Jour 3

Le parapluie d'Abbygaëlle était toujours enfoncé dans le coup du mort, mais elle ne le retira pas à cause du choc qu'elle venait de subir, elle le laissa seulement tomber sur le sol. Bien que ce n'était pas l'heure des étreintes, les deux amies se prirent dans les bras pour leur première fois de leur vie. Jamais elles ne s'étaient enlacées car elles n'étaient pas tactiles, mais là, ce fut le premier réflexe qu'elles eurent.

- J'ai eu tellement peur pour toi femme ! Désolée de ne pas avoir réagi plus tôt... commença pas dire Abbygaëlle, les larmes aux yeux.

- Arrêtes, j'aurai pas fait mieux que toi...

Elles étaient restées dans cette position de réconfort assez longtemps, jusqu'à temps qu'elles entendent un son déroutant.

Elles s'écartèrent pour faire face à un jeune homme, qui avait dans ses mains, l'arme qui avait tué le zombie. Ce jeune homme n'était pas inconnu à la jeune rousse, elle l'avait déjà vu. La peau légèrement foncée, un masque sur le visage, des cheveux noirs cachés sous sa casquette et une taille supérieure de dix centimètres par rapport à elle. Oui, elle l'avait déjà vu, c'était le jeune homme qui lui avait proposé son aide lorsqu'elle portait ses courses.

- Vous... euh... vous allez bien ? leur demanda le jeune homme

- Ouais, grâce à toi... répondit en premier lieu Hohna en regardant ses bras

Pour le moment, Abby ne savait pas quoi dire, elle restait bouche bée qu'un inconnu qu'elle avait déjà rencontré leur soit venu en aide. S'il n'était pas intervenu que ce serait-il passé ?

- T'es tombée sous son charme ou quoi ? chuchota Hohna à son amie tout en riant et lui donnant un coup de coude sur le bras. Malgré la situation, elle avait gardé son sens de l'humour comme à son habitude

- Hein ? Euh nan nan mais c'est que c'est lui qui m'avait proposé son aide vendredi... lui répondit elle

- Eh beh, le monde est p'tit hein... peut-être ton âme sœur qui sait ?

- Pfff... t'es con sérieux !

Grâce à son amie, Abbygaëlle s'était mise à rire avant de la pousser légèrement de sa main droite, puis par la suite elle posa son regard sur le jeune homme qui était embarrassé par les propos de la géante.

- Merci beaucoup, vraiment ! Mais va falloir qu'on se dépêche de partir d'ici à cause du bruit qu'on a fait... décida de dire la naine pour rompre le silence qui s'était installé. Tu te rends où ?

- Oh euh... nulle part hé. A vrai dire je suis sorti de chez moi lorsque j'ai entendu vos cris...

Les deux amies se regardèrent pour communiquer par le regard. Elles arrivaient parfaitement à se comprendre depuis le temps qu'elles pratiquaient cela. Elles ne le connaissaient pas, il ne les connaissait pas mais il venait de les sauver. Il pouvait peut-être les accompagner ou bien rejoindre les deux amies qui n'étaient pas méchantes, loin de là. Mais il pourrait aussi refuser pour des raisons qui lui sont personnelles.

- Ça va paraitre très précipité, mais c'est la fin du monde donc bon... commença à dire Hohna. Tu veux te joindre à nous ? On compte aller chez moi, puis ensuite chez la naine en attendant que nos parents viennent nous chercher... Après si tu dois rejoindre ta famille pas de soucis hein !

Abbygaëlle avait acquiescé les paroles de son amie en hochant la tête tout en récupérant son couteau de cuisine qui était tombé de son parapluie. Pendant que le jeune homme était en train de réfléchir à la proposition qui lui avait été faite, elle put observer attentivement le zombie inactif. N'ayant jamais transpercé un crâne avec un couteau, elle se demandait s'il fallait beaucoup de force pour l'enfoncer et ainsi toucher le cerveau.

- Je.. euh... ma famille n'est pas en France, elle est-

Alors qu'il était en train de lui répondre, Abbygaëlle enfonça son couteau dans le crâne du zombie pour savoir à quel point s'était résistant. Elle ne fût pas surprise de voir qu'il fallait y mettre un peu de force et se disait qu'elle serait inefficace avec une batte de baseball à cause de la force qu'il faudrait mettre pour tuer un zombie. Sentant des regards pesant sur elle, elle redressa sa tête vers eux avant de s'apprêter à leur dire pourquoi elle avait fait ça, mais derrière son amie et le jeune homme, elle aperçut des silhouettes venir en leur direction.

- Faut qu'on bouge !

Elle retira son couteau de son crâne pour pointer du doigt les intrus qui se rapprochaient. Toutes les deux se mirent à courir immédiatement avant qu'il ne les suive pour ne pas les perdre de vue et qu'il soit séparé d'elles.

Sous l'adrénaline et la peur, l'étudiante aux cheveux roux était devant, elle ouvrait la voie. Cette fois ci, à la quatrième intersection, elle s'était arrêtée pour regarder autour d'elle pour voir si la voix était libre, mais malheureusement pour eux tous, devant eux se trouvait deux morts espacés de cinq mètres.

- Si vous courez et restez à une bonne distance, ils ne vous attraperont pas... chuchota leur nouvel équipier

Les deux amies s'échangèrent des regards peu rassurants rien qu'à l'idée de passer non loin d'eux en risquant de se faire attraper, mais elles savaient qu'elles n'avaient pas d'autre choix. Elles déglutirent au même moment leur salive avant d'hocher frénétiquement leur tête avant de se mettre à courir.

Abbygaëlle, tout comme Hohna, avait pris ses jambes à son cou pour courir rapidement et passant au travers des zombies, ce qu'elles avaient réussi avec succès et sans trop de grande difficulté contrairement à ce qu'elles avaient imaginé. Les zombies ne couraient pas, elle avait alors une chance de survivre.

Hohna avait rejoint la porte de son immeuble délabré. Il ne donnait pas très envie d'y habiter mais l'intérieur n'était pas le même. En effet, une fois les pieds dedans, les murs étaient d'un magnifique blanc marbré avec les rainures recouvertes de feuilles d'or. La majorité des personnes qui y vivait était des personnes âgées. La moyenne d'âge devait être de soixante-quinze ans. Les propriétaires avaient refusé que des personnes rénovent les murs car ils disaient qu'ils passaient inaperçu et que personne ne venait les embêter au vu du quartier peu fréquentable.

Sous le stress, la géante tremblait, elle n'arrivait pas à mettre la clef dans la serrure. La naine, dos à elle, observait le jeune homme qui se trouvait toujours de l'autre côté de la route, il ne les avait toujours pas rejoints, il semblait réfléchir en regardant les zombies se rapprocher des deux jeunes filles.

- Je veux pas te presser femme mais là les zombies arrivent... Faudrait peut-être que tu mettes dans le trou... toi qui a l'habitude.

A la fin de sa phrase elle n'avait pu s'empêcher d'émettre un soufflement du nez tout comme son amie malgré la situation. Mais les secondes passaient et les zombies se rapprochaient. Le cœur de la jeune rousse se remit soudainement à battre rapidement par peur qu'ils les atteignent.

- C'est mis dans le trou, il me fallait juste un peu d'encouragement ! s'exclama Hohna

Elle ouvrit grand la porte pour s'y faufiler et tirer son amie à l'intérieur avant de la refermer violemment, empêchant les zombies de rentrer. Ces derniers vinrent se cognait contre la porte en verre cinq secondes après qu'elles soient rentrées. Leur choc fit reculer brutalement les deux amies qui allèrent se mettre dans la cage d'escalier hors portée de vue des morts pour s'écrouler dessus. La géante s'y était allongée, reprenant beaucoup plus rapidement son souffle que la naine, qui elle, avait posé ses mains en arrière pour s'appuyer dessus et pencher la tête en arrière, crachant ses poumons.

Les secondes défilaient sans qu'aucune d'elles ne prennent la parole, trop occupées à reprendre leur souffle, mais Hohna se rendit compte que le jeune homme n'était pas avec elles.

- Wait, il est où le masqué ? demanda Hohna

- Il est resté de l'autre côté de la rue, il nous a pas suivi... Je crois qu'il réfléchissait... Après quand on est rentré, il avait disparu comme par magie. Je pense qu'il ne voulait pas se joindre à deux folles...

- Deux folles sexy, n'oublie pas ce mot très important !

Les deux amies se mirent à se regarder avant de rire nerveusement. Bien qu'elles aimaient rire de tous, elles se forçaient à rire comme pour essayer de se détendre et cela fonctionnait légèrement, même si elles avaient les larmes aux yeux. Elles se rendaient compte qu'elles pouvaient mourir du jour au lendemain et qu'il n'y avait aucune chance qu'elles reprennent un semblant de vie comme avant.

- Allons chez moi, ça sera mieux. Faut juste espérer que ces deux gros tas se soient cassés quand on redescendra avec les sacs...

Hohna se redressa en prenant appuie sur ses genoux avant de tendre sa main à son amie. Cette dernière levant un sourcil, dévisagea sa main avant de se redresser seule, sans aucune aide, comme une grande personne. Ce geste aurait pu être interpréter comme méchant, mauvais, mais entre elles cela n'était pas le cas, elles aimaient juste se dévisager sans aucune raison.

Elles montèrent alors les escaliers en restant sur leur garde. A présent elles comptaient rester vigilantes à chaque seconde, ne prendre aucun risque, elles étaient déterminées à survivre quoiqu'il arrive.

Elles étaient enfin arrivées devant la porte d'entrée de l'appartement d'Hohna au bout du quatrième étages. Les jambes et le souffle d'Abby n'en pouvaient plus. Dès qu'elle eut ouvert la porte, l'étudiante rentra immédiatement dedans pour venir s'étaler dans son lit, son ventre se gonflant et se dégonflant en même temps qu'elle inspirait et expirait de l'air. Hohna referma bien précautionneusement. Elle alla rejoindre son amie en se laissant elle aussi tomber dans le lit. Toutes deux avaient l'impression d'avoir couru un marathon.

Le bruit de l'horloge se faisait entendre chaque seconde, permettant aux jeunes femmes de comprendre que le temps passait et que ce qu'elles venaient de vivre était bien réel. Hohna avait failli mourir devant les yeux impuissants de son amie.

Abbygaëlle se redressa soudainement, les yeux brillants et fixant son amie. Cette dernière se redressa à son tour, les yeux brillants aussi. Elles se regardèrent avant de fondre en larme. Leur pression venait d'exploser pour leur plus grand bien. Elles se prirent de nouveau dans les bras, laissant couler leurs larmes sur leurs vestes. Elles ne cessaient de se dire qu'elles étaient désolées pour tous ce qu'elles avaient fait et qui n'étaient pas gentil auparavant. En bref, elles détalaient tous leurs regrets par peur qu'elles ne puissent pas le dire un jour.

Pour Abbygaëlle, s'était de ne pas être allée voir la personne dont elle était amoureuse et pour Hohna s'était de ne pas avoir pu faire l'amour avec le beau japonais de leur classe. Mais elles avaient aussi d'autre regret, en commun. Le premier était qu'elles n'avaient pas pu faire leur road trip durant les vacances d'hiver, le deuxième était qu'elles n'avaient pas pu se faire un tatouage en commun et le dernier était qu'elles n'avaient pas pu aller rendre visite à leur amie américaine Gabriella, alias Gabby pour les intimes. A peine elles pensèrent à elle qu'elles explosèrent encore plus en sanglot en se disant qu'elle devait sûrement être morte et qu'elles ne la reverraient plus jamais de leur vie...

Elles étaient restées dans cette position, larmoyantes, durant de longues minutes. A chaque fois qu'elles essayaient de se ressaisir, elles pensaient à quelque chose de triste, ne stoppant donc pas leurs larmes...

Malgré ce qui venait de se passer, elles avaient réussi à se rendre chez Hohna, saines et sauves. Allaient-elles réussir à faire le chemin inverse sans être blessées ?

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Alors ? Qu'est-ce que vous avez pensé de cette dernière partie du chapitre 4 ? 😁

J'avais une petite question ! Est-ce vous préféré que je divise en deux les chapitres ou je laisse en trois parties ? 🤔

La biseeeeeeeeuuuuuh !