Pdv ?

J'ouvre les yeux difficilement. Je ne vois que des petits nuages blancs, tels de la chantilly, qui filent dans un ciel du bleu le plus pur. Bordel, j'ai faim moi.

Mais attendez... je suis où, là ?

Je me redresse soudainement. Des arbres partout. Je suis assise sur de l'herbe qui n'a sûrement pas reçu de coup de tondeuse depuis longtemps.

La panique me gagne peu à peu. "Calme-toi", je m'ordonne. "Calme-toi, euh... euh... comment je m'appelle ?"

Je me concentre de toutes mes forces. Je sais que je devrais fuir, me poser des questions, mais je veux savoir mon prénom. C'est comme ça, je suis têtue, on peut rien y faire.

Kadi ? Non, ça peut pas être ça, mes parents ne pourraient jamais appeler leur enfant avec un homonyme de "cadie", on se moquerait de moi... d'ailleurs, c'est qui, mes parents ?

Kamil ! Voilà, c'est ça, Kamil ! C'est chelou mais c'est cool comme nom.

Je me prends le choc en pleine figure. Je tente de résumer la situation à haute voix.

- Ok, je suis dans une forêt, sans savoir comment je suis arrivée là. Je me souviens de mon prénom et je sais que je suis une fille, rien d'autre. Bordel, j'ai quel âge ? Je peux pas avoir cinquante ans quand même ! Je... Aïe !

Saleté de racine.

- C'est toi, Gally ? Lance une voix au loin. Pourquoi t'as une voix de fillette ? Tu t'es cogné l'orteil ? Je connais bien ça ! Mais t'inquiète pas, je le dirais à personne !

Je bondis sur mes pieds. D'après les films que j'ai vu, dans une forêt, il y a soit un psychopathe, soit l'amour de ma vie. Mais laquelle choisir ? Bon, il faut feinter avant fuir.

- Euh, ouais, je dis en tentant de prendre une voix d'homme. Scuse, j'ai, heu... la gorge sèche.

- T'es sûr que ça va ? demande la voix qui se rapproche de plus en plus. On dirait un psychopathe, mon vieux ! Je suis dans la forêt depuis ce matin et apparemment y a une nana qui est arrivée par le Labyrinthe ! T'y crois, toi ? Bon, tu peux m'aider à enterrer les morceaux inutiles ? Y en a trop, c'est lourd...

Je penche aussitôt pour la première option. Merde, je suis avec un tueur qui me prend pour son copain qui aurait une voix de fillette. Génial.

J'active de plan de la fuite au moment où un "Hé !" retentit derrière moi.

- HIIIIIIIIIIIIIIIIII ! je hurle de toutes mes forces en m'enfuyant.

Pendant que je cours n'importe-où, des voix me parviennent :

- Logan ?

- Eh mec, il se passe quoi ?

- Pourquoi tu hurle comme une fillette ?

- Hé ! Proteste une voix féminine (enfin une fille !). N'insulte pas les filles !

- T'as vu une araignée pour brailler comme ça ? Avoue !

Je pile net en atteignant la lisière de la forêt. Un groupe de mecs, stupéfaits, sont devant moi.

Je change aussitôt de tactique :

- Heu, salut, vous inquiétez pas, c'est moi, hihi ! J'suis pas dangeureuse hein, j'vais vous laisser faire votre vie, allez, salut !

Je fais un pas à ma gauche, où des murs immenses s'ouvrent sur un couloir.

Je dois rêver. Bien sûr que je rêve. Tout ça n'existe pas. Je vais me réveiller dans mon lit, avec ma famille. Évidemment ! Comment n'ai-je pas pu y penser plus tôt !

- Hé ! s'écrie un grand gars avec la peau noire et une absence de cheveux flagrante. Qui es-tu ?

On se croirait dans un film ! Je fais vraiment des rêves bizarres moi... à noter : aller chez un psy quand je me réveillerai.

C'est tellement grotesque que je pars dans une crise de fou rire très, très bruyante :

- HAHAHA ! VOUS ÊTES TROP DRÔLES LES MECS ! JE SUIS TELLEMENT BIZARRE ! IL FOUT QUOI MON CERVEAU ? J'AI PRIS DE LA DROGUE OU QUOI POUR FAIRE UN RÊVE PAREIL ?! HAHAHAHAHA !!!

Les garçons devant moi se regardent, consternés :

- Elle est folle, lance un des mecs.

Je m'arrête soudainement et le dévisage. Il me dit quelque chose. Blond, les yeux marrons, fin, il est mignon. Très mignon.

- Tu me dis quelque chose, toi... lâchais-je.

- Qui, moi ? demande-t-il, interloqué.

- Nan, l'arbre derrière toi !

Silence.

- Ah, ok, répond-il finalement en s'écartant pour que je puisse regarder l'arbre derrière lui.

- Mais nan, je parlais de toi ! T'es con ou quoi ?

- Ah bon.

Il est tout rouge. Pauvre minou. Je connais ça aussi, la gêne. Par exemple, quand je me suis pris une gamelle à l'école quand j'avais cinq ans.

Comment ça se fait que je me rappelle de ce moment humiliant alors que je ne sais même pas qui sont mes parents ?

- Bref, on s'connait ? demande minou.

C'est à ce moment-là que je le vois.

Grand, musclé, les cheveux noirs, les yeux bridés et la peau mate, il s'avance vers le groupe en se passant la main dans les cheveux. Sa démarche est très virile. Ses vêtements lui vont super bien. En un mot, il est... wow. On dirait un mec dans les pubs de parfums. Comment je connais ça moi ?

Il me fait un clin d'œil charmeur. Je manque de tomber dans les pommes devant tant de classe. Pas comme l'autre minou gringalet, là.

Pause. Comment ça se fait que j'entende la musique romantique du Titanic ?

Je me retourne et vois un jeune garçon aux cheveux bouclés ranger précipitamment un harmonica dans sa poche.

- Déso, j'mettais l'ambiance, lâche-t-il.

Le mec-trop-bg (son nouveau nom) se met aux côtés des autres.

- Tu disais ? demande une voix agacée.

Une jeune fille brune, d'environ dix huit ans, me toise d'un air exaspéré avec ses yeux bleus verts. Euké. Tu sais quoi, jeune fille, quand on m'attaque, je contre-attaque ! Tin, tin, tin, tin, tin-tin, tin, tin-tin ! (Pour ceux qui n'avaient pas compris, c'est le refrain de la Marche Impériale. Bandes d'incultes.)

- J't'aime bien, moi, dis-je à l'intention de la fille. Bien que tu sois un peu trop exaspérante à mon goût. Brefouille.

Je me tourne vers le blond tandis que la fille me fusille du regard.

- Tu t'appelles comment ?

- Newt.

- Quoi ?! m'exclamais-je en pouffant. Et les autres ?

Des voix lançent en même temps :

- Alby.

- Zart.

- Frypan, mais appelle-moi Fry.

Et d'autres encore, que je n'ai pas retenu. La mémoire n'est pas mon point fort.

- Mia, me lance la fille, l'air méfiante.

Je m'enthousiasme aussitôt.

- Eh ben voilà un prénom normal ! Qu'est-ce qu'on foutu vos parents, les autres ?

- Moi c'est Minho, et toi ? s'enquit le mec-trop-bg.

Bon. Son prénom est chelou mais je suppose qu'on doit faire avec.

Je relève la tête fièrement.

- Kamil !

C'est la grosse poilade générale. Le groupe entier part dans un fou rire. Même Minho et Mia-aka-la-fille-exaspérante rient. Je serre les poings, vexée.

- LA FERME !

Tous se taisent aussitôt, sauf le gars qui m'a demandé qui j'étais (Alby. Lol. C'est lui qui se marre après.). Il continue de pouffer bêtement.

- Bon, s'emporte Newt. On peut reprendre la conversation ? Tu me connais d'où ?

- J'ai dit ça, moi ? J'm'en souviens plus.

- Bref, hihihi, me coupe Alby tout en continuant de pouffer. Cette conversation a trop duré. Amenez-vous, les deux nouvelles. On va tout vous expliquer, Mia et... Kamil ! Hihihi !

Il sort soudain des lunettes de soleil de sa poche, les mets sur son nez et commence à partir sans regarder en arrière pendant que les autres vont dans de différentes directions et que le bouclé joue un air de rap avec son harmonica. À quelques mètres, il se retourne vers Mia et moi.

- Mais ! Vous avez cassé ma sortie classe ! Fallait me suivre d'un air admirateur !

- Pourquoi tu portes ces lunettes ? demande Mia. Ça fait débile.

- Ben, c'est pour faire thug.

Il part. Cette fois-ci, nous le suivons en soupirant. De toute façon, je vais me réveiller. Mais est-ce un rêve ?

Ce chapitre est de AB7030

Dans les commentaires si vous voulez vous adresser à moi où à AB mettez notre nom dans celui ci, sa nous faciliteras la tâche.

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