Chapitre 15

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Encore merci mille fois pour tout. Pour vos commentaires. Pour votre soutien et votre amour. Je ne vous remercierais jamais assez.❤️

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CHAPITRE 15

(I can't Fall in Love Without You_Zara Larsson)

LOUIS.

Je regarde pour la énième fois mon téléphone. C'est la même heure qu'il y a deux secondes. Et toujours le vide sur mon écran où ne s'affiche aucun message. Je ne sais même pas ce que j'attends réellement. J'ai déjà envoyé un message à Harry hier pour savoir si c'était toujours ok pour aujourd'hui et il m'a répondu que oui. Rien de plus. Rien de moins. Je suis à l'avance et donc il n'est pas en retard. Et s'il avait finalement changé d'avis, il me l'aurait dit plus tôt. J'ai conscience de sa rancoeur envers moi mais ça ne fait pas de lui quelqu'un de mesquin pour autant. Il ne me planterait pas comme ça. Je le sais.

Pourtant tu ne t'es pas gêné pour le planter, toi. Je ne peux m'empêcher de penser.

Je prends une grande inspiration, tentant de gérer comme je peux cette appréhension. Je ne regrette pas d'avoir proposé cet atelier à Harry. J'en avais envie. Je voulais que ça soit lui. Et il m'a demandé de lui prouver que j'étais là maintenant. Alors c'est ce que je fais.

Je finis par me détendre lorsque sa voiture apparait au bout de la rue. Je regarde la pluie ruisseler sur ses vitres tout comme elle ne cesse de tomber sur ma capuche depuis que je suis arrivé. Mais je ne voulais pas aller à l'intérieur tant qu'Harry n'était pas avec moi.

Il sort rapidement de sa voiture, rabattant la capuche de son sweat gris sur sa tête. Quelques boucles s'en échappent et je ne peux m'empêcher de laisser glisser mon regard sur son visage en même temps qu'il s'approche de moi, la tête légèrement baissée. Je ne pensais pas que c'était possible de sentir son ventre se retourner toujours aussi rapidement même après tant de temps.

« Salut. » Il dit en arrivant à ma hauteur.

« Salut. T'es pas en retard.

-T'es surpris?

-Peut-être un peu. »

Il hausse les épaules et sourit légèrement.

« J'ai changé. » Il répond simplement.

Et, ouais, ça je le sais. Il a tellement changé. Et, en même temps, il est toujours lui. Harry. En fait, changer n'est peut-être pas le bon mot. J'aurais plutôt dit évoluer. Nous avons tous les deux évolués. Même si c'était l'un sans l'autre.

« Alors c'est là? » Il reprend face à mon silence.

Il regarde la maison derrière moi et je hoche la tête, lui faisant signe de me suivre jusqu'à la porte d'entrée que j'ouvre rapidement pour que nous puissions nous abriter.

« Tu rentres chez les gens comme ça toi?

-Laura m'a dit de directement entrer quand j'arrivais.

-Laura qui est...?

-L'artiste qui anime l'atelier aujourd'hui. Je l'ai rencontrée dès mon arrivée à Paris, grâce à un groupe Facebook. »

Harry ne répond rien, trop occupé à regarder l'entrée de la maison de Laura. Il faut dire qu'il y en a des choses à voir. Les murs sont oranges et jaunes mais surtout remplis de toiles. Il y a aussi des sculptures avec des matériaux différents. Surtout des matériaux recyclés. Un éléphant en bouteille. Le visage d'une femme avec du fil de fer. Une petite tour Eiffel en carton. Laura aime créer. Elle ne se contente pas d'une seule forme d'art. Toutes les photos dans les cadres de sa maison sont d'elle, par exemple.

« C'est... original. » Commente Harry.

Ce qui veut dire douteux voir affreux dans le langage d'Harry. Je le sais. Et il sait que je le sais puisqu'il cache un sourire en découvrant le mien.

« Laura est aussi pâtissière.

-Ça au moins ça sert à quelque chose.

-Je ne vais pas dire le contraire. » Résonne une voix au dessus de nous.

Harry se fige alors que je retiens un rire, relevant la tête pour voir Laura nous regarder depuis l'étage. Son atelier est juste au dessus de nos têtes et il n'y a qu'un escalier et une barrière en bois qui nous en sépare.

« Harry, je te présente Laura.

-Bonjour. » Il dit avec un sourire crispé.

« Bonjour. Montez on attendait plus que vous! »

Sur ces mots, Laura s'éloigne et disparait de notre champ de vision. Alors que je m'approche de l'escalier, la main d'Harry me retient. Ses doigts s'enroulent autour de mon poignet et je me retourne vers lui, retenant le sourire moqueur qui fait presque trembler mes lèvres.

« T'aurais pu me prévenir qu'elle nous entendait. » Il chuchote.

« Laura s'en fiche que tu sois fermé d'esprit.

-Fermé d'esprit?! Je suis pas fermé d'esprit! » Il s'énerve, toujours en chuchotant.

Je ris et me retourne complètement vers lui. Ses doigts libèrent alors mon poignet même si la chaleur de sa peau contre la mienne ne me dérangeait vraiment pas. J'ai l'impression d'un peu le retrouver lorsqu'il agit aussi naturellement. Lorsqu'il ne contrôle pas ses faits et gestes.

« Fermé d'esprit lorsqu'il s'agit d'art, je voulais dire. Pas en général.

-Je suis venu ici, je te rappelle.

-Et on ne t'a pas encore enfilé un sarouel de force. »

Un sourire manque de le trahir mais, à la place, il me contourne pour atteindre les escaliers. Je retire rapidement mon manteau et l'accroche dans l'entrée avant de rejoindre Harry qui n'est apparemment pas assez fou pour rejoindre l'étage sans moi. Je souris, amusé, alors que nous rejoignons le reste du groupe dans l'atelier de Laura.

J'aime beaucoup son atelier. Il est à l'image du reste de sa maison mais avec en plus beaucoup de fleurs, beaucoup de lumière grâce aux baies vitrées et, surtout, tout le matériel qu'il faut pour laisser s'exprimer son imagination. Aujourd'hui, Laura nous a sorti de la peinture et des pinceaux ainsi que des tabourets pour chaque binôme. Il n'y en a que deux autres, en plus de la femme qui accompagne Laura. Il s'agit de Camille, sa petite-amie que j'ai croisé déjà quelques fois.

Les deux autres binômes se présentent. D'abord, il y a une jeune fille accompagnée de sa mère. Elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Les mêmes cheveux roux et les mes yeux bleus. Des tâches de rousseur sur tout le visage. Je les trouve magnifiques. Ensuite, il y a un homme et une femme. Des collègues de travail apparement. Ils doivent avoir une quarantaine d'année.

Lorsque la copine de Laura se présente je ne peux m'empêcher de lancer un regard à Harry. Et, comme prévu, son regard à lui glisse sur le pantalon de Camille. Un sarouel.

« Juste tais-toi. » Je lui murmure.

« J'ai rien dit. » Il chuchote, un sourire en coin.

Je pouffe discrètement alors que Laura reprend la parole. Cette femme dégage quelque chose de presque hypnotisant. Ses cheveux marrons et bouclés retombent au niveau de ses fesses, quelques mèches étant tressées. Elle porte une robe verte foncée qui retombent sur ses genoux et qui laisse apercevoir ses collants transparents où des perles sont accrochées. Ses bottes, elles, sont oranges. Mais toutes ses couleurs lui vont bien. Vraiment bien. Ça reflète parfaitement son caractère à la fois calme et extravertie. Elle a toujours le sourire. Est toujours joyeuse. Rester un moment avec elle c'est comme prendre un grand bol d'air frais. Ça m'a fait beaucoup de bien durant mes premières semaines ici où je me sentais plus seul que jamais.

« Alors, avant que nous commencions, j'aimerais vous demander quelle partie du corps de votre accompagnateur vous comptez peindre?

-Une partie du visage de ma mère en redescendant au niveau du cou et des épaules.

-Moi je compte peindre ses fesses. » Lâche la femme venue avec son collègue de travail.

Evidemment, Harry n'arrive pas à cacher sa surprise et ouvre un peu plus les yeux avant de tourner rapidement la tête vers moi et se pencher à mon oreille pour dire:

« Qu'est-ce que je t'avais dit? Il y allait forcément avoir un cul. »

Je retiens comme je peux un rire avant de répondre sans le regarder:

« L'art, Harry.

-Si je raconte ça à Michael il va se mettre à la peinture. »

Cette fois je ne peux m'empêcher de rire, toussant pour le camoufler comme je peux. Puis je tourne la tête vers Harry qui sourit fièrement. Sauf qu'il était toujours penché vers moi et que nos sourires s'effacent doucement en réalisant notre proximité. Mon regard reste ancré dans le sien mais ce n'est pas l'envie qui me manque de le laisser s'aventurer plus bas. Mon estomac se retourne à cette pensée et je vois Harry déglutir avant de sursauter lorsque la voix de Laura résonne:

« Et vous alors? »

Je décroche aussitôt mon regard de celui d'Harry et, d'un même mouvement, nous nous tournons vers Laura qui sourit simplement en attendant la réponse.

« Je vais peindre son dos. » Je réponds en lui souriant en retour, comme si de rien était.

« Bien! Alors nous pouvons commencer! »

(Body_SYML)

HARRY.

Debout aux côtés de Louis, je le regarde préparer son matériel sur la petite table à côté de son tabouret. J'en ai un aussi mais, pour l'instant, je reste debout. Muet. Louis, lui, est concentré sur les mélanges de couleur qu'il est en train de créer. Ça me fait penser que je ne lui ai même pas demandé ce qu'il comptait peindre sur moi. Je crois que je préfère attendre qu'il ait terminé pour le découvrir. En fait, c'est surtout que je n'ose pas le déranger. Je sais à quel point il se met dans sa bulle lorsqu'il s'agit de peindre. Il ne choisit aucune couleur au hasard. Il ne prend pas n'importe quel pinceau. La peinture est déjà dessinée dans son esprit même si elle n'existe pas encore aux yeux des autres. Tout ça, toute cette préparation, je peux la voir dans ses gestes à cet instant.

Et je réalise à quel point ça m'avait manqué.

De seulement le regarder.

Il fronce légèrement les sourcils sur la couleur sous ses yeux avant de prendre une nouvelle bouteille de peinture. Du noir qu'il ajoute légèrement à son rouge, le rendant un peu plus foncé. Puis il en ajoute à son vert aussi. Une palette de couleur se crée et il finit par passer une main dans ses cheveux, relevant la tête vers moi.

« Je suis prêt.

-Ok. »

J'attrape le bord de mon sweat et le retire rapidement pour le poser par terre, juste à côté de mon tabouret. Puis j'attrape mon t-shirt et le retire pour le laisser tomber sur mon sweat à son tour. Je passe une main dans mes boucles décoiffées avant de regarder Louis dont les yeux sont posés sur mon torse nu. Mon ventre se réchauffe lentement et une certaine tension se crée. Une tension qui ne nous quitte plus vraiment ces derniers temps. Je le regarde, ses yeux toujours posés sur ma peau nue. Comme s'il admirait un tableau vide où il n'a même pas commencé à mettre de la couleur. Puis son regard glisse sur mon tatouage au niveau de mes côtes et il se pince les lèvres, sortant de ses pensées en même temps qu'il me demande:

« Tu préfères rester debout ou t'asseoir?

-Je m'en fiche. Qu'est-ce qui t'arrange?

-Debout, je crois. » Il répond en se levant.

Je hoche la tête et me retourne alors pour rester dos à lui. Légèrement nerveux, je tourne la tête pour regarder les autres binômes. La mère et sa fille sont assises l'une en face de l'autre alors que l'homme au cul nu est debout, la femme étant accroupi juste devant ses fesses. Cette vision a au moins le pouvoir de me décontracter.

« Je vais commencer.

-J'ai compris, je bouge plus. » Je réponds en fixant le mur face à moi.

Louis rit légèrement dans mon dos puis, quelques secondes plus tard, je sens le pinceau s'échouer sur ma peau. La peinture froide me fait frissonner mais Louis ne fait aucun commentaire. Je respire lentement, faisant attention à chacun de mes mouvements. Ce n'est qu'un atelier mais Louis prend au sérieux tout ce qu'il fait. Je ne suis pas là pour gâcher son moment. Rapidement, la pièce se plonge dans un silence si on oublie quelques rires venant des binômes d'à côté. Je sens le pinceau quitter et s'échouer de nouveau sur ma peau alors que Laura se lève pour mettre de la musique en fond. De la pop.

« Tu vois que ce n'est pas du classique. » J'entends Louis dire doucement derrière moi, faisant référence à notre conversation dans le métro.

Je pouffe, me figeant rapidement en réalisant mon mouvement.

« Tu ne m'a pas fait bouger, t'inquiète.

-Ok.

-Et même si c'était le cas c'est pas grave.

-Tu vois, ça c'est le genre de conneries que tu aurais pu sortir à Thomas, pas à moi.

-Je vois pas de quoi tu parles. »

Même sans le voir, je peux imaginer un sourire apparaitre aux coins de ses lèvres.

« Je te connais, Louis. »

Les mots sortent tout seul de ma bouche. Je les lâche d'une voix plus basse, comme un secret. Comme si je me l'avouais à moi-même. Oui, je le connais. Même si j'ai eu l'impression d'être face à un étranger le jour de la rentrée. Parce que c'est ce qu'on aurait dû être après ces huit longues années, non? Des inconnus.

Des inconnus avec des souvenirs.

Pourtant c'est comme si je le connaissais encore par coeur.

Et, au fond de moi, je ne veux voir personne d'autre prendre ma place.

Je ne veux voir personne d'autre connaitre Louis comme je le connais. Le comprendre comme je peux le faire en un seul regard. Deviner ses émotions même lorsqu'il semble avoir appris à les cacher au monde entier. Pourtant il a réussi à me berner moi aussi. Alors qu'est-ce que ça fait de moi? Qu'est-ce que ça fait de cette place que je semble vouloir me réserver?

Ma phrase impose un silence de plusieurs minutes jusqu'à ce que j'entende Louis marmonner derrière moi:

« Putain...

-Quoi?

-Rien. »

Il soupire et je peux sentir le pinceau faire des allers retours un peu trop rapide sur ma peau.

« Mais qu'est-ce que tu fous Louis?

-N'importe quoi! Voilà ce que je fais! » Il râle.

Il attire alors l'attention des autres et s'excuse rapidement, gêné.

« Tout va bien, Louis? » Demande Laura.

« Oui, oui! Désolé! »

Je le sens faire de nouveau face à mon dos et il finit par me chuchoter:

« J'y arrive pas avec le pinceau. Ça rend pas comme je le voudrais. »

Je n'ai pas besoin de plus pour que je devine ce qu'il n'ose pas me dire.

« Tu veux peindre avec tes doigts? » Je demande, tentant de paraitre détaché.

Comme si mon estomac ne se retournait pas de nouveau à cette pensée.

« Ça serait plus simple mais t'es pas obligé d'accepter.

-C'est bon, tu peux.

-T'es sûr?

-Ouais. »

Peut-être.

Si Louis a toujours été le plus patient de nous deux, il a toujours été le plus minutieux également. Surtout lorsqu'il s'agit de son art. Rester des heures sur une oeuvre? Aucun soucis. Mais la rater? Là j'avais le droit à une crise de sa part. A l'entendre s'insulter et rager au point de balancer son carnet à dessin loin de lui. A ce moment-là c'était à se demander qui était le plus sanguin de nous deux.

Alors je sais à quel point ça compte pour lui de réussir tout ce qu'il entreprend.

S'il estime que les pinceaux l'handicapent plus qu'autre chose à cet instant je vais l'entendre râler du début à la fin. Et même après.

Il prend une légère inspiration derrière moi. Son souffle s'échoue dans ma nuque et je frisonne. Il le remarque, je le sais. Encore plus lorsqu'un violent frisson me traverse une seconde fois en sentant le bout de ses doigts sur moi. Ça n'a plus rien à voir avec ses pinceaux. Non. Là il s'agit de sa peau contre la mienne. Je ferme les yeux un instant, tentant de me concentrer sur autre chose que sur la peinture froide qu'il trace le long de mon dos. Et, bizarrement, je ne me contracte pas. C'est même tout le contraire. Je me détends. C'est comme si Louis avait ce pouvoir de récupérer ma colère pour la faire danser dans tout mon corps jusqu'à l'éjecter, y laissant à la place quelques traces de couleur. Cette image réchauffe ma cage thoracique.

C'est exactement ce qu'il faisait, quand il était encore là. Il mettait de la couleur là où je n'en trouvais pas. Des mots là où je n'avais que des hurlements. Il était la tendresse lorsque je croyais que la violence était la réponse à tout.

J'oublie où nous nous trouvons. J'oublie cet atelier, cette maison, ces gens. Je ne pense qu'à Louis dans mon dos. A ses doigts contre ma peau. A son souffle dans ma nuque. Au son de nos respirations. La mienne est lente. Parce que je tente de la contrôler. Surtout lorsque ce désir naît au creux de mon coeur, au creux de mes reins. La douceur de ses gestes se transforme en une brûlure. Toujours aussi agréable mais beaucoup plus déstabilisante.

J'ai toujours vu mon corps comme un moyen de défense. Comme une carapace qui a quand même prit des coups. Que ça soit physique ou moral. J'ai voulu être plus fort. J'ai voulu contrôler tout ça avec la boxe. Ne plus frapper sans vraiment savoir pourquoi. Sculpter mon corps sans avoir l'intention de le blesser. Me donner l'impression d'y arriver. De passer à autre chose. De penser à autre chose. D'être plus fort, oui. Moralement.

Mais à cet instant, au contact de Louis, j'ai l'impression que tout ça n'a servi à rien. Que sa peinture ne fait qu'effacer cette armure pour laisser apparaître ma peau. Bouillante mais si fragile. En partant, est-ce que Louis savait à quel point il avait ce pouvoir dangereux sur moi? Celui de me blesser plus que n'importe qui dans ma vie? Sans même avoir à me toucher. Sans même avoir à parler.

Il était celui qui me canalisait. S'il savait à quel point je suis parti en vrille avant de construire cette vie à peu près stable.

J'avais besoin de lui.

J'avais besoin de ses couleurs.

Il retire soudainement ses doigts de moi.

Et c'est exactement l'effet que ça m'a fait huit années plus tôt.

Ce vide.

Ce froid.

« Tout le monde a terminé? »

Je fronce les sourcils en entendant la voix de Laura résonner. Combien de temps je me suis perdu dans mes pensées? Je cligne des yeux et tourne la tête pour voir les autres sourire fièrement face à leurs oeuvres. La femme à ma gauche a peint un paysage sur la fesse de son collègue. Un sorte de lac caché par d'immenses arbres qui remontent jusqu'au bas de son dos. Il y a des reflets dans l'eau. Des poissons. De la végétation. J'en oublie presque que je suis en train de détailler une paire de fesses.

Plus loin, la fille prend un petit miroir disponible à sa droite pour le donner à sa mère et la regarder admirer les nombreuses spirales de couleurs sur son visage et sur son épaule. Elle n'a pas voulu peindre quelque chose en particulier. Ce sont justes des spirales qui épousent pourtant parfaitement les traits de visage de sa mère. Je ne saurais pas comment l'expliquer. C'est juste beau. Comme si chaque trait était parfaitement à sa place.

Laura, elle, a crée comme un mandala dans la nuque de sa copine. C'est précis et très fin. Rempli de couleurs.

Je me retourne finalement pour regarder Louis qui n'a pas le même sourire que les autres sur son visage.

« Je peux voir le résultat?

-Je l'ai raté. » Il me répond calmement.

Je fronce les sourcils et il soupire.

« J'étais pas assez... concentré. »

Sur ce dernier mot, ses yeux s'égarent sur mon torse nu et cette chaleur au fond de moi est toujours là. J'ai l'impression de pouvoir encore sentir ses doigts sur ma peau. Mais, le pire, c'est de réaliser que j'aimerais qu'ils y soient encore. Que ce touché me manque. Cette impression d'être perdu dans la réalité, de juste le sentir lui. Cette chaleur. Cette douceur. Mais ce désir aussi.

« Tu mens. » Je dis en le regardant.

Il fronce les sourcils à son tour et relève la tête vers moi.

« T'as peut-être été déconcentré mais tu ne l'as pas raté, j'en suis persuadé. »

Je reconnais lorsque Louis a vraiment raté quelque chose. Lorsqu'il est déçu de lui. Là, il semble juste gêné, déstabilisé.

Il regarde rapidement les autres qui sont trop occupés à admirer leurs oeuvres pour faire attention à nous. Puis il ancre son regard bleu dans le mien avant de soupirer à nouveau en attrapant mon t-shirt pour me le tendre:

« C'est juste que ce n'est pas ce que j'avais prévu à la base.

-Ok. Mais je veux quand même le voir. »

J'attrape mon t-shirt mais ne l'enfile pas tout de suite, continuant de regarder Louis qui finit par s'humidifier les lèvres et hocher la tête.

« D'accord, si tu veux, mais pas devant tout le monde. »

Intrigué, je le fixe pour l'encourager à continuer.

« On peut aller chez moi. » Il finit par lâcher, ne me regardant même pas.

A la place, il commence à ranger son matériel, souriant à Laura lorsque cette dernière approche de nous. Par réflexe, j'enfile mon t-shirt et écoute Louis expliquer à Laura qu'il a fait n'importe quoi et qu'il a fini par retirer la peinture de ma peau. Il ment avec une facilité qui m'impressionne autant qu'elle me déplait. Parce que ça ne fait que me rappeler qu'il m'a menti à moi aussi. Il y a huit ans comme il y a seulement quelques minutes.

J'aide Louis à ranger et nous disons au revoir aux autres, étant les premiers à descendre les escaliers pour quitter l'atelier et récupérer nos affaires à côté de la porte d'entrée.

« Ok, je viens chez toi. » Je lâche à Louis lorsque nous sortons.

Il hoche la tête et je lui fait signe de me suivre jusqu'à ma voiture. Mais juste avant que nous y arrivons, je m'arrête de marcher. Comme ça. En plein milieu du trottoir. Nous sommes seuls et la pluie tombe toujours sur mon sweat à capuche. Louis me regarde par dessus son épaule , les sourcils froncés.

« Qu'est-ce que tu fais?

-Arrête de me mentir, s'il te plaît. »

Une lueur passe dans son regard et il se retourne complètement vers moi.

« T'as peut-être juste dit que ta peinture était ratée alors que non mais, moi, ça ne fait que me demander combien de fois déjà tu m'as menti? Et je connais déjà la réponse. Trop de fois. Je ne sais pas encore pourquoi. Mais j'ai bizarrement envie de te croire lorsque tu me dis que, un jour, tu m'expliqueras. J'ai besoin de te croire, Louis. Mais, s'il te plaît, arrête de le faire. Arrête de rajouter des mensonges là où il n'y en a pas besoin. Tu sais plus que n'importe qui que je ne supporte pas ça. »

Son regard s'assombrit quelques secondes et il se pince les lèvres avant de hocher la tête. Il s'approche doucement de moi, la pluie glissant sur son manteau et trempant les quelques mèches qui s'échappent de son front. Une fois devant moi, il relève son visage vers le mien, un sourire triste sur les lèvres.

« Tu as raison, je suis désolé. J'aimerais être aussi fort que toi. Être aussi honnête. Ne pas avoir peur de la vérité et de ses conséquences. Là où toi tu tiens tête en étant honnête moi je mens pour me permettre de fuir.

-Fuir quoi?

-Il y a quelques minutes encore, fuir cette peinture qui s'est imposée à moi. Parce qu'à chaque fois qu'il s'agit de toi, je ne contrôle rien. Ni ce que je ressens, ni ce que je peins. »

Il lâche ces derniers mots comme un secret. Comme un aveu qui me fait trembler de l'intérieur. Il n'est plus en train de me toucher et pourtant c'est comme si ses doigts continuaient de peindre partout sur moi.

« Ne me mens plus. » Est la seule chose que j'arrive à murmurer en retour.

Louis hoche la tête.

« Ok. »

Je hoche la tête à mon tour et reprend mon souffle seulement lorsque Louis fait quelques pas en arrière pour rejoindre ma voiture. Je le regarde encore quelques secondes avant de le rejoindre. Comment une personne peut-elle vous donner l'impression que vous la connaissez par coeur et que, en même temps, elle est un gros point d'interrogation?

J'ai toujours eu l'impression de connaître Louis mieux que n'importe qui.

Mais, par moment, j'ai peur de connaître seulement ce qu'il a bien voulu me montrer.

(US_James Bay)

LOUIS.

« Tu peux poser tes affaires où tu veux. » Je dis en refermant la porte de mon appartement.

Harry hoche la tête et retire son sweat pour ensuite aller le poser sur mon canapé. Ça me fait bizarre de le voir ici. La dernière fois qu'il est venu il n'est pas resté longtemps et je n'étais pas assez sobre pour le regarder se promener dans mon appartement comme il est en train de le faire à l'instant. Il regarde surtout mes toiles en fait. Celles terminées et accrochées au mur. Celles encore posées sur un établi. D'autres qui traînent un peu partout. Je n'ai fait que ça depuis le début des vacances. Peindre et sortir quelques soirs avec Samantha et Thomas.

« J'aime bien celle-là. » Il dit en pointant la peinture en question.

Je souris doucement.

« Je l'ai faite cette nuit. »

J'appréhendais l'atelier avec Harry. Et j'avais hâte aussi. J'étais incapable de m'endormir alors je suis retourné dans mon salon, j'ai enfilé des écouteurs et j'ai sorti une toile pour me mettre à peindre ce qui me venait à l'esprit. Et dans mon esprit, il y avait Harry. Il y avait son regard qui m'avait tellement manqué ces dernières années mais que je n'avais jamais oublié. Je n'avais qu'à fermer les yeux pour l'imaginer. Pour retrouver ces couleurs, ces lueurs. Ce vert que j'ai justement tenté de représenter dans cette peinture qui donne l'impression d'être perdu dans une forêt alors que, en réalité, j'ai seulement voulu représenter la couleur des yeux d'Harry. Ses nuances. Ce vert profond mais qui devient plus clair au soleil, d'où ces quelques rayons qui traversent les arbres.

« Je l'aime beaucoup aussi. » Je murmure avant de me racler la gorge.

Loin de comprendre le sens de ma peinture, Harry se tourne vers moi et me regarde me diriger jusqu'à ma cuisine.

« T'as soif? Je te sers quelque chose?

-Non merci.

-T'es sûr?

-Où est-ce que t'as un miroir? » Il répond.

Je soupire et ne peux m'empêcher de sourire en coin, relevant la tête vers lui.

« T'es vraiment impatient.

-Je suis venu voir ce que tu as peint dans mon dos. Pas goûter le dernier jus de fruit que tu as acheté.

-Dommage, il est super bon.

-Louis.

-Dans la salle de bain. »

Il sourit et je lève les yeux au ciel avant d'ouvrir moi-même la marche jusqu'à ma salle de bain. J'y entre en premier et prend une grande inspiration avant qu'Harry n'arrive devant le miroir. Mon estomac se retourne lorsqu'il se met dos au miroir et qu'il retire son t-shirt. Je regarde ses muscles se contracter, me faisant réaliser une fois de plus à quel point son corps n'est plus celui de l'adolescent que je connaissais. Même s'il m'attirait déjà à ce moment là. Même si je l'ai toujours trouvé magnifique.

Harry finit par regarder son reflet par dessus son épaule et mon coeur s'emballe légèrement en le voyant découvrir les traces colorées que j'ai laissé sur sa peau. Il se tourne légèrement sur la droite, puis sur la gauche, tentant de voir l'entièreté de la peinture à travers mon minuscules miroir. Alors, sans réfléchir, et sans réussir à le contrôler, je viens frôler la peinture du bout des doigts tout en lui expliquant d'une voix basse:

« C'est ta main. Tes doigts enroulés autour de cette fleur. De cette rose. Je ne sais pas pourquoi une rose. C'est la première fleur qui m'est venue à l'esprit. Peut-être pour ses épines. Ton pouce est planté dans l'une d'entre elles, c'est pour ça qu'il saigne. Il n'y a qu'une goutte de sang, aussi rouge et sombre que la rose. »

Mon doigt glissent le long de la tige, des épines, et des frissons apparaissent sous mes doigts, me faisant trembler moi aussi. Je ne relève pas la tête. Je ne regarde pas Harry dont le visage est pourtant tourné vers son épaule, à quelques centimètres du mien. Je tente de contrôler comme je peux ma respiration alors que ma voix menace de trembler plus d'une fois.

« Je voulais qu'il y ait du sang parce que je sais à quel point ça te coûte d'essayer de lancer des fleurs. » Je murmure.

Avec cette phrase, je nous renvoie huit ans en arrière. Je nous renvoie dans cette chambre. Dans sa chambre. Je peux encore voir mon dessin entre ses mains. Le message que je voulais faire passer même si Harry n'y croyait pas une seule seconde. Il l'a dit lui même. Tu ne nous verras jamais lancer des fleurs dans le quartier. Mais est-ce que ce n'est pas ce qu'il a pourtant essayé de faire après mon départ? En se reprenant en main. En se mettant à la boxe. En travaillant avec ces jeunes pour les aider. Même s'il a dû me détester plus que tout, même si une part de lui continue sûrement de le faire, je sais qu'il m'a écouté ce jour-là. Et qu'il a continué de le faire.

« Je sais à quel point c'est dur pour toi de tenter de faire taire toute cette colère... »

Parce qu'il en a. Il en a tellement en lui. Je peux le voir à chaque fois que mes yeux se posent sur son visage. Cette colère qu'il a depuis gamin. Qu'il ressent envers la vie. Envers l'injustice. Envers lui.

« Cette colère que tu ressens envers moi aussi. »

En même temps que je murmure ces mots, je laisse mes doigts glisser jusqu'à son tatouage. Ce tatouage qui me fait trembler depuis la première fois que je l'ai vu. Mon dessin. Mon dessin sur sa peau. Pour toujours. Mon estomac se retourne. Mon coeur se réchauffe. Et, pourtant, il a tellement mal aussi. Je suis parti et lui se faisait tatouer nos derniers mots.

Mes doigts bloqués sur son tatouage, je réalise même pas que ma main s'est mise à trembler. Harry se retourne lentement vers moi, sa tête baissée sur ma main. Puis nos regards s'accrochent et cette chaleur que j'ai ressenti durant tout l'atelier, que je ressens depuis toujours en réalité, à chaque fois que je suis avec lui, revient m'envelopper. Elle revient me consumer. Ma respiration se fait plus lourde mais je n'arrive plus à décrocher mon regard du sien.

« Mais je sais qu'il n'y a pas que ça, Harry. »

Ma main retrace lentement son tatouage, le faisant trembler à son tour.

« Je sais qu'il n'y a pas que de la colère qui brûle en toi. »

Son souffle se coupe. Le mien aussi. On continue de se regarder, sans rien dire. Mes doigts s'immobilisent sur sa peau. Des leurs traversent ses yeux. Une guerre intérieure à laquelle j'assiste, impuissant, le coeur tremblant.

Puis, presque violemment, ses mains viennent attraper mon visage et ses lèvres se retrouvent sur les miennes. Je gémis de surprise, de bien être, avant de m'agripper à sa taille tout en répondant à son baiser. Ça explose partout en moi. Dans ma cage thoracique. Dans mon ventre. Nos lèvres tremblent, nos corps aussi. C'est précipité, comme si Harry avait peur que je disparaisse à nouveau comme lors de notre premier baiser. Mais ça n'a rien à voir. La première fois, je pensais que c'était un adieu. Aujourd'hui, je veux lui prouver que je suis là. Que je ne repartirais pas. Parce que j'ai besoin de lui plus que n'importe qui. Je n'ai toujours voulu que lui. Tellement que ça en faisait mal. Ses mains qui s'accrochent à moi me rendent complètement fou. Je fonds contre son corps, contre son torse nu, lui prouvant que je suis bien là. Nos lèvres s'entrouvrent, notre baiser devient langoureux et je pourrais pleurer tellement ça me fait du bien. Harry fait naître en moi des émotions que je pensais éteintes. Il crée des sensations que je pensais connaître alors que, en réalité, j'ignorais encore à quel point elles pouvaient être puissantes. Violentes.

Mais il n'y a pas que cette précipitation, non. Il y a aussi cette tendresse lorsque Harry lâche mon visage d'une main pour enrouler son bras autour de ma taille et me rapprocher de lui. Cette douceur qu'il cache en lui et qui ressort à travers son baiser de plus en plus doux, de plus en plus tendre. Il me fait trembler de la tête aux pieds. Son souffle s'échouant contre mes lèvres, la peau nue de son torse contre ma main, son coeur qui bat aussi vite que le mien...

Et ce désir aussi. Ce désir beaucoup moins innocent.

Ce désir qui me donne l'impression qu'Harry pourrait me hurler:

Oui, je t'en veux. Plus que tout. Mais je te veux aussi.

La sonnerie d'un téléphone vient faire éclater ce moment. En seulement quelques secondes, Harry me lâche et fait un pas en arrière, comme si ma peau venait de le brûler beaucoup trop fort. Il me regarde, les yeux brillants et les lèvres rouges de nos baisers. Je dois être dans le même état. Et j'ai déjà envie de recommencer. De le sentir de nouveau contre moi. Mais lui semble soudainement déstabilisé, perdu. Il me regarde, ne sachant plus quoi dire, quoi faire. J'ai envie de parler mais j'ai l'impression que mon coeur bat beaucoup trop fort pour ça.

La sonnerie retenti à nouveau, venant du salon, et je réalise enfin qu'il ne s'agit pas de mon téléphone. Harry sort de ses pensées et récupère son t-shirt qu'il enfile en même temps qu'il sort de la salle de bain. Je le suis, les jambes légèrement tremblantes, et l'impression de ne plus savoir quoi faire à part attendre une réaction d'Harry. Parce qu'il n'y a que lui qui peut décider de ce qu'il veut maintenant. Moi je le sais déjà. Depuis longtemps.

Je ne veux que lui.

Harry récupère son téléphone dans la poche de son sweat et passe une main dans ses cheveux tout en répondant:

« Ca va? »

Ses sourcils se froncent et les miens aussi lorsqu'il répond:

« Maintenant? Ouais, ok, j'arrive. Mais qu'est-ce qu'il se passe? Inès? »

Harry regarde son téléphone. Ça a raccroché apparement.

« Tout va bien? » Je m'inquiète en le voyant enfiler son sweat.

« Je sais pas. Inès m'a demandé si je pouvais rentrer maintenant. » Il répond sans me regarder.

« Oh, ok. J'espère qu'il n'y a rien de grave. »

Harry me lance un rapide regard et hoche simplement la tête avant de s'immobiliser. Il ne sait clairement pas quoi faire. Ni quoi dire.

« Harry...

-Je dois y aller. Désolé. » Il me coupe.

Je n'ai pas le temps de répondre quoi que ce soit ni de faire un pas vers lui qu'il est déjà sorti de chez moi. Je reste là, immobile, et ayant soudainement froid. Toute chaleur me quitte. Je déglutis difficilement, ne sachant plus quoi penser. Parce que je sais au fond de moi que plus rien n'est entre mes mains après ce baiser. Alors je fais quelques pas pour m'échouer sur mon canapé. Son sweat y a laissé son odeur. Je ferme les yeux, bouleversé par ce baiser. Comme une envie de sourire et de pleurer en même temps.

Et c'est sûrement ce que lui aussi a dû ressentir, ce jour-là.

(The Cold_ExitMusic)

HARRY.

« Je suis là! » Je lance en entrant dans la maison.

Je balance mes clés de voiture sur le meuble à l'entrée et me dirige instinctivement vers la cuisine. Ça sent bon. Lorsque j'arrive, je vois d'abord ma tante en train de poser une assiette remplie de crêpes sur la table autour de laquelle ma mère et Ines sont assises. C'est en voyant la tête qu'elles font que je comprends que quelque chose ne va pas. Je fronce les sourcils, regardant ma mère qui passe une main sur son front en soupirant. Puis je regarde Inès et mon coeur rate quelques battements en voyant les larmes dans ses yeux. Ses lèvres sont pincées. Elle est énervée. Mais bien plus que ça aussi.

« Qu'est-ce qu'il se...

-Qui veut des crêpes? » Demande joyeusement ma tante.

Elle bafouille ces mots, ayant du mal à articuler. Et je comprends immédiatement. Mon coeur chute de plusieurs étages et je me tourne complètement vers tante Julia qui tourne la tête vers moi, les yeux brillants. Et je reconnais ce visage. Je reconnais ces expressions. Je les connais par coeur. Elle se dirige vers le frigo et cogne sa hanche contre le plan de travail au passage.

« Confiture? »

Inès se lève soudainement de table, manquant de faire tomber sa chaise, et quitte rapidement la cuisine. On entend ses pas dans l'escalier puis la porte de sa chambre claquer. Ma tante se retourne en fronçant les sourcils.

« Mais qu'est-ce qu'elle a? » Elle nous demande.

Ma mère ne répond même pas. Elle se lève à son tour pour aller devant la cafetière derrière laquelle était cachée une bouteille de rosé. Elle prend la bouteille dans sa main et la montre à ma tante qui hausse simplement les épaules:

« Quoi? J'ai juste prit un verre.

-Ça allait faire un an, Julia. »

Ma tante soupire et tourne la tête vers moi comme pour chercher un peu de soutien. En croisant mon regard blessé elle se met à s'énerver:

« Vous êtes sérieux? J'ai juste prit un verre!

-La bouteille est presque vide.

-C'est pas parce que je bois aujourd'hui que... »

Je n'écoute pas le reste de la conversation qui se transforme en dispute entre ma mère et ma tante. A la place je monte les escaliers et toque à la porte de la chambre d'Inès avant d'y entrer. Ma cousine est assise sur son lit, le regard perdu dans le vide. Elle est sur le point de craquer, je le sais. Moi aussi j'ai envie de craquer. Mais si je le fais je ne pourrais plus être là pour la soutenir. Alors je pars m'asseoir à côté d'elle, ravalant ma déception, ma tristesse, ma colère.

« Je pensais vraiment qu'elle y était arrivée cette fois. » Murmure Inès.

Je déglutis difficilement. Mais cette boule dans ma gorge est toujours là.

« Ouais, moi aussi. »

Et lorsque Inès explose en sanglots, je suis là pour la serrer contre moi.

lousombre
...

J'espère que ce chapitre vous aura plu?

Alors... ce premier baiser ? 👀

Et une fin... inattendue ?

Je vous remercie encore infiniment pour tout et vous donne rendez-vous vendredi prochain pour découvrir ce que Louis et Harry vous réservent suite à ce baiser.❤️

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