[Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 17: Dᴇ ᴊᴜsᴛᴇssᴇ]

- Faut se tirer!

- Sans blague, soufflai je, paniquée.

- Courez!! Cria Minho en s'élançant. Foncez, foncez!

Nous ne perdîmes pas une seconde pour suivre le chef des Coureurs à toute allure entre les lames qui se refermaient dans des claquements métalliques et sinistres. Nous parvenions à éviter de nous faire coincer, de justesse à chaque fois; jusqu'au moment où je trébuchai. Je repris rapidement l'équilibre, en une seconde; mais cette seconde était celle de trop.

Thomas et Minho avaient déjà traversé la dernière rangée de lames, celle qui me séparait maintenant d'eux. Et à chaque seconde qui passait, une nouvelle lame se refermait, prolongeant la barrière impénétrable qui me coincerait bientôt dans cet endroit.

Cette pensée me fit l'effet d'un remontant foudroyant. Je ne perdis pas un instant de plus et repris ma course, tentant de rattraper mon retard. De l'autre côté, les deux garçons faisaient de même, paniqués.

- Liv! S'écria l'asiatique.

Soudainement, il piqua un sprint, se jeta sur le côté et se retrouva... à un mètre de moi. Mon sang se glaça. Qu'est ce qu'il lui avait pris, par le Wicked?? Nous étions maintenant deux à être en danger!

- Continuez, courez! Nous criait la voix horrifiée de Thomas depuis l'autre côté.

Ce que nous fîmes avec toute la force que nous conférait notre volonté de survivre. Quand nous eûmes repris à peine assez d'avance sur la fermeture des lames, Minho me prit par les épaules et me poussa brusquement vers l'autre côté. Je rejoignis donc Thomas, et l'asiatique fit de même l'instant suivant, me faisant frôler la crise de panique.

- Vous arrêtez pas, s'exclama t'il, ne nous laissant même pas le temps de nous réjouir d'avoir échappé aux lames. Surtout pas!

Nous avions passé une étape, certes, mais nous étions loin d'être tirés d'affaire comme je pus le constater quand le sol se fissura juste devant nos pieds. Minho lâcha une exclamation de surprise et nous fit reculer, Thomas et moi, pour nous éloigner des immenses blocs de pierre qui s'élevaient un peu partout dans un fracas assourdissant et des explosions de poussière.

- Magnez vous, vous retournez pas! Hurla Minho alors que nous nous étions remis à courir.

Il vira soudainement à gauche pour se jeter dans un passage. Petit problème, le sol de ce passage était une plateforme qui commençait à s'élever pour bloquer l'accès. À la suite des garçons, je me hissai sur le bloc de pierre avant de me mettre à ramper à l'aide des dernières forces qu'il me restait.

Minho, qui était plus avancé que moi et donc déjà de l'autre côté, m'attrapa les bras et me tira vers lui. Nous nous laissâmes tomber au sol, à l'instar de Thomas. Je me dégageai et roulai sur le côté pour laisser le chef des Coureurs respirer. Le tournis me prit suite à ce brusque arrêt après l'effort, et je fermai les yeux, tentant de calmer ma respiration et mon rythme cardiaque. Nous étions vivants.

- Je... t'interdis, soufflai je avec difficulté en me tournant vers Minho.

- De quoi? Fit il entre deux inspirations saccadées.

- De refaire... ça, continuai je en faisant allusion à l'épisode des lames.

- Je t'aurais jamais abandonnée. Y'a pas plus de quelques heures je t'ai promis que je laisserais jamais rien t'arriver dans le Labyrinthe, tocarde, me rappela t'il après avoir repris son souffle. Je tiendrais ma promesse aussi longtemps que je vivrais. Et même en dehors du Labyrinthe, si nous sortons un jour.

Ne sachant pas quoi répondre, je lui attrapai la main et la lui serrai pour lui témoigner mon intense soulagement, plutôt que de mettre des mots dessus. J'étais tellement contente que nous nous en soyons sortis.

Thomas soupira et marmonna alors dans sa barbe, nous rappelant sa présence, et je levai les yeux au ciel en comprenant qu'il râlait parce qu'il se sentait délaissé. Je pris sa main à lui aussi et nous restâmes quelques minutes ainsi, tous les trois, à reprendre nos esprits.

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- C'était quoi tout ce bruit? Nous lança directement un Blocard dès que nous rentrâmes au bloc.

Qu'est ce que t'as fait encore Thomas? Accusa Gally.

Je soufflai alors qu'une dizaine de garçons, dont nos amis; se mit à nous suivre à travers le Bloc en nous assaillant de questions qui me donnèrent mal à la tête.

- On a une nouvelle piste, répondit Thomas. Un passage qui pourrait être une sortie.

- C'est vrai? Demanda Newt et je hochai la tête, n'ayant pas la force de parler.

- Il a raison, confirma Minho. On a ouvert une porte qui donnait sur un lieu un que je connaissais pas. C'est peut être là que les Griffeurs se planquent la journée.

- Attendez! S'écria Chuck. Attendez, vous avez trouvé le refuge des Griffeurs? Et vous voulez qu'on aille là dedans?

- Y'a une chance que leur entrée soit notre sortie, asséna Thomas.

- Ou autre option y'aura des dizaines de Griffeurs qui nous attendrons de l'autre côté, clama Gally, se faisant entendre par dessus les réactions houleuses des Blocards. Ce qu'il se passe c'est que Thomas est en train de nous embrouiller la tête une fois de plus!

- Sauf que moi Gally je me bouge le cul d'accord? Répliqua Thomas en faisant volte face pour affronter le blond. Dis moi ce que tu fais toi hein, tu fais quoi à part te planquer toute la journée au Bloc?

- Attends t'as pas l'air de capter le débutant, ça fait à peine trois jours que t'es là tu vois le truc? S'énerva le Bâtisseur. Moi ça fait trois ans ok?

- Oui ça fait trois ans que tu galères ici et t'es toujours là! S'exclama Thomas. Tu crois pas que ça serait le moment de te réveiller?

Les deux garçons haussaient un peu plus le ton à chacune de leur phrase. Leurs mots crachés violemment à l'adresse de l'autre résonnaient dans ma tête douloureuse. Je m'éloignai de quelques pas, les yeux à moitié fermés; et me heurtai à quelqu'un. Je levai la tête vers le visage inquiet de Minho.

- Tout va bien?

Je hochai la tête d'un air peu crédible, dans une vaine tentative de me convaincre moi même que je n'allais pas faire un malaise d'un moment à l'autre. L'asiatique me vit grimacer quand Gally se mit à hurler sur Thomas, et il ouvrit la bouche sûrement pour leur ordonner de se calmer.

- Hé! Intervint alors Térésa d'une voix forte. Ton pote Alby. Il s'est réveillé.

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