Les larmes ruisselaient sur mes joues et le sang sur mes mains.

Je suis la, debout, fixant le vide. Les pompiers de détache, t'allonge sur un lit en métal puis te place dans un sac noir avant de t'emmener.

Et moi, je reste là. Pourquoi ? Pourquoi ?! Ou j'ai merdé ?! Dit le moi ! Explique moi ! Je ne comprends pas ! Je me passe la scène en boucle, mais je ne trouve pas !

On parlait par messages. J'étais allongé sur mon lit, le sourire aux lèvres. (toujours ce sourire, le même quand je suis avec toi ou qu'on parle.) Puis ce message, ce message qui déclencha tous 《 je ne peux plus, je suis désolée. Pardonne-moi, s'il te plaît, pardonne moi... 》.

Je t'ai envoyé des messages sans réponse alors j'ai couru. J'ai couru comme si ma vie en dépendait. J'ai couru, car j'avais peur, peur pour toi. J'ai couru malgré les passants, les voitures, les insultes de ce que je bousculais.

Je suis rentré chez toi. (ta porte comme à ton habitude jamais fermée à clé.) Je suis monté à l'étage malgré les questions de ta mère. Je suis monté vite, manquant de tomber plus d'une fois.

J'ai ouvert la porte de cette chambre et je t'ai vu. Tu étais la, une écharpe autour du cou qui te soutenait au-dessus du sol. Tu avais les bras couvert de sang.

J'ai hurlé et j'ai couru vers toi. Ta mère a hurlé aussi, mais elle est descendue prévenir les pompiers. J'ai hurlé ton nom tout en te portant pour éviter que l'écharpe ne t'étrangle. Je t'ai hurlé de ne pas me laisser alors que le sang imprégné mon t-shirt et ma peau.

Puis une main puissante m'a poussé et une voix douce, mais sur d'elle m'a demandé de te lâcher. J'ai obéi.

Mais après quelques minutes, la sentence est tombée. Tu es parti...

Quelque chose se pose sur mes épaules, me ramenant à la réalité. Une couverture couleur or, un couverture de survie. Quelqu'un m'a posé une couverture de survie sur les épaules.

Je lève la tête et regarde le pompier. Il a un sourire rassurant sur les lèvres. Il me dit qu'il va me conduire jusqu'au camion, car on doit m'examiner. Puis d'une voix douce, il me dit de me calmer.

Je n'ai même pas remarqué que je pleure, ni que je tremble.

Il passe son bras sur mes épaules et me fait avancer. On passe devant ton miroir et je m'arrête.

Mon haut est taché de sang, ton sang. Je tremble comme une feuille alors que mes joues dont noyer de larmes. Mes mains et mes bras sont couverts de sang alors que derrière moi, se trouve l'endroit où tu étais.

Le pompier, avec douceur, me fait avancer de nouveau et on quitte ta chambre.

On passe dans le salon. Ta mère est effondrée dans les bras de ton père qui est rentrer du travail. Lui aussi, pleure. Tu as déjà vu ton père pleurer ? Et bien moi oui.

Ta mère lève les yeux vers moi. Ses yeux habituellement si doux et pleins de joie, sont si vide. Elle se lève, quittant les bras de ton père, et se met devant moi.

Je baisse les yeux et lui dit qu'elle peux me haïr, car je ne t'ai pas sauvé. Elle ne répond pas et m'enlace. Alors je pleure, je pleure dans ses bras alors qu'elle me caresse les cheveux. Je déverse une partie de ma peine, de ma colère, et de tous.

Mais le pompier, s'excusant, lui demande de me lâcher pour que je sois examiné.

Elle desserre son étreinte et demande au pompier si je peux venir. Il accepte et nous sortons tous les trois de chez-toi.

Ils m'ont finalement emmené à l'hôpital, car je suis trop atteint par ton geste et ils pensent que ma blessure est beaucoup trop profonde.

À l'hôpital, on m'a donné des vêtements de rechange et on m'a mis dans une chambre. Les fameuses chambres blanches de l'hôpital.

Un médecin est venu me voir, enfin plutôt un psychologue. Il m'a demandé si je savais la raison de ton geste, alors je lui ai expliqué.

Je lui ai dit que, toi et moi, on fait partie de ces personnes rejeté par la société, par le monde, pour une raison. On est rejeté, car on peut aimer une personne du même sexe que nous. Oui, on fait partie de ses personnes qui ne rentre pas dans le moule, car on n'est pas hétérosexuels. On est différents, on est des malades, pas humain
On est rejeté, car on peut aimer une personne du même sexe que nous.

Je l'ai regardé, les yeux briant et je lui ai demandé ou je me suis trompé.

En voyant son regard interrogateur, je lui ai dit que j'étais la seule personne au courant de ce que tu étais, de tes marques sur tes bras, de tes pensées et de tes mots.

Il m'a dit que je ne me suis pas trompé, que c'est juste toi qui as fait un choix, sûrement car tu souffrais trop. Car tu souffrais de ta différence.

J'ai finalement quitté l'hôpital quelques jours plus tard avec des rendez-vous avec le psy.

Tu as été enterré quelque temps plus tard dans cette grande boîte en bois. Ta famille était la, triste, habillé en noir. Il y avait aussi nos amis, mais ils n'ont jamais su la vérité..

Je suis resté proche de tes parents. On se voit toujours. Je pense que maintenant, il me considère un peu comme leur enfant.

Ta mère est toujours autant protectrice, voir même un peu plus, mais je ne peux lui en vouloir. Elle a repris goût à la vie et ses yeux ont récupéré une partie de leur joie d'antan.

Ton père a vieilli un peu, quelques cheveux blancs lui sont apparu sur la tête. Il rit toujours autant, lui aussi à retrouvé sa joie.

Maintenant les années ont passé. Quant à moi, j'ai mené ma vie. J'ai enchaîné les dépressions à cause de cet événement. Je m'en suis voulu longtemps, me pensant responsable. J'ai aussi fait beaucoup de cauchemars où je te voyais pendu dans ma chambre ou sinon je te voyais, l'écharpe autour du cou, les bras en sang, avancé vers moi en m'accusant de ta mort.

Aujourd'hui, je vis la vie que tu n'auras jamais la possibilité de vivre. Alors je profite. Mais, tout au fond de moi, tu m'accompagnes chaque jour, car tu as toujours cette place au fond de mon cœur.

Tu es devenu mon ange gardien...

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 J'espère que ça vous a plu

C'est une histoire qui me tourne en tête depuis un moment. Il n'y a volontairement aucun nom afin que vous imaginiez les personnages comme bon vous semble.  

Merci à @One_Slytherin_girl pour la couverture

Et moi je vous dit à la prochaine fois