10 juin
- Tiens, prends. Tu vas voir.
Je souris, et prends la cigarette qu'il me tend. Je sais que c'est mal mais il est là. Il va m'empêcher de sombrer, je le sais. J'ai confiance en lui.
Il allume lui-même la clope avec son briquet, et sourit en me la portant aux lèvres. Il lâche la cigarette et j'en profite pour lui attraper la main.
De l'autre, je garde ma clope entre deux doigts. Je souffle par le nez, toussote discrètement. Le fait que je veuille cacher mes quintes de toux le fait rire, et il lâche un instant ma main pour allumer une deuxième cigarette d'un geste habile, et se la glisser entre les lèvres, avant de ressaisir mes doigts.
- C'est bon, lâche-je.
- Je sais. Réplique-t-il avec un sourire en coin.
Intriguée, je demande :
- Tu fumes souvent ?
- Tous les soirs, le matin aussi parfois. Pourquoi ?
Je n'ai rien à répondre.
- Parce que. Je veux savoir.
Il rit, j'adore son rire. Puis il me lâche la main, et s'assoit sur le bord du balcon, à même le ciment, les jambes à travers les barreaux de la rambardes.
Je cache ma déception en m'accoudant à sa gauche, le surplombant. La vue est super belle. Il prend soudain la parole, et lâche :
- Tu sais, là-bas, c'est une cathédrale.
- Je ne savais pas.
J'adore ces moments d'une grâce incroyable et qui peuvent pourtant sembler patauds, où il m'apprend des choses devant un soleil de feu qui se couche sur la ville.
- Tu n'as jamais songé à mourir ?
Le changement de sujet est si brusque que j'en vacille. Je le fixe, éberluée, et secoue silencieusement la tête en demandant lentement :
- Tu veux dire... Au suicide ?
A mon plus grand effroi, il hoche la tête en signe d'approbation.
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