Chapitre 35
Hi! J'espère que vous allez bien?
Déjà... BONNE ANNÉE !
Après une pause durant le mois de décembre je reviens plus motivée que jamais ! Je suis désolée de cette attente mais j'avais besoin de me reposer et de ne pas trop me mettre la pression. Maintenant je suis de retour et j'ai très hâte de continuer/terminer cette histoire avec vous mais aussi d'en commencer une nouvelle.
J'espère que le chapitre vous plaira encore merci pour tout.❤️
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CHAPITRE 35
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(The Scientist_Coldplay)
HARRY.
Ça fait une heure que je suis réveillé. Ou peut-être deux. Mon bras est engourdi sous le poids de Louis mais je m'en fiche pas mal. Parce que je suis ici, avec lui. Dans la chambre de son enfance même si cette dernière a dû voyager à l'autre bout de la France.
A l'autre bout de moi.
Mon coeur se serre à cette pensée et je prends une grande inspiration, mon regard glissant sur son visage endormi. Il dort profondément, allongé contre moi et sur ce matelas posé à même le sol. Ce détail me fait sourire. Il y a un lit juste à côté mais non. C'est sur ce matelas que nous avons fini. Ayant l'impression d'être minuscules au milieu de tous ces meubles. Mais donnant l'impression d'être protégés aussi. Juste lui et moi. Dormant ensemble en cachette. Est-ce que ça aurait ressemblé à ça s'il n'était pas parti? Est-ce que j'aurais accepté ce baiser et tout ce qu'il voulait dire? Est-ce que j'aurais assumé à cet âge là? Aurais-je eu le courage que Louis avait déjà? J'imagine que je ne le saurais jamais. Et que toutes ces questions ne servent plus à rien désormais.
Mais ça me donne envie d'être courageux moi aussi. Comme Louis l'a été. Je crois qu'il ne sait pas à quel point je l'admire. Pour sa force. Cette force qu'il a été obligé d'avoir pour ne pas sombrer. Et même si l'idée qui me traverse n'est rien comparé à ce qu'il a dû faire, à ce qu'il a dû avouer, j'ai au moins envie de le faire. Seul. Lui prouver que notre relation est ce qui a de plus important à mes yeux aujourd'hui.
Lentement, je retire mon bras de sous sa taille. Il bouge dans son sommeil mais finit par simplement se retourner, prenant son oreiller dans ses bras. Pas de doute, il avait besoin de repos. Je me risque à me pencher pour déposer un baiser dans ses cheveux qui, encore une fois, ne le réveille pas.
J'enfile rapidement un jogging sorti de mon sac et enfile une veste de sport par dessus le t-shirt que je porte. Lorsque je sors de la chambre de Louis, l'odeur du café et des rires au Rez de chaussé me parviennent. Je descends les marches, tentant de me faire discret, comme si je ne savais pas exactement ce que je faisais.
Lorsque j'arrive dans la cuisine, Eric et Claire sont là. Ils arrêtent de parler en me voyant arriver et un léger silence s'installe. Je les comprends. C'est étrange pour moi aussi de les retrouver après toutes ces années. Après tout ce qui a pu se passer. Je souris, mal à l'aise, mais ils me sourient rapidement en retour et Claire me demande naturellement:
« Bonjour Harry, bien dormi?
-Bonjour, très bien oui, merci.
-Le matelas n'était pas crevé au moins? J'avoue qu'il était dans le garage depuis un moment. » M'avoue Eric dans un rire.
Je souris et secoue la tête.
« Non, il était plutôt confortable. » Je finis par répondre, mes pensées divaguant légèrement vers un corps chaud collé au mien.
« Un café? » Me propose Claire.
Je hoche la tête en la remerciant alors qu'Eric pousse vers moi un panier avec plusieurs biscuits. Il m'invite à me servir d'un signe de la tête et, alors que la mère de Louis pose une tasse de café devant moi, les mots sortent tout seul:
« On est ensemble avec Louis. »
Parce que c'est ce que je suis venu leurs dire. Parce que j'aurais aimé pouvoir leur lâcher ces mots huit ans en arrière. Surprendre le Louis de seize ans et lui prouver que, moi aussi, je l'aime. Je l'aime de cette façon là. Je l'aime beaucoup plus fort qu'il ne peut le penser. Mais ce Louis n'a jamais eu le droit à ces mots de ma part.
Lorsque mon regard croise celui de Claire, elle sourit simplement, tournant la tête vers son mari qui cache lui-même un sourire derrière sa tasse.
« Nous sommes heureux pour vous. » Elle me répond simplement.
« Nous espérions secrètement que les sentiments de Louis soit partagés, pour être honnête. » M'avoue Eric.
Mon coeur se serre. Parce que combien de fois Louis a dû leur parler des sentiments qu'il éprouvait pour moi? De retour à Paris, seul, combien d'appels ils ont partagés? Combien de larmes ont coulées quand Louis leur partageait ses incertitudes? Quand il leur avouait ma colère? Mon comportement? La façon dont j'ai voulu le repousser?
« J'aurais aimé être là pour lui dès le début. » J'avoue, la gorge serrée.
Leurs sourires s'effacent en voyant le mien disparaître. Je pensais me lever pour leur avouer notre couple, à Louis et moi. Mais, à cet instant, je comprends que je suis venu pour tout autre chose. Pour cette culpabilité qui me ronge les veines. Pour ses pensées qui ne font que tourner en boucle dans ma tête. Ces scénarios que je m'imagine. Et si j'avais insisté? Et si j'avais parcouru la France entière pour le retrouver? Et si je n'avais finalement pas fait confiance en ma mère et ma tante? Et si j'avais vu qu'elles me cachaient quelque chose?
« J'aurais aimé comprendre qu'il allait mal avant que vous ne partiez.
-Harry...
-J'aurais aimé remarquer l'absence de Louis à cette soirée. J'aurais aimé monter ces foutus escaliers. »
Je secoue la tête, retenant les larmes de rage qui me viennent à chaque fois que je pose des mots sur ce que je ressens.
« J'aurais aimé protéger votre fils. »
Si Eric prend une grande inspiration pour contrôler ses émotions, Claire laisse les larmes dévaler ses joues. Elle se pince les lèvres et renifle avant de secouer négativement la tête.
« C'est ce qu'on aurait aimé aussi, Harry. Pouvoir protéger notre fils. Mais ça fait huit ans qu'on essaie d'accepter qu'on a rien pu faire ce soir-là et que ce n'est pas de notre faute.
-Alors ce n'est pas de la tienne non plus, fiston. Et on ne t'en veut pas. » Dit Eric.
Je déglutis difficilement, mon regard plongeant dans mon café qui refroidit.
« Mais je pense pas que ça soit notre pardon dont tu as besoin. » Il continue.
Je relève la tête vers le père de Louis et il sourit tristement avant de terminer:
« C'est le tien.
-Je ne sais pas si j'y arriverai. »
Comment réussir à se pardonner de n'avoir rien vu lorsqu'il s'agit d'une personne qu'on aime du plus profond de notre coeur? Comment réussir à cesser ces pensées qui nous hantent le soir alors qu'on aimerait s'endormir paisiblement? On pourrait en devenir fou au point d'espérer qu'une machine à remonter le temps puisse exister.
Afin que je monte ces escaliers.
« Je te souhaite de te pardonner. Parce que rien de tout ça n'est de ta faute. »
Mon regard retrouve celui de Claire et je confirme d'un faible signe de la tête. Elle tente un sourire à travers ses larmes avant de les essuyer contre sa manche et de faire quelques pas en ma direction. Elle tend simplement son bras et c'est comme si on m'envoyait huit ans en arrière. Sans que je ne le vois venir, je me retrouve à pleurer dans ses bras. Les larmes s'échappent enfin de mes yeux et tout mon corps sursaute contre le sien. Je pleure dans les bras de cette mère qui a dû réconforter son fils plus d'une fois dans le même état. Qui, elle-même, s'est retrouvée inconsolable dans ceux de son mari. Parce qu'il y a une chose qui nous réuni, tous les trois. Louis. Et cette nuit-là. Ce drame. Cette colère. Cette haine. Cette culpabilité qui, je le sais, si elle doit s'en aller un jour, prendra beaucoup de temps à le faire.
« J'aurais tellement aimé...
-Je sais. » Elle me coupe, la voix tremblante.
Je ne sais pas combien de temps nous restons comme ça. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de larmes dans mes yeux et que Claire prenne le temps d'essuyer celles qui restent sur mes joues. Elle me sourit comme si elle n'avait pas mal elle aussi. Et c'est le contact le plus maternel que je reçois depuis que j'ignore ma mère. Mon estomac se retourne douloureusement à cette pensée. Bien-sûr qu'elle me manque. Bien sûr que je souffre de cette distance avec ma famille. Mais je leur en veux tellement aussi. Et je ne sais pas comment faire cohabiter tout ça dans un seul et même coeur. Je n'y vois aucune issue.
Eric, après m'avoir prit rapidement dans ses bras, embarque ma tasse pour me faire couler un nouveau café. Chaud. Et il insiste pour que je mange enfin un de ses biscuits. Ça réussit à m'arracher un sourire et, alors que je prends un paquet, nous entendons des pas dans l'escalier.
« Merci de m'attendre. » Lance Louis en arrivant dans la cuisine, le sourire aux lèves.
Un sourire qui se fane lorsqu'il croise mon regard. Je pense que ça se voit à dix mille que je viens de pleurer. Il fronce les sourcils et, alors qu'il s'apprêtait à dire quelque chose, je pose simplement une main sur sa taille en disant:
« Ça va. »
Et c'est sincère. Ça va. Ça m'a fait du bien de parler avec ses parents. De lâcher ce que j'avais sur le coeur.
Comme pour s'en assurer, Louis regarde rapidement ses parents qui le rassurent en souriant. Il comprend alors qu'il a définitivement raté quelque chose mais que, ouais, ça va. Puis, comme s'il réalisait enfin, son regard glisse vers ma main toujours posée sur sa taille. Un sourire me trahit alors que mes doigts s'enroulent autour de son t-shirt, lui faisant bien comprendre que je sais très bien ce que je fais.
L'air perdu de Louis finit par faire rire ses parents et il comprend enfin.
« Tu leur a dit?
-Oui.
-Sans m'attendre?
-Tu dormais. » Je réponds simplement en haussant les épaules.
« Je crois qu'il était impatient de se débarrasser du matelas gonflable. » Me défend Eric.
« Il est pas si mal. » Avoue Louis.
Ce qui, évidemment, fait comprendre à ses parents là où il a passé la nuit lui aussi. En le réalisant, Louis ouvre un peu plus grand les yeux alors que ses parents tentent de cacher leurs sourires amusés et de faire comme s'ils n'avaient rien entendu.
« Tu vois, j'ai bien fait de leur dire. On aurait été cramé en deux secondes avec toi. » Je lui dis plus bas.
Son visage se tourne vers moi tellement vite que je ne peux m'empêcher de rire. Il finit par rire avec moi, non sans frapper mon épaule dès que ses parents nous tournent le dos pour débarrasser leurs tasses.
Puis ses yeux s'ancrent dans les miens et, dans une douceur infinie, il vient poser sa main sur ma joue. Là où les larmes coulaient il y a encore quelques minutes. Il le comprend et sourit tristement avant de me demander une nouvelle fois, dans un murmure:
« T'es sûr que ça va?
-Oui. » Je réponds sincèrement.
Il hoche alors la tête et laisse son pouce trainer le long de ma joue avant de se tourner vers sa mère lorsque cette dernière lui propose du jus d'orange. Il sourit en acceptant et s'éloigne de moi pour aller l'aider. Alors je souris, moi aussi, en le voyant entourer de ses parents qui sont contents de le retrouver, même si ce n'est le temps que d'un week-end.
Je suis content de réaliser que, lorsque je n'étais pas là toutes ces années, eux l'étaient.
Lorsque personne n'écoutait Louis, eux l'ont fait sans hésiter.
C'est ça, une famille.
♦
(I hate you for this_Munn)
Aujourd'hui, j'ai découvert ce que j'ai essayé de deviner pendant des années.
La vie que Louis a eu ici, à Montpellier.
Cette ville dont j'ignorais tout, Louis et ses parents me l'ont fait visiter. Et si j'avais peur de la détester, je me suis surpris à l'apprécier, même si c'est avec une pointe de nostalgie. Nous avons commencé par la FAC où Louis a étudié. Nous n'avons pu que la contourner mais, de loin, il me montrait les toits des différents bâtiments où il étudiait telle ou telle matière. Puis, juste à côté, il m'a fait entrer dans la médiathèque où il m'a avoué y avoir passé des heures. Pour réviser ses cours mais aussi pour regarder des séries les jours où il s'est retrouvé ne pas être du tout motivé. La dame à l'accueil l'a d'ailleurs reconnu et lui a demandé ce qu'il devenait. Il lui a raconté son nouveau poste à Paris et sa vie là-bas. Il l'a raconté avec le sourire et ça m'a rassuré.
Puis nous avons prit le tram pour aller à Odysseum, un centre commercial à ciel ouvert. Nous avons mangé dans un restaurant italien que Louis et ses parents adorent, juste en face d'un autre restaurant au thème des pirates. Ça m'a intrigué et Louis m'a dit que, la prochaine fois, on ira si je le souhaite. Je me suis surpris à aimer l'idée d'une prochaine fois ici. De revenir à Montpellier voir ses parents avec lui. De continuer d'apprendre à connaître cette ville et comprendre pourquoi il s'y sentait si bien.
Nous avons ensuite fait un tour des magasins et j'ai acheté quelques trucs pour Inès. Un pull qui, j'en suis sûr, lui aurait fait de l'oeil si elle était là. Mais aussi un livre dans une petite librairie cachée au rez de chaussée, au même étage que les parkings. Le résumé m'a plu et Louis, en lisant par dessus mon épaule, m'a confirmé que ça plairait à Inès.
Lorsqu'on est remonté dans le tram, c'était pour rejoindre la place de la Comédie cette fois. Cette fameuse place que je l'avais vu dessiner en cours un jour. Un dessin où j'avais ajouté un petit bonhomme. Mais, cette fois, j'y étais vraiment. Il y avait des bars, des restaurants, un théâtre, mais encore et toujours plusieurs magasins. On s'y est promené et, lorsque les parents de Louis ont dit vouloir faire un tour à Polygone, ce dernier en a profité pour m'accaparer et me guider jusqu'à une librairie anglaise qui servait également du thé et du café. Il m'a avoué qu'il y venait souvent aussi pendant ses études pour lire et grignoter quelque chose en même temps. J'ai beaucoup aimé l'ambiance. Surtout les tables au sous-sol, cachées par des bibliothèques partout autour de nous.
Durant cet après-midi, j'ai presque oublié que Louis n'avait pas vécu tout ça seul. Que ces endroits qu'il me montrait, il les avait partagé avec un autre homme. Oui, je l'ai presque oublié. Puis il a suffit d'une seconde pour que je comprenne. Cette FAC, Clément y était aussi. Il attendait Louis dans les couloirs. Il passait de bâtiment en bâtiment pour le retrouver, le sourire aux lèvres et les papillons dans le ventre. Ce restaurant italien, Clément y a mangé aussi, invité par les parents de Louis heureux de voir leur fils bien accompagné. Ces magasins, Louis a dû s'y rendre afin de trouver le cadeau d'anniversaire ou de Noël parfait pour celui qui faisait battre son coeur à ce moment là, qui rendait sa tristesse plus douce, plus supportable. Ils sont allé dans le café librairie préféré de Louis. Il s'y sont embrassé. Ont apprit à se connaître, psychologiquement et intimement aussi.
Je ne peux même pas ressentir de la colère. Je n'en ai pas envie. Clément a bien traité Louis. Il l'a aimé et inversement. Si Louis n'avait pas aimé Clément, il ne lui aurait pas parlé de moi. Cinq ans ensemble, ce n'est pas rien. Je ne leur en veux pas. Ni à Louis ni à Clément. Ce serait égoïste et immature de le faire. Seulement, j'y pense forcément. Et ça c'est humain, j'imagine.
Surtout lorsque, assis sur le lit de Louis, j'attends ce dernier pour partir à la soirée où nous sommes attendu par ses amis.
Et Clément.
Je sors de mes pensées lorsque Louis arrive dans la chambre. Je relève la tête vers lui et, si l'odeur de son shampooing est la première chose qui me parvient, je ne peux m'empêcher de rapidement le reluquer. Il porte une chemise blanche et un pantalon beige. Sa mèche de cheveux coiffée en arrière, on peut encore mieux voir ses yeux bleus. Et ils sont magnifiques. Il est magnifique. A côté de moi, habillé tout en noir, on dirait un ange.
« Désolé, j'ai traîné sous la douche. » Il sourit discrètement, faisant comme s'il ne voyait pas à quel point je le dévore du regard.
« Crois-moi, je ne t'en veux pas. »
Il rit à ma phrase alors que je me lève pour m'approcher de lui. Et lui aussi me regarde, attrapant le col de ma chemise pour me rapprocher de lui. Je souris, mon regard déviant sur ses lèvres qui s'étirent également. Mon estomac se retourne agréablement et, alors que je m'apprête à l'embrasser, il met sa main entre nos visages pour me montrer l'objet qu'il tient entre ses doigts.
« Pour une fois, ça sera toi le passager ce soir.
-Tu veux dire que je vais avoir la chance de te voir conduire pour la première fois?
-Tu seras même au premier rang. »
Je me mords légèrement la lèvre en souriant à nouveau. Il est magnifique, oui. Mais ,pour je ne sais quelle raison, l'image de Louis en train de conduire est d'autant plus... attractive? C'est idiot, sûrement. Mais c'est Louis. Alors, oui, tout devient vite attractif.
« Tes amis sont déjà arrivés au bar? » Je demande, tentant de cacher comme je peux ma nervosité.
Mais je ne suis pas sûr de le faire si bien que ça. Pas avec Louis en tout cas. Il m'offre tout de même un sourire, que je devine vouloir être réconfortant, avant de hocher la tête et de me tendre sa main libre:
« Pas encore mais bientôt, ils sont sur la route. On y va?
-Ouais. »
J'enfile ma veste, toujours noire, avant de ranger mon porte feuille et mon téléphone dans les poches de mon pantalon. Louis récupère une veste beige ,qui va parfaitement avec son pantalon, avant de récupérer également ses affaires.
Au moment où je m'approche de la porte pour quitter sa chambre en premier, il me retient par le poignet et j'ai à peine le temps de sourire que ses lèvres se retrouvent sur les miennes. Alors mes mains s'accrochent à ses joues et nous sommes maintenant deux à sourire à travers notre baiser. Un baiser que je fais perdurer le plus longtemps possible jusqu'à ce que Louis s'écarte finalement en me disant que nous devons y aller. Même si tout son corps contre le mien dit le contraire.
Je finis par le suivre et nous passons par le salon pour souhaiter une bonne soirée à ses parents.
« Merci pour la voiture papa! » Lance Louis.
« De rien! Ramène-là moi en un seul morceau.
-Je peux toujours conduire. » Je glisse.
« La ferme. » Me chuchote Louis, toujours en souriant à ses parents.
Je ris discrètement avant de quitter la maison aux côtés de Louis qui déverrouille fièrement la voiture de son père.
« Monsieur. » Il dit en m'ouvrant théâtralement la portière côté passager.
« Je me souviens pas avoir déjà fait ça pour toi.
-Prends note alors. »
Je lève les yeux au ciel alors qu'il m'offre un clin d'oeil en refermant derrière moi.
« Tu te souviens d'où se trouve l'accélérateur au moins? » Je demande lorsqu'il s'installe derrière le volant.
Pour toute réponse, il me tend son majeur entre deux réglages.
Je ris, tournant la tête pour regarder l'allée qui s'illumine devant nous lorsque Louis allume les feux.
« L'examinateur m'a presque traité de papy lors de l'examen mais je l'ai eu ce putain de permis. » M'avoue Louis en démarrant.
Je ne peux m'empêcher de rire en répondant:
« J'aurais aimé voir ça.
-Si tu avais été là, tu te serais foutu de ma gueule. J'étais tellement stressé avant l'examen que j'ai failli ne pas me présenter.
-Je suis pas étonné. »
Louis rit, absolument pas vexé par ma réponse. Il a toujours été comme ça. Anxieux. Même si, depuis, il a beaucoup travaillé sur ça. Mais je l'imagine passer l'examen à dix-huit ans et, ouais, bien-sûr que j'aurais aimé être là. Mais pas pour se foutre de sa gueule. Juste pour être là.
« Je suis sûr que tu l'as eu du premier coup toi aussi. Et sans stress.
-Ouais mais moi j'avais déjà conduis avec... »
Je m'arrête de parler lorsque je réalise ce que j'allais dire. Louis me regarde rapidement avant de se pincer les lèvres en comprenant.
« Avec Raphaël. » Il termine pour moi, fixant la route face à lui.
Je hoche simplement la tête, l'estomac noué. Ouais. Avec cet enfoiré que je pourrais tuer s'il se retrouvait à nouveau face à moi. Et dire que c'est lui qui m'a entrainé. Qui m'a aidé pour le code puis pour la conduite. Lui qui m'a emmené à l'examen et toujours lui qui m'a félicité lorsque j'ai eu les résultats. Lui qui m'a prêté sa voiture lorsque je n'en avais pas encore. Et moi qui le remerciait encore et encore. Qui le voyait comme le grand-frère que je n'avais jamais eu. Pire. Comme une figure presque paternel que je cherchais partout.
Ignorant que cet homme qui me prenait dans ses bras, qui tapait son poing dans le mien, avait détruit la vie de Louis avec les mêmes mains.
Je déglutis alors que Louis allume la radio pour mettre de la musique et, sûrement, détendre l'atmosphère.
Son téléphone sonne dans la poche de son téléphone, le bruit de plusieurs notifications retentissent et il finit par me demander:
« Tu peux regarder s'il te plaît? Ça doit être les autres.
-Pas de soucis. »
Je prends son téléphone dans la poche de sa veste et le déverrouille pour ouvrir WhatsApp où une conversation de groupe s'affiche. Ça en devient presque ironique lorsque je vois le dernier prénom qui s'affiche.
« Clément te prévient qu'ils sont tous arrivés et qu'ils sont aux tables du fond.
-Oh, ok, merci.
-De rien. »
Je remets son téléphone dans sa poche et Louis profite d'un feu rouge pour tourner la tête vers moi. Je le regarde en retour et il semble hésiter avant de finalement lâcher:
« Si jamais c'est trop tendu entre Clément et toi... Dis-le moi. On partira. »
Je me pince les lèvres et baisse la tête quelques secondes avant de lui répondre:
« Il n'y aura pas de soucis avec Clément. »
Mon regard retrouve celui de Louis et j'ajoute:
« Je ne peux pas détester quelqu'un qui t'a rendu heureux, Louis. Sache-le. »
En même temps que je lâche cette phrase, le feu passe au vert. Louis tourne alors la tête, ne m'offrant plus que son profil. Puis... il se met à rire. Je fronce les sourcils, le regardant rire et sourire en secouant la tête.
« Quoi? Tu te fous de ma gueule?
-Non! »
Il tourne rapidement la tête vers moi et pose sa main sur ma cuisse avant de se concentrer de nouveau sur la route. Moi, je continue de le regarder. Et je peux sentir mon coeur exploser lorsqu'il lâche tout naturellement, comme un cri du coeur:
« Je t'aime comme un fou, idiot. »
...
J'espère que ce chapitre vous aura plu?
Le prochain est plus long 😋
Encore merci du fond du cœur pour tout. Vos commentaires. Vos messages. Vos réactions.
On se retrouve vendredi prochain pour la suite !!
Le chapitre est bientôt prêt. Ça pourra arriver qu'un vendredi sur deux saute, selon mon avancée, mais pour le moment ça va ! Et il ne reste plus beaucoup de chapitres.
Encore merci pour tout.
Vous m'avez manqué!!!❤️
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