[Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 16: Dᴇ́ᴄᴏᴜᴠᴇʀᴛᴇ]
- C'est le grand jour, t'es sûr que tu veux le vivre? Lança Minho à Thomas quand nous allâmes le chercher à la fosse le lendemain.
- S'il te plaît fais pas le con, sors moi de ce trou, fit le brun en haussant les sourcils.
L'asiatique le libéra sans se départir de son rictus habituel. Minho nous mena ensuite devant l'une des grandes entrées. Les portes venaient à peine de s'ouvrir, il était tôt le matin. Mon regard se posa sur le baudrier dont on m'avait équipée et sur les couteaux qu'il contenait. Je tachais de ne pas le montrer, mais j'étais paniquée intérieurement.
L'asiatique s'avança dans le couloir, suivi de près par Thomas, mais il s'arrêta bien vite en remarquant que je ne les suivais pas. J'étais rester entre les deux murs coulissants. Quand mes deux camarades posèrent leurs yeux sur moi, je fis un pas hésitant vers eux. Un de plus et j'entrais dans le Labyrinthe. Voyant que je m'étais figée, Minho revint vers moi, laissant Thomas en plan à quelques mètres de là.
- Aller, Liv, m'encouragea t'il. Un demi mètre de plus et...
- Si je rentre et que je vous suis je peux ne pas en ressortir, ripostai je en croisant les bras, perdant d'un coup tout mon courage.
Je savais bien, c'était un comportement de gamine. Mais beaucoup pouvaient comprendre ma peur, non? Elle était légitime.
- Pas avec moi, me dit il d'une voix sincère. Je te promet que je laisserais jamais cet endroit t'enfermer. S'il y a un problème, même si tu dois me laisser, reviens ici.
- Tu me pose un sacré dilemme là, lançai je. Tu sais, en fait, je crois bien que préférerais rester dans le Labyrinthe avec toi plutôt que t'abandonner.
- Content d'apprendre que ton amour obsessionnel pour moi arriverait à vaincre ta terreur de cet endroit, lâcha t'il avec un sourire taquin.
- Amour obsessionnel, Répétai je. Tu m'as l'air bien sûr de toi.
- Évidemment. Aller, Livia, suis nous, insista t'il. Je sais que tu peux le faire. T'es une survivante. T'es une battante. Et ça, tu sais, je l'ai su dès la seconde où je t'ai vue étendue par terre dans ce couloir, inconsciente, seule et blessée; mais vivante.
Je fis tout pour ne pas montrer que ses mots me touchaient énormément. Lui, il avait l'air de croire en moi, en fait. Et c'était touchant. Minho se plaça à côté de moi. Et il me tendit la main.
- T'as ma parole, Liv, je laisserais rien t'arriver là dedans, et à Thomas non plus d'ailleurs, me promit il, et je le crus. Je veille sur chacun des Blocards comme Alby. Encore plus sur mes Coureurs.
J'hésitai un instant avant de glisser ma main dans la sienne. Je plongeai mon regard dans le sien, et main dans la main, sous le regard perplexe de Thomas, nous franchîmes la ligne.
Nous rejoignîmes le brun, puis il me lâcha et je lui signifiai d'un hochement de tête que j'allais le suivre. Et donc que je lui accordais toute ma confiance. Ce que j'avais toujours eu beaucoup de mal à faire, d'après ce que je savais de ma personne. Puis nous nous élançâmes tous les trois entre les murs.
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Minho nous fit traverser les différentes sessions, parlant de temps en temps pour nous indiquer des virages. Thomas et moi le suivions sans problème, mais nos souffles légèrement plus saccadés que le sien témoignaient de l'endurance incroyable que possédait l'asiatique.
Au fil de notre course, je sentis mon angoisse s'envoler miraculeusement, et je parvins même à me sentir à ma place, courant aux côtés de mes camarades en quête de la solution au bordel dans lequel nous étions tous. Quand nous parvînmes devant l'immense mur peint du grand chiffre 7, nous ralentîmes.
- C'est bizarre, lâcha alors Minho entre deux souffles. La section sept n'est pas censée être ouverte.
Nous nous mîmes à marcher pour entrer dans la section, empruntant un couloir aux murs resserrés mais très hauts. Nous débouchâmes devant une étendue de plaques de métal, qui se dressaient à la verticales sur quelques dizaines de mètres.
- C'est quoi ces trucs? Demanda Thomas.
- On les appelle les lames, répondit Minho avant de se retourner pour me jeter un coup d'œil inquiet.
Je répondis à sa question silencieuse d'un hochement de tête, et nous continuâmes d'avancer jusqu'à tomber sur un bout de tissu en lambeaux.
- C'est à Ben ça non? Questionna Thomas quand l'asiatique ramassa le vêtement déchiré.
- Ouais... il a dû se faire prendre par un Griffeur.
Je mobilisai toute ma volonté pour empêcher mon souffle de s'accélérer brusquement. Ça n'était pas le moment de céder à la panique. Un bruit électronique brisa alors le silence et nous échangeâmes tous trois des coups d'œil.
Mon regard tomba alors sur le cylindre métallique fixé dans le dos de Minho, sur son baudrier. Thomas se saisit brusquement de l'objet, arrachant une protestation à l'asiatique. Le brun s'éloigna de quelques pas, le bout de métal grésillant en mains.
- Je crois qu'il nous montre le chemin, nous dit il, sourcils froncés; avant de s'avancer entre les lames.
Il nous guida pendant quelques minutes à travers la section, jusqu'à arriver devant une sorte d'entrée où nous marquâmes un temps d'arrêt. Puis, décidés, nous nous engageâmes sur une plateforme semblable à un pont, qui surplombait un gouffre, car je n'aperçus qu'un vide noir en risquant un regard de chaque côté de la bande de pierre.
- Minho t'as déjà vu cet endroit? Demanda Thomas en remarquant l'air perdu de notre camarade, qui observait les alentours.
- Non, répondit le Coureur.
- Attends, tu veux dire que Thomas vient de découvrir une autre zone du Labyrinthe? Soufflai je.
- On dirait bien, chuchota t'il avant de suivre le brun, qui avait avancé jusqu'au début fond.
Le fond, qui était, en fait, un mur de pierre. Une impasse, comme le souligna Minho avec un soupir. Enfin, c'était ce que nous croyions avant que le cylindre métallique n'émette un bruit et que son clignotant vire au vert. Le mur coulissa vers le haut, révélant un autre mur qui s'éleva lui aussi, et ainsi de suite. Au fond se trouvait une cavité circulaire, un tunnel. Je m'avançai à côté de Minho, la curiosité l'emportant sur la peur.
- Vous croyez qu'on peut entrer? Lâcha le chef des Coureurs.
- Sûrement, répondis je sans pour autant bouger.
- Je sais pas, fit Thomas avant de s'avancer, Minho et moi sur les talons.
L'asiatique fit glisser sa main sur la paroi circulaire du tunnel. Quand il la retira, elle était dégoulinante d'une substance visqueuse bien familière. Je remarquai quant à moi des fissures dans la pierre.
- Des Griffeurs, nous conclûmes en même temps.
Soudainement, une lumière rouge s'alluma dans le tunnel, puis un rayon de la même couleur nous sonda de haut en bas, provoquant chez nous un mouvement de recul instinctif. Quelques secondes après, plusieurs bruits retentirent à la suite et nous nous retournâmes.
- Les gars, chuchotai je.
- Je le sens pas tirons nous, s'exclama Thomas et à peine eut il fini sa phrase que nous avions tous trois démarré.
- File moi la clé! Lança Minho.
Nous détalâmes au moment où le tunnel se refermait et que les murs s'abaissaient. Nous regagnâmes en vitesse la sortie de cet endroit jusque là inconnu aux Coureurs, pour arriver devant l'étendue de lames, qui, sous nos yeux horrifiés, commencèrent à coulisser pour former des barrières infranchissables.
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