plus sexy qu'un striptease. J'adore son corps d'Apollon, les abdominaux légèrement dessinés et des hanches fines. On en mangerait.
Comme il m'a maté je lui rends la pareille et la vache je me régale et cela recommence comme quand je l'ai découvert sur internet. Il me met KO !
Il est si beau, la peau laiteuse, je détaille ses petits boutons de chairs que j'aimerais embrasser.
Je serre les poings pour surtout ne pas le toucher.
Je mets mon masque et prend une bouée, au cas où Maxance aurait une crise de panique ou de fatigue.
─ C'est pour moi ? devine t'il.
─ Je la prends toujours !
─ Menteur !
C'est à mon tour d'être gêné. Est ce qu'il me voit mentir depuis le début ?
Je prends mon couteau que j'attache à ma hanche machinalement, quand soudain les paroles du psy me reviennent en mémoire. Je le regarde hésitant. Il a l'air tranquille et remis de la dispute avec son père.
─ En fait tu n'es pas un dauphin, tu es un requin !
─ Un dauphin sauvage.
On rentre dans l'eau le soleil est encore haut dans le ciel on est déjà fin avril.
─ Ça va ?
─ Oui ça va ?
Je dois lui demander la même chose toutes les dix secondes, mais il ne s'en agace pas, au contraire. Au bout d'un kilomètre je lui fais signe que nous allons faire demi-tour.
─ Déjà ? Ce n'est pas beaucoup.
─ C'est pas mal pour une première fois non ? Promis je te ramènerais. Tu sais tu es la première personne à aimer nager en mer avec moi et à suivre aussi.
Dès qu'on est sur le sable, il prend ma serviette et la sienne et s'enroule dans les deux.
Je le regarde médusé, admiratif, heureux.
─ Tu as fait mon dauphin ! Ça a vraiment marché, je n'ai pas eu peur ! Tes questions m'ont rassuré, mais j'ai dû te gêner ?
─ Pas du tout. Je vais pouvoir t'épouser alors...si je suis un dauphin ?
Il éclate de rire joyeux.
─ Je ne t'en demande pas tant ...et je t'ai expliqué que je suis cassé... mais je peux prendre ça comme une vraie demande en mariage ?
─ Oui, une vraie demande.
─ Alors c'est ma première !
─ Et ta dernière !
─ ...hein ? Maxance me regarde avec des yeux ronds.
─ Oui, je suis jaloux, alors c'est la première et la dernière demande.
Il sourit de toute ses dents, ses yeux sont lumineux, il est horriblement mignon.
─ Un dauphin jaloux alors ?
─ Voilà !
─ J'accepte de t'épouser.
─ Merci beaucoup.
─ Mais je ne veux pas consommer mon mariage.
─ Nous en reparlerons bien plus tard.
─ C'est quand plus tard ?
─ J'ai des championnats à gagner, des études à faire et toi aussi, mais après on se marie et pour le reste on verra encore plus tard.
─ Tu m'achèteras une bague ?
─ Une bague, une maison... pour nos animaux.
Il me pince.
─ Tu fais quoi ?
─ Je vérifie si tu es réel.
***
Les semaines ont défilé et j'ai accepté de signer des autographes à sa demande. Nous nous installons dans la pièce commune du dortoir, Maxance s'est assis à côté de moi, il travaille ses cours de prépa véto. Je suis à une table ou mes « admirateurs viennent me voir en faisant la queue. J'ai toujours détesté signer des autographes. Heureusement, mes fans ne sont jamais nombreux, mais là, avec Maxance appuyé contre mon épaule, je pourrais y passer ma vie entière.
De temps en temps, il lève le nez de son livre et me parle ou bavarde avec un des gars venus me voir.
Je signe donc pendant un moment, des livres, des photos, des tee-shirts. Tous les résidents de la fac se sont passés le mot.
Plus tard, alors que je m'apprête à partir, Maxance me raccompagne à la porte du dortoir, mais s'arrête à la limite du porche et de l'obscurité extérieure.
Je me rappelle de ce qu'a dit le psy.
─ Viens dehors avec moi deux minutes et je te ramènerais dans le bâtiment.
Il hoche la tête et m'accompagne dehors en me prenant par le bras.
Notre attitude n'est pas du tout celle de deux mecs hétéros. Je me demande si je peux l'embrasser.
Je me rappelle d'un truc qui m'a interpellé, cela me fait un sujet de conversation, plutôt que de lui sauter dessus.
─ Au fait quand on a nagé, mon couteau ne t'a pas gêné ?
─ Non je n'ai pas eu peur ...quand c'est toi... souvent je n'ai pas peur !
Le temps est vite passé. Je l'adore et je l'aime plus que tout.
On n'a pas reparlé de notre accord de mariage. Je n'ose pas le brusquer, mais ce qui a été dit a été dit. Je pars demain pour Paris.
J'allais le remercier quand je remarque qu'il grimace avec les larmes aux yeux.
─ Maxance ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
─ Je suis triste.
Il a toujours été franc, mais son drame l'a rendu très honnête. Il ne s'embête jamais à cacher ce qu'il pense. Est-ce que j'ai fait une bêtise, est ce que je l'ennui ?
─ Je suis triste car tu pars.
Mon soulagement est immédiat. Je le rapproche de moi, sans l'enlacer : Je vais revenir pour t'épouser.
─ Je serai à Toulouse.
Il n'a pas dit non, quel soulagement.
─ Je viendrais à Toulouse et on se voit au Japon, ce sera cool.
─ Il y a des endroits où je voulais aller au japon.
─ Je t'y emmènerais !
─ Tu es trop parfait.
─ C'est toi qui es trop parfait.
─ Laisse-moi il faut que je pleure. Enfin bien sûr, avant, ramène-moi audortoir.
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