CHAPITRE 28 - Journée banale

PDV Newt :

Je partis de mon côté, à contre cœur. Je sens encore mes mains caresser sa peau et son corps frémir sous mes doigts. Mais il faut que j'y aille, malheureusement. Je lui ai promis d'essayer d'être ami avec lui, on verra bien si j'y arrive.

Je me dirigea vers le réfectoire, il ne doit pas être loin. Je le vis effectivement adossé à un arbre. Bon Newt, il faut être sympa.

-Salut le bleu.

Il ne répondit rien et je m'assis à côté de lui. Bon, je le comprends après tout, je viens de le menacer de mort.

-Bon, on a peut-être mal commencé notre relation, mais on est de toute façon obligé de s'entendre. Je ne peux pas te tuer donc autant essayer d'être pote.

Ok, j'avoue qu'il y avait peut-être mieux pour devenir ami, mais on fait comme on peut.

-Ouais, on pourra jamais être pote à mon avis.

-Pourquoi ça ?

-J'ai failli tuer ta copine, et je vois bien comme tu me regardes, que c'est elle qui t'a demandé de dire ça. En plus, je t'aurais tué aussi si les rôles étaient échangés, rajouta-t-il avec un petit sourire.

C'est vrai que je ne le porte pas dans mon cœur, mais il faut avouer qu'il est assez malin.

-Pas bête le bleu ! Dis-je en me levant. Bon, je vais t'expliquer nos règles et te faire visiter le Bloc.

-En faite Clint m'a déjà expliqué tout ce qui est logistique, matons, les règles et tout ça. On avait du temps à tuer à l'infirmerie.

-Génial, Clint me vole mon job maintenant, marmonnais-je. Il t'a dit que j'étais le second d'Alby ? Que je pouvais envoyer les blocards au gnouf ?

-Ça va, j'ai compris, pas touche à Larra. Pas la peine de faire des menaces voilées comme ça.

Je souris doucement, il n'y a jamais assez de menace.

-Bon, je n'ai plus qu'à te faire visiter le bloc.

Je me leva et il me suivit. Je lui fis la visite du bloc en commençant par l'infirmerie et le réfectoire, en passant par la salle des conseils, le sarclage et tous les autres bâtiments en finissant par ce qui nous sert de dortoir.

-Voilà l'endroit où on dort, je sais c'est pas le rêve, mais on a que ça. Choisi un hamac et se serra le tien.

Il se dirigea vers les côtés, et s'assit sur un hamac.

-Celui-là serra parfait !

-Tout sauf celui-là le bleu, dis-je avec froideur.

-Pourquoi ?

Je lui lança un regard noir et ne répondis rien.

-Je vois, dit-il en prenant ces affaires et en s'éloignant.

Hors de question qu'il dorme dans le hamac voisin de celui de Larra. Une fois qu'il l'eu choisi, on se dirigeât vers le réfectoire. Sur le chemin, je préféra lui rappeler quelques règles.

-On t'a sûrement parlé des règles ? Quelle est la plus importante ?

-Ne pas franchir les portes, répondit-il.

-Bien. Mais dans ton cas se serra ne pas toucher Larra, ne pas poser tes doigts sur sa peau, ou simplement espérer pouvoir le faire.

Il leva les yeux au ciel avec insolence et soupira d'impatience.

-J'ai compris Newt, mais je me demandais, comment est-ce que tu fais toi ? Est-ce que t'es condamné à la regarder sans jamais pouvoir la toucher ? Est-ce ce que cette règle s'applique à toi aussi ?

Je n'ai jamais trop réfléchi à ça, mais j'imagine que non, que ça dépend d'elle. Mais de toute façon, je ne vois pas l'intérêt de le faire ici, tout cet endroit me rappelle beaucoup trop de mauvais souvenirs.

-Je crois que ça ne te regarde pas particulièrement, si ?

Il sourit et continua d'avancer.

-Bien sûr.

Je ne sais pas ce qu'il se passe dans la tête de ce gars, mais j'espère ne jamais le savoir. Je sais bien que ça énerve Larra que je sois comme ça, mais je ne peux juste pas faire autrement. Quand je pense qu'il s'est servi d'elle pour m'atteindre dans la boite, je me dis qu'elle est ma plus grosse faiblesse.

-Bon le Bleu, il faut que j'aille dans le Labyrinthe, tu m'excuseras, mais je ne t'aide pas à trouver Alby, t'es un grand garçon tu devrais réussir à le trouver sans problème.

Je n'attendis pas sa réponse et je partis vers la petite maison de fer pour m'équiper. En entrant, je vis sur la table un petit mot écrit avec une écriture presque illisible :
"Prends la section 2, je fais la 3 alors je te rejoindrai avant que tu aies fini ta section, fais gaffe tocard.
M-"

La section 2, parfait. Je pris tout ce qu'il me fallait, je mis mes chaussures, je pris ma montre et je sortis de cette maison de fer. Je respira un grand coup et je me mis à courir, plus vite que ma vitesse habituelle pour rattraper mon retard de ce matin. Quand je passa les immenses portes du Labyrinthe, je sentis cette habituelle sensation d'oppression qui me fait chercher ma respiration.

Je déteste ça, aller dans le Labyrinthe. J'en fais des cauchemars toutes les nuits et à chaque fois que j'y entre la peur paralyse mon esprit et je deviens mécanique. Courir, arracher le lierre, noter sur la carte. Voilà ce que mon esprit me dit de faire, en attendant que les heures passent pour que je puisse rentrer au Bloc. C'est moins pénible quand on est plusieurs, mais nous sommes en sous-effectif, alors les plus expérimentés font parfois cavalier seul. Dans ces cas-là, il y a juste à courir et à espérer sortir le plus rapidement possible de cet endroit de malheur.

Mon après-midi passa lentement, comme d'habitude, mais vers 16h00 Minho vient de me rejoindre et il mis un peu plus de joie dans ma journée. Nous courrons tous les deux, lui s'occupant de la cartographie et moi du lierre. J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on ne l'a pas fait, et ça fait du bien de passer un peu de temps avec lui, même si c'est dans le Labyrinthe.

-D'ailleurs Newt, il se passe quoi avec Larra ? Tu sais, je crois qu'elle n'a pas trop apprécié la blague.

-De quoi est-ce que tu parles ? Demandais-je en essayant de reprendre mon souffle, c'est dingue l'endurance qu'à Minho, il est impressionnant.

-Du suçon qu'elle a sur la clavicule, elle avait l'air assez énervée.

-Oh ça, disons que c'est un petit avertissement pour le Bleu. Et pour Gally aussi, j'attends que ce tocard fasse un faux pas pour lui arracher la gueule.

-Je vois, j'ai essayé de lui expliquer, mais elle n'avait pas l'air de trop comprendre. Et pourquoi Gally ? Quel rapport ? Demanda-t-il.

-Il l'aime.

Minho accéléra et se planta devant moi, m'obligeant à m'arrêter.

-T'es sérieux ? Dit-il en haussant les sourcils.

-Est-ce que j'ai l'air de plaisanter ? Dis-je en lui passant devant.

-Qu'est-ce qu'elle en dit, elle ? Rétorqua-t-il en m'attrapant le bras.

-J'en sais rien putain, demande lui !

-Newt, je sais que ça t'énerves et je comprends, mais elle t'a dit quoi ?

-Que c'est impossible, mais tu la connais, elle verrait rien même s'il lui avouait tout.

Il me lâcha et laissa tomber son bras. Je crois qu'il ne s'y attendait pas trop.

-C'est dingue, j'ai jamais vu un couple avec autant de malchance. Entre Alby et Gally, vous êtes servis.

-T'as jamais vu d'autres couples Minho, et oui merci de me le rappeler.

Il sourit, mais ne répondit rien. On se remit à courir en silence, notre petite discussion a mis un froid dans la conversation, mais de toute façon il faut qu'on se dépêche si on veut arriver à l'heure au Bloc.

On arriva à 17h50 précise, pile à l'heure. Minho courus vers la petite maison de fer pour y déposer ce qu'il a cartographié aujourd'hui, et moi, je m'arrêta un instant, profitant de ce retour au Bloc.

Je suis épuisé, comme d'habitude quand je rentre d'une journée dans le Labyrinthe. J'attendis Minho 10 minutes, le temps qu'il finisse de s'occuper de la cartographie et quand il sortit on alla dans les dortoirs se reposer avant de manger. C'est ce qu'on fait généralement après une journée comme celle-là, même si celle de Minho a été plus remplie que la mienne.

Je me coucha dans mon hamac et je ferma les yeux. Je pensa à Gally, et à Larra forcément. Est-ce qu'il l'aime vraiment ? Bien sûr que oui. Mais qu'est-ce qu'il serait capable de faire pour elle ? C'est ça la vraie question. Et s'il fait comme Alby ? Et s'il vient foutre la merde entre nous ? C'est vraiment à chier comme situation.

Je soupira bruyamment. Il faut que j'arrête de réfléchir et que je me repose, sinon je vais dormir sur mon assiette. Je détendis tous mes muscles un à un, je me vida la tête, essayant de ne penser qu'à ma dure journée de travail et au fait que j'ai besoin de sommeil. 

Je me mis enfin à somnoler au bout d'une heure d'attente, mais évidemment comme ça paraissait trop beau que je puisse me reposer un peu plus, des blocards arrivèrent en hurlant pour nous dire que tout le monde allait manger. Minho grogna comme un animal pour les faire partir, ce qui marcha à moitié puisqu'ils reculèrent en rigolant. Ça doit être des jeunes qui ont décidés de nous faire emmerder. Bon, de toute façon, je n'arriverais pas à me rendormir, alors je me leva et je leur lança un regard meurtrier.

-Vous avez du plonks dans les oreilles ou quoi ? Vous n'avez pas l'impression qu'on essayait de se reposer un peu ? Partez avant qu'on s'énerve pour de bon, dis-je d'une voix calme même si dans ces cas-là, c'est plutôt le calme avant la tempête.

Étonnement, ils partirent dans la seconde. Ils sont vraiment insupportables, il faudrait qu'Alby les remettent à leur place, mais à l'heure actuelle quand je vois à quel point il m'en veut, je ne veux même pas imaginer pouvoir lui demander un service.

-De plus en plus casse pied ceux-là, dit Minho en ce levant. Mais bon autant y aller maintenant qu'on est réveillé. Tu vas devoir t'expliquer avec Larra d'ailleurs, tu comptes dire quoi ?

-Rien, si je peux éviter une confrontation ça m'arrangerais bien, je ne suis pas du tout d'humeur.

-Si tu veux, mais tu la connais, elle ne lâchera pas l'affaire. Mais en même temps qu'est-ce qui t'as pris Newt ? Tu sais comment elle est quand même, tu savais que toutes ces petites marques de possessivité allaient l'énerver.

-Ok, j'ai compris Mihno, n'en rajoute pas s'il te plaît, et si elle est pas contente elle a cas venir me le dire elle-même. Là, je veux juste passer une bonne soirée.

Je ne le laissa pas répondre et j'accéléra le pas. Je n'ai pas envie de me disputer avec quelqu'un ce soir, je veux juste profiter avant de devoir retourner dans le Labyrinthe demain. Le Labyrinthe. Ma pire crainte et pourtant mon seul espoir. C'est de plus en plus horrible, chaque fois que j'entre je ne pense qu'à en sortir, et dés que j'en sort, je ne pense qu'au lendemain où je vais devoir y retourner. C'est un cercle sans fin, et l'illusion grotesque d'une sortie ce dessine à chaque nouveau tournant, tout en sachant très bien que ce n'est qu'un rêve illusoire qui n'a aucune chance d'aboutir. Ça fait pourtant longtemps que j'ai perdu espoir, mais on est obligé de faire semblant, qui le ferrait sinon ? Qui donnerait de l'espoir à ces stupides blocards ? Même si je pense qu'au fond d'eux ils savent eux aussi qu'on ne trouvera jamais rien. Nous sommes un serpent qui se mort la queue. Enfin pas tout à fait, ce n'est pas nous qui nous empêchons de trouver une sortie, c'est ce Labyrinthe. C'est lui-même qui rigole tous les soirs en fermant ses portes et en changeant tous les murs, se moquant de nous en nous faisant écouter les cris de ces griffeurs, nous regardant être terrorisé de peur. Mais qu'est-ce qu'on peut faire de plus ? On ne peut rien faire. Et la seule chose dont je suis capable, c'est protéger Larra, à tout prix. Je ne veux pas qu'elle vive l'enfer que je vis chaque jour, je veux qu'elle passe la meilleure vie possible, qu'elle soit un minimum heureuse. Je veux qu'elle soit ce que je ne suis pas.

On arriva dans le réfectoire quasiment dans les premiers, génial, on aurait vraiment pu dormir un peu plus.

-C'est des haricots avec des petits poids aujourd'hui, oui, je sais il y a que ça pas la peine de me regarder comme ça Newt, dit Frypan après m'avoir vu lui lancer un regard étrange. Je suis désolé, mais j'ai pas été réapprovisionné en viande depuis trois jours, alors il faut se plaindre à Winston.

On se tourna vers l'intéressé qui avait un regard d'excuse.

-Je suis désolé, mais j'ai pris du retard, en ce moment une femelle à mis bas alors il faut s'occuper de ses petits, mais la bonne nouvelle, c'est qu'il y en a une douzaine supplémentaire ! D'ailleurs, je voulais t'en toucher deux mots Newt, se serait vraiment cool que le bleu devienne trancheur, parce que là, on est de plus en plus débordé.

-Bien sûr, je parlerais de ça au prochain conseil.

On continua tous à parler tout en allant s'installer. Presque tout le monde était là maintenant, il ne manque plus qu'elle. Au moment même où je me dis ça, elle posa son plateau sur la table.

-Ce soir, il y a une fête ! Dit elle avec un grand sourire aux lèvres.

Tiens, je pensais qu'elle m'en voulait. Elle n'a pourtant pas l'air si en colère que ça. Tout le monde lâcha son petit commentaire après l'annonce de cette fête imminente, puis elle pus enfin parler.

-Vous ne trouvez pas qu'il y a trop de tensions en ce moment ? Je pense qu'on devrait alléger tout ça en faisant une fête, comme celle après mon arrivée.

Des tensions ? Est-ce qu'elle dit ça par rapport à ce qu'il y a entre nous ? Est-ce qu'elle est tendue en ce moment ? Je ne veux pas qu'elle soit comme ça, je fais constamment mon possible pour que justement, elle vive sans prise de tête et sans tension, même si j'avoue qu'en ce moment ce n'est pas spécialement réussi.

-Je vote pour ! Dit Gally en se levant. De toute façon, on fait ça en petit comité comme d'hab ?

Il manquait plus que lui. Maintenant dés que je le vois, une haine sourde menace de me submerger à chaque instant. Pourquoi est-ce qu'il est si content qu'il y ait une stupide fête ? Ce n'est pas son genre pourtant. Je suis peut-être trop méfiant mais je n'en peux plus, de tout ça. Je commence à saturer.  

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