Vendredi 20 décembre 1985


Chers journal,


Aujourd'hui, mes larmes coulent et entaches cette page. Lottie est morte, elle a été rejoindre papa et maman. Je suis tellement triste et en colère, je pleure de rage ! Le directeur a bien appelé un médecin, mais il était trop tard, ils l'ont emmené aux urgences, puis ils ont dit qu'ils n'ont rien pu faire... Lottie était si petite, pourquoi ce monde est si cruel ? D'abord maman, papa, et maintenant ma petite sœur. Tout est allé tellement vite, elle fut enterrée  deux jours après sa mort. Walter et moi n'avons pas pu lui dire au revoir, le pauvre ne s'arrête pas de pleurer et moi non plus. Hier Mme Kate est venue me rendre le médaillon de maman, elle l'avait trouver dans un des vêtements de Lottie. Je l'ai passer à Walter, moi je n'en ai pas besoin. Je suis en train de perdre tout espoirs, personne ne viendra nous chercher, je ne crois plus en rien. Cet orphelinat a tué ma petite sœur, je ne veux pas qu'il arrive la même chose à Walter qui est en train d'attraper les même symptômes que Lottie avant sa mort. Cet orphelinat est un enfer, l'autre jour Joseph est revenu avec les bras et les jambes remplis de bleus, je ne l'avais pas vue depuis deux jours. J'ai dit à Mme Kate que je voulais partir d'ici, mais elle m'a regardé avec un air dur et m'a dit que personne ne partira de cet endroit. Pour moi s'en est trop, demain soir je m'enfuirais avec Walter. Je sais déjà comment faire, Denis un orphelin du même âge que moi m'a raconté que Monsieur Lam ne fermait pas la porte de son bureau à clef le soir, et que le double des clefs de la porte d'entrée se trouvait à l'intérieur. Je ne sais pas comment il est au courant de cette histoire et si elle est vrai, mais c'est mon seul espoir. J'attendrais que les surveillants finissent leurs «ronde» du soir, et surtout que le directeur aille dormir. Je pense qu'attendre jusqu'à 1 heure du matin sera suffisant. Ensuite, j'irais prendre les clefs dans le bureau de M. Lam et reviendrais chercher Walter. Nous serons libre... J'ai des frissons rien qu'en pensant à cette situation. Je ne sais pas ce qu'il va se passer ensuite, peut-être qu'une personne va nous recueillir... Il est déjà 23 heures, demain une longue journée m'attends.

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