Chapitre 8.

[Route 6 ; Ohio ; matinée]

Temps écoulé depuis le début de l'épidémie : 4 mois et 11 jours.


‒ ... vingt ans et Simon en a trente.

‒ Et vous avez dit que vous veniez du Michigan, c'est ça ? Moi je viens du Montana, de Billings, continua Winnie après que le jeune homme lui ait confirmé. Et Sasha vient de Californie. Euh... de...

‒ Costa Mesa.

‒ Oui voilà, Costa Mesa. Echo vient surement du Missouri, en tout cas c'est là qu'on l'a trouvé.

Comme il fallait s'y attendre, c'était l'adolescente qui faisait une grande partie de la conversation depuis qu'elles s'étaient retrouvées en voiture avec leurs deux nouveaux camarades. Ce n'était pas prévu dans leur programme mais on ne pouvait pas dire que la plus jeune n'essayait pas de tirer le meilleur de cette situation non souhaitée. De son côté, l'aînée s'évertuait depuis plus d'une heure à rouler loin de Leesburg et de distancer cette monstrueuse horde croisée là-bas.

‒ En tout cas on est content d'être tombé sur vous, déclara Adam. On a vu personne depuis des mois, depuis qu'on a quitté notre ville en fait. On s'était réfugié dans un petit camp de survivants à la sortie de la ville au tout début mais les marcheurs l'ont ravagé très rapidement.

‒ Personne n'était prêt pour tout ce merdier, ajouta Simon.

‒ Ouais... On a perdu beaucoup de monde, de la famille, des amis... Quand on a trouvé ce camp, on a pensé qu'on serait sorti d'affaire. Des pompiers l'avaient établi, ils ont promis que les militaires viendraient nous chercher prochainement mais... Comment ils auraient pu savoir ? On nous avait simplement parlé d'une maladie au début. Pas de putains de morts-vivants !

‒ Depuis qu'ils ont détruit cet endroit, Adam et moi on erre. On sait pas trop où aller.

‒ Eh ben... vous pouvez venir avec nous ? proposa l'adolescente en échangeant un regard avec l'autre femme qui haussa une épaule. On roule pour New York, Sasha a de la famille là-bas.

‒ New York ? C'est pas dangereux là-bas ? hésita Simon.

‒ Ouais, les grandes villes... c'est hyper dur d'en sortir vivant. Tu sais s'ils le sont toujours ? ajouta son frère.

‒ J'ai plus de nouvelles d'eux depuis que les lignes ont été coupées.

‒ Alors peut-être qu'ils sont morts.

‒ Adam ! s'exclama son frère.

‒ Désolé mais c'est vrai ! Et même s'ils le sont pas, qui vous dit qu'ils sont pas déjà partis ? J'ai entendu dire que la ville avait été évacuée avant que le pays ne soit plongé dans le noir.

‒ On vous met pas le couteau sous la gorge, se referma Sasha. On vous propose juste de nous accompagner mais vous n'êtes pas obligés.

La voiture devient silencieuse pendant une poignée de secondes après le ton froid employé par la jeune femme. Winnie gigota sur son siège puis se pencha en avant et enroula ses bras autour des épaules de son amie pour un câlin maladroit.

‒ La fille de Sasha est là-bas, murmura-t-elle vers les deux nouveaux. Amy. Elle a quatre ans.

‒ Je suis désolé, grimaça Adam. Je voulais pas paraître insensible ou autre chose dans le genre. J'espère qu'elle va bien.

‒ Ca va... vous pouviez pas savoir... et on est tout à cran avec tout ce bordel.

‒ Comme tu dis.

‒ Vous n'êtes vraiment pas obligés de venir avec nous. On sait pas ce qui nous attend à New York mais moi je dois y aller. Amy est tout pour moi, je dois essayer.

‒ On comprend. Vraiment.

‒ Vous n'avez pas à décider maintenant, il reste encore beaucoup de route avant d'atteindre la ville. On pourrait rester ensemble un temps, qu'est-ce que vous en dites ?

‒ Que c'est bien mieux quand on est à plusieurs, répondit Simon avec un sourire.

‒ Ouais, j'en ai marre d'avoir à supporter mon frère.

‒ Hé !

‒ Quoi ? Tu es désagréable le matin sans ton café. Et ça fait des semaines qu'on est à cours.

Les deux hommes commencèrent à se chamailler comme seuls des membres d'une même fratrie pouvaient le faire. Très vite, Winnie les rejoints, ajouta ses remarques, taquina et ria quand ils lui répondirent avec les leurs. Un trou se forma dans la poitrine de Sasha. Son frère lui manqua un peu plus à cet instant précis. Elle repoussa ce sentiment au fond d'elle et écouta plutôt ses camarades apprendre à se connaître et plaisanter avec un petit sourire. Et dire que à peine quelques semaines plus tôt elle était seule, déambulant dans les rues désertes et sales avec désespoir. Ca faisait du bien de retrouver un peu de normalité.

Plusieurs kilomètres plus tard, Sasha bifurqua vers des routes plus petites dans l'objectif de rejoindre la route 30. Elle en profita pour jeter un coup d'œil à Simon qui n'avait presque pas dit un mot depuis près d'une heure. Elle prit note de son visage grimaçant, de son teint maladif et de la main plaquée contre ses côtes.

‒ Ça va ? demanda-t-elle en regardant de nouveau la route. T'es bien pâle.

‒ Ouais, je me suis fait une petite égratignure qui me fait un peu mal.

‒ Elle doit pas être si petite si j'en crois la sale tronche que tu tires.

‒ C'est rien.

‒ Il s'est entaillé le côté avec un morceau de tôle cette nuit en fuyant les marcheurs, indiqua Adam en se penchant entre les deux sièges. On a pas encore eu le temps de regarder.

‒ C'est rien de grave, répéta l'aîné de la fratrie. Je vais bien.

‒ On va s'arrêter et y jeter un petit coup d'œil.

‒ Non, je vous assure que ça va.

Sasha l'ignora délibérément et arrêta la voiture sur le bas-côté après avoir vérifier que les alentours étaient vides d'infectés. C'était amusant de voir que, bien que les routes étaient désertes et qu'ils ne croisaient plus personne, la jeune femme n'arrivait tout de même pas à stopper son véhicule en plein milieu de la route. Elle mit le frein à main, se détacha et fit signe à Simon de faire de même avant de sortir de la voiture. Elle fit le tour pour venir le retrouver de l'autre côté où il s'était appuyé sur sa portière. Avec une grimace traduisant sa douleur, il remonta son haut pour exposer sa blessure à leurs yeux. Un halement choqué s'échappa de la bouche de Winnie alors que l'entaille était révélée.

‒ Merde, c'est pas beau à voir ! s'exclama Adam.

‒ Ouais, c'est une sale coupure que tu as.

En se penchant afin de mieux voir, la jeune femme constata que cette ''égratignure'' comme l'avait appelé Simon était bien plus sérieuse. Elle était plutôt profonde et le sang tachant le t-shirt, que Sasha avait pensé être celui d'infecté, était en fait sûrement celui de l'homme. Des points de suture étaient nécessaire à ne pas en douter. Elle demanda à Winnie de lui apporter leur trousse de secours et nettoya la plaie pour avoir un meilleur aperçu mais cela lui apprit rien de plus. Avec le peu qu'ils avaient, elle désinfecta la blessure et la recouvrit d'un pansement puis elle donna un anti-douleur à Simon.

‒ La plaie est nette et profonde, indiqua-t-elle en se redressant et en venant toucher son front du dos de sa main. Faudrait faire des points mais on a pas le matériel alors va falloir essayer d'en trouver. Tu as de la fièvre aussi, peut-être que c'est infecté. Il faut des anti-bio...

‒ Tu étais dans le médical ?

‒ Ma mère était infirmière.

‒ Ah.

‒ OK, remettons-nous en route pour trouver un hôpital ou un truc du genre. On a besoin de médocs et de quoi le recoudre.

‒ C'est parti alors.


◇ ◇ ◇

[Centre médical ; Carey, Ohio ; midi]

Temps écoulé depuis le début de l'épidémie : 4 mois et 11 jours.


La voiture avait été stoppé dans le grand parking à l'avant du centre médical, légèrement camoufler de la route 15 juste à côté par deux autres véhicules. Le contact avait été laissé et il avait été décidé par Sasha et Adam qu'ils seraient ceux qui rentraient dans le bâtiment. Pendant ce temps, Winnie surveillerait les environs et l'état de santé de Simon qui avait un peu tourné de l'œil en chemin pour cet endroit, Echo sa fidèle compagnon comme assistante.

Adam et Sasha s'armèrent le plus possible tout en laissant aux deux autres de quoi se défendre au cas où et sortirent de la voiture pour s'occuper des quelques infectés à l'extérieur. Ils étaient peu nombreux mais mieux valait les éliminer maintenant qu'ils s'amassent et deviennent un problème pour plus tard. La jeune femme passa la première et s'élança vers le rôdeur le plus proche. Il était dos à elle, encore dans sa tenue de patient, et se retourna trop lentement quand il l'entendit arriver. Elle lui planta son couteau dans la tempe. Adam alla immédiatement s'occuper du second qui marchait dans leurs directions. Elle repéra le dernier et troisième plus loin. Un haut-le-cœur lui remonta quand elle remarqua son visage défiguré. Il avait sans doute été dévoré au moment de sa mort, on pouvait apercevoir la chair mutilée et le crâne derrière des lambeaux de peau morte. Quand elle eut fini de l'achever, elle retourna auprès de son partenaire qui hocha la tête et ensemble ils trottinèrent jusqu'aux portes. D'après les immenses vitres, le hall d'accueil était vide. Adam mit la main sur la poignée de la porte mais ne l'ouvrit pas tout de suite.

‒ Prête ?

‒ Prête.

‒ Alors on y va.

Et il baissa la poignée et ouvrit la porte. Le pistolet levé à la hauteur de ses hanches, Sasha fit un premier pas dans l'établissement et tendit l'oreille. Des grognements étaient audibles quelque part plus loin mais ils ne semblaient pas nombreux. Derrière elle, Adam referma la porte avec délicatesse et lui fit signe vers l'écriteau « urgences ».

‒ C'est sûrement le plus intéressant, murmura-t-il avec un haussement d'épaules.

Avec un hochement de tête, la jeune femme passa devant et avança à pas de loup dans un long couloir plongé dans la pénombre. L'endroit était en désordre et poussiéreux, laissé complètement à l'abandon depuis l'épidémie plusieurs mois plus tôt. C'était étrange de voir un tel établissement dans un état déplorable. La plupart des portes étaient fermées et derrière certaines on pouvait parfois entendre du chahut et des grognements alors le duo ne prit pas la peine de s'y attarder. Ils n'avaient ni le temps ni les compétences de prendre des risques inutiles. Le couloir se termina par une grande pièce où des lits de consultations étaient séparés par des rideaux parfois tirés parfois non. La lumière pénétrait à peine dans l'endroit mais Sasha repéra deux infectés de là où elle était.

‒ Je prends celui de droite.

Les rôdeurs neutralisés, le jeune duo commença à fouiller la pièce, retournant chaque placard et rangement à la recherche de tout ce qui leur serait utile. Alors qu'Adam regardait derrière le comptoir d'accueil, Sasha fourra des compresses stériles dans son sac, le referma puis se releva et se dirigea vers le fond où un dernier lit était camouflé par un rideau. Son couteau prêt et son bras armé, elle enroula ses doigts dans le tissu, prit une profonde respiration et le tira brusquement de son chemin. L'odeur et la vue qui agressaient ses sens la firent se détourner avec un haut-le-cœur. C'était trop. Elle ne put se retenir de vomir.

‒ Sasha ? Ça va ?

Occupée, elle ne lui répondit pas tout de suite et attendit plutôt de se vider avant de se redresser et de s'essuyer la bouche avec la manche de son t-shirt. Pendant ce temps, Adam avait fait le tour de l'accueil et était venu la rejoindre, la mine inquiète.

‒ Il s'est passé quoi ? rétorqua-t-il, inquiet.

Comment lui dire ? Comment témoigner de cette vision affreuse ? Que dire après avoir vu le corps d'une petite fille, pas plus âgée que neuf ou dix ans, abandonnée sur le lit dans une position désarticulée... une morsure bien visible sur le haut de son bras. Elle avait dû être amené à l'hôpital au début de l'épidémie quand les gens ne savaient pas encore à quoi ils avaient à faire. Si on en croyait le sang autour de sa bouche et éclaboussé sur les draps de papier, elle aussi avait mordu quelqu'un. Elle aussi c'était transformée en monstre... ça ne rendait pas moins déchirant de voir le scalper qui avait été planté dans son œil.

Décidant qu'elle mettait trop de temps à répondre, Adam jeta un coup d'œil derrière le rideau et jura quand il vit lui aussi cette horreur.

‒ Si tu as tout ce qui te faut, foutons le camp d'ici, ordonna-t-il une main sur la bouche comme pour retenir physiquement ses propres nausées.

Sasha ne pouvait pas être plus d'accord. Encore secouée, elle remit son sac sur son dos et rebroussa chemin avec le jeune homme.


◇ ◇ ◇

[Résidences pour personnes âgées ; Carey, Ohio ; début de soirée]

Temps écoulé depuis le début de l'épidémie : 4 mois et 11 jours.


Recoudre Simon n'avait pas été un moment agréable ni pour Sasha -peu habituée à l'exercice- ni pour l'homme, surtout sans anesthésie. L'homme avait souffert et avait tourné de l'œil plusieurs fois. Son frère et Winnie avaient dû le maintenir quand il était conscient pour éviter qu'il ne bouge trop. Ses cris avaient énervé leur chienne qui avait bruyamment aboyer, rameutant un infecté qui avait longuement cogné contre la porte d'entrée avant qu'Adam aille s'en occuper une fois son frère recousu. Au moins, la plaie de Simon était désormais désinfectée correctement et soignée. Des antibiotiques lui avaient été donnés pour combattre l'infection et depuis il dormait comme un bébé. Le reste d'entre eux s'était relayé pour veiller sur lui mais aussi pour faire un brin de toilette, se reposer et surveiller les alentours.

C'était heureux qu'ils avaient remarqué qu'un quartier résidentiel pour personnes âgées ait été construit juste à côté de l'hôpital. Les maisons étaient peu nombreuses, de plain-pied et occupées par qu'un seul habitant -quand elles n'étaient pas vides. Ils avaient été facile de s'introduire dans l'une d'elle et de tuer son précédent propriétaire transformé en infecté dans sa chaise roulante. La jeune femme avait garé la voiture juste devant, prête à partir s'ils en avaient besoin.

Sasha fourra son dernier bout de viande séchée dans sa bouche tout en se levant de sa chaise et en attrapant l'assiette soigneusement préparée par Winnie. Elle traversa la maison et se rendit dans la petite chambre où était en convalescence Simon. Son frère cadet était assis sur la chaise à côté du lit et lisait un vieux roman policier si elle en croyait le couverture abimé -preuve d'un livre trop souvent manipulé et donc certainement aimé.

‒ Tiens, marmonna-t-elle autour de sa bouchée alors qu'elle lui tendait l'assiette.

‒ Merci.

‒ Comment va mon patient ?

‒ Il a pas ouvert un seul œil. Tu penses que c'est inquiétant qu'il se soit toujours pas réveillé ?

‒ Non, son corps a subi un choc avec sa blessure. Il n'a pas eu le temps d'encaisser, déclara-t-elle en s'asseyant sur le lit et en venant toucher son front pour vérifier sa température. Et puis ces derniers temps on manque un peu tous de sommeil pas vrai ? C'est bien qu'il puisse le rattraper. D'autant plus pour son rétablissement.

‒ Mmh.

‒ Va manger et te reposer, je vais rester avec Simon.

‒ OK... Appelle s'il se réveille.

‒ Bien sûr.

Ils échangèrent de place. La jeune femme attrapa un plaid laissé à l'abandon sur le sol et le livre qu'Adam lisait précédemment et s'installa pour quelques heures.


◇ ◇ ◇

[Résidences pour personnes âgées ; Carey, Ohio ; matinée]

Temps écoulé depuis le début de l'épidémie : 4 mois et 15 jours.

Lentement, avec des gestes minutieux, Sasha décolla le pansement et l'abandonna sur le sol pour observer la blessure.

‒ Oui, c'est beaucoup mieux. Tu te sens comment ?

‒ Plus maître de moi-même.

‒ Je pense que l'infection est bien parti et que tu es en bonne voie de guérison, acquiesça la jeune femme en désinfectant la plaie et changeant le pansement. On pourra partir aujourd'hui comme prévu. Mais tu es dispensé de faire trop d'efforts pendant quelques temps encore.

‒ Oui m'dame.

Durant les quatre derniers jours, le petit groupe était resté dans la maison où Simon avait été guéri à attendre que ce dernier se remette assez sur pieds pour qu'ils reprennent la route. Pendant ce temps ils avaient fait connaissances, appris à se faire confiance, à s'écouter... Sasha pouvait dire qu'elle était vraiment heureuse d'être tombée sur les deux frères. Ils complétaient parfaitement leur duo féminin. Des plaisanteries et des rires fusaient toute la journée et Winnie avait trouvé un compagnon de jeu en la personne d'Adam.

Près d'une heure plus tard, la voiture était de nouveau chargée et le petit groupe avait repris leur chemin en direction de New York en passant par la route 30. Le plus jeune des frères étaient derrière le volant tandis que l'aîné servait de copilote, donnant habilement les indications nécessaires pour suivre l'itinéraire qu'ils avaient décidé la veille.

‒ Euh, c'est quoi ce bruit ? demanda Winnie en ouvrant sa fenêtre.

‒ Quel bruit ?

‒ Vous avez pas entendu ?

Alors qu'ils secouèrent tous la tête, la voiture crachota et fit des accros avant de s'arrêter complètement.

‒ Je pensais qu'on avait fait un quasi plein d'essence avec le bidon qui nous restait, demanda Sasha.

‒ Je crois pas que ce soit l'essence, la jauge est encore à plus de la moitié.

‒ Ouvre le capot, je vais aller voir, ordonna Simon en sortant du véhicule, réveillant Echo par la même occasion qui se redressa, les oreilles dressés haut sur son crâne.

Attrapant son pistolet semi-automatique, Sasha sortit à son tour et alla le rejoindre pour surveiller ses arrières. La route était bordée par des champs et, au loin, quelques groupements d'arbres. Elle apercevait des infectés mais ils étaient trop loin pour les voir ou les sentir alors elle se sentait en sécurité. Cela ne l'empêcha pas de rester vigilante. De son côté, Simon souleva le capot et se pencha pour inspecter l'engin. Avec un soupir, il se redressa et tira une grimace en direction de la jeune femme qui lui dit rien qui vaille.

‒ L'embrayage a lâché... la voiture est foutue.

‒ Tu ne peux pas la réparer ?

‒ J'ai pas les compétences pour. On va devoir continuer à pied, soupira-t-il une nouvelle fois en regardant les environs. Wooster ne doit pas être bien loin, peut-être une journée de marche si on a une bonne allure.

‒ Ca me tente pas trop de marcher jusqu'à là-bas... La ville est plus peuplée que celles qu'on a l'habitude de traverser.

‒ C'était le plan de passer par-là.

‒ Ouais, en voiture. On est bien plus vulnérable, surtout avec toi et ta blessure.

‒ Je suis guéri Sasha.

‒ Non, tu vas mieux, rectifia-t-elle. Mais tu es toujours en convalescence.

‒ De toute façon tu vois une autre solution ? Soit on continue à pied sans passer par les grandes routes et risquer de se perdre, soit on suit notre itinéraire initiale en priant pour trouver une autre voiture.

‒ D'accord... on rassemble nos affaires et on y va, soupira la jeune femme en se frottant le front.

Le petit groupe rassembla rapidement leurs affaires et commencèrent à marcher groupés dans la direction qu'ils prenaient plus tôt. Les nerfs à vif d'être de nouveau vulnérable sur la route comme Sasha et Winnie ne l'avaient pas été depuis plusieurs semaines.

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