Chapitre n°6 (partie 2)

Jour 3

Elle s'inquiétait beaucoup plus pour sa mère que pour son père car elle était atteinte de la maladie nommée Sclérose en Plaque. C'est une maladie qui attaque le système nerveux dont en particulier le cerveau. La maladie n'est pas la même d'une personne à une autre, c'est pour cela qu'une personne peut continuer de marcher avec une canne tandis que d'autre ne peuvent plus marcher et se retrouvent à utiliser un fauteuil. Elle n'évolue pas aussi de la même manière d'une personne à une autre, mais en général, la maladie s'aggrave au fur et à mesure du temps. Pour l'instant personne n'avait encore trouvé de remède contre cette maladie et à présent cela n'allait jamais être trouvé.

Pour la maman d'Abbygaëlle qui se nommant Athéna, chose ironique même si c'est une guerrière car chaque jour elle se bat chaque jour contre cette maladie, la maladie a évolué au fur et à mesure des années, la rendant de plus en plus faible. Au départ, elle pouvait marcher sans canne, mais ensuite les cannes ont été d'une grande utilité jusqu'à temps qu'elle termine dans un fauteuil pour les longs trajets, mais lorsqu'elle se trouvait dans une maison, elle utilisait seulement ses cannes même si cela la fatiguait énormément, c'était sa manière de se battre.

Avant de tomber malade, lorsqu'Abbygaëlle eut quatre ans, elle travaillait dans un laboratoire pharmaceutique. Elle avait fait de longues études assez compliquées pour qu'au final, elle ne puisse plus travailler car la fatigue prenait le dessus mais aussi par le fait qu'elle avait plus de mal à réfléchir, ce qui devenait dangereux pour son métier. Elle ne parlait presque jamais de ce qu'elle faisait là-bas car le fait d'y repenser la faisait souffrir car elle ne pouvait plus y travailler. C'était devenu un sujet à éviter car elle devenait nostalgique et triste.

Petit à petit la jeune femme aux cheveux roux tombait dans la mélancolie, elle n'arrêtait pas de se dire qu'elle ne la reverrait plus jamais. Que peut-être qu'elle leur demandera de l'abandonner durant le trajet car elle les ralentissait et qu'elle était un poids mort. Elle espérait sincèrement que ce scénario n'allait pas se produire ou qu'il ne s'était pas produit.

- Bon ! s'exclama Hohna en tapant dans ses mains et en se levant du canapé. On bouffe quoi ? Courir, pleurer, avoir peur m'a grandement ouvert l'appétit puis en plus il est déjà midi !

Cette phrase avait permis à la naine de se retirer de ses pensées avant qu'elle ne sombre encore plus, elle lui répondit par la suite :

- J'ai le sac de courses qu'on m'a livré hier aprèm. On peut regarder ce qu'il y a dedans et manger en fonction de ça ! D'ailleurs faudrait déjà rationner ce qu'on mangera car bah on est trois, ce qui fait beaucoup.

- Désolé... répondit Brian d'un air gêné

- T'excuses pas voyons ! C'est mieux d'être trois de toute façon !

- Ouais... c'est mieux d'être trois, toujours mieux d'être à plusieurs... enchaina Hohna avant de rire

- Tu m'exaspères femme... mais j'avoue que ouais...

A chaque fois Abbygaëlle ne pouvait s'empêcher de rentrer dans le jeu de son amie pour ne pas la laisser seule, et cela allait dans l'autre sens aussi. Jamais elles ne se lâchaient, elles s'entraidaient quit à s'enfoncer petit à petit dans leur bêtise. Hohna allait lui répondre lorsque le jeune homme prit de nouveau la parole, d'un air légèrement moins timide :

- Moi je trouve pas ça ouf à plusieurs, deux c'est bien... A plus tu sais plus où donner de la tête, enfin si mais voilà quoi...

Un silence s'installa dans la pièce avant que les trois compagnons se mettent à rire. Les deux jeunes femmes riaient énormément mais en silence, tout comme Brian.

Pendant qu'ils riaient ensemble, Hohna fouilla dans le sac qu'avait reçu Abbygaëlle, il y avait 7 conserves de deux personnes, deux bouteilles d'eau de deux litres, deux litres de lait, deux paquets de céréales et 7 barres énergétiques. C'était bien un sac de course d'une semaine pour une seule et unique personnes.

- Bon, vous voulez quoi ? Cassoulet ? Saucisses lentilles ? Raviolis au bœuf ? Ou de euh... Hohna se mit à avoir un air de dégout, de la tartiflette en conserve ? Beurk, comment gâcher ce magnifique plat... Bien sur une boite pour trois, comme ça on rationne déjà...

- Moi peu m'importe ! lui répondit Brian

- Euh... aucune idée puis comme je suis indécise ne compte pas sur moi femme ! Ah et dites moi si vous êtes contre mais euh ça serait bien que l'on ne mange rien le soir. Car déjà on économise un repas mais aussi notre estomac se réduirait et demanderait moins de nourriture et ça peut être très intéressant si on doit marcher longtemps, on aurait moins faim... En tout cas moi je le ferai, si vous voulez pas, pas de soucis je comprends hein !

- Ça me va ! répondirent en cœur les deux autres

Au final, la géante avait choisi de prendre les saucisses lentilles, c'est ce qu'elle préférait le plus par rapport à ces conserves bien qu'elle n'était pas fan de cela. Elle préférait préparer tout elle-même, ce qui la différenciée de nouveau de son amie car pour Abby, cela ne la dérangeait pas de manger des plats déjà préparés.

Ils mangèrent alors tous les trois en parlant de tout et de n'importe quoi. Ils apprenaient à se connaitre, enfin les deux amies apprenaient à connaitre l'inconnu et inversement. Brian félicitait Abby pour sa collection de manga et de figurines en disant qu'il aurait voulu avoir tout ça et qu'il était content de s'être retrouvé dans un appartement de ce genre et qu'il aurait beaucoup de lecture pour les quelques jours qui arrivaient. De plus, il lui disait qu'il était jaloux de sa casquette car il l'avait reconnu, ce qui les fit bien rire. Mais en repensant au jeu vidéo mais ensuite à la série The Walking Dead, il lui posa une question :

- D'ailleurs le revolver que tu as, c'est un vrai ou un faux ?

- Ouais c'est vrai femme, c'est quoi ? Si c'est un vrai et que tu m'as rien dit, j'vais te taper et tu vas voir flou !

- Nan c'est bel et bien un faux mais il peut tout de même tuer si je suis à bout portant et que je vise l'œil. Puis au pire, ça dissuade les gens comme tout à l'heure... Par contre si on trouve des billes d'acier et qu'il supporte leur poids, je pense que je peux tuer à distance, mais comme j'en ai pas seulement à bout portant malheureusement.

- Et t'arriverais à viser l'œil d'un zombie en mouvement ? demanda-t-il

En passant son bras autour de son amie, Hohna lui répondit avec un immense engouement :

- C'est une tireuse pro tu crois quoi ? Elle arrive à te viser une canette à cinquante mètres rien qu'avec un lance-pierre !

- Hé... on verra bien le moment venu hein... Je sais pas, d'accord ? On verra... dit-elle en étant légèrement gênée.

En réalité oui elle arrivait à viser une canette à cinquante mètres avec un lance-pierre, mais elle ne savait pas si elle pouvait viser l'œil d'un zombie en mouvement. Elle espérait sincèrement savoir le faire car elle savait qu'ils compteraient sur elle dans ces cas-là.

- Ça c'est une excellente nouvelle ! En gros si on te trouve un vrai flingue ça serait mille fois mieux ! Et le truc encore mille fois mieux serait d'avoir un silencieux avec ! Tu pourrais grave nous couvrir et nous foncerait là où on doit aller pour récupérer des trucs ! s'exprima avec enthousiasme le jeune homme

La nuit était tombée et le petit groupe n'avait cessé de continuer d'apprendre à se connaitre. Il avait un grand point commun, le fait qu'ils regardaient tous des films et séries de zombies ce qui faisait la force de ce groupe. Ils savaient, en théorie, ce qu'il ne fallait pas faire ou faire. Ils avaient l'avantage par rapport à cela.

- Au faite Brian, commença à dire Abby, tu faisais quoi près de l'armurerie ? Et pourquoi tu nous as pas suivi tout à l'heure ?

- Ah euh... je vous ai pas suivi car j'étais allé chez moi pour récupérer mes affaires, dont ce sac et je savais que vous alliez repasser par la même rue, alors j'avais plus qu'à vous attendre, mais ensuite je me suis dit que ce serait bien si je pouvais dénicher des armes dans l'armurerie. La rue était vide au moment où j'essayais de casser le cadenas, mais rapidement les trois mecs sont venus et m'ont poussé sur le sol...

- Ah merde... je vois...

L'heure de la douche avait sonné. Hohna y était allée en première et y avait pris son temps, comme si c'était la dernière fois qu'elle en prenait une. Lorsqu'elle eût ouvert la porte, de la vapeur en sortie et on pouvait comprendre qu'elle avait utilisait beaucoup d'eau chaude. Ses cheveux étaient trempés, tout comme son visage. Elle vint se rasseoir sur le canapé en posant une serviette sur ce dernier pour ne pas le mouiller.

Ce fut ensuite le tour de Brian. Ce dernier ne resta pas longtemps dans la salle de bain, peut-être parce qu'il avait peur qu'il n'y ait plus assez d'eau chaude pour la suivante. En ouvrant la porte de la salle de bain, contrairement à Hohna, il n'y avait pas de vapeur, c'était tout l'inverse. Ses cheveux étaient eux aussi trempés et pour la première fois, les deux amies purent enfin voir le visage entier du jeune homme sans qu'il soit caché par un masque. Il avait des lèvres pulpeuses ainsi qu'un petit nez. En voyant qu'elle le regardait, il se mit à leur faire un sourire gêné qui consistait à faire rentrer ses lèvres et à sourire par la suite. Il alla s'asseoir sur la chaise de bureau tandis qu'Abbygaëlle prenait sa place dans la salle de bain.

Avant de commencer à rentrer dans la douche, la jeune femme posa ses mains sur le rebord de son évier pour y prendre appuie. Elle redressa légèrement la tête pour pouvoir se voir dans le miroir et s'observait durant de longues secondes qui lui semblaient interminables. Elle regardait la personne qu'elle était, une fille totalement banale, en surpoids, qui risquait de mettre son groupe en danger s'ils devaient courir vite sur une longue distance. Elle savait qu'elle allait être un poids pour eux mais que, gentils comme ils sont, ils ne diraient rien et le nieraient même.

Elle n'arrivait même plus à se regarder dans les yeux en repenser au fait qu'elle avait hésité à venir en aide à l'inconnu qui les avait sauvés, elle avait honte d'elle. Le courage, elle en avait que très peu, sans son amie, elle n'en aurait sûrement pas, mais pourtant, elle avait réussi à tenir tête aux trois hommes, elle avait pris un risque en bluffant. Elle les avait menacés et savait que cela pouvait retomber sur elle si elle les recroisait. Cependant, elle ne voyait pas cela comme du courage mais comme autre chose, ce qu'elle n'arrivait pas à s'expliquer.

L'étudiante se dévisagea avant de rentrer dans la douche aux parois déjà trempées. Elle alluma l'eau pour que cette dernière tombe sur son corps qui était glacé. L'eau chaude la réchauffait et lui causait des plaques rouges sur son corps qui était aussi blanc que de la neige. Petit à petit, elle se laissa glisser le long de la paroi pour se retrouver assise, cuisses contre sa poitrine. Silencieusement, elle se mit à pleurer en pensant qu'elle allait rapidement mourir une fois qu'elle serait à l'extérieur, mais elle pensait aussi à sa famille. Est-ce qu'ils allaient réellement réussir à venir alors que les entrées et sorties des villes sont surveillées ? Comment allaient-ils faire ? Et si jamais elle ne les revoit, comment réagira-t-elle ? Allait-elle avoir aucune émotion à cause de ce nouveau monde, ou bien cela allait lui donner l'envie d'arrêter de vivre ? Elle était complètement perdue et déboussolée, cependant, lorsqu'elle entendit son amie rire, elle réussit à se ressaisir pour terminer sa douche et à en sortir une fois habillée. Ses yeux étaient rouges, alors elle leur expliqua, que douée comme elle était, elle s'était mis du shampoing dans les yeux alors qu'elle se lavait les cheveux. Elle abordait un sourire qui cachait sa tristesse.

Il était temps pour les trois compagnons de s'allonger pour se préparer à dormir, cependant, il manquait une place à couché pour le jeune homme. Abbygaëlle lui expliqua qu'hier elle avait tout juste découpé son matelas gonflable pour en faire comme un sac de couchage, mais Hohna intervint en disant qu'il pouvait dormir dans son sac de couchage comme ça il serait au chaud.

Ils installèrent alors le tout, posant avant tout sur le sol le tapis de sport de la rousse pour que le carrelage ne soit pas directement en contact avec le sac de couchage. Par la suite, elle lui donna aussi les plaids qu'elle avait mis dans son sac de couchage artisanal tandis que les deux filles s'allongèrent bien au chaud dans le clic-clac qui était déplié.

Une fois qu'ils furent tous installés, le sommeil ne leur venait pas, alors ils s'étaient tous rendu sur leur portable en allant sur les différents réseaux sociaux. Les vidéos étaient toutes affreuses, on aurait dit qu'elles étaient tirées de films d'horreur mais malheureusement, ce n'était pas le cas. Chaque vidéos avaient été certifié par les chaines d'informations qui étaient sûres. On pouvait y voir des centres-villes détruits, des voitures en train de brûler, des personnes en train de courir en criant, suivit par des zombies. Des militaires se trouvaient dans les rues, arme en main et ils faisaient feu sur tout ce qui bougeait, que ce soit des zombies ou bien des humains. Le gouvernement autorisé donc l'armée à tuer des civils se trouvant dans les rues, ils ne leur venaient même pas en aide.

Des vidéos montraient des hôpitaux fermés, leurs portes étaient barricadées, mais sur les vitres de l'intérieur se trouvait du sang. Il n'y avait aucune lumière au rez-de-chaussée, seulement aux étages. Pour ce qui était des commissariats, ils étaient surchargés. Des vingtaines de voiture se trouvaient devant leur grille pour les empêcher de sortir, les civils voulaient qu'ils meurent car ils n'agissaient pas, c'est alors que des fusillades commençaient mais les policiers prenaient le dessus.

En à peine deux jours, la France avait déjà sombré. Deux jours c'était beaucoup trop rapide, y avait-il une explication concrète à cela ? Peut-être que le Gouvernement avait menti et qu'il y avait déjà des zombies bien avant qu'il ne fasse d'allocution ? Le ratio humain et zombies était déséquilibré, les morts étaient largement plus nombreux qu'eux, ce qui rendait la survie difficile ? Combien d'humain il restait pour le moment ? Combien venaient de perdre la vie au bout de deux jours ? Est-ce que les villes allaient être bombardées comme aux Etats-Unis ? Encore et toujours des questions sans réponses.

Alors qu'ils regardaient chacun de leur côté, Hohna mit le son de la vidéo pour que tout le monde puisse entendre. Cette voix ils la connaissaient tous, c'était celle du président :

- « ... beaucoup de morts. Malgré les indications que je vous ai donné, vous ne m'avez pas écouté et êtes sortis, causant ainsi la mort de vos proches et renforçant le nombre d'infectés en France. Alors qu'il y avait environ 37 millions d'infectés hier, aujourd'hui, en fin de soirée, nous sommes passés à 45 millions d'infectés. Nous ne savons pas encore le nombre de morts, mais pour le moment cela se rapproche de 2 millions. Vous ne devez pas sortir de chez vous. Oui vous êtes en colère, oui vous m'en voulez, vous en voulez au Gouvernement, mais nous essayons de faire ce que nous pouvons pour vous garder en vie. Les rues sont mortelles, en sortant il y a de forte chance que vous y laissiez votre vie. C'est pour cela que je vous supplie de ne pas sortir de chez vous, pour vos proches mais aussi le pays entier.

Toutes les sorties et entrées des villes sont bloquées et gardées par les militaires comme vous le savez, cela signifie que si l'armée qui est dans votre ville arrive à se débarrasser de ces créatures, vous n'aurez plus de danger à craindre, les secours viendront vous chercher pour vous emmener dans un endroit sûr. Ce que vous aurez vécu se trouvera derrière vous et vous pourrez recommencer une nouvelle vie.

Dorénavant, quiconque essaiera de franchir les barrières faites par les militaires se verra prendre un risque de se prendre une balle. Tout comme une personne sortant de chez elle verra être menacée par les militaires et ces créatures. Je me dois dans l'obligation de prendre des mesures drastiques qui doivent vous découragez de sortir.

De ce fait, je me dois aussi de réduire la consommation de la France. Demain, à partir de 10 heures, il n'y aura plus internet, plus de réseaux, seules les chaines d'informations passeront à la télévision et à la radio. L'électricité ne pourra être utilisée qu'entre 8 heures et 10 heures, 12 heures et 14 heures puis entre 18 heures et 21 heures. Nous ne savons pas encore combien de temps cela durera, nous espérons que cela prendra fin rapidement.

Ne sortez plus de chez vous, s'il vous plait. Restez courageux, restez forts.

Vive la France, vive la République.

Bonsoir. »

Hohna baissa le son lorsque la musique fit son apparition. Les trois compagnons ne savaient pas quoi en penser, mais ils s'estimaient heureux de ne pas s'être fait tirer dessus en ville. Ils auraient pu mourir non pas par la faute des zombies mais par la faute des militaires qui sont censés protéger les civils et non les tuer.

Les deux amies hésitaient à appeler leurs parents par peur que si elles les appelaient et qu'ils n'avaient pas mis leur portable sur silencieux et qu'ils se trouvaient dans la rue, cela pouvait les mettre en danger. Elles auraient voulu leur parler au moins une dernière fois mais elles ne pouvaient. Il en était de même pour Brian. Il leur avait envoyé un message mais n'avait reçu aucune réponse. Tous espéraient que le lendemain, ils aient reçu un message de leurs parents.

Alors qu'ils s'apprêtaient tous à s'endormir, descoups de feu se faisaient entendre, ce qui rendait leur sommeil difficile,cependant, les coups de feu avaient disparus au bout d'une trentaine deminutes, c'est ainsi qu'ils purent tous s'endormir, sauf une, Abbygaëlle, elle n'y arrivait pas, alors elle resta éveillée en tombant dans ses plus sombres pensées...

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