Chapitre n°1 : L'épidémie (partie 5)

Jour 1

A peine le vidéo venait de se terminer que le portable de l'étudiante se mit à vibrer sans cesse. Ce n'était pas des appels ou des messages qu'elle recevait, mais seulement des notifications provenant de tous ses réseaux sociaux. Toutes ces notifications parlaient de ce qui venait d'être dit lors du discours du président. La peur avait envahi grand nombre de personnes. Des théories du complot venaient déjà de voir le jour. Des fake news se propageaient sans qu'ils ne puissent faire quelque chose, il était impossible d'intervenir et de stopper ce virus qui rendait fou les utilisateurs des réseaux.

Abbygaëlle savait pertinemment qu'il valait mieux de ne pas regarder ce qui se disait car elle verrait la peur des autres, la peur des inconnus, de ses proches. Elle préféra alors couper internet de son téléphone et se mettre à table pour dessiner et s'occuper l'esprit.

Une grande feuille blanche, plusieurs sortes de crayon à papier, des centaines de feutres à alcool et crayons de couleurs, tous son matériel était là, posait sur la table, prêt à être utiliser. Son portable posait sur le côté, elle s'assit sur sa chaise, prête à dessiner ce que son cerveau voudrait qu'elle dessine, mais aucune inspiration ne lui venait, comme si ce qu'elle venait d'entendre avait pris toute son énergie, toute sa motivation. Puisqu'elle n'allait pas dessiner, elle rangea rapidement ses affaires en les mettant dans ses sacs prévus à cet effet.

Du coin de son œil droit, elle put apercevoir trois cahiers d'environ deux cent pages. Ces cahiers étaient encore vierges, jamais elle n'avait écrit dedans. Ils étaient magnifiques. Leurs couvertures étaient en simili cuir, les pages étaient légèrement vieillies. Elle les avait achetés lors d'un vide grenier à un prix dérisoire, c'est pour cela qu'elle les avait pris même si elle n'en avait pas encore l'utilité. Mais aujourd'hui, elle venait enfin de trouver leur utilité, elle allait écrire ce qui s'était passé et ce qui allait se passer dans le monde, mais aussi dans sa vie. Peut-être qu'un jour une personne lira son récit ?

S'étant muni de son plus beau stylo, elle se mit à écrire pour la première fois dedans. On pouvait comparer cela à journal intime, mais cela ne l'était pas, elle ne raconterait pas de secret dedans, elle raconterait seulement sa vie, ses sentiments, son vécu, c'était son journal de bord. Bien qu'elle n'était pas inspirée pour le dessin, pour l'écriture elle l'était. Elle aimait écrire de tout et de rien, son imagination était très développée, si développée qu'elle ne terminait jamais ses histoires car elle en commençait une nouvelle et ainsi de suite. Plusieurs de ses histoires concernées la survie lors d'une apocalypse où les morts reprenaient vie. Chacune de ses histoires commençaient comme ce qui venait de se produire, elle ne pouvait donc pas s'arrêter de penser à cela.

Peut-être que les Etats-Unis se faisaient attaquer par des morts-vivants et qu'ils ne voulaient pas que les autres pays soient au courant pour une raison particulière ? George Romero avait peut-être vu juste avec ses films de zombies ? Peut-être que la série The Walking Dead avait aussi vu juste sur le comportement des survivants ? Au final, cela ne serait pas les zombies les plus dangereux, mais bel et bien les êtres humains ? Et si les zombies étaient des zombies comme dans le film World War Z ? S'ils couraient et ne s'en prenaient qu'au personne en bonne santé, laissant les malades en vie ? Ou bien peut-être que les zombies seraient comme dans la bande dessinée Zombies, où les morts peuvent courir lorsqu'ils viennent de manger de la chair fraîche, mais qu'au fur et à mesure des jours, sans nouvelle nourriture dans leur ventre, ils finiraient par marcher et par la suite tomber sur le sol, n'ayant presque plus aucune énergie pour avancer ?

Il y avait tellement de sortes de zombies différentes. Beaucoup se rejoignaient sur le fait que les morts ne pourraient que marcher, sans but précis. Ils leurs seraient impossible de monter à l'échelle, impossible de nager, d'ouvrir une porte, casser une vitre. Ils marcheraient seulement et se cogneraient contre des vitres, des murs, des portes. Mais même sans leur intelligence, ils arriveraient à se frayer un chemin grâce aux nombres qu'ils seront.

Abbygaëlle se posait tellement de questions auxquelles elle ne pouvait pas répondre car elle n'avait pas la réponse, cependant elle émettait des hypothèses. Pour elle, les zombies pourraient juste marcher mais pas courir. Ils leur seraient impossible de tenir quelque chose en main, hormis lorsqu'ils mangeraient ou voudraient attraper un être humain. Ensuite, lorsqu'ils auraient mangé de la chair humaine, ils seraient plus actifs, plus rapide, mais ils ne pourraient pas courir.

Alors qu'elle se posait toutes ces questions toujours en écrivant, son portable se mit à vibrer plusieurs fois, comme lors de l'après-midi où son père l'avait appelé. A vrai dire, elle se doutait de qui était au bout du fil, l'un de ses deux parents. Et elle avait raison, son portable affichait de nouveau la photo de son père avec sa perruque rouge.

- Oui ? Bonsoir de nouveau l'vieux !

De l'autre bout du fil, on pouvait entre son père soufflait du nez avant de rire et de répondre :

- Re bonjour p'tite conne ! T'as vu les infos je suppose ?

- Of course ! Je sais que je vais vous manquer les vieux... Mais ne pleurez pas d'accord ? On se retrouvera, un jour, peut-être...

On comprenait, dans son intonation, qu'elle se moquait d'eux, comme à son habitude. En effet, cette famille était du genre à se taquiner ou à se faire des farces dès qu'ils en avaient l'occasion, ils n'en manquaient jamais eu. Même à distance, ils se taquinaient car pourquoi faire disparaitre une habitude qui leur fait passer du bon temps ?

- Oh mais ne t'inquiète pas pour ça ! On a sorti le champagne pour fêter ton non-retour, depuis le temps qu'on le souhaitait !

C'est alors que comme offusquée, elle se mit à répondre :

- Et bien profitez, profitez, peut-être que bientôt vous fêterez ma mort ? L'on ne sait jamais très cher père...

- Une raison de plus pour boire alors ! lui répondit-il avant de marquer une pause pour reprendre par la suite. Plus sérieusement, tu as pu faire tes courses et prendre des provisions comme je te l'avais dit ?

- Oui chef ! Affirmatif chef ! J'ai même galéré pour rentrer à l'appart' tellement c'était lourd !

- Bon bah ça va alors, ça me rassure... Fais attention à toi ma puce et ne laisse pas ce petit espace te tuer car ensuite tu vas pourrir, des vers apparaitront sur toi, ça puera et l'odeur ne partira pas, ce qui voudrait dire qu'on perdrait la caution et ça je refuse !

- T'inquiète pas ! T'as d'jà perdu la caution ! Bisous j'vous aime !

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'elle raccrocha en rigolant, fière d'elle.

C'est ainsi qu'elle reprit son écriture avant de se sentir fatiguée de sa semaine. Pour un vendredi soir, elle se sentait particulièrement fatiguée, c'est pour cela qu'elle alla se laver les dents avant de se coucher pour dormir paisiblement.

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Et voilà ! Le chapitre n°1 est enfin terminé ! La semaine prochaine je commencerai à poster le chapitre n°2 !

En tout cas merci d'en être arrivé jusqu'ici, ça fait vraiment plaisir !

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