Chapitre n°3 (partie 2)

Jour 2

Elle aurait pu passer pour une folle à ce parler toute seule et à se répondre, mais ce n'était pas le cas, cela lui permettait de mettre de l'ordre dans ses pensées. Maintenant elle pouvait se concentrer sur une seule chose, faire un sac de provision qui puisse contenir de la nourriture, des vêtements et d'autres objets utiles. Mais avant tout, elle devait déjà retrouver son sac où elle rangera le tout dedans. Certes son appartement était petit, mais il y avait plein d'endroits où il y avait la possibilité de ranger des choses.

Le premier endroit à être fouillé fût le bac qui se trouvait sous son clic-clac. En dessous de celui-là se trouvait un immense bac où étaient entreposés des cartons, des vieux livres. Il y avait même plusieurs rallonges, rallonges qu'elle cherchait à chaque fois mais qu'elle ne trouvait pas. Son clic-clac était rarement relevé, voir jamais. Lorsqu'elle le relevait c'était seulement pour y mettre d'autres choses et non en récupérer. Ses mains poussaient chaque carton et chaque sacs plastiques qui s'y trouvaient, mais aucun n'était son sac, cependant il y avait un matelas gonflable une place. Avant de refermer le tout, elle sortit les rallonges qui pourraient servir de corde au vu de leur résistance. Elles étaient assez grandes, environ deux mètres chacune, elle les avait achetées l'année dernière en plein mois de décembre pour se faire une raclette avec ses amis car le fil de la machine n'était pas assez grand. Elle en avait eu deux pour le prix d'un, mais après la raclette, elle ne s'en était jamais resservi et avaient donc atterri sous le lit.

Puisqu'elle n'avait pas trouvé ce qu'elle cherchait, elle referma son clic-clac pour se mettre à fouiller sous son bureau où se trouvait un renfoncement créant ainsi un large tiroir. A l'intérieur se trouvait des DVD's de tout genre confondu. Il y avait des films d'horreur, de science-fiction, des thrillers, mais ce qui briser tous ces films étaient des DVD's de comédies musicales. C'était son petit pêché mignon et cela cassait le mythe de la fille qui ne regardait que des films d'horreur. Elle aimait tout autant les films d'horreurs que les comédies musicales, souvent son amie la charriait par rapport à cela, ce qui les faisaient bien rire. Mais l'heure des souvenirs n'était pas maintenant, elle devait continuer de fouiller au travers de toutes ces boîtes rangées par ordre alphabétique, mais elle ne trouva pas son sac, mais quelque chose d'encore mieux, une boîte métallisée de couleur noir. Un immense sourire apparut sur son visage car elle savait exactement ce qu'il y avait dedans et que cela lui servirait sûrement.

- Je t'avais complètement oublié toi...

De ses deux mains, elle sortit la boite qui pesait environ cinq kilogrammes et la déposa sur son lit. Impatiente, elle frotta ses mains l'une contre l'autre avant de l'ouvrir. A l'intérieur se trouvait la réplique d'un Dan Wesson Silver de six pouces, avec un calibre de 6mm. C'était une réplique de airsoft que son père lui avait acheté lors de son seizième anniversaire. Elle lui avait réclamé durant des années mais il avait toujours refusé, la trouvant encore trop jeune. Cette réplique avait deux joules d'énergie et 138 ms / 453 fps de vélocité, mais grâce à une de ses connaissances, sa puissance était passée à plus de trois joules.

Abbygaëlle et son père pratiquaient le airsoft avec leurs amis. Ils s'affrontaient dans une forêt en utilisant des billes bio dégradable pour ne pas polluer la nature. Cependant, elle avait eu interdiction d'utiliser cette réplique lors des parties à cause de sa puissance trop élevée par rapport aux autres répliques, alors elle la garda comme une arme de collection ou bien elle s'entrainait à tirer sur des cibles immobiles ou bien en mouvement. Elle était plutôt bonne tireuse « pour une fille » comme disaient certains garçons de son équipe. Elle passait outre leur remarque car elle savait que cela ne servait à rien de leur répondre, mais lorsqu'elle était contre eux, elle n'hésitait pas à se venger. Bien évidemment, elle ne visait jamais la tête puisque cela était dangereux, mais elle visait un endroit qui faisait mal, les doigts. Peu d'entre eux portaient des gants, alors elle en profitait et réussissait. Elle devait réussir à se faire respecter, elle la seule fille du groupe mais aussi la plus jeune. Cependant, elle avait beau être douée au tir, pour la rapidité des déplacements et l'endurance, ce n'était pas le cas. Lorsqu'elle se faisait toucher, c'était à cause de ses déplacements. Et lorsqu'elle s'arrêtait pour reprendre son souffle, elle se faisait malheureusement tirer dessus.

Pour en revenir au contenu de la boîte, bien que la réplique y soit entreposée, il se trouvait, enfoncées dans de la mousse, des fausses douilles au nombre de dix-huit. Ces fausses douilles pouvaient chacune contenir une bille, ce qui lui donnait au total dix-huit coups. Ce qu'elle n'avait pas vu au départ, c'est qu'il y avait dans le chargeur du Dan Wesson déjà six autres douilles, ce qui lui faisait alors un total de vingt-quatre douilles. Pour faciliter la mise en place des douilles dans le chargeur, elle avait deux chargeurs rapides qui lui permettait déjà de placer en avance six douilles dedans pour ensuite les mettre rapidement dans le chargeur grâce à un système de ressort, évitant ainsi de les mettre une par une. Cependant, bien que les chargeurs rapides étaient d'une grande aide, lorsqu'il n'y avait plus de billes dans les douilles, il fallait les remettre une par une dans chaque douille, c'était le point faible de cette réplique. Lorsque les vingt-quatre coups avaient été effectué, il fallait l'oublier et utiliser sa deuxième réplique.

Avec ces douilles se trouvait une dizaine de cartouche de CO2, treize pour être plus précis. Ces cartouches servaient à faire fonctionner la réplique, sans cela, elle ne pourrait tirer aucune bille. La cartouche se mettait dans la poignée et une cartouche permettait de tirer environ une cinquantaine de bille.

Et pour finir, venait s'ajouter à tout cela les billes. Il y avait deux sortes de billes au poids différents. Les premières étaient des billes assez classique, biodégradable de 0,28g. Le paquet qu'elle avait été un paquet souple et refermable qui contenait de base cinq mille billes, mais puisqu'elle en avait déjà utilisé lors de ses parties d'airsoft, il en restait beaucoup moins, peut-être la moitié. Ensuite, ses autres billes étaient des billes non dégradable pesant chacune 0,43g. Elles étaient contenues dans un pot en plastique mesurant environ dix centimètres de haut et cinq de large et l'étiquette qui se trouvait dessus indiquait mille billes. Jamais elle n'avait utilisé ces billes là car elle n'en avait pas eu l'occasion et tant mieux car son père lui avait acheté ces billes lorsqu'elle a commencé ces études à Orléans en lui disant que si des personnes essayaient de rentrer chez elle, qu'elle mette ces billes là et qu'elle tire de partout, hormis au visage car cela pouvait blesser mortellement si elle tirait à bout portant dans l'œil.

Sachant pertinemment que sa réplique allait lui servir, que ce soit pour tirer sur les zombies ou bien dissuader des personnes de l'approcher ou de l'attaquer, elle ouvrit le pot de bille de 0,43g pour venir en mettre dans les vingt-quatre douilles. Elle prépara aussi en avance ces chargeurs rapides et déposa le tout sur sa table, comprenant ainsi le Dan Wesson, les deux chargeurs rapides déjà prêts, six douilles seules, les treize cartouches de CO2 et les billes de 0,43g où elle avait déposé à l'intérieur une chaussette pour que si elle court, les billes ne fassent pas de bruits. Elle avait appris cette technique lors des nombreuses parties qu'elle avait pratiqué. Soit lorsqu'elle courait on la repérait au bruit des billes ou soit c'était elle qui repérée ses adversaires grâce aux billes. Elle n'avait pas déposé le sachet qui contenait les autres billes car cela rendait sa réplique, enfin à présent son arme, moins puissante.

Bien qu'elle n'eût toujours pas trouvé son sac, elle était contente d'avoir trouvé son arme qui pourrait la protéger dans plusieurs situations. Il ne lui restait plus qu'un endroit et si le sac ne s'y trouvait, elle devra se rendre dans sa cave qui se trouvait en bas, sous tous les appartements.

Elle regarda un endroit en particulier, le haut de son armoire. A vue d'œil on pouvait y voir des sacs de plastiques de supermarché et une boite de carton. Elle ne voulait pas prendre une chaise, monter dessus et fouiller en mettant ses mains sur ces sacs pleins de poussières pour une seule et bonne raison, elle avait peur qu'il y ait une araignée. Elle n'avait pas peur des films d'horreurs, des zombies, mais elle avait peur de ces arachnides à huit pattes. C'était sa phobie. Elle pouvait pleurer s'il y en avait une seule elle ou si elle en avait vu une et qu'elle avait disparu de sa vue.

- Allez Abby... tu peux le faire... dis toi que tu vas peut-être faire face à des zombies...

La jeune femme prit une grande bouchée d'air frais avant d'attraper une chaise, de la mettre à côté de l'armoire et de monter dessus en se tenant bien fermement à son dossier pour ne pas tomber et risquer de se faire mal. Grâce à sa hauteur, sa vision lui permettait de voir tous les sacs qui étaient au nombre de cinq. Elle ne pouvait cesser de se dire qu'elle n'aidait pas mère nature en ayant autant de sac plastique réutilisable mais elle savait qu'ils pourraient lui servir alors elle les attrapa et les jeta sur le sol, faisant ainsi voler un amas de poussière.

En ayant ces sacs, elle avait dégagé assez de place pour que son œil puisse apercevoir une toile vert kaki et le sac qu'elle cherchait était de cette couleur-là. Sa main droite vint l'attraper tandis que sa main gauche soulevait le carton qui se trouvait dessus. Elle tira d'un coup sec, manquant de tomber, mais elle tenait en main son objectif. Elle le lâcha sur le sol, ce qui retira une partie de la poussière se trouvant dessus et descendit de la chaise en souriant.

- Et bah voilà ! Une bonne chose de faite !

L'étudiante s'apprêtait à attraper son sac lorsqu'elle vit une ombre noire en sortir et malheureusement pour elle, cette ombre noire avait huit pattes. Une sueur froide parcourut son corps en quelques secondes, mais rapidement elle partit lorsqu'elle attrapa une de ses chaussures pour venir l'aplatir contre cette araignée sans défense. Elle fut dégoûtée en voyant que le cadavre de l'arachnide était resté collée sous sa semelle. Ne voulant plus la voir, elle nettoya rapidement sa chaussure sous l'eau et vint la déposer sur le radiateur chaud.

Une autre épreuve l'attendait, celle d'examiner son sac de fond en comble pour savoir si d'autres araignées vivaient dedans. Elle avait donc rapproché sa deuxième chaussure et avait en main son portable qui lui servait de lampe. A contre cœur, elle se mit à fouiller le sac, à le secouer dans tous les sens en espérant, s'il y en avait une, qu'elle tombe sur le sol. Mais au final, il n'y avait rien, juste une seule et unique araignée qui était à présent sans vie, son cadavre se promenant dans les égouts.

Puisqu'elle avait enfin son sac, elle allait pouvoir commencer à s'organiser pour savoir ce qu'elle allait prendre, mais son portable se mit à vibrer une seule fois. Son cœur s'arrêta de battre l'espace d'une seconde. Elle ne permit pas à son cerveau d'imaginer le pire qu'elle déverrouilla son téléphone pour voir la notification qu'elle avait reçu. C'était un message de son amie.

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