Chapitre n°5 (partie 1)

Jour 3

Les minutes étaient passées et elles avaient réussi à reprendre pieds pour se calmer et réfléchir correctement, mais ce passage d'émotions les avait aidés à remettre leur esprit et mettre les choses au clair.

Hohna se trouvait dans la cuisine, un verre d'eau en main qu'elle était en train de boire rapidement, comme si sa vie en dépendait. Abby, elle, regardait les deux sacs de courses qu'elle avait fait et aussi son sac à dos qu'elle avait rempli. Elle fouilla alors à l'intérieur de ce dernier pour voir ce qu'elle avait mis à l'intérieur. C'était principalement ses vêtements et de la nourriture, mais quelque chose attira son regard, un tissu blanc en dentelle. Sans attendre, elle attrapa ce tissu et tira dessus pour le faire sortir entièrement du sac.

Hohna manqua de s'étouffer lorsqu'elle vit son amie sortir cela du sac. Il s'agissait d'un joli tanga en dentelle blanc ayant peu de tissu. La jeune rousse ne put s'empêcher de rire en l'agitant devant son amie avec un air malicieux.

- Bah alors Hohna ? On a prévu de se faire belle au cas ou tu tomberais sur un bel inconnu ?

- Allez repose ça connasse avant que je te le fasse bouffer !

Elles se mirent à rire toutes les deux avant que l'étudiante ne remette dans le sac ce qu'elle avait trouvé.

Après ce petit épisode assez gênant pour la jeune brune, Abbygaëlle regarda ce qu'avait mis son amie dans les sacs. En premier lieu, elle aperçut un sac de couchage orange d'une marque très connu en France, elle pensait donc qu'elle avait de la chance d'en avoir un car au moins elle serait au chaud si elles devaient quitter la ville et dormir dehors.

Dans le sac se trouvait aussi une bâche bleue similaire à ceux qu'avait les personnes lors des brocantes pour recouvrir leur stand lorsqu'il pleuvait.

- J'me suis dit que ça serait bien d'avoir ça car si on quitte la ville et qu'on doit dormir dehors, on pourra la placer au-dessus de nous pour que la pluie ne nous tombe pas dessus... C'est encombrant mais pratique...

- J'avoue... c'est pas con du tout ! J'y avais même pas pensé ! On lui trouvera une place dans nos sacs !

En dessous de la bâche se trouvait un livre d'une cinquantaine de pages qui avait pour titre Les champignons sauvages. Hohna appréciait énormément manger ce qu'elle trouvait et cultivait. Sur son balcon assez imposant était disposé plusieurs jardinières où des tomates, des fraises pouvaient y pousser. Il ne fallait pas le nier, Hohna avait la main verte contrairement à Abby, qui elle, ne l'avait pas du tout. Une fois, la géante était partie en vacances avec ses parents tandis qu'elle, était restée à Orléans car ses parents étaient partis en vacances sans elle. Elle s'était donc occupée de ses plantes durant une semaine, mais au bout d'une semaine, la moitié des plantes étaient mortes, elle les avait trop arrosées et donc noyées. Lorsqu'elle s'était aperçut de cela, elle était immédiatement partie chez un fleuriste pour en racheter et les remplacer. En rentrant, Hohna n'avait rien remarqué, enfin elle n'avait rien laissé paraitre mais Abbygaëlle savait pertinemment que son amie s'en était rendue compte mais n'avait rien dit pour ne pas la mettre mal à l'aise et la faire se sentir mal.

Malgré le fait qu'elles pouvaient se dire des grossièretés toute la journée, elles étaient gentilles l'une envers l'autre, ce ne que comprenait pas la plupart des autres étudiantes de leur filière. En effet, les deux amies ne cessaient pas de s'insulter durant les cours, à se dévisager sans arrêt, mais les autres étudiants ne savaient juste pas que c'était leur façon de se dire qu'elles s'appréciaient.

- Ah et dans ta liste bah j'avais pas tes pastilles, une tente, des talkies-walkies, un réchaud et d'autre trucs encore mais je sais plus quoi ! Après j'ai fait charger mes deux batteries portables mais c'est tout...

- Ouais t'inquiète, j'men doutais un peu que t'allais pas avoir ça mais je me suis dit on sait jamais ! Par contre femme, est-ce que tu as d'autres vestes en jean par hasard ? Si oui on va les mettre dans les sacs car j'ai une petite idée pour plus tard !

Sans même lui demander c'était quoi son idée, la jeune brune s'exécuta et alla attraper ses deux magnifiques vestes en jean qu'elle avait payé assez cher sous un coup de tête. Alors qu'un jour elle n'avait pas le moral, Abbygaëlle lui avait proposé d'aller faire les boutiques pour penser à autre chose et passer une bonne journée. Hohna aimait acheter des vêtements, faire les boutiques, les friperies, mais Abby non, c'était leur plus grande divergence, mais que ne ferait-elle pas pour femme ?

Elles avaient donc passé une après-midi entière à faire les boutiques, la naine suivant son amie de près pour ne pas la perdre. Et à un moment, elles étaient entrées dans LA boutique qui allait ruiner la jeune brune. Cette dernière attrapait à foison des articles qu'elle allait essayer directement. Elle faisait un défilé de mode personnel à la naine qui regardait et donnait un avis peu constructif à chaque fois. Mais au bout d'un moment, le regard d'Hohna se posa sur les deux vestes qui étaient exposées. Elles étaient magnifiques. L'une était blanche, avec de la dentelle qui se trouvait sur les manches, avec des inscriptions japonais dans le dos, et la seconde était bordeaux et noire, avec un effet délavé qui était accentué par les endroits troués proprement. Les épaules de la veste étaient dénudées grâce à de nouveau de la dentelle. Les deux vestes coûtaient soixante-dix euros chacune. Abbygaëlle avait tenté de la convaincre d'en prendre qu'une sur les deux, mais elle n'en fit qu'à sa tête et acheta les deux. Elle se justifiait en disant qu'elle travaillait et qu'elle avait le droit de se faire plaisir quelques fois, même si ce plaisir lui avait coûté cent quarante euros...

Après avoir regardé les sacs rapidement elle les prit en main pour savoir s'ils étaient lourd ou non. A sa plus grande surprise non, seul le sac à dos était vraiment lourd avec les boites de conserves qui s'y trouvaient. Elles étaient prêtes à y aller.

- Femme, commença à dire Abby légèrement nerveuse, tu vas peut-être trouver ça con et épuisant et risquait, mais faudrait que tu portes les trois sacs... Comme ça, moi j'ai les mains libres et je peux écarter les zombies sur notre passage avec mon parapluie... Par contre faut vraiment que tu sois presque collée à moi. Promis je ne resterai pas tétanisée !

Durant plusieurs secondes, Hohna n'avait rien dit, comme si elle pesait le pour et le contre de la proposition de son amie, mais elle lui répondit en souriant :

- Okay le bélier ! Puis en vrai t'as toujours été efficace quand fallait pousser les gens du tram pour sortir... Moi je serai l'âne !

Elles se mirent toutes les deux à rire avant que la géante ne mette son sac sur le dos et mette sur le dessus d'un des sas, sa matraque télescopique ainsi qu'un grand couteau de cuisine avec un manche en bois. Quant à Abbygaëlle, elle reprit son parapluie en le tenant fermant tout en se redressant. Dans sa poche se trouvait toujours son arme à feu et son couteau de cuisine.

- Prête ?

- Quand tu veux la naine ! Mais avant...

Hohna attrapa un de ses pots de peinture ainsi qu'un gros pinceau pour venir écrire sur son mur blanc : « JE SUIS CHEZ FEMME. JE VOUS AIME »

- Comme ça s'ils viennent ici, ils sauront où je suis... disait-elle faiblement

La jeune femme aux cheveux roux acquiesça en souriant avant d'ouvrir délicatement la porte pour sortir la première en étant bien attentive. Hohna put sortir et c'est ainsi qu'elle referma la porte et déposa les clefs dans l'un des deux sacs que portait son amie dans les mains.

Abby ouvrit alors la marche en tenant fermement son parapluie. Bien qu'elle avait une boule au ventre, elle n'allait pas laisser celle-ci la tétaniser et les mettre en danger.

Elles descendaient les marches de façon rapide en espérant ne pas tomber sur un résident de cet immeuble et par chance, il n'y avait aucune trace d'humain et encore moins de zombie, mais en arrivant dans le hall qui donnait sur l'extérieur, elles purent voir qu'il restait un zombie au bas des marches de l'entrée.

- Prépare-toi à me suivre rapidement...

Son cœur battait de nouveau rapidement et la peur commençait à refaire son apparition, mais elle n'allait pas se laisser faire. Cette peur qu'elle avait de mourir ou bien de perdre les personnes qu'elle aimait, se transformer petit à petit en force et en courage, mais pas suffisamment encore et elle le savait. Il lui faudra du temps avant d'avoir la même force mentale et le même courage que Clementine du jeu vidéo, mais elle ferait tout pour y arriver, elle allait s'endurcir car elle n'avait pas vraiment le choix. Cependant, elle repensant à Clementine, un flash lui vint et cela allait l'aider pour la suite.

- Go. Dit-elle avec un regard déterminé

Elle s'approcha de la porte et regarda à droite et à gauche pour voir si d'autres zombies se trouvaient là, mais non, seulement un et il était en face et pour le moment dos à elles. Son doigt appuya sur le bouton d'ouverture de porte et une voix féminine robotisée se fit entendre :

- La porte est ouverte...

- Et merde. Dirent en cœur les deux amies

Cette voix fit retourner le zombie qui commençait alors à grimper les marches. C'était avec la mâchoire serrée qu'Abbygaëlle ouvrit la porte et s'élança vers le zombie, parapluie en avant. La pointe de ce dernier vint se planter dans son ventre, le faisant ainsi reculer et tomber dans arrière par le choc. Puisqu'il était sur le sol, elle se dépêcha d'aller à son niveau et de placer violemment son pied contre sa gorge, l'empêchant de se redresser.

Le zombie agitait ses bras vers le ciel, comme s'il voulait attraper son visage pour le manger, mais il comprit que cela n'allait pas arriver. Il dût aussi voir qu'il avait, à porter de main, le bon gros mollet de l'étudiante, alors ses mains agrippèrent ce dernier, manquant de lui faire perdre son équilibre car elle ne s'y attendait pas. En effet, dans plusieurs films et séries, lorsque les survivants optaient pour cette position qui était de placer son pied au niveau de leurs cous pour qu'ils ne se relèvent, les zombies agitaient toujours leurs bras vers leurs visages alors qu'ils avaient, proche de leurs bouches, de la chair fraiche.

Sans perdre une seule seconde, elle abattit la pointe de son parapluie dans son œil, et ce, de façon assez violente, elle venait d'y mettre une grande partie de sa force. Le bout du parapluie avait disparu, enfoncé dans son œil, mais aussi dans son cerveau car ses bras venaient de s'écrouler sur le sol. La jeune femme retira alors d'un coup sec son parapluie en regardant avec de grands yeux et un immense sourire, son amie, qui elle aussi avait le même regard et sourire.

- Allez ! On se casse vite d'ici ! enchaina Hohna en se rapprochant de son amie

De nouveau, la jeune rousse hocha la tête avant de se retourner et de se mettre à trottiner. Son regard ne restait pas fixe, il bougeait dans tous les sens, il était à l'affût du moindre mouvement et ses oreilles à l'affût du moindre bruit. Elles arrivèrent rapidement de l'autre côté de la rue. Elles allaient faire le chemin inverse. Pour qu'Hohna puisse suivre correctement, elles firent une pause de trente secondes, ce qui lui permettait aussi de récupérer son souffle qu'elle perdait à chaque course qu'elle faisait, mais même en récupérant, elle restait vigilante et il en était de même pour son amie. Elles étaient en plein milieu d'une intersection, leur donnant vue sur deux rues qui semblaient calme.

Les trente secondes écoulaient, elles prirent la rue sur leur droite qui se nommait « Rue des Grands Champs ». Elles prenaient plus leur temps pour courir car elles savaient qu'elles devaient économiser des forces ou cas ou des zombies leur feraient face. Abbygaëlle avait décidé de longer le mur où ne se trouvait pas de voitures pour la simple et unique raison qu'au moins, elle verrait s'il y a un zombie cachait derrière une voiture pour une X raison. Elle ne voulait pas qu'elles se fassent attraper de nouveau.

Au niveau de l'intersection qu'elle voyait déjà, elle remarqua que le zombie imposant qui avait essayé de manger son amie ne s'y trouvait plus, il y avait seulement une mare de sang. Elle n'arrivait pas comprendre pourquoi le corps avait disparu. L'armée était-elle passée ramasser le cadavre ? Des personnes avaient peut-être récupéré le corps pour une raison qui les regarder ? Elle n'en savait rien et cela l'inquiétait.

En arrivant à l'intersection, le bélier fit signe à l'âne de s'arrêter le temps qu'elle puisse regarder la rue de droite puis la rue de gauche. Aucun zombie à l'horizon, la voie était donc libre. Elles commencèrent à traverser l'intersection lorsqu'elles entendirent une voix, sur leur gauche, qui leur semblait familière :

- Lâchez moi bordel !

Cette voix, elles la connaissaient et l'avaient entendu il n'y a pas très longtemps. C'était la voix du jeune homme qui les avait sauvées.

- Jamais d'la vie morveux ! Donne-nous ça !

Cette voix ci, assez grave, elles ne la connaissaient pas, elle leur était inconnue.

Les deux amies s'étaient arrêtées au milieu de l'intersection, leur permettant de nouveau d'avoir une vue globale sur les quatre rues qui s'offraient à elles. Cependant, elles se regardèrent droit dans les yeux, le souffle coupait.

- Il nous a sauvé... commença à dire Hohna, hésitante

- C'est risqué...

- Je sais...


----

Helloooooo !

Désolée pour le temps d'attente ! Mais avec la rentrée j'ai pas eu le temps de poster ;-;

A présent, je vais poster en seulement deux parties les chapitres (donc ils seront plus long), car sinon, la fin du tome 1 mettra des années à arriver xD

Sur ce, la bise !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top