Marguerite prend le pouvoir

Je suis prisonnière de mon propre esprit, enfermée derrière une barrière invisible. Marguerite a pris ma place, et elle profite de cette liberté retrouvée pour faire ce qu'elle veut. Je la regarde, impuissante, alors qu'elle se dirige vers la taverne où les autres nous attendent.

La soirée est tombée, et les rues de la ville s'illuminent doucement sous la lueur des lanternes. La taverne, au coin de la place centrale, déborde déjà de monde. Marguerite avance d'un pas assuré, un sourire narquois aux lèvres, ses yeux pétillant d'une malice que je ne connais que trop bien. Elle pousse la porte de la taverne avec une aisance déconcertante, attirant immédiatement l'attention de quelques habitués.

Marguerite entre dans la taverne avec une confiance que je ne possède pas. Elle s'assied à notre table et commande à manger et à boire en grande quantité. Je la vois engloutir la nourriture et vider les chopes de bière l'une après l'autre. Nika, nous rejoint à table, les yeux pétillants de joie.

Nika arrive, un large sourire illuminant son visage. Elle s'assied en face de nous, ignorant la bataille silencieuse qui fait rage en moi.

"Aoi ! C'est tellement bon de te voir t'amuser et profiter !" s'exclame Nika, un grand sourire aux lèvres. Elle secoue sa tête avec incrédulité, visiblement heureuse de me voir, ou plutôt de voir Marguerite.

"Oui, je suppose qu'il est temps de me lâcher un peu," répond Marguerite en riant, une lueur malicieuse dans les yeux. Ses doigts jouent avec le bord de sa chope, et elle lance un regard amusé à Nika.

Nika rit avec elle, ignorant la réalité. "C'est génial ! On dirait que tu t'épanouis enfin."

La soirée continue, et Marguerite joue son rôle à la perfection. Elle boit et mange avec une voracité qui n'est pas la mienne. Ses rires résonnent dans ma tête comme des échos sinistres. Je me sens de plus en plus impuissante, spectatrice de ma propre vie.

Plissken, assis un peu plus loin, observe la scène avec une expression indéchiffrable. Finalement, il se lève et vient vers nous.

Plissken, avec sa présence imposante, traverse la taverne. Son chapeau à large bord lui donne un air mystérieux, et ses yeux sombres scrutent chaque mouvement de Marguerite. Il se penche doucement vers elle.

"Aoi, il est temps d'aller te coucher," dit-il doucement mais fermement. "Tu as assez bu pour ce soir."

"Ah, Plissken, toujours si sérieux," murmure Marguerite, enroulant ses bras autour de son cou. "Mais d'accord, rentrons."

Je sens l'appréhension monter en moi alors que Plissken la guide vers ma chambre. Dans ma chambre, Marguerite continue son jeu. Elle se rapproche de Plissken, ses gestes devenant plus suggestifs. Ses mains glissent le long de son torse, et elle l'attire vers le lit.

Les bougies vacillantes projettent des ombres mouvantes sur les murs de la chambre. Marguerite s'approche de Plissken, ses yeux brillant d'une lueur séductrice. Ses doigts effleurent son torse, suivant les contours de ses muscles sous la chemise.

"Tu sais, Plissken, tu es vraiment un homme fascinant," murmure-t-elle, sa voix douce et ensorcelante. "Ne voudrais-tu pas me rejoindre ici, juste pour un moment ?"

Plissken fronce les sourcils, visiblement troublé. "Aoi, qu'est-ce que tu fais ? Ce n'est pas toi..."

"Chut," susurre-t-elle, approchant ses lèvres des siennes. "Laisse-toi aller..."

Je crie dans mon esprit, luttant désespérément pour reprendre le contrôle. "Plissken, c'est une trappe ! Ce n'est pas moi !"

Plissken semble hésiter, un éclat de compréhension dans ses yeux. "Aoi, je... quelque chose ne va pas."

Marguerite, agacée, tente de le maintenir sous son emprise. "Ne résiste pas, Plissken. Tout ira bien."

Il recule légèrement, la confusion mêlée à une détermination naissante. "Non, je sais que quelque chose cloche. Ce n'est pas toi."

Je puise dans mes dernières forces mentales, essayant de briser la barrière. "Plissken, s'il te plaît, écoute-moi !"

Plissken secoue la tête, se libérant de l'emprise de Marguerite. "Je ne sais pas ce qui se passe, mais je ne te laisserai pas faire ça."

Marguerite recule, un sourire glacial sur les lèvres. "Tu es plus fort que je ne le pensais, Plissken. Mais ne t'inquiète pas, je trouverai un autre moyen."

Je sens la barrière faiblir légèrement, un mince espoir renaît en moi. Plissken s'éloigne, sa méfiance éveillée, tandis que je continue de lutter pour reprendre le contrôle, déterminée à me libérer de cette emprise maléfique.

Plissken attrape son chapeau fétiche, prêt à partir, mais Marguerite intervient rapidement. Elle le regarde intensément. "Tu pars si vite ?" demande-t-elle avec une fausse douceur.

"Oui, je dois y aller," répond-il, résolu. "Prends soin de toi, Aoi."

Plissken s'arrête soudainement, une idée semblant lui traverser l'esprit. Il se retourne, marche vers Marguerite et, avec une douceur inattendue, pose son chapeau fétiche sur sa tête.

"Prends soin de toi, Aoi," répète-t-il, son regard perçant cherchant quelque chose au plus profond de mes yeux.

Ce geste simple, mais empreint de symbolisme, fait vaciller Marguerite. Une onde de choc traverse notre esprit partagé, ébranlant la barrière qui m'emprisonne. Marguerite tente de garder le contrôle, mais je sens sa prise faiblir.

Il sort de la chambre, laissant derrière lui une Marguerite furieuse. Elle serre les poings, puis se dirige vers la cheminée. D'un geste brusque, elle jette le chapeau de Plissken dans les flammes. "Ça t'apprendra à me résister," murmure-t-elle avec amertume.

La lutte intérieure entre Aoi et Marguerite s'intensifie. Je sens sa colère, son désir de vengeance. Mais je sens aussi ma propre détermination grandir. C'est mon corps, ma vie. Je ne laisserai pas une succube en prendre le contrôle.

"Tu ne gagneras pas," dis-je, ma voix résonnant dans notre esprit partagé.

"Tu es faible, Aoi," réplique Marguerite. "Tu n'as jamais eu la force de faire ce que tu voulais. Moi, je le fais."

"Je ne suis pas faible," rétorque-je, puisant dans mes dernières forces. "Je suis juste. Et je me battrai pour reprendre ce qui m'appartient."

Marguerite rit, un son cruel et glacial. "Essaie toujours."

Je tente une nouvelle fois de combattre, de renvoyer Marguerite dans sa cage mentale, mais elle réplique avec un rire diabolique. Elle me bombarde de souvenirs douloureux : le pacte de Plissken, la trahison de mes amis.

"Comme je l'ai dit, tu es faible," murmure-t-elle, alors que je me recroqueville sur moi-même, les larmes coulant sur mon visage et le cœur lourd.

Ces souvenirs sont des poignards, ravivant des blessures anciennes et profondes. Je me sens envahie par une détresse insupportable, incapable de riposter. Marguerite continue de s'amuser de ma douleur, sa présence suffocante dominant mon esprit.

Le lendemain matin, Marguerite se réveille en gémissant, feignant la gueule de bois. Elle joue encore le rôle d'Aoi, adoptant une posture plus fragile, ses mouvements plus lents et hésitants.

Descendant les escaliers de l'auberge, elle se dirige vers la salle commune où Plissken l'attend, se tenant devant le feu de cheminée.

Plissken se retourne à son approche, son regard sérieux mais adouci par une inquiétude palpable.

"Aoi, où est mon chapeau ?"

Marguerite feint la confusion, massant ses tempes comme pour soulager un mal de tête imaginaire. "Ton chapeau ? Je... Je ne me souviens pas bien, Plissken. J'ai bu un peu trop hier soir. J'ai mal à la tête..."

Plissken l'observe attentivement, cherchant des indices dans ses expressions. "Vraiment ? Tu ne te souviens de rien ?"

Marguerite secoue lentement la tête, simulant la gêne. "Non, désolée... Peut-être l'ai-je laissé quelque part dans la chambre ?"

Un silence tendu s'installe, le crépitement du feu dans la cheminée semblant amplifier la tension.

Plissken plisse les yeux, mais ne dit rien de plus, son esprit semblant travailler intensément. Marguerite, quant à elle, sourit intérieurement, convaincue d'avoir une fois de plus déjoué ses soupçons.

Plissken monte à l'étage tandis que Cléo descend les escaliers et se dirige directement vers Marguerite.

"Aoi, tu es sûre que tu vas bien ?" demande Cléo, l'inquiétude se lisant sur son visage.

Marguerite répond en feignant une légère gêne. "J'ai un peu la gueule de bois, c'est tout."

Cléo, surprise, lui demande pourquoi elle s'est mise à boire autant tout d'un coup et sermonne Marguerite. "Pourquoi tu t'es mise à boire comme ça ? Ce n'est pas dans tes habitudes !"

Marguerite bouillonne intérieurement et répond brusquement. "Laisse-moi tranquille, le lézard !"

Cléo la regarde, surprise par l'insulte inhabituelle, avant de se calmer. "Encore Marguerite qui t'embête ?"

Marguerite acquiesce, un sourire froid se dessinant sur ses lèvres. "Oui, encore elle..."

Cléo soupire et secoue la tête, sa compassion prenant le dessus. "Aoi, je sais que c'est difficile pour toi. Mais tu ne devrais pas laisser Marguerite te pousser à agir de cette façon. Boire autant ne résoudra rien."

Marguerite serre les dents, essayant de contenir sa colère. "Je n'ai pas besoin de tes conseils, Cléo. Tu ne comprends pas ce que je traverse."

Cléo reste calme, mais ses yeux montrent une tristesse sincère. "Peut-être que je ne comprends pas tout, mais je suis là pour toi. Ne te laisse pas détruire par elle."

L<a tension dans l'air est palpable, mais Cléo recule finalement, offrant un sourire triste à Marguerite. "Je suis là si tu as besoin de parler."

Marguerite tourne les talons, le visage fermé, tandis que Cléo la regarde s'éloigner, le cœur lourd.

Le voyage pour la quête de Dame Shi commence. Un convoi se forme, composé de plusieurs voyageurs, chacun ayant ses propres raisons de participer à cette mission. Les nuits sont fraîches et étoilées, mais l'ambiance est tendue.

Chaque soir, alors que le convoi s'arrête pour camper, Marguerite met son plan en action. Silencieusement, elle se glisse hors de sa tente, ses yeux brillant d'une lueur prédatrice. Se déplaçant comme une ombre, elle repère ses victimes, choisissant soigneusement ceux qui semblent les plus faibles ou isolés. Elle se penche sur eux, aspirant leur énergie vitale avec une soif insatiable, leur vol de vie passant presque inaperçu jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

Les corps vidés de vie sont découverts au matin, les visages marqués par une étrange sérénité. La panique commence à se répandre dans le convoi, mais personne ne comprend ce qui se passe. Marguerite, jouant toujours son rôle d'Aoi, feint l'horreur et la tristesse, se mêlant aux discussions anxieuses.

Durant le voyage, Cléo, de plus en plus inquiète, demande plusieurs fois à "Aoi" si elle va bien.

"Aoi, tu es sûre que tu vas bien ?" demande Cléo une fois de plus, alors qu'elles marchent côte à côte.

"Oui, je vais bien," répond Marguerite d'une voix douce, feignant un sourire rassurant. "C'est juste que toute cette situation me stresse un peu."

Cléo plisse les yeux, cherchant des signes de vérité ou de mensonge dans les expressions de Marguerite. "Je comprends, mais tu sembles différente ces derniers temps. Plus distante."

Marguerite pose une main légère sur l'épaule de Cléo, un geste calculé pour paraître réconfortant. "Ne t'inquiète pas pour moi, Cléo. Je gère à ma façon."

Les soupçons de Cléo grandissent, mais elle n'a aucune preuve concrète de ce qui se passe réellement. Elle se contente de hocher la tête, espérant que son amie finira par se confier. Les nuits passent, et les meurtres continuent, Marguerite prenant plaisir à manipuler et contrôler chaque situation, tandis que je reste enfermée dans mon propre esprit, témoin impuissant de chaque atrocité commise en mon nom.

Un soir, alors que le convoi se prépare à s'arrêter pour la nuit, Cléo aborde une fois de plus Marguerite.

"Aoi, sérieusement, tu es sûre que tu vas bien ?"

Marguerite, fatiguée de ces interrogations, bouillonne intérieurement. "Oui, Cléo, je vais bien !" répond-elle avec une irritation à peine contenue.

Cléo recule légèrement, surprise par l'agressivité dans la voix de Marguerite. "Je... je m'inquiète pour toi. C'est tout."

Marguerite murmure, assez bas pour que Cléo ait du mal à entendre, mais avec une menace palpable. "Laisse-moi tranquille, ou tu pourrais le regretter, lézard."

Cléo, les yeux écarquillés, prend une inspiration profonde. "C'est Marguerite, n'est-ce pas ? Elle te fait encore du mal."

Marguerite acquiesce, son sourire froid revenant sur ses lèvres. "Oui, encore elle..."

Après cette altercation, Cléo s'éloigne, l'esprit tourmenté. Pendant ce temps, Marguerite, maintenant en colère, murmure des menaces de mort sous son souffle, ses yeux lançant des éclairs de haine.

"Cléo... tu ne sais pas à qui tu as affaire. Continue comme ça, et tu pourrais bien être la prochaine..."

"Ne la touche pas !" hurle-je en vain, ma voix résonnant dans notre esprit partagé.

Marguerite rit, un son cruel et glacial. "Rassure-toi, j'ai quelqu'un d'autre au menu," dit-elle en regardant Plissken qui s'éloigne vers un lac non loin.

"Non, ne fais pas ça !" supplie-je, sentant l'angoisse monter en moi.

Marguerite rigole de nouveau, savourant ma détresse. "Tu n'as qu'à m'en empêcher," dit-elle, une lueur diabolique dans les yeux.

Je sens sa détermination et son malveillant plaisir grandir alors qu'elle se dirige vers Plissken. Mon cœur bat à tout rompre, désespérée à l'idée de ce qu'elle pourrait lui faire. Je lutte de toutes mes forces pour reprendre le contrôle, mais chaque tentative semble vaine, repoussée par la barrière invisible qui m'emprisonne.

Marguerite avance, sa démarche assurée, ses intentions claires. Elle approche de Plissken qui s'agenouille près du lac, semblant réfléchir profondément. Marguerite s'arrête derrière lui, un sourire prédateur se dessinant sur ses lèvres.

"Plissken..." commence-t-elle, sa voix douce mais teintée de menace.

Plissken se retourne, surpris par son approche. "Aoi, qu'est-ce que tu fais ici ? Tu devrais te reposer."

Marguerite s'accroupit à côté de lui, ses yeux brillants d'une lueur malsaine. "J'avais besoin de te parler. De toi à moi."

Plissken fronce les sourcils, sentant quelque chose d'étrange dans son ton. "Aoi, qu'est-ce qui ne va pas ?"

Marguerite s'approche de Plissken avec une démarche hésitante, une lueur d'incertitude dans les yeux. Elle s'arrête à quelques pas de lui, cherchant ses mots avec précaution.

"Plissken, je... je voulais m'excuser pour ton chapeau," commence-t-elle, sa voix teintée d'une sincérité feinte. "Je ne sais pas ... J'espère que tu ne m'en veux pas trop."

Plissken la regarde un moment, évaluant ses intentions derrière son masque d'Aoi. Il soupire légèrement, secouant la tête avec un sourire léger. "Ce n'est pas grave, Aoi. Ça ne vaut pas la peine de s'en faire pour ça."

Marguerite semble soulagée de sa réaction, mais une tension persiste entre eux. Elle cherche un moyen de détendre l'atmosphère, de rétablir une certaine normalité.

"Tu sais, Plissken," commence-t-elle timidement, "il y a longtemps que nous n'avons pas eu une conversation normale sans que quelque chose d'étrange se passe."

Plissken hoche la tête, l'expression sérieuse mais un peu amusée. "C'est vrai. Les récentes péripéties ne nous ont pas vraiment laissé le temps."

Marguerite esquisse un sourire timide, ses yeux montrant une lueur d'appréhension mêlée à une envie de normalité. "Peut-être qu'on pourrait en profiter maintenant, avant que quelque chose d'autre n'arrive."

Plissken acquiesce lentement, une étincelle de curiosité dans son regard. "Je suis d'accord. Parle-moi de toi, Aoi. Comment te sens-tu vraiment ces derniers temps ?"

Marguerite hésite un instant, ses pensées se bousculant. Elle choisit ses mots avec soin, tentant de maintenir la façade d'Aoi tout en explorant la véritable personnalité qui se cache derrière.

"Je... je me sens perdue parfois," avoue-t-elle doucement. "Tout ce qui se passe... c'est comme si je perdais le contrôle, comme si une partie de moi-même m'échappait."

Plissken écoute attentivement, captivé par ses paroles. Il cherche à comprendre, à travers le voile de mystère qui entoure Aoi, ce qui se passe réellement.

"Tu sais que je suis là pour toi, Aoi," dit-il finalement, sa voix empreinte de soutien sincère. "Tu n'as pas à traverser ça seule."

Marguerite baisse les yeux un instant, feignant touchée par sa compassion. "Merci, Plissken. C'est rassurant de te savoir là."

Convaincu que tout est revenu à la normale entre eux, Plissken s'approche lentement de Marguerite. Son regard exprime à la fois tendresse et espoir. Il la prend délicatement dans ses bras et leurs lèvres se rencontrent dans un doux baiser. Marguerite, saisissant habilement l'occasion, déclenche subtilement son baiser de la succube. Un frisson parcourt l'échine de Plissken alors qu'il sent son énergie lui échapper, absorbée par Marguerite.

Cependant, contre toute attente, une détermination farouche et un désir brûlant de protéger Plissken m'envahissent. À travers un effort immense, je parviens à reprendre le contrôle de mon corps.

D'un geste violent, je le dégage de l'étreinte de Marguerite, rompant son emprise magique. Mais cette résistance est de courte durée, et je suis rapidement repoussé au fond de mon esprit, impuissant à agir physiquement.

Marguerite, frustrée par cet échec momentané, laisse échapper une insulte étouffée alors que le corps de Plissken chute lourdement au sol.

Cléo et Nika, présentes depuis le début de la scène, réagissent immédiatement. Cléo, préoccupée par l'état de Plissken, s'agenouille à ses côtés pour tenter de lui venir en aide. Pendant ce temps, Nika se place entre Marguerite et Plissken, son expression dure et accusatrice.

"Je m'en doutais," murmure Nika, ses yeux fixés sur Marguerite avec méfiance et déception. "Ce n'est pas toi, mais Marguerite... il est vivant ?" demande-t-elle à Cléo, sa voix empreinte d'inquiétude pour Plissken.

"Il respire faiblement..." répond Cléo, tenant un spray de résurrection entre ses mains. "Ça ne fonctionnera pas," ajoute Nika d'un ton résolu.

"Je sais," répond Cléo, déterminée. Elle saisit le cou de Plissken et le rompt d'un mouvement vif avant d'utiliser le spray de résurrection sur lui.

Pendant ce temps, Nika tente d'attaquer Marguerite qui esquive habilement les coups d'épée de Nika, riant aux éclats.

Quand Plissken se relève marguerite rit comme une hystérique , « oh il a survécu le petit cowboys » dit – elle d'un ton sarcastique avec un coté tranchant dans la voix .

Je sens Nika accéder à sa forme élémentaire, et dans un éclat de rage, elle se déforme et se duplique. Une série de reflets distordus apparaît autour d'elle, comme des glitchs dans la réalité. À chaque instant, une version différente d'elle surgit — enfant, adolescente, adulte — se superposant, chacune portant la détermination de toutes ses vies. Le pouvoir tourbillonne autour d'elle, créant un vent d'énergie électrique qui crépite dans l'air.

« Qu'est-ce que tu crois faire, petite ? » se moque Marguerite, son sourire plein de mépris révélant ses crocs acérés. « Tu crois vraiment que quelques versions de toi vont changer quoi que ce soit ? »

« Oh, tu n'as même pas idée de ce que nous sommes capables de faire ! » rétorque Nika, son ton vif et résolu. « Tu as sous-estimé notre détermination ! »

Face à Marguerite, Nika devient une force déchaînée. Je la vois brandir son pouvoir, mais Marguerite ne faiblit pas. Ses yeux, désormais totalement noirs, trahissent son immense pouvoir. Elle commence à incanter des mots en une langue ancienne, levant les bras vers le ciel. « Regarde-moi bien, Nika ! Je vais t'apprendre ce que signifie souffrir. »

Mais avant qu'elle ne puisse finir, je vois Plissken se redresser lentement. Son corps est en lambeaux, sa chair calcinée, et son visage a pris l'apparence d'un crâne incandescent, des flammes dansant autour de sa tête comme une couronne de feu. Ses yeux brillent d'une rage silencieuse. Lui aussi venait de prendre sa forme élémentaire .

À côté de lui, Cléo intensifie la pluie de feu. Le ciel au-dessus de Marguerite s'embrase alors qu'une pluie de boules de feu, de différentes tailles, commence à tomber sur elle avec une vitesse effroyable. Certaines sont aussi petites que des pierres, d'autres aussi massives que des rochers, éclatant sur le sol et créant des ondes de chaleur qui déforment l'air.

« Que des feux d'artifice ! Tu essaies de m'impressionner ? » ricane Marguerite, les bras croisés, défiant les projectiles enflammés. Les flammes les touchent, mais elle semble les absorber, son corps noirci scintillant d'une lueur étrange. « Tu crois que ça va m'arrêter ? »

« Oh, je me sens tellement mal à l'aise ! » crie-t-elle, sa voix teintée de sarcasme. « Est-ce que quelqu'un a pensé à apporter de la crème solaire ? »

« Ça ne serait pas nécessaire, je pense que la chaleur est déjà suffisante ! » lui lance Nika, déterminée, avant de se préparer à frapper.

Mais Marguerite résiste. Elle pousse un cri inhumain qui résonne comme mille voix superposées, et son corps se métamorphose en une forme titanesque. Des ailes sombres s'étendent dans le ciel, projetant une ombre sinistre sur le champ de bataille. Sa peau prend une teinte noircie, et son corps, désormais gigantesque, vibre d'une puissance démoniaque pure. Elle lève une main gigantesque, prête à lancer une vague de glace pour figer l'enfer autour d'elle.

« Vous ne savez pas à qui vous vous frottez ! » rugit-elle, la colère dans chaque syllabe.

« Oh, mais on le sait, » répond Cléo, ses yeux brillants d'un mélange de colère et de satisfaction. « Et on ne se laisse pas impressionner par les menaces. »

Avant qu'elle ne puisse agir, Nika s'élance dans les airs, chacune de ses versions frappant Marguerite simultanément. Elle apparaît soudain derrière elle, brandissant une épée d'énergie pure. Le temps semble ralentir alors qu'elle plonge l'arme profondément dans le flanc droit de Marguerite. Un hurlement assourdissant s'échappe de la créature démoniaque, et une immense quantité de sang noir jaillit de la plaie, éclaboussant le sol brûlant sous nos pieds.

« Ça doit faire mal, n'est-ce pas ? » lance Marguerite entre deux cris de douleur, un rictus déformant son visage. « Mais ne t'inquiète pas, j'ai de la glace pour ça ! »

« Je doute que ça te fasse du bien, » murmure Cléo, ses yeux brillants d'un mélange de colère et de satisfaction. « Tu récoltes ce que tu as semé. »

À cet instant, je ressens une douleur foudroyante déchirer mon corps. Un cri monte en moi alors que chaque coup porté à Marguerite résonne à travers mon âme. Le lien entre moi et Marguerite est plus puissant que jamais, et la souffrance infligée à cette entité maléfique se reflète dans chaque fibre de mon être. Mes membres se raidissent sous la douleur, mes pensées sont noyées dans une tempête de tourments physiques et émotionnels.

Le sang noir de Marguerite s'écoule sur le sol brûlant, et je sais qu'il est aussi le mien. Je sens la vie m'échapper un peu plus à chaque seconde. Mais malgré la douleur, une étincelle d'espoir persiste en moi. Si Nika et les autres parviennent à détruire Marguerite, peut-être que je retrouverai enfin le contrôle de mon propre corps.

Marguerite chancelle, ses ailes battant furieusement dans l'air, essayant de maintenir son équilibre. Mais la coupure profonde, infligée par Nika dans sa forme élémentaire, est dévastatrice. Le sang noir continue de se répandre, mais le sourire sinistre de Marguerite, bien que affaibli, ne disparaît pas complètement. « Vous pensez vraiment que c'est la fin ? » se moque-t-elle, sa voix résonnant comme un écho dans un canyon. « Vous allez regretter cette décision. »

Kara, muette mais déterminée, lève son arc, ses yeux brillants d'une résolution inébranlable. Sans un mot, elle libère une pluie de flèches magiques qui s'abat sur Marguerite. Chaque flèche, enveloppée d'une lumière scintillante, fend l'air avec une précision mortelle.

Les flèches frappent Marguerite avec une force redoutable, s'enfonçant dans son corps blessé. Chaque impact résonne dans mes os, amplifiant la douleur que je ressens. Je gronde de douleur en même temps que Marguerite hurle, le sang noir giclant autour d'elle.

« Ça, je crois que tu vas devoir le prouver, » répond Nika avec défi.

« Oui, Marguerite, » ajoute Cléo, serrant les poings. « Parce qu'aujourd'hui, c'est nous qui allons te faire payer. »

La bataille fait rage, mais tout se joue à l'intérieur de mon esprit. Je sens une chaleur dévorante monter en moi, presque insoutenable. Chaque fibre de mon être brûle, mais je ne peux céder. Dans ce corps que je partage avec Marguerite, je concentre ma volonté. Un serpent de lave surgit des profondeurs de mon esprit, ses écailles rouges comme la braise, sa gueule dégoulinant de lave prête à détruire.

Marguerite ricane, sa voix retentissant à travers notre conscience partagée. « Un serpent de lave ? Tu penses vraiment que ça va me faire peur, petite sœur ? »

Elle essaie de masquer son inquiétude, mais je la sens. Nous sommes liées, et je perçois chacune de ses failles, chaque ombre de doute dans ses pensées. Et je ressens chaque douleur qu'elle endure. Chaque coup que nous lui portons, je le subis aussi, mais je refuse de reculer.

Le serpent s'avance , ondulant avec une grâce sinistre. Plissken, en profite pour lancer des chaînes enflammées autour du cou de Marguerite. Elle tente de se débattre, mais ces chaînes l'immobilisent, me brûlant au passage. La douleur se répand dans tout mon être, comme si j'étais piégée dans le feu que j'ai moi-même invoqué.

« Tu crois vraiment pouvoir m'arrêter, Aoi ? Nous partageons ce corps ! Si je tombe, tu tomberas avec moi ! » crie-t-elle, sa voix résonnant dans ma tête.

Cléo, manifestation de ma volonté, apparaît à côté du serpent, une lueur féroce dans ses yeux. « Marguerite, tu te crois invincible, mais tu ne l'es plus. » Sa détermination alimente la mienne, et malgré la souffrance partagée, je tiens bon.

Marguerite, furieuse, essaie de briser les chaînes qui l'étouffent, mais chaque mouvement aggrave sa situation. Les chaînes de Plissken se resserrent autour de son cou, entravant sa respiration. « Lâchez-moi ! Vous ne savez pas qui je suis ! » crie-t-elle, mais sa voix tremble d'une peur grandissante.

« Tu es une démone qui a oublié ce que signifie être une sœur, » murmure Nika dans mon esprit, sa voix acérée comme un coup de poignard. « Une simple créature qui a abusé de son pouvoir. »

Le serpent s'approche de Marguerite, ses crocs brûlants prêts à mordre. Je le commande mentalement, et il obéit. Sa gueule se referme sur elle, et je ressens l'impact brutal, la brûlure implacable, comme si c'était moi que l'on mordait. Mais je serre les dents. Je dois endurer.

« Non, pas toi ! » hurle Marguerite, désespérée, suffoquant sous l'emprise des chaînes. Elle se débat, mais les chaînes de Plissken la retiennent fermement, et le serpent s'enroule autour d'elle, sa chaleur faisant fondre son esprit démoniaque. Chaque instant est une agonie pour nous deux.

Cléo, incarnant ma rage et ma volonté, avance, prête à frapper. « Tu vas regretter tout ce que tu as fait, Marguerite. C'est la fin. » La lave s'infiltre dans ses plaies mentales, mêlée à ce sang noir que je sens s'écouler à travers notre esprit commun.

Je suffoque sous la douleur. Chaque brûlure, chaque coup résonne dans mon âme. Mais je tiens bon. « Je dois continuer, » me dis-je. « Malgré tout, malgré ce lien infernal qui nous unit, je dois la vaincre. »

Marguerite hurle à nouveau, un cri de rage et de douleur, tandis que Plissken resserre les chaînes, la faisant suffoquer davantage.

« Tu ne peux pas me détruire, Aoi ! Nous sommes sœurs ! Nous partageons ce corps ! » Sa voix est moins assurée maintenant, et je sens sa peur grandir. Une peur qui me traverse également, mais que je refuse d'écouter.

« Je t'aime, Marguerite, » murmure-je, ma voix douce mais pleine de douleur. « Mais tu m'as transformée en ton ennemie. Tu m'as fait ça. »

Je sens la force de mes alliés dans mon esprit, leur présence me donnant la force de continuer. « C'est maintenant, » dis-je intérieurement à Plissken, Cléo, et Nika. « Nous devons en finir. »

Le serpent de lave plonge une nouvelle fois, et bien que je ressente chaque morsure, je sais que c'est la seule façon. Les chaînes de Plissken se resserrent autour de Marguerite, et Cléo s'apprête à porter le coup final. Marguerite pousse un dernier cri de défi, mais je sens ses forces faiblir, tout comme je sens ma propre énergie s'épuiser.

« Tu as sous-estimé notre lien, » dis-je d'une voix brisée. « Mais cette fois, c'est toi qui perdras. »

Et alors que le serpent de lave resserre son étreinte, nous savons toutes les deux que la fin approche. La souffrance s'intensifie, mais je ne faiblirai pas. Marguerite a perdu. Et avec elle, cette lutte pour le contrôle de mon corps s'achève enfin.

Dans les profondeurs de mon esprit, je lutte désespérément contre Marguerite. La bataille n'est pas seulement physique, elle est émotionnelle. Chaque mot qu'elle prononce s'infiltre comme du poison, me rappelant ce que je préférerais oublier.

« Pourquoi continues-tu de te battre, Aoi ? » souffle-t-elle avec un sourire narquois. « Ce n'est qu'une question de temps avant que tu comprennes que ta place n'est plus ici. »

Je me sens vaciller, mais je serre les dents. Je dois me battre. Elle ne peut pas gagner. Pas cette fois.

« Ah, » elle s'approche mentalement, son regard perçant. « Tu te souviens de ce pacte, n'est-ce pas ? Celui avec le dieu du temps... » Son sourire s'élargit en une expression cruelle. « Ce cher Plissken. Il a un temps imparti pour obtenir un baiser sincère de toi, n'est-ce pas ? »

Je sens mon cœur se serrer. Oui, je me souviens maintenant. Ce détail que j'avais oublié, cette vérité qui m'avait été cachée... « Plissken... » murmuré-je, presque inaudible.

Marguerite rit doucement. « On t'avait enlevé ta mémoire, mais moi, je te l'ai rendue. Tu te souviens de tout maintenant, n'est-ce pas ? » Elle joue avec mes émotions, ses mots tissant une toile de doute. « Ce n'est pas de ta faute, petite sœur. Plissken te manipule, lui aussi. Il n'a jamais été honnête avec toi. Ils jouent tous un rôle, et tu es celle qui souffrira le plus. »

Je tremble, les larmes montant à mes yeux. « Non... je ne veux pas croire ça... »

« Oh, mais c'est la vérité. Plissken a besoin de toi. Ce baiser sincère ? Ce n'est qu'un jeu pour lui. Il n'a que faire de tes sentiments. Tu crois être amoureuse de lui, n'est-ce pas ? » Elle ricane. « C'est pitoyable, Aoi. »

Je secoue la tête, refusant de la croire. « Non... je l'aime. Ce n'est pas un mensonge. »

Marguerite s'approche encore, ses mots devenant plus doux, presque séduisants. « Aoi... tu souffriras avec eux. Crois-moi. Renonce maintenant, et tu pourras éviter cette douleur. Pourquoi te sacrifier pour ceux qui te mentent ? Plissken ne te rendra jamais cet amour sincère. Ils vont te trahir, tous, et quand la vérité éclatera, il te restera seulement tes larmes pour pleurer. »

Son regard plonge dans le mien, et pendant un instant, je sens la tentation de céder. Je me sens si fatiguée, si désespérée. Les souvenirs reviennent en vagues douloureuses, m'écrasant sous leur poids. Plissken... le dieu du temps... ce baiser que je suis censée lui donner... et pourtant, malgré tout cela, mon cœur bat toujours pour lui. C'est vrai, je suis tombée amoureuse de lui. Mais était-ce réciproque ? Ou n'étais-je qu'un pion ?

Non ! Je ne peux pas la laisser gagner. Pas comme ça.

« Tais-toi ! » crie-je, ma voix tremblante de colère. « Tu ne me contrôles plus ! Ce n'est pas toi qui décideras de mes sentiments ! » Mes poings se serrent, et je puise dans chaque parcelle de force qu'il me reste. « Plissken m'a peut-être menti, peut-être qu'ils l'ont tous fait, mais je ne te laisserai pas les briser comme tu me brises. »

Je sens alors une vague de chaleur m'envahir. Marguerite vacille sous ma résistance. « Quoi ? » Sa voix devient plus faible, pleine de rage. « Tu regretteras ça, Aoi ! Ils te trahiront tous ! Tu verras leur vrai visage et tu souffriras seule ! »

Avec un dernier cri, je la repousse enfin. Tout autour de moi s'efface, les flammes de Marguerite se dissipent dans le néant. Je rouvre les yeux, haletante, et je sens mon corps redevenir mien. Mes genoux frappent le sol lourdement, et je me recroqueville sur moi-même, tremblante.

« C'est moi ! » hurle-je, les larmes inondant mon visage. « C'est moi ! » Des flammes bleues surgissent autour de moi, signes visibles que je suis bien de retour. Elles me protègent, mais je ne peux retenir mes pleurs.

Avant que je ne puisse me relever, je sens une lame froide contre ma gorge. Je lève les yeux, et je vois Nika, méfiante. « Si c'est vraiment toi... prouve-le. »

Cléo, plus loin, s'avance, le regard plein d'inquiétude. « Nika, arrête ! Donne-lui une chance ! »

Mais Nika ne bronche pas, sa lame toujours contre ma peau. « Prouve que tu es bien Aoi. » Sa voix est froide, implacable.

Mes larmes continuent de couler, mes mains tremblent. « C'est moi... » soufflé-je entre deux sanglots. « Je sais tout... tout de votre pacte avec le dieu du temps. Je sais tout sur Plissken et ce que vous avez fait. »

Mon regard se tourne vers Plissken, qui reste silencieux. Mes yeux brûlent de douleur et de colère. « Toi... je sais ce que tu attends de moi. »

Plissken ne dit rien, mais je vois ses traits se durcir. Il baisse les yeux et stop sa forme élémentaire, disparaissant dans les ombres de la nuit. Sa silhouette s'efface lentement, tandis que je sens mon cœur se briser un peu plus.

Nika, toujours méfiante, baisse finalement sa lame. « C'est bien toi, alors. » Elle me tend une fiole de soin, sans un mot.

Je prends la fiole avec des mains tremblantes et bois son contenu. Mais malgré cela, je sens que la douleur, celle qui brûle au fond de moi, ne pourra être apaisée par aucune potion. Sans dire un mot, je me lève et marche jusqu'à la caravane. Une fois à l'intérieur, je ferme la porte derrière moi, laissant mes larmes couler librement, seule avec mes pensées, mes regrets, et mon amour pour Plissken.

Dehors, Nika, Kara et Cléo restent figées, démunies face à ce qui vient de se passer.

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