Chapitre 20: La révolution des blocards.

Le silence régnait dans le bloc. Hoseok était contre le mur gravé de prénom, le regard déterminé et les lèvres pincées. Les feux étaient allumés pour se réchauffer alors qu'il n'en avait pas besoin nécessairement. La fumée du feu remplissait lentement le bloc d'une odeur de bois. Hoseok avait en main le maillet et le couteau qui lui permettaient de rayé avec tristesse les prénoms des blocards morts par les griffeurs de la nuit dernière. 


En dernier, il faisait le nom de NamJoon. Il baissa la tête, serra ses mains de rage et d'impuissance. Il n'avait rien pu faire pour le sauver. Il n'était pas présent à ce moment-là. C'était JungKook et les autres qui avaient vu de leur propre yeux la mort de leur chef. Il leva le maillet, le positionna dans le creux des rayures qui faisaient le prénom de son leader et frappa le couteau avec le maillet dans un bruit régulier et métallique. Il se décolla du mur où plusieurs noms étaient barrés comme un Pays qui serait rayés de la carte.


Il se retourna et vit les anciens coureurs lui ramener les prisonniers. La fille le regardait avec méfiance et méchanceté. Quant à JungKook, il semblait encore dans les vapes. Les blocards se ramenaient pour voir le spectacle de leur propre grés. Hoseok se positionna devant les portes, le cœur lourd et le regard rempli de pouvoir et de détermination. Les deux blocards qui portaient JungKook le mirent au sol sans ménagement.


— Tout ces morts...Ça ne serait pas arrivé s'il n'était pas là. Elle non plus, cracha Hoseok avec amèrement.

— Hoseok ! appela un blocard.


Il se tourna vers le blocard qui l'avait appelé, surprit de tant d'audace.


— Ils ne méritent pas ça! C'est injuste ! Ils n'ont rien fait de mal, ils ne savaient pas et ils ne sont pas piqués comme avec HyungSeung. Je ne comprends pas pourquoi tu veux tant les voir disparaître. Et s'ils avaient raison ? Et s'ils avaient raison que la porte est juste sous nos yeux et que nous pouvons sortir d'ici une bonne fois pour toute ? Ça ne te conviendrait pas ?

— La donne à changer, Woosung. Et chez nous, c'est ici : au bloc. Nous n'avons nulle part ou aller. Dehors, nous ne savons pas ce qu'il se passe. C'est peut-être la fin du monde et nous ne le saurons pas ! Ils veulent nous faire tuer et avancer dans quelque chose que nous ignorons la fin. Je ne veux pas perdre plus de gens comme hier soir. Chez nous, c'est le bloc. Nous avons réussi à survivre jusqu'à hier soir avec nos propres méthodes. Je n'accepterais pas qu'un nouveau foute le bordel ici. Ils doivent être puni comme NamJoon le ferait. Ce n'est pas une nuit dans la fosse sans manger que cela arrangerait les choses.

— Ton comportement non plus Hoseok. Je te croyais plus futile que ça. Mais en fait, tu as juste peur. Peur de ce qui pourrait arriver de l'autre côté car c'est l'inconnu pour toi. Tu as peur et tu détestes ça. Tu te sens impuissant, c'est ça ? Tu l'as toujours été.


Furieux de ce remettre à sa place par Woosung, le chef des trancheurs, il lui donna un bon coup de poing dans son faciès. Woosung tomba au sol sur le choc du coup de poing. Il se releva avec l'aide de son second et regarda furieusement Hoseok.


— Ne me parle pas sur ce ton. Sinon, je te fais la même punition, cracha Hoseok.

— Tu crois qu'en nous bannissant ça va tout réglé, Hoseok ? demanda Seolhyun.


Hoseok leva les yeux au ciel et se tourna vers la jeune fille, maintenu par un ancien coureur.


— Non, ça ne va pas ramener les morts que j'ai rayé du mur. Et ce n'est pas un bannissement comme tu l'entends.

— Alors c'est quoi ? demanda Seolhyun.

— C'est un sacrifice.

— Quoi ?


Dès l'instant ou Hoseok la regarda, l'ancien coureur emmena la fille et la position contre un poteau qu'ils n'avaient pas fait attention au premier abord. Il y en avait deux, deux devant les grandes portes du labyrinthe. Un pour elle et un pour JungKook qui se fit relever du sol et mettre sur le poteau sans ménagement.


— Tu crois sincèrement que je vais laisser JungKook retourner dans le labyrinthe après le massacre d'hier soir ? Tu te fous de ma gueule ?

— HOSEOK ! HOSEOK ! hurlait la fille en se débattant alors qu'elle se faisait attaché sur le poteau, les mains au-dessus de sa tête.

—Tout ce que nous avons construit en trois ans a été détruit en une seule nuit ! Par les griffeurs qui se sont amenés sans invitation et que nous avons réussit à maintenir une distance respectable avec eux pendant trois ans, à cohabiter. Mais depuis que JungKook et Seolhyun sont là, c'est le bordel ! Je ne vais pas les laisser faire plus de dégâts qu'ils en ont déjà fait, cria Hoseok.


Jimin tourna son regard vers Yoongi qui hocha la tête tandis qu'ils écoutaient attentivement le discours presque juste et frappante d'Hoseok. D'un côté, ils le comprenaient, mais d'un autre, ils ne comprenaient pas son entêtement. Au loin, Jimin vit SeokJin revenir comme convenu avec du matériel, il était rempli de sac tout autour de lui et d'armes qu'il tenait en main.


— En les offrant comme sacrifice, notre vie au bloc reprendra comme avant.

— Est-ce que vous entendez ça ? Vous voulez vous faire embobiner par un mec comme lui ? Vous savez au fond de vous que rien ne sera comme avant ! Tu l'as toi-même dit Hoseok, les morts ne reviennent pas à la vie ! C'est absurde ! Pourquoi aucun de vous ne réagit à ces foutaises ? Vous avez peur ? Il n'y pas à avoir peur ! Vous êtes plus fort ensemble ! Vous voulez tous mourir en restant ici ? Qui ne nous dit pas que les griffeurs reviendront cette nuit pour foutre le bordel ici ? cria Seolhyun aux blocards.


Hoseok se retourna vers elle, furieux.


— Tu vas te taire ?

— Si vous restez ici, vous mourrez. Les griffeurs vont revenir encore et encore afin de vous tuer jusqu'au dernier. La vie au bloc est terminée. Et vous le savez au fond de vous, n'est-ce pas ? Rien ne sera comme avant. Les choses ont changé.

— TOI TU LA FERMES ! hurla Hoseok, attachez JungKook !


Il se tourna alors que les anciens coureurs ne bougeaient pas leur petit doigt, attendant le prochain discours de la fille qui pourrait leur donner espoir de se rebeller. Hoseok se tourna en n'entendant pas la corde se nouer autour des mains de JungKook et du poteau en bois.


— Vous êtes sourd ? Attachez-le !


Alors que JungKook se faisait relever par les deux blocards, JungKook frappa d'un coup de coude le ventre du blocard à sa droite. Ce dernier recula sous le choc et son acolyte reçut le même sort. Ils tombèrent à la renverse face à ce choc et se redressa pour revenir à la charge, mais JungKook était plus fort. Il prit le bâton que tenait le blocard blond et leur menaça de le frapper avec. Ils ne bougèrent pas tandis qu'Hoseok regarda le rebelle. Jimin sortit son couteau et frappa l'arrière crâne du blocard qui allait frapper JungKook par derrière avec le manche de son couteau. Seolhyun poussa de ses jambes un autre blocard qui allait rejoindre ceux qui avaient besoin d'aide pour maintenir JungKook. Hoseok allait venir dans le tas, mais fut retenu par Yoongi qui le stoppa avec son couteau autour de son cou. SeokJin coupa les liens de Seolhyun et un certains nombres de blocards rejoignirent JungKook devant les portes du labyrinthe.


Yoongi fit tourner Hoseok vers les autres blocards, maintenant toujours son couteau sous son cou et le poussa avec son pied. Hoseok tomba sur ses genoux et se redressa pour se retourner face aux rebelles. Yoongi rejoignit Jimin et SeokJin.


— Au moins, y'a pas d'ennui avec toi, JungKook. C'est la fête ici !

— On ne vous oblige pas à nous suivre. Mais nous, on veut s'en aller d'ici. Alors pour ceux qui veulent venir avec nous, vous pouvez nous suivre. Mais pour les autres, vous restez ici. Si vous voulez venir avec nous, c'est votre dernière chance.

— Ne l'écoutez pas ! Il essaie juste de vous faire peur et de vous embobiner !

— NON ! C'est le contraire, Hoseok. Vous avez déjà peur tout comme moi. Nous avons peur de ce qui pourrait nous arriver à l'extérieur. Comme tu l'as dit Hoseok, nous ne savons pas ce qui a au-delà de ces murs, mais nous voulons absolument sortir d'ici. C'est à l'extérieur que nous trouverons des réponses à nos questions, une identité propre. Nous avons le choix, soit restez ici ou partir. Je préfère partir pour risquer ma vie et accomplir au moins quelque chose. On n'est pas chez nous ici. Ici ce n'est rien. Le néant. Il n'y a plus rien qui vous retient ici.

— À ton avis, à cause de qui ? De toi, JungKook. Nous avons tout perdu à cause de toi.

— Non, tu te voiles la face Hoseok. Le bloc n'est qu'un refuge de pacotille. Ici, vous continuerez à être des cobayes pour les gens qui vous ont enfermé ici. Nous ne savons pas ce qui est leur but et c'est en étant dehors que nous le saurons. Nous aurons une réponse à cette question très simple : Pourquoi ?


Pendant son discours, les blocards se scrutaient, se demandant silencieusement si les autres allaient faire le même choix que lui-même. Hoseok resta stoïque aux propos de JungKook et regardait les blocards resté indécis. Puis, certains blocards commençaient à rejoindre la lignée de JungKook. Ils s'excusèrent tous auprès d'Hoseok à leur passage.


— C'est fini, Hoseok. Viens avec nous dans le labyrinthe. Sois maître de ton propre destin comme les blocards qui nous suivent.

— Non, je suis déjà maître de mon propre destin. Ici, au bloc. Bonne chance avec les griffeurs.


Un silence de remords et d'abandon s'installa autour des blocards. Ils se regardaient pour une dernière fois et certains regardaient le bloc comme un adieu, se remémorant tout les moments passé au bloc avec leurs anciens camarades : les rires, les pleurs se percutaient dans leur mémoire à l'infini avant qu'ils ne pénètrent enfin dans le labyrinthe en courant. Certains blocards s'éloignaient des portes pour ne pas voir leur camarade se jeter à la mort et Hoseok regardait ses anciens camarades s'éloigner de lui. Un vide s'installa dans son cœur. Il se sentait trahi.

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