Chapitre n°3 (partie 1)

Jour 2

« Les morts reviennent à la vie et ils sont déjà parmi nous... ».

Cette phrase ne cessait de résonner dans sa tête. Tout ce qu'elle avait imaginé pour plaisanter était devenu réel, elle qui n'y croyait pas. Bien qu'elle se « préparait » à cela depuis des années, elle s'y préparait juste pour s'amuser puisqu'elle pensait que cela n'allait jamais arriver, que c'était scientifiquement impossible, mais cela ne fit pas le cas.

De son appartement, elle put entendre les cris des personnes habitants dans la résidence, il y avait aussi des pleurs et des bruits de fracas. Ils avaient laissé la panique les envahir et elle commençait aussi à prendre possession de l'étudiante. Cette dernière se recroquevilla sur elle-même, ramenant ses jambes à son cou et commençant à se basculer d'avant en arrière de manière frénétique.

Finalement, tout ce qu'elle avait prévu dans sa tête n'était qu'illusion. Elle se pensait assez forte si cela arrivait, mais au moment venu, elle ne l'était pas. Elle avait passé des années à penser à des plans, des années à planifier, à apprendre des choses sur la survie pour qu'au final, tout cela s'effondre sous ses larmes coulant le long de ses joues. Des années qu'elle regardait des films et des séries de zombies en prenant note, dans sa tête, tous ce qu'il ne fallait pas faire. Tant d'années réduits à néant à cause d'une seule et même phrase, qui détruisit aussi la tranquillité, la sécurité, la sérénité de la France entière. La panique allait s'installer au fur et à mesure dans les villes que le Gouvernement le veuille ou non.

Abbygaëlle avait éteint sa télévision lorsque le président avait prononcé sa phrase dévastatrice. Certes il n'avait pas fini son allocution, mais elle ne voulait plus l'entendre, elle devait essayer de se ressaisir, ce qu'elle n'arrivait pas. Sa respiration était de plus en plus forte, son cœur battait vite, elle commençait à faire une crise de panique. La seule chose qu'elle devait faire dans ce moment-là était de calmer sa respiration en prenant de grandes bouchées d'air frais.

Alors qu'elle était en train de se calmer, son téléphone se mit à vibrer plusieurs fois, signe montrant que c'était un appel. Cet appel lui sauva la vie lorsqu'elle vit la photo de son père. Rapidement elle avait réussi à se ressaisir et à stopper ses larmes qui avaient trempé le haut de son t-shirt. Elle n'avait pas pour habitude de pleurer devant ses parents ou ses amis, alors ce n'était pas aujourd'hui que cela allait commencer malgré la crise. Avant d'attraper son portable pour décrocher, elle passa ses paumes sur ses yeux, lui permettant de mieux voir grâce aux larmes qu'elle avait retiré.

- A-Allô p'pa ?

- Chérie tout va bien ? Tu vas bien ? demanda alors le père paniqué

- Oui oui papa, je vais bien... et vous ?

- Oui. Tu as certainement vu les informations alors tu sais ce qui se passe. Ecoute moi bien attentivement. Ne sors pas de chez toi, restes y et enfermes toi. Avec ta mère et les parents d'Hohna, on viendra vous chercher, compris ?

- Mais papa ! Je dois rejoindre Hohna, elle doit venir chez moi ! Son immeuble n'est pas sécurisé et en plus il n'y a que des vieux, vieux susceptibles d'être à présent mort, enfin vivant, enfin t'as compris quoi !

- Non Abby, c'est trop risqué.

- Mais on doit être ensemble, à deux on pourra se protéger et tu le sais très bien !

- J'ai dit non Abbygaëlle ! lui répondit-il en élevant la voix. Son père n'élevait que rarement la voix, mais aujourd'hui, ce fut une exception.

- Si ça avait été moi à sa place, tu aurais voulu qu'elle vienne m'aider !

- Tu restes chez toi le temps que l'on arrive tous, ne m'oblige pas à m'énerver Abby, s'il te plaît.

- Hm. fût la seule réponse qu'il put obtenir de sa fille.

- Désolé chérie... on t'aime. Fais attention à toi, on va faire au plus vite, trois jours normalement le temps que l'on sorte de Royan et qu'on arrive à Orléans. Mais si nous ne sommes pas là dans une semaine grand maximum c'est que l'on a pas réussi.

- Je vous aime aussi. Faites attention surtout à vous...

L'étudiante attendait une réponse de son père, mais ce dernier raccrocha. A la fin de l'appel, elle avait pu comprendre qu'il retenait ses larmes car il parlait du nez et lorsqu'il parlait du nez, c'était soit qu'il était enrhumé ou soit sur le point de pleurer, et puisqu'hier il n'était pas enrhumé, elle en conclue cela...

Elle allait s'apprêter à envoyer un message à son amie lorsqu'elle entendit des personnes criaient provenant de sa rue. Puisque sa fenêtre donnait sur la rue en question, elle se dépêcha pour pouvoir l'ouvrir et passer sa tête au travers. De ce qu'elle pouvait voir, il s'agissait d'une jeune femme, à peu près de son âge, courant dans les rues comme si elle essayait de fuir quelqu'un. Peut-être était-ce un zombie ? Non, cela serait trop rapide pensait-elle, mais il fallait garder cette hypothèse de côté.

Derrière la jeune femme se trouvait en groupe d'hommes, ils étaient trois. Ils semblaient complètement fous, ils avaient des tics de psychopathes qui leur faisait pencher la tête sur le côté, et cela, plusieurs fois. Ils se mettaient à rire et à taper des mains. Ils étaient en réalité en train de la chasser, elle était leur proie. L'étudiante assistait à une chasse à l'homme et elle ne pouvait rien faire, rien faire hormis appeler la police.

Immédiatement elle referma sa fenêtre pour attraper son téléphone et composer le numéro de la police qui est le dix-sept. Une mélodie d'ascenseur se fit entendre de l'autre bout du fil, ce qui agaçait particulièrement la jeune femme. Ces musiques étaient censées faire patienter les personnes, mais pour un bon nombre de personnes, cela les agaçait plus qu'autre chose, il ne fallait pas s'étonner si les personnes étaient de mauvaises humeurs lorsque quelqu'un décrochait.

Là, c'était le cas de la jeune femme aux cheveux de feu. N'étant pas patiente d'origine, elle l'était encore moins puisqu'il y avait la vie d'une autre jeune femme en jeu. Mais les minutes défilaient et personne n'avait décroché, la mélodie était quant à elle toujours présente et toujours agaçante. Elle lui tapait sur les nerfs. Ayant perdu le peu de patience qu'elle avait, elle raccrocha pour rappeler directement. Cette fois-ci, elle ne tomba pas sur la mélodie agaçante, mais sur un message déjà pré-enregistré par une intelligence artificielle :

- « Le commissariat que vous essayez ne peut prendre votre appel. Un trop grand nombre d'appel est déjà en cours. Nous ferons de notre possible pour que cette gêne se termine au plus vite, merci de votre compréhension. »

- Bordel !

Abbygaëlle avait fini par raccrocher et balancer son portable dans son lit, qui ce dernier amortit la chute.

La jeune femme était du genre à perdre rapidement son calme, que ce soit pour la panique ou bien l'agacement ou encore la colère. Ici, l'agacement était présent. Elle n'avait pas pu aider cette jeune femme dans la rue, au risque de se faire agresser à son tour, et elle ne pouvait même pas retrouver son amie à qui elle tenait. Elle était vouée à l'échec, ce qu'elle ne supportait pas. Le mot « perdre » ou bien le mot « échouer » ne faisaient pas partis de son vocabulaire. En effet, lorsqu'elle participait à une compétition, elle était là pour gagner et non pour juste participer. Elle n'aimait pas perdre, comme la majorité des personnes, mais des fois, elle devenait une mauvaise joueuse, surtout lorsqu'il s'agissait des jeux de hasard comme la bataille. Elle n'aimait pas jouer à cela car il n'y avait aucune tactique à avoir, il fallait juste poser les cartes les unes après les autres. Ce qu'elle aimait c'était les jeux avec un minimum de stratégie et pas seulement que de la chance comme la bataille. Déjà, elle préférait le Uno où la chance se mêlait à la stratégie.

Dans ses pensées, elle s'était rendue compte qu'elle avait mentionné son amie sans s'inquiéter pour elle. Elle s'en voulut car elle s'était rendue compte qu'elle avait agit avec beaucoup d'égoïsme en ne pensant qu'à elle. Pour y remédier, elle alla s'asseoir sur le rebord du lit tout en attrapant son téléphone portable.

Abbygaëlle :
[Re... ça va de ton côté ?]

Elle s'attendait à avoir rapidement une réponse de sa part, mais cela ne fût pas le cas après cinq longues minutes. Cette non réponse valu à l'étudiante de s'inquiéter pour son amie en s'imaginant les pires scénarios. Elle psychotait déjà alors que cela venait à peine de commencer.

Si elle ne répondait pas c'était peut-être qu'elle s'était faite attaquer ? Elle était chez elle, quelqu'un a sonné, elle a ouvert et des zombies l'ont attaqué et mangé ? Ou alors au lieu que ce soit des zombies, c'était des êtres humains qui étaient infectés ?

Parmi ces deux « propositions », elle n'en avait retenu aucune car elle savait pertinemment qu'Hohna n'aurait jamais fait cela, elle n'était pas inconsciente et connaissait les risques que cela pouvait entraîner si elle ouvrait à des inconnus. Elle aussi devait certainement aussi psychoter vu les différents films et séries qu'elle avait vu à ce sujet.

Il ne restait plus qu'une seule hypothèse qu'elle n'avait pas encore émise, que des personnes aient forcé sa porte pour l'agresser et pire. Elle espérait sincèrement qu'elle avait tort sur toute la ligne. Peut-être était-elle en train de prendre sa douche, ou bien un bain ? Ou peut-être faisait-elle la cuisine ? Ou était-elle trop absorbée par l'allocution pour ne pas voir le message ?

Abby n'arrivait pas à penser correctement de nouveau. Son esprit était brouillé et ne voyait que le mal de partout. Malgré les hypothèses « positives » qu'elle s'était faite, les hypothèses « négatives » prenaient le dessus, et cela fût encore pire lorsqu'elle ne reçut aucune réponse au bout d'une trentaine de minutes.

Elle devait s'occuper et rapidement avant de devenir complètement folle et de s'imaginer encore plus de scénarios terrifiants.

- Bon... okay Abby, calme-toi et ressaisie toimerde ! Occupe toi l'esprit... ouais voilà, prépare-toi un sac de survie...ouais...

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