Dame shi


Le réveil difficile était devenu une routine quotidienne, mais je m'efforçais de prendre soin de moi en me lavant rapidement et en enfilant ma robe de druide. Remettre la rose dans mes cheveux semblait être un petit rituel réconfortant pour moi, un lien avec quelque chose que j'avais perdu mais qui restait précieux.

La sensation d'oubli continuait de me tourmenter, et je savais que je devais trouver des réponses. Descendant dans la taverne pour prendre un petit déjeuner, j'étais déterminée à résoudre cette énigme. Cependant, la surprise me figea sur place lorsqu'à mon arrivée, je découvris Plissken assis en face de la cheminée. Son regard était vide, dénué de toute expression, comme s'il avait passé la nuit ici sans bouger, sans sommeil, sans âme. Ce regard m'évoqua un mélange de perplexité et d'inquiétude, car il semblait si éloigné de l'homme taquin et tactile que j'avais rencontré la veille.

Je m'approchai de lui, hésitante, et prononçai d'une petite voix : "Bonjour, Monsieur Plissken." Un léger sursaut parcourut son corps à mon salut inattendu. Il pivota lentement vers moi, dévoilant un visage autrefois impénétrable qui se fendit d'un sourire presque imperceptible.

"Oh, bonjour, Dame Aoi," répondit-il d'une voix profonde et mystérieuse. Ses yeux, jadis dénués d'émotion, semblaient désormais vibrer d'une lueur d'intérêt.

J'essayai de maîtriser ma nervosité pour ne pas laisser transparaître mon malaise. "Vous avez passé la nuit ici ?" demandai-je d'une voix plus assurée. Plissken acquiesça, ses yeux perçants me scrutant avec une intensité insaisissable. "Oui, j'aime regarder le feu de cheminée, et sa chaleur me réconforte," répondit-il d'un ton calme et posé. Un léger silence s'installa, rempli de curiosité et de mystère.

Je décidai de poursuivre la discussion pour en apprendre un peu plus sur notre nouveau compagnon qui allait nous suivre. "Cela n'a pas dû être très confortable ?" lui demandai-je. Il esquissa un sourire amusé. "Aoi, je suis un cowboy. J'ai dormi et me suis reposé dans des endroits bien plus inconfortables que cela," répondit-il, laissant transparaître un brin d'humour dans ses paroles. La mystérieuse aura qui l'entourait semblait s'atténuer un peu, laissant entrevoir un homme plus détendu.

Cela me donna un peu plus de courage pour poser des questions. "Vous le connaissez depuis longtemps, Maurice ? Vous semblez être proches," demandai-je. Il acquiesça avant de tourner sa chaise pour me faire face, comme s'il s'attendait à ce que je le questionne davantage.

"Vous faisiez partie du groupe avant que je le rejoigne ? Vous êtes parti, pourquoi, si cela n'est pas indiscret ?" demandai-je, cherchant à percer le mystère qui entourait Plissken. Il me sourit légèrement, ses yeux cachés derrière une lueur de tristesse.

"Oui, dame Aoi, j'ai fait partie de ce groupe pendant un mois", commença-t-il d'une voix douce. "J'ai dû m'absenter pour une affaire personnelle. C'est pour cela que je suis parti. Mais maintenant, je suis de retour, prêt à aider Maurice et les autres dans leur quête."

Ses paroles étaient empreintes de mystère, et je sentais qu'il y avait beaucoup de choses qu'il ne me disait pas. Pourtant, quelque chose dans ses yeux sombres et profonds me faisait confiance.

Je remis une mèche derrière mon oreille, ce qui fit tomber la rose de mes cheveux pendant que Plissken se servait un thé. Il me fit signe comme pour m'en proposer un, et j'acquiesçai en souriant légèrement. Je m'assis à la table, me sentant de plus en plus à l'aise en sa présence. C'est à ce moment que Cléo nous rejoignit, suivie de son nouveau garde du corps, Eckbatt.

Nika se leva difficilement, la bouteille de rhum déjà en main malgré l'heure matinale. Maurice arriva également avec un regard grave. Il prit une profonde inspiration et déclara : "Les amis, je dois malheureusement repartir auprès de mon temple..."

Nika éclata de rire d'un ton sarcastique. "C'est une blague ? Tu viens à peine de revenir que tu dois repartir ?"

Maurice sortit de la taverne après ses mots, visiblement préoccupé par les préparatifs de son départ. Cette mauvaise nouvelle avait coupé mon appétit. Je m'excusai auprès de tout le monde et sortis pour prendre l'air, m'éloignant de l'agitation de la ville.

Après quelques minutes, je sentis une présence s'installer à côté de moi. C'était Cléo, toujours accompagnée de son garde du corps. Elle s'assit à mes côtés, un doux sourire maternel sur le visage.

Son regard bienveillant se posa sur moi, et je pouvais sentir qu'elle savait que quelque chose me tourmentait. Sans dire un mot, elle posa doucement sa main sur la mienne, comme pour m'apporter un peu de réconfort.

" Aoi" commença-t-elle d'une voix douce, "je peux voir que quelque chose te préoccupe. Si tu as besoin de parler ou de poser des questions, n'hésite pas. Nous sommes amies et nous sommes là l'une pour l'autres."

Assise à côté de Cléo, je me sentais vulnérable, mais son sourire maternel et bienveillant me donnait le courage de poser cette question délicate. Cette question qui me brule les lèvres depuis que nous nous connaissons.

Mon souffle était léger comme une brise d'été quand je demandai : "Pourquoi n'as-tu pas peur de moi ? Pourquoi m'as-tu immédiatement considérée comme ton amie et m'as-tu accordé toute ta confiance... Alors que je suis un demi-démon, après tout ?"

Sa voix douce et apaisante continuait de me caresser l'âme, comme le murmure bienfaisant d'un ruisseau. "Aoi, il ne s'agit pas de ce que tu es, mais de qui tu es," dit-elle avec une tendresse infinie. "Je crois en la bonté intrinsèque des gens, et j'ai vu cette bonté en toi dès le premier instant où nos regards se sont croisés. De plus, en tant que mage, je suis naturellement attirée par les êtres magiques, et tu as piqué ma curiosité. Mais par-dessus tout, malgré ton héritage, tu as fait preuve d'une loyauté et d'un courage sans faille. Tu as toujours été là pour nous, et pour cela, tu mérites d'être mon amie et de gagner ma confiance."

Ses mots enveloppaient mon cœur d'un réconfort chaleureux, comme une couverture douillette par une nuit froide. Cléo représentait pour moi bien plus qu'une amie. Elle était un phare dans les ténèbres, une source de réconfort dans un monde en perpétuelle tourmente.

"C'est un dragomir que j'ai libéré de l'esclavage. Étant du clan des dragons dorés, il a apparemment une dette envers moi. Il a donc décidé de me servir jusqu'à ce qu'il ait remboursé sa dette, même si je lui ai dit qu'il n'était pas obligé. Nous, les dragomirs, sommes légèrement têtus."

Mes pensées se tournèrent vers cette nouvelle révélation, et je fus touchée par l'acte de bonté de Cléo envers Eckbatt. Cependant, une autre question me brûla les lèvres. "Pourquoi tu n'as pas voulu que je te suive hier ? Je me suis retrouvée avec .... Seule..." Je ressens de nouveau une étrange sensation d'oubli." Toujours dans le même ton maternel, Cléo répondit : "Je suis allée au marché des esclaves afin de libérer tous les dragomirs qui étaient esclaves en les achetant et en les libérant de leur contrat d'esclave. J'avais peur que, en tant que demi-démon, tes esclavagistes s'en prennent à toi. Et je pense que j'aurais créé un petit enfer sur terre pour te récupérer." Dit –elle légèrement amuser.

Je sentis mon cœur se serrer à la pensée de ce que Cléo pouvait faire pour moi. Je baissai la tête et me mis en boule, exprimant mes préoccupations. "Je ne veux pas que mes amis aient du sang sur les mains à cause de moi, et je ne veux pas avoir plus de morts sur la conscience." Cléo posa doucement sa main sur mon dos pour me réconforter. Après un court moment de silence, je lui demandai si je pouvais lui poser encore quelques questions, et elle acquiesça.

Je me sentais un peu gênée alors je demandai à Cléo : "Tu... tu connais bien ce Plissken ?" Elle eut un grand sourire et répondit : "Oui, c'est un bon ami. Il nous suit depuis un moment. Bon, il est un peu bourru, mais il n'est pas méchant." Cette réponse me rassura un peu, mais je savais qu'il y avait encore beaucoup de choses à découvrir sur cet homme mystérieux.

"C'est un bon ami de Maurice, pas vrai ?" dis-je. Cléo acquiesça en répondant : "Oui, c'est son meilleur ami." Cette réponse suscita encore plus de questions dans mon esprit. "Meilleur ami ?" pensai-je. "Je suis la seule à me dire qu'ils sont plus qu'amis ?"

Une autre question me vint alors : "C'est Maurice qui l'a appelé ?" Cléo fit non de la tête. "Il a dû partir et il vient de revenir, c'est tout." Elle ne semblait pas en dire plus sur leur relation.

Je demandai finalement : "Je peux rester avec toi aujourd'hui ?" Cléo se leva avec un grand sourire et me tendit une main réconfortante. "Bien sûr," dit-elle. Je saisis sa main et me levai, me sentant plus à l'aise en sa présence.

Cléo commença à marcher vers le centre-ville, mais une sueur froide me parcourut de panique. "On va faire quoi ?" demandai-je, perplexe et inquiète.

Cléo me répondit d'un ton calme et un peu dubitatif : "Du shopping et une journée bien-être, pourquoi ?"

Je me sentais de plus en plus mal à l'aise à l'idée d'attirer des milliers de regards sur moi, d'autant plus que je pouvais ressentir la présence de Marguerite et entendre sa voix m'envoyant des images de mon corps déchiqueté et torturé. La panique m'envahissait, et Marguerite semblait prendre de plus en plus le contrôle.

C'est alors que Cléo posa une main réconfortante sur mon épaule pour me rassurer. "Aoi, tout va bien se passer, je suis là avec toi. Ne t'inquiète pas, on ne va pas faire grand-chose, juste se promener un peu et peut-être acheter quelques bricoles. Ça te ferait du bien de prendre l'air et de te détendre. Tu as besoin de te changer les idées. Tu as confiance en moi pas vrai ? "

J'acquiesçai timidement, essayant de reprendre le contrôle sur Marguerite. Les mots de Cléo m'avaient apporté un peu de réconfort, et je me souvins que je pouvais choisir de ne pas laisser Marguerite prendre le dessus. Je devais lutter contre cette présence sombre qui cherchait à m'envahir.

Cléo me sourit chaleureusement. "C'est bien, Aoi. On va prendre ça étape par étape, d'accord ? Si jamais tu ne te sens pas bien, tu me le dis, et on rentrera immédiatement."

J'acquiesçai une nouvelle fois, touchée par la compréhension et le soutien de Cléo. Alors que nous déambulions dans les rues pittoresques de Mirage, cette étrange sensation d'oubli refit surface en moi. Cléo remarqua immédiatement que quelque chose n'allait pas et me demanda ce qui me préoccupait. Je serai le poing, rassemblant mon courage pour lui faire part de ce sentiment troublant.

"J'ai l'étrange impression d'avoir perdu quelque chose d'important, quelque chose que je devrais me rappeler", avouai-je. Elle s'arrêta alors dans sa marche et me fixa avec ce doux sourire qui était devenu une source de réconfort pour moi. "Si c'est réellement crucial, Aoi, tu finiras par te souvenir. Ne t'en fais pas, d'accord ?" Je lui fis signe de la tête, me sentant soutenue par ses mots rassurants. Cléo et moi continuâmes à explorer la ville, toujours en compagnie d'Eckbatt.

En fin de journée, alors que nous passions devant une taverne de Mirage, nous vîmes Nika être éjectée de l'établissement, une bouteille de rhum à la main. Cloé se mit à rire légèrement devant la situation, tandis que je me précipitai pour m'assurer que Nika allait bien. Elle écarquilla les yeux en me voyant. "Oh, Aoi, je vais très bien, et toi ?" Je ris doucement en retour, puis lui lançai un sort de soin pour m'assurer qu'elle n'avait pas subi de blessures.

"Tu veux boire un coup ?" me demanda-t-elle en me montrant la bouteille de rhum. J'aimais Nika, mais je refusai poliment son offre, sachant que l'alcool faisait tomber mes barrières et pouvait laisser libre cours à mes émotions, ce que je préférais éviter en public. Complètement ivre, Nika se releva en titubant légèrement et dit d'un ton amusé : "Bah, j'viens avec vous, je m'ennuie..." Nous continuâmes à marcher un moment, nous arrêtant de temps en temps pour permettre à Nika de nous suivre.

Après un silence, je lui demandai si je pouvais lui poser quelques questions. Elle acquiesça, et je rassemblai mes pensées. "J'ai l'impression que tu connais bien ce Plissken. Il est parti pendant un mois, n'est-ce pas ? Sais-tu pourquoi ?"

Elle fixa sa bouteille et répondit, un peu ailleurs : "Il est parti régler quelques problèmes, ou peut-être faire des courses, je crois..." Perplexe, je lui répondis : "Tu crois ?" Elle but une gorgée de sa bouteille de rhum et dit d'un ton léger : "Je ne suis quasiment jamais sobre, Aoi, donc oui, je crois. Je ne sais même pas ce que je crois."

Je ne pus m'empêcher de lui dire, machinalement : "Tu ne devrais pas boire autant, ce n'est pas bon pour ta santé." Nika éclata de rire d'un rire profond et répliqua : "Ce n'est rien, de toute façon, je suis immortelle."

Je soupirai, un peu blasée, et répondis complètement abasourdie : "Je suis immortelle aussi, Nika." Il semblait que Nika avait vraiment du mal à comprendre certains aspects de la vie. La légèreté de Nika apportait un brin d'insouciance à notre journée. Alors qu'elle s'éloignait, elle s'exclama en voyant un papillon bleu virevolter non loin de nous. Son innocence était rafraîchissante. Je lui demandai ensuite si elle avait déjà fait ses achats alchimiques. Elle répondit que non, et je lui suggérai de se dépêcher un peu, vu notre rendez-vous imminent. Elle se mit à rire et assura : "Pas de souci, je me dépêche."

Alors qu'elle se dirigeait vers le magasin d'alchimie, elle s'interrompit soudainement, examinant sa bouteille. "Un truc pour faire vieillir l'alcool plus vite, ça serait bien," commenta-t-elle. Puis, reprenant sa route, je me laissai rire de sa charmante insouciance.

Cl Cléo et moi nous dirigeâmes vers l'auberge/taverne où nous avions passé la nuit et où notre commanditaire nous avait donné rendez-vous. Plissken nous attendait déjà avec la jeune adolescente qu'on avait recueillis, en train de discuter avec une serveuse comme s'il passait commande. Nous prîmes place à la table où étaient posés les verres. Un silence pesant s'installa jusqu'à ce que la serveuse revienne et dépose des verres devant Plissken. Il en déposa un devant Cléo, qui le remercia d'un ton taquin, avant de continuer.

Plissken avait posé une délicate tasse de thé devant moi, un doux sourire aux lèvres. "Tiens, c'est pour toi," avait-il murmuré. Pourtant, malgré ce geste bienveillant, une étrange méfiance m'envahissait. Pourquoi était-il si aimable avec moi, alors que son ami venait de partir ? J'avais porté la tasse à mes lèvres pour boire une gorgée, mais soudain, la voix de Marguerite avait rugi dans mon esprit, me prévenant que la tasse pouvait être empoisonnée. Ses avertissements résonnaient comme un rugissement, créant une anxiété qui m'avait privé de mon appétit et m'empêchant de toucher la boisson.

Je m'étais figée, laissant mes yeux se poser sur la tasse de thé. Cleo avait senti ma tension et avait posé une main réconfortante sur mon épaule, à laquelle j'avais répondu par un sourire forcé pour masquer mon malaise.

Après quelques minutes d'attente, Nika nous avait rejointes, une bouteille de rhum à la main, alors que l'heure du rendez-vous approchait. Un homme était venu nous chercher pour nous conduire dans un élégant salon privé où une femme distinguée nous attendait.

Lorsque nous entrâmes dans la pièce, mes yeux furent immédiatement attirés par la présence imposante de la femme assise à la table. Ses longs cheveux blonds étaient soigneusement coiffés en un chignon élégant, et sa robe mauve laissait échapper des reflets métalliques à chaque mouvement. Il était évident que nous avions affaire à une demi-élémentaire de Métal, une créature d'une rare beauté et d'une grande puissance. Je reconnus rapidement cette femme, car son nom résonnait dans les cercles de la haute société de Mirage : Dame Shi, chef de la Guilde Marchande, duchesse et propriétaire de toute la ville de Mirage. Mon cœur battait plus fort en sa présence, car je savais que cette rencontre était loin d'être anodine.

Dame Shi se leva gracieusement de sa chaise et s'inclina dignement pour nous saluer. Elle nous fit signe de nous asseoir, et nous la saluâmes respectueusement en nous inclinant, à l'exception de Cléo, qui lui adressa un sourire charmant, et de Nika, qui la salua d'un geste de la main, tout en sirotant sa bouteille de rhum. L'ambiance était chargée de tension, car nous savions que cette rencontre pourrait avoir des conséquences importantes pour notre mission à Mirage.

Nous nous installâmes, prenant place autour de la table. Nika prit la position la plus directe, se plaçant en face de Dame Shi. Pour ma part, je m'assis sur une chaise dans un coin de la pièce et l'adolescent apeurer s'installa à opposer de moi, tandis que Cléo prit place aux côtés de Nika et a côté d'elle Eckbatt telle un garde du corps. Plissken, quant à lui, s'appuya contre un mur, restant en retrait.

Le lourd silence qui pesait sur la pièce finit par être rompu par Dame Shi. Elle prit une gorgée de son thé avant de commencer à parler d'une voix posée et autoritaire. "Bien chers aventuriers, je constate que votre groupe enregistré à la Guilde des Aventuriers n'est plus le même. Je vous conseille vivement de faire les modifications nécessaires auprès de la Guilde des Aventuriers." Dit –elle en reprenant une gorgée de son thé et d'un ton noble. Sans même nous donner l'occasion de répondre, le regard de Dame Shi se posa sur moi. "Je peux le faire pour vous, mais je dois connaître votre prénom, mademoiselle," déclara-t-elle.

Cependant, lorsque je prononçai mon prénom avec hésitation, elle eut un léger froncement de sourcils. "Aoi ? Seulement Aoi ?" Je hochai la tête timidement, essayant de ne pas laisser transparaître mon malaise. Marguerite se moquait ouvertement de moi dans ma tête, mais je savais que je devais faire face à cette demi-élémentaire sans flancher et laisser Marguerite faire ce qu'elle souhaite.

Une servante apporta un plateau avec des parchemins et des plumes, qu'elle tendit à la duchesse. Dame Shi prit la plume et écrivit quelques mots sur le parchemin. "Druide, à ce que je vois ?" demanda-t-elle. J'acquiesçai à nouveau. Puis elle enchaîna avec une autre question, "Race ?"

Je devins complètement pâle, mais Cléo prit la parole à ma place. "Jeune dragomir," répondit-elle. Dame Shi eut un léger sourire contrarié. "Bien, mais sachez que je m'adresse à dame Aoi et madame Cléo Storm avec tout le respect que je dois à votre rang".

Cléo répondit avec calme : "Vous mettez mon amie mal à l'aise avec vos questions. De plus, Madame Dame Shi, sachez que c'est mon devoir de protéger mes amis. Enfin, pour finir, je vous déconseille de vous mettre un dragomir à dos. Bien sûr, je vous dis tout cela avec tout le respect que je dois à votre rang." Ses mots étaient empreints de fermeté, mais elle les avait prononcés avec respect et diplomatie.

La duchesse grimaça légèrement avant de demander le prénom d'Eckbatt, et comme à son habitude, Cléo répondit d'un ton poli en précisant sa classe. La conversation se poursuivit, et lorsque l'adolescente montra sa gorge pour signifier qu'elle était muette, Plissken expliqua calmement la situation. La duchesse, toujours professionnelle, saisit un parchemin vierge et une plume pour noter les informations nécessaires.

Une fois que toutes les données furent consignées, elle roula soigneusement le parchemin. "Voilà qui est mieux," déclara-t-elle avec un sourire poli. "Maintenant, parlons de ce qui vous amène ici," dit-elle en reprenant sa tasse. "J'ai besoin d'aventuriers pour récupérer un objet qui m'a été volé par un mage et qui s'est retrouvé dans une tour au nord de Mirage." La duchesse exposait sa requête de manière concise, montrant clairement son intérêt pour notre groupe d'aventuriers." Je vous en offre 50 pièces d'or par personne "

Nika se mit à rire aux éclats avant de dire, "Seulement ! Soyons sérieux, Shi." Dame Shi eut un large sourire. "Toujours aussi provocante et avare, Madame Ré." Nika se figea, le sourire qu'elle avait affiché s'effaçant rapidement.

Nika, Cléo et Plissken étaient visiblement étonnés par la connaissance de Dame Shi concernant Nika. Nika demanda, incrédule : "Tu me connais ?" Dame Shi acquiesça en posant délicatement sa tasse. "Bien sûr, sinon pourquoi aurais-je fait venir un groupe d'aventuriers de l'autre côté du continent pour récupérer un simple objet ? N'importe quel groupe d'aventuriers aurait fait l'affaire. Mais j'ai pris connaissance de votre situation, Madame Ré. Alors, si vous le souhaitez, je peux veiller à ajouter quelques informations à vos souvenirs oubliés, en plus de vous offrir 50 pièces d'or supplémentaires." Son regard était empreint d'une lueur énigmatique, laissant planer un mystère quant à sa connaissance des événements passés de Nika.

Plissken prit la parole d'un ton calme et demanda quel objet nous devions récupérer. La duchesse répondit posément qu'il s'agissait d'un grimoire, ce qui fit soupirer Plissken. Cette réaction intrigua tout le monde. Il ajusta son chapeau et annonça qu'il acceptait la quête. Nika suivit en exprimant également son accord, Cléo acquiesça simplement, et lorsque le regard de Dame Shi se posa sur moi, je baissai la tête avant de donner mon accord d'un signe de tête.

Dame Shi saisit deux parchemins et nous les tendit. "Tenez, voici une carte indiquant l'emplacement de la tour, et veuillez signer ici pour officialiser votre engagement." Nous nous approchâmes de la table pour examiner la carte et apposer nos signatures sur le parchemin, scellant ainsi notre accord pour cette mission mystérieuse.

L'entrevue toucha à sa fin, et Dame Shi nous congédia en nous souhaitant de nous revoir bientôt. Sa servante nous escorta jusqu'à la porte, et une atmosphère étrange imprégnait l'air. Personne ne dit un mot alors que nous nous dirigions en silence vers notre caravane, chacun plongé dans ses pensées, se demandant ce que nous allions affronter dans cette mystérieuse tour pour récupérer le grimoire. 

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