Chapitre 17

Mes feuilles de notes entre les mains, je me vautre sur mon lit, assise contre le mur pour ménager une place à Newt qui s'assoit au bout du lit tandis que Minho place la chaise à côté du lit. Ils me dévisagent tandis que je tri mes feuilles jusqu'à retomber sur celles qui concernent le code.

- Tu nous explique ou on doit deviner ? Grogne Minho.

Je trouve enfin la page où j'ai gribouillé avant de m'évanouir.

- Je me suis souvenue d'un truc. Le labyrinthe est un code.

- On le savait déjà, rétorque le maton.

- Sauf que c'est moi qui l'ai créé.

Leurs visages se décomposent. Je viens de lâcher la bombe. Avant qu'ils aient pu réagir, j'enchaine en bougonnant :

- Et c'est probablement pour ça qu'ils ont fait en sorte que je m'évanouisse.

- Quoi ? S'écrit les garçons en coeur.

Je les dévisage. Je pensais qu'ils étaient arrivés aux mêmes conclusions que moi.

- Vous croyez vraiment que l'adrénaline pouvait me faire m'évanouir comme ça ? Après ces derniers jours, je pensais que vous me connaissiez mieux que ça. Réfléchissez deux minutes.

- Attends ! S'écrit Minho, furax. Explique nous un peu le délire, là je comprends pas tout. Tu as crée le code et ils t'ont fait tomber dans les vapes ? Qui ça "Il" ? Comment ?

Il est si énervé qu'il en perd ses mots. Laissant retomber ses mains sur la chaise dans un bruit sourd, il me fixe toujours aussi furax. Plonk. J'ai encore oublié qu'ils n'avaient pas accès à tous mes souvenirs et que même si je les ai déjà raconté plusieurs fois, ils ne peuvent pas avoir tout retenu. Je leur rappel mon souvenir du petit implant de métal et les conclusions que j'en ai tiré.

- T'es entrain de me dire que ses tocards nous ont charcutés le crâne pour nous mettre un implant ? Grogne Minho.

- Non je parlais d'une histoire de poney volant, rétorquais-je. (Il souffle d'énervement) Ouais, je penses que c'est exactement ce qu'il c'est passé. Et j'étais probablement le "sujet" test. Je me souviens avoir vu Newt après l'opération, lui n'avait rien.

Le concerné me fixe avec tristesse et me caresse la jambe tendrement. Je sens son empathie. Il m'imagine avec le crâne enroulé dans un bandage m'acculé de sang.

- Revenons-en aux faits, dis-je. Je crois que j'ai trouvé quelque chose. (Je fouille mes feuilles jusqu'à retrouver un mot entouré dans le coin supérieur droit de la feuille.) Si c'est moi qui est créé le code, je penses que je peux me souvenir de la solution. (J'indique le mot du doigt : ) "Plonger" doit être un indice.

- Je t'ai parlé de la falaise, commente Newt. C'est là que tu t'es évanouie.

La falaise. Le trou béant qui longe la section une. Et si c'était la seule sortie ?

- Vous avez déjà essayé ? Demandais-je.

Newt et Minho se dévisagent avec de grand yeux. Ils se tournent vers moi en même temps.

- T'es sérieuse ? S'étonne Minho avec dégout.

J'éclate de rire, suivit par les garçons. Ont-ils vraiment cru que je leur avais proposé de jeter quelqu'un dans le vide ? 

- Il doit y avoir quelque chose à y faire. (J'essuie mes yeux larmoyants.) J'en sais rien, y a pas un truc de planqué dans le mur ? Un levier, un clavier n'importe quoi ?

Minho fronce les sourcils. Ses yeux se réduisent à deux fines fentes. Plongé dans une profonde réflexion, il pianote sur l'assise de la chaise.

- Et si on y allait ? Propose Newt. Il nous reste trois heures avant la fermeture des portes. Ça passerait.

*

Tandis que nous courrons à travers la section une, je remarque de nouveau que les murs y sont plus clairs, le lierre y est plus épart. A mesure que l'on s'approche de la falaise, la mousse des murs se fait de moins en moins dense comme si quelque chose frottait régulièrement les murs. On arrive au bord du précipice. C'est la première fois que je viens ici, pourtant une impression de déjà vu m'envahit. Peut-être est-ce dû au fait que je l'ai déjà vu à travers les yeux de Newt. On atteint le gouffre. C'est l'endroit le plus étrange que je n'ai jamais vu ! Comme si le monde s'arrêtait soudainement. Le ciel s'étend au dessus et en dessous de nous. Sommes nous sur une sorte d'île volante ?

Les garçons tâtent les murs comme si l'endroit leur était familier et pas du tout perturbant. "C'est pas comme si on était au bord d'une falaise dont le contre bas est inexistant", songeais-je. Mais bon, ils doivent avoir l'habitude de venir ici, ils ne leur a fallut qu'une petite demi-heure pour rejoindre le précipice. Je m'éloigne du gouffre, détournant le regard de cette scène hypnotique. Je fouille le bas des murs, écartent les quelques pierres qui trainent ici et là. Aucun levier, aucun bouton. Rien. Frustrée, je tape dans une pierre qui tombe dans le vide. Elle tombe, tombe, tombe comme si le trou n'avait pas de fin. Au bout d'un moment, elle devient si minuscule qu'elle disparue. Une main m'encercle soudainement la taille.

- Nora, fait gaffe !

Je réalise alors que je suis penchée vers le vide, à deux doigts de basculer dans le gouffre. Je recule d'un pas. Je dévisage Newt, totalement perdue.

- On rentre, dit il sans détacher ses yeux clairs des miens. Il n'y a rien ici.

Minho s'obstine à continuer de fouiller la zone, grippant au lierre à la recherche d'un levier suspendu ou toute autre piste. Au bout de quelques minutes il se résigne et nous suit.

*

De retour au bloc, Minho se dirige vers la salle des cartes pour faire part aux coureurs des sections 1,3,5 et 7 de nos découvertes. Pour ma part, je me diriges vers les douches, laissant Newt à ses occupations. J'entre dans la petite pièce. J'entends le bruit de l'eau qui coule de l'autre côté du muret.

- Qui est là ? demandais-je à la cantonade.

- Gally !

- Tu me préviens quand je peux prendre la douche.

- J'ai fini, rétorque-t-il en se pointant au coin du muret.

Je tourne la tête en réalisant qu'il est totalement nu. Je l'entend rire derrière moi. 

- C'est bon, joue pas les saintes-ni-touche.

- Et toi joue pas le matcho, rétorquais-je en fouillant mon casier à la recherche d'une serviette. 

Je l'entends fermer le sien dans mon dos.

- C'est bon, lance-t-il.

Je ferme mon propre casier et me dirige de l'autre côté du casier sans croiser le regard de Gally.

- Tu diras au autre que je suis là s'te plait ? Lançais-je tout en me déshabillant.

- Pudique en plus de ça, rit-il.

"Comme si j'avais envie de me voir nue dans l'esprit de chacun d'entre vous dès que je vous croise" me retiens-je de lancer. La porte des douches claque, annonçant le départ du chef des bâtisseurs. Tous en me lavant, je m'attarde sur mon poignet, toujours marqué par le scaralame. "SUJET 0 A SEPARER". Putain de merde. Qu'est-ce-que j'aimerais leurs coller mon point dans la gueule. Comment ai-je pu participer à un truc pareil ? Mes souvenirs sont si flous mais je n'y retrouve aucune excitation à l'idée de cloitré mes amis dans un labyrinthe. Aucune joie. Que de la douleur et du chagrin. Heureusement. Il aurait peut-être mieux fallu que j'oublie tout pour toujours et à jamais. Que j'enterre mes vieux démons en arrivant au bloc. Mais non. Je résiste à l'effacement et à cet espèce de sérum d'oublie.

J'essors mes cheveux, ramasses ceux qui se sont collés sur le sol pour les jeter dans la poubelle puis m'enroule dans ma serviette. La porte claque au même moment. Je me dirige de l'autre côté du mur pour rejoindre mon casier. Newt est torse nu, devant son casier.

- Salut, lançais-je dans son dos pour l'informer de ma présence.

Il pivote pour me faire face, un t-shirt dans les mains. Je ne lui pas rendu les fringues que je lui ai emprunté l'autre jour d'ailleurs.

- Il faut vraiment qu'on mette un verrous sur cette porte, grogne-t-il.

- Bonne idée, commentais-je.

Ses yeux essaient tant bien que mal de rester dans les miens. J'ai cette même difficulté à ne pas le dévorer du regard. J'ai chaud rien qu'à sentir son regard sur mes épaules, glisser le long de mes bras, de mes jambes dénudées par la serviette. Ressent-il la même chose ? Cette attraction. Celle qui est revenue si naturellement à ma mémoire que je ne peux douter qu'elle était là bien avant mon arrivée au bloc.

Je brise le charme la première en me tournant pour chercher un t-shirt propre et un short dans mon casier. Je l'entends renifler pour se redonner contenance puis filer vers les douches. Un demi sourire aux lèvres, je quitte la pièce.

***

Nouveau chapitre qui j'espère vous plait !


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top