Chapitre 33
- Ça fait du bien, soupirais-je lorsque Newt bascule sur le côté pour venir se caler entre le mur et moi.
Essoufflés, on prend un moment pour se calmer. Sa tête calée sur mes hanches, Newt reprend son souffle. Je sens son haleine sur mes cuisses nues. Mes mains caressent doucement ses cheveux. Ils sont doux et soyeux. J'ai toujours soupçonné Newt d'avoir fabriqué son propre savon top secret qui lui confère cette douce odeur de propre et d'herbe coupée. Cette odeur qui ne me quitte plus depuis mon entrée dans le bloc.
Il se rapproche de moi, ramenant sa tête vers la mienne en embrassant le creux de mes reins, mes côtes, mes clavicules jusqu'à remonter le long de ma mâchoire et du creux de mon oreille où il ramène lentement mes cheveux en arrière avant de m'embrasser le cou. Il y reste un long moment faisant voler un milliard de mini papillon à l'intérieur de mon estomac. Où a-t-il apprit tout cela ? Il a passé deux ans enfermé avec une quarantaine de mec ! Je souris, essayant de retenir mon hilarité interne. Il passe lentement ses mains le long de mon corps. Je fais semblant de ne pas réagir mais lorsqu'il relève la tête, je ne peux me retenir de croiser son doux regard. Sa main effleure chacune de mes cicatrices, refaisant la courbe de chacune d'elle.
- T'es vraiment à tomber, susurre-t-il à mon oreille.
- Je sais, je passe mon temps à me casser la gueule.
Il rit avec moi, avant de me forcer à pivoter vers lui. Je prend le temps de me poser sur le flanc gauche sans tirer sur les chaires encore en pleine cicatrisation sous le bandage. Je tire un peu le drap sur mes jambes pour ne pas avoir froid. Il m'observe avec tendresse. Je passe lentement mes mains sur ses abdominaux dessinés par toutes ses années de dur labeur, sur ses pectoraux, ses épaules, son bras, jusqu'à revenir à ses longues mèches blondes.
- Comment tu fais ça, soupire-t-il de plaisir.
- J'en sais rien, disons que j'ai un très bon professeur.
Il sourit, retenant un petit rire. Sa main dessine des cercles autour de mon bandage. Son regard me contemple toute entière, s'attardant sur des endroits que personne d'autre n'a jamais vu.
- Qu'est-ce-qu'ils t'ont encore fait ?
Ses yeux sont d'un coup plus triste, mais son visage reste incapable de se crisper en une moue déprimée. Je détourne le regard, caressant son bras avant de répondre simplement :
- Un tchek-up complet. Ils voulaient vérifier deux-trois trucs. Et me prélever un peu d'épiderme en passant pour le vaccin.
- Ça devrait être interdit de charcuter un corps si sublime.
- C'est pour ça que tu es intouchable, rétorquais-je en l'embrassant dans le cou.
Il m'enlace de nouveau, remonte la couette sur nous deux. Serrée dans ses bras, j'ai l'impression que plus rien ni personne ne peut m'atteindre. Que nous sommes seuls sur terre. Qu'il n'y a jamais eu de labyrinthe, de Braise, de vaccin ou autres conneries dans le même genre. Les bras de Morphée m'arrachent à ceux de mon bien aimé me faisant peu à peu sombré dans un doux sommeil.
*
On toque à la porte. J'ouvre les yeux. Newt est toujours là, un bras autour de ma taille. Je n'ai aucune envie de bouger. J'ignore l'inconnu qui vient de frapper jusqu'à ce qu'il recommence.
- Princesse ? Tu dors ? Me chuchote Newt.
- Non, soupirais-je, les yeux clos.
- Tu crois qu'il faut que je me planque ?
- Si j'ouvre pas on ne risque rien non ?
Il étouffe un rire lorsqu'une voix s'élève depuis le couloir.
- Nora ouvre cette porte !
- Et merde.
Je me redresse en grognant tout en m'enroulant dans le drap. Newt attrape ses fringues pour se revêtir en vitesse avant de s'enfermer dans la salle de bain. J'attrape juste mes sous vêtements et un t-shirt qui traine à terre. C'est celui de Newt, il a dût l'oublier avant de s'enfermer. Tant pis. Je pousse la chaise puis ouvre à la personne qui vient me déranger.
- J'espère que vous avez une bonne raison de me réveiller, grognais-je.
Rodiez, accompagné de deux gardes et de Thomas me dévisage de la tête au pied. Ok, j'aurais peut-être pu m'habiller un peu plus. Je lance un regard noir à mon ami qui détourne le sien tandis que le médecin prend la parole.
- Qu'est-ce-que tu fais là dedans ?
- Bah je dors ! Quelle question !
- A cinq heures de l'après midi ?
- J'ai voulu prendre cinq minutes de pause mais j'ai fini par m'empaffer. Je vous rappelle que je n'ai pas dormi depuis... Depuis quand au juste ?
Il étouffe un rire. Je fais mine de bailler en me frottant les yeux. Toujours dans l'encadrement de la porte. La fraicheur du couloir passe sur mes jambes nues, me faisant frissonner.
- Bon c'est pas tout ça mais est-ce-que vous permettez que j'm'habille avant de me raconter ce que vous venez foutre ici ?
Ils acquiescent et je leur ferme la porte au nez. Newt ouvre celle de la salle de bain, torse nu. Je garde son t-shirt et lui tends l'un de ceux que je lui ai piqué dans le labyrinthe.
- Tu l'avais emmené dans ton paquetage ? S'étonne-t-il.
Je souris en levant les yeux au plafond, l'air innocente, ce qui le fait bien rire. J'enfile un jean et ma paire de tennis blanches. Je fais signe à Newt de s'asseoir sur le lit et de prendre un air fatigué. On se met d'accord sur une version de l'histoire - dans laquelle nous n'avons fait que dormir avant de rouvrir la porte. Rodiez a renvoyé l'un des deux gardes, l'autre reste à la porte tandis que j'invite les deux hommes à entrer. En voyant Newt, Thomas me lance un petit regard en souriant. Je me hisse dans son esprit, ses pensées sont bourrées d'obscénité.
- Ow, lâchais-je dégoûtée.
Rodiez nous dévisage. On éclate de rire, Thomas plus gêné que moi. Newt ne peut se retenir de rire à son tour, comprenant ce que nous avions en tête. Je prend place à ses côtés en lançant des regards noirs à Thomas. Je me vois écarlate dans leurs esprits.
- Alors toi j'te jure, grognais-je.
- Euh, les jeunes quelqu'un m'explique la blague ou on peut commencer ? Rétorque Rodiez.
On reprend le silence tout en dévisageant le médecin. Newt ne peut se retenir de glisser une main dans mon dos tout en descendant très lentement. Je fais mine de rien.
- On a les résultats, ça fonctionne avec ta salive, mais la braise se détruit petit à petit. Il faut tester un moyen de la conserver dans le mélange salivaire.
La main de Newt passe le creux de mes reins. A quoi il joue au juste ?
- Ouais, en gros il faut réussir ce qui a toujours échoué ? Conclus-je.
- Exact. Mais surtout, il faut contrôler l'état du sujet A.. De Newt.
Ce dernier lui lance un regard noir à l'entente de son matricule mais continu toujours de descendre très lentement sa mains, atteignant désormais la ceinture de mon jean.
- Vous en faites pas, je m'en occupe, à condition que Paige ne nous sépare pas de nouveau.
Sa main glisse à l'intérieur de mon pantalon. Je profite de la fin de ma phrase pour lui jeter un regard qui cri "Qu'est-ce-que tu fou tocard ?" Il sourit en retirant sa main. Je ne peux me retenir de secouer la tête avec un grand sourire. "T'es pas possible" me retiens-je de commenter. Lorsque je pivote de nouveau vers le médecin et Thomas, ils sourient d'un air amusé. Je fais un rapide tour dans les pensées de Tommy qui lui - contrairement à Rodiez - a remarqué le comportement de Newt. Je pince les lèvres tandis que le docteur nous récapitule les choses aux quelles faire attentions.
- Et bien sûr, il faut annoncer à Paige que nous avons vérifié notre hypothèse.
- Exactement.
- Vous aimez bien ce mot j'ai l'impression, ricanais-je.
Il sourit face à mon sarcasme. Cet homme est vraiment une crème. La vie a été une sale garce avec lui mais pourtant il continu à y trouver un bon côté. C'est épatant. Il se lève, imité par Tommy qui nous lance un dernier regard plein de sous entendu.
- Tu y iras Nora, le garde te suivra. Ah et, évitez de trop vous montrez ensemble tout les deux.
Il ferme la porte derrière lui tandis que j'éclate de rire. Je bascule en arrière - me cogne la tête dans le mur - toujours hilare. Newt bascule au dessus de moi et m'embrasse.
- Je suis désolée Newty, mais si on recommence je pourrais jamais marcher jusqu'au bureau de Paige.
- Je te porterais, rit il.
- Par contre c'était quoi ton petit manège avec ta main ?
Il sourit en haussant les sourcils deux fois. Je ris à cette mimique tout en m'insinuant dans ses pensées. Elles sont toutes focalisées sur le regard que Thomas nous portait. Il a contemplé les connerie de Newty tout en le dévisageant. Et il a sourit. Tu m'étonne. Imagines qu'en pleine conversation une fille essaie de resté totalement calme tandis que son mec fait tout pour la déstabiliser c'est à mourir de rire !
- T'étais obliger de faire le beau ? Riais-je.
- De faire le beau ? Rétorque-t-il.
Son ton n'est ni rieur ni doux, au contraire, on dirait que je l'ai vexé. Je me redresse sur les coudes, lui ménageant un peu de place.
- Qu'est-ce-qu'il se passe Newt ? J'capte rien là.
- T'as pas vu ? Rétorque-t-il.
Je retourne dans son esprit pour chercher le détail qui a pu m'échapper mais la chose sur laquelle est focalisé Newt c'est Thomas. Il déforme un peu son expression, je sens de la colère l'envahir. Je le dévisage, ne comprenant toujours pas où il veut en venir.
- Il a fait que de te mater ! Tout du long ! Il a dû être content en te voyant sortir en culotte y a cinq minutes !
- Oh ! Tu vas te calmer oui ? M'écriais-je. Il n'y a rien entre lui et moi et ce sera toujours comme ça ! Tommy, c'est Tommy. Toi, c'est toi. Et y a pas photo fait moi confiance bordel de plonk !
- Mais c'est pas en toi que j'ai pas confiance ! C'est en lui !
Déstabilisée, je ne sais plus quoi répondre. Le souffle court, je me redresse en position assise. Newt me fixe, son expression passe de la colère à l'inquiétude, il me maintient le dos en m'aidant à me redresser.
- Hey, ça va ?
- Ouais, je.. Excuses, tu m'as perturbée.
Il me caresse doucement le dos comme pour me calmer. J'ai moi même du mal à comprendre comment cette phrase à pu me mettre dans des états pareils. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits.
- Bordel, cette chute d'adrénaline pouah !
- Tu l'as dit. T'as palie d'un coup.
- Ouais, j'avais pas envisagé les choses comme ça. Mais je ne crois pas que Tommy.. Enfin, il était amusé, j'aurais été pareil. T'étais entrain de me ploter en pleine discussion !
- T'as fais un petit bond à un moment, j'ai failli mourir de rire.
Je lui lance une bourrade dans l'épaule à laquelle il répond d'un rire sonore.
- Alors toi !
On part pour une bagarre amicale. Oubliant Thomas, le docteur Paige, la Braise et toute ses choses si importantes.
***
Newt jaloux ? Noooooon, jamais !
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