Chapitre n°1 : L'épidémie (partie 3)
Jour 1
Face à cette information qu'elle n'avait pas vue, la jeune rousse redressa subitement la tête pour regarder son amie d'un air étonné. Durant plusieurs secondes, elle n'avait rien dit, comme si elle réfléchissait, mais au bout d'un moment, elle se mit à rire :
- T'imagines si le virus mute ? Genre ramenant les morts à la vie ? On serait en plein The Walking Dead !
- J'ai pensé la même ! répondit Hohna en rigolant. En vrai on est parées avec tout ce qu'on a vu !
- Exactement ! Puis j'ai aussi mon livre Guide de survie en territoire zombie ! Ça aide pas mal aussi ! De toute façon, on sait déjà quoi faire si un jour ça arrive est qu'on est à Orléans et non chez nos parents !
En effet, ces deux amies avaient déjà prévu un plan en cas d'invasion de zombie, non pas parce qu'elles y croyaient, mais car elles aimaient discuter de cela. Elles adoraient par-dessus tout, prévoir ce qui n'est pas prévisible. Toutes deux regardaient des séries et des films où des zombies se trouvaient dedans, elles savaient ce qu'il fallait faire et ne pas faire.
En cas d'apparition de zombie, et si elles se trouvaient sur Orléans, elles devaient se rejoindre à la moitié de leur chemin. C'est-à-dire qu'Abby devait parcourir la moitié du trajet qui menait chez son amie, et inversement pour Hohna, comme ça, elles ne parcourraient pas un trop long trajet seules. Ensuite, lorsqu'elles seraient réunies, elles se rendraient dans l'appartement de la naine. Certes c'était l'appartement le plus petit, mais c'était le plus simple à sécuriser et aussi le mieux situé. Par la suite, elles improviseraient un plan pour survivre et aussi pour contacter leurs parents.
Le trajet arriva à sa fin lorsque la voix du tram indiqua l'arrêt « De Gaulle ». Le peu de personne qui se trouvait dans le wagon descendirent, suivi des deux étudiantes. Hohna se dirigea vers son arrêt où Abby attendit avec elle que le tram arrive, comme ça, elles pouvaient continuer de discuter de leur fameux plan en cas d'invasion de zombie. Des personnes les dévisageaient à cause des propos qu'elles avaient. Il faut dire que lorsqu'elles sont ensembles, elles ne font pas vraiment attention au monde qui les entoure.
- Yes à d'main femme ! S'exclama Abby en ayant un immense sourire et saluant son amie avant qu'elle ne disparaisse dans le tram.
Elles étaient à présent séparées durant le week-end. Normalement, elles auraient dû se voir pour travailler sur un dossier, mais elles n'en avaient pas la motivation et surtout pas l'envie.
Alors qu'Abbygaëlle marchait dans les rues de sa ville pour se rendre chez elle, son portable se mit à vibrer plusieurs fois, elle savait ce que cela signifiait, qu'elle avait un appel. De sa main droite, elle sortit son téléphone pour regarder qui l'appelait. La photo qui s'affichait était un homme d'une quarantaine d'années qui avait sur sa tête, une perruque aux cheveux long et bouclés rouges, c'était censé ressembler aux cheveux d'Ariel la petite sirène mais ce n'était pas le cas. La photo avait été prise lors du nouvel an. Cette personne était son père, et il se nommait Yohan. Il n'était pas trop grand, ni trop petit, il mesurait environ un mètre quatre-vingt-cinq. Malgré son âge, il avait du muscle, ce qui pouvait en rendre certains jeune jaloux. Ses yeux étaient magnifiques, comme dit précédemment, ils étaient bleus et sa fille aurait voulu les avoir, mais la génétique en a décidé autrement. Quant à ses cheveux, il n'en avait plus, la calvitie avait créé un trou sur son crâne, un petit trou, mais pour lui, c'était de trop, alors il préférait se raser le peu de cheveux qu'il avait encore.
- Allô l'vieux ?
- Vieux, vieux, ouais p'tite conne ! Je t'appelle pour savoir comment tu vas...
Abby était étonnée que son père l'appelle en pleine journée alors que normalement, il appelait vers vingt-et-une heure, pour lui laisser le temps de manger et de se doucher. Ils se mirent à discuter durant de longues minutes, la jeune femme lui parlant de sa semaine, de ses cours, ses exposés, elle lui racontait tout de A à Z mais de façon brève. Quant au père, il répondait aux questions que lui posait sa fille à propos de son travail, s'il avait sculpté une nouvelle figurine et autre. Alors qu'elle pensait que la conversation allait s'arrêter là, son père reprit :
- Je t'appelais aussi pour savoir si tu avais vu les informations ? Vu qu'il y a eu un grand nombre de personne infectée d'un coup, tu devrais aller acheter des conserves et des condiments qui durent longtemps, les personnes vont se jeter sur tout ce qu'ils trouvent à partir de demain je pense. Mieux vaut que tu ailles faire tes courses maintenant et faire des réserves pour être tranquille... Préviens aussi l'autre chieuse d'ailleurs.
Ses paroles venaient bel et bien d'être stockées et enregistrées dans le cerveau de l'étudiante. En y réfléchissant, elle se disait qu'elle aurait dû y penser avant. Il valait mieux qu'elle aille faire des provisions maintenant pour ne plus aller faire ses courses durant plusieurs semaines. Eviter le plus de personne était la meilleure décision à prendre.
- Okay p'pa ! Pas d'soucis j'y vais de suite et je vais prév'nir femme ! Bisous je t'aime !
La jeune femme attendit qu'il lui ait répondu pour raccrocher et se diriger vers le supermarché se trouvant dans le centre-ville. Lors du trajet, elle avait appelé son amie et lui avait répété ce qu'avait dit son père, ce qui l'a fit rire au début.
- On s'croirait en apocalypse ! disait-elle
- Mais totalement ! Les zombies arrivent ! répondit Abby en riant énormément. Allez, bonne course !
L'appel finit, elle rangea son portable dans la poche de sa veste en jean pour se concentrer pleinement sur son objectif « faire des provisions » pour se rendre le moins possible dans les supermarchés.
D'habitude, un vendredi soir, le supermarché était rempli, voir bondé de personnes, surtout des personnes âgées, c'était pour cela qu'Abby n'y allait que le samedi matin à l'ouverture car il y avait moins de monde et que c'était plus agréable de faire ses courses sans se faire bousculer par des personnes qui n'avaient aucun respect. Mais en ce vendredi, le magasin était calme. Les caissières et caissiers n'étaient pas surpassés vu le peu de personne qu'il y avait. Peut-être qu'ils avaient tous eu peur d'attraper le virus ?
Rapidement, elle se dirigea vers le rayon des conserves qui était déjà à moitié vide. Soit des personnes avaient déjà fait des provisions, ou soit le magasin n'avait juste pas réapprovisionné le rayon. Mais elle ne s'avoua pas vaincue. Malgré sa petite taille, elle avait réussi à attraper des conserves de raviolis, de cassoulets, de lentilles saucisses, de petits pois carottes etc. Elle n'avait récupéré que des conserves qu'elle aimait, mais elle en récupérait aussi où il y avait beaucoup de protéines et de calories. Elle était passée en mode survie malgré elle, son instinct avait pris le dessus à cause de tous ce qu'elle avait vu et lu. Elle ne cessait de penser qu'elle était folle de faire cela, mais d'un côté, elle était aussi rassurée de le faire.
Son sac se faisait assez lourd puisqu'il y avait des dizaines de conserves pour deux personnes, elle avait du mal à le porter mais elle devait faire avec, surtout qu'après elle devra rentrer chez elle avec ce sac et un deuxième sac. Elle se disait qu'elle allait trouver un moyen de tout transporter sans y laisser ses doigts qui devenaient déjà bleus à cause du premier sac. Par la suite, elle se dirigea vers le rayon des produits hygiéniques où elle put prendre plusieurs serviettes ainsi que des tampons. De plus, elle prit trois lots de savon de Marseille qui contenait dans chaque lot, trois savons et ensuite elle prit trois boites de dentifrice. Elle attrapa aussi deux paquets de lingettes pour bébés. Elle s'apprêtait à prendre des gels hydroalcooliques lorsqu'elle vit que le rayon était vide. Elle n'avait pas réellement fait attention à cela avant, mais il n'y avait plus aucun gels douches ou shampoing. Cependant, son regard aperçut au fond du rayon, deux trousses de secours en petit format. C'était comme un appel, un rayon était posé dessus, ce qui les mettait en évidence. Bien évidemment, elle les attrapa et les déposa dans son sac déjà assez lourd.
Mais elle venait de penser à une chose, le papier toilette. Elle ne voulait pas en prendre car chez elle, elle avait déjà un pack de vingt-quatre rouleaux. Il n'y avait plus de papier toilette, que ce soit le plus cher au moins cher. Il n'y avait plus rien.
Bien qu'étonnant soit-il, Abby ne se dirigea pas vers le rayon des pâtes et riz car chez elle, elle en avait déjà beaucoup puisqu'elle correspondait bien au cliché des étudiants qui se nourrissent que de pâtes et de riz au vu de leur faible prix. A la place de ce rayon, elle s'était rendue au rayon où se trouvait les piles et les briquets. Sa lampe torche n'avait plus de pile, alors elle devait en racheter. Et pour ce qui était des briquets, c'était juste au cas où, tout comme pour l'achat de la carte de France où toutes les routes, toutes les villes, villages étaient écrits dessus.
- J'ai vraiment regardé trop de série moi... ne pouvait-elle s'empêcher de penser
La seule chose qu'il lui manquait était de l'eau, alors son corps se dirigea au rayon où elle pourrait en trouver. Elle fut de nouveau surprise par le fait qu'il ne restait que très peu de bouteilles. Les grosses bouteilles de cinq litres avaient disparu, tout comme les paquets de six bouteilles de deux litres. Elle n'eut pas d'autre choix que de prendre un pack de six bouteilles d'un litre.
A ce moment-là, elle ne pouvait plus rien prendre. Sa main droite tenait le sac qui était très lourd et sa main gauche tenait le pack de six litres. C'était la première fois qu'elle devait porter si lourd lors des courses. Malgré la difficulté qu'elle avait à marcher, elle arriva aux caisses pour tout déposer sur le tapis et par la suite payer.
Des personnes la regardaient en se questionnant. Pourquoi avait-elle pris autant de savon ? Pourquoi portait-elle tout cela seule ? Faisait-elle des provisions ? Jamais ils n'auraient la réponse.
Ces regards, l'étudiante les sentaient, ce qui la mettait mal à l'aise. Elle se sentait comme durant un exposé où tous les regards étaient posés sur elle, là où elle perdait vite confiance en elle, là où elle perdait son sang froid et commençait à paniquer. La panique n'était néanmoins pas apparue, elle savait qu'elle n'allait jamais revoir ces personnes, alors elle s'en fichait, légèrement.
Après avoir payé, elle attrapa rapidement son sac qui lui donna du fil à retordre à cause de son poids qui devait atteindre facilement les vingt kilos.
Difficilement mais sûrement, elle avançait dans les rues qui étaient remplies de monde contrairement au supermarché. Plusieurs personnes la bousculaient, ils ne faisaient pas attention et ne voulaient pas se dégager pour l'éviter, comme s'ils voulaient montrer que c'était eux les plus forts et qu'ils ne céderaient jamais contre les faibles.
- Si je chope pas le virus là je comprends pas... se disait-elle ironiquement
La jeune femme rousse tenait du mieux qu'elle pouvait son sac de course et le pack d'eau, mais ses mains n'en pouvaient plus. Le battement de son corps se faisait ressentir au bout de ses doigts. Elle n'eût pas d'autres choix que de s'arrêter dans une petite allée, qui elle, était vide. Le sac se retrouva sur le sol ainsi que l'eau. Ses doigts étaient violacés et ils tremblaient. Il lui était impossible de les replier sur eux-mêmes au vu de la douleur que cela lui provoquait.
Elle se laissa tomber contre le mur pour s'adosser et reprendre de ses forces.
Cinq cent mètres était la distance qui lui restait à parcourir. Sans sac, ce n'est qu'une petite distance parcourue en moins de cinq minutes, mais avec plus de vingt kilogrammes de charge, c'était le parcours du combattant.
- D'un bon côté, ça fait mon sport...
Motivée, elle reprit en main sa cargaison et commença à se mettre en marche vers la rue pleine de monde. Elle s'apprêtait à soupirer quand une voix qui lui était inconnue se fit entendre derrière elle :
- Besoin d'aide ?
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Bonjouuuur !
Voici la partie 3 du chapitre 1 ! Encore deux parties et vous aurez lu le chapitre 1 en entier. Courage !
En tout cas j'espère que le début vous plait ! Certes il n'y a pas encore de zombies, mais c'est normal, ils ne peuvent pas arriver d'un coup, enfin moi je trouve pas x)
Merci à @emilie--d d'avoir corrigé mes quelques fautes !
Allez, byyyyyye
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