Le joker ou l'as ?



Les dernières neiges ont finis de disparaitre. La terre est à nouveau chaude et agréable. Un parfum de fleur ce répand dans l'air, il s'infiltre dans les maisons, discret. On l'accueil comme un amis que l'on n'aurait pas vu depuis longtemps. Délicats, comme une brise d'été glissant sur la peau. L'été, enfin. Quel plaisir de ne plus porter de lourds et étouffant manteaux, de pouvoir relever la tête sans avoir peur d'être giflé par le froid. J'inspire à plein poumon cette liberté retrouvé. Même aller au lycée ne semble plus être une épreuve de chaque instant. Je regarde ma montre, il me reste encore deux heures avant le prochain cours. Je souris, l'absence d'un professeur fait toujours monter une bouffé d'énergie et de satisfaction en moi. Bien sur, ce n'est pas très malin de penser comme ça pour notre avenir, mais bon, je ne peux pas le faire revenir alors autant en profiter. D'un pas calme et assuré je me dirige vers la cafétéria. Le soleil bien qu'agréable devenant un peu trop fort pour moi. Je m'assois à une table et sors mon jeu de carte. J'en retire les jokers et commence à le mélanger quand :

"- Tu joues au cartes ?" me demande une voix féminine. Je tourne la tête pour répondre à mon interlocutrice assise à la même table et accompagné d'un garçon et de deux autres filles. Je fus frappé au cœur. De longs cheveux brun ondulé encadraient son visage délicat, ses yeux d'émeraude étaient franc, sa bouche finement ciselé et son nez fin. Il me fallut quelques secondes pour mettre de l'ordre dans mon esprit et retrouver l'usage de ma langue, et c'est presque en bafouillant que je lui répondis.

"- Oui, et je fais des tours avec aussi." lui répondis je en esquissant un sourire.

"- Des tours de magie ?" demanda telle de plus en plus intéressé alors qu'un large sourire venait barrer son visage. Je hochai de la tête incapable de parler.

"- Eh les gars venez voir, il fait des tours de magie avec ses cartes." dit elle à l'intention des ses amis qui ce tournèrent d'un bloc vers moi et me dévisagèrent de haut en bas.

"- Et tu es fort à ça ?" me demanda l'unique garçon.

"- Je me débrouille" lui dis-je.

"- Vas-y montre nous!" me pressa la jeune femme et je m'exécutais.

Je dépose vingt-six cartes devant moi les une sur les autres, la face vers le ciel. Puis reprenant ce paquet, je tire une première carte, un dix de cœur. Je le regarde attentivement et le dépose. Je tire une seconde carte, un cinq de pique, le dépose à côté du dix et tire cinq autres cartes que je dépose en escalier sur le cinq. Puis je tire une dernière carte, un roi de trèfle que je dépose à côté sur sept. Les yeux de la jeune femme suivaient tous mes gestes attentivement. Je devais rester concentré. Hors de question de raté et de me faire ridiculisé. Je regardais les premières cartes de chaque tas et faisais un rapide calcul:

"- Je puis faire une prédiction: la vingt-cinquième carte que je tirerai sera un as de carreau." dis je en les regardants d'un air à la fois sérieux et mystérieux, du moins j'espérais que c'était le cas.

Je rassemblais les cartes sur la table, les remis sur le haut du paquet et commença à les tirer. Arrivant à la vingt-cinquième cartes, c'est un as de carreau qui apparut, laissant échapper un hoquet de surprise à mes spectateurs qui applaudir ma prestation.

"- Comment tu as fais ça ?" me demanda la jeune femme folle de curiosité et je faillis lui expliquer mais me rattrapa avant.

"- Ah, un magicien ne dévoile jamais ses tours." dis-je, elle rit. J'étais attendri par son rire, si seulement je pouvais savoir son nom.

"- Je m'appelle Océane." me dit-elle. Un tressaillement me parcouru, avais-je parlé tous haut ? Elle sourit devant mon air décontenancé.

"- Et toi ?" Il me fallut quelques instants pour répondre.

"- Moi ? Je...euh... Onyx... Je m'appelle Onyx."

"- Onyx ? C'est originale, j'aime bien !" Soudain elle saisit un papier et un stylo et écrivit quelques choses dessus. Mon cœur rata un battement quand elle me tendit son numéro. Je saisi le papier d'une main tremblante sans réaliser ce qui était en train de m'arriver.

« - Appel moi. » je regardais encore le papier avant de lui répondre :

« - Oui...oui avec plaisir. » Je ne croyais pas à mon bonheur et je regardais son visage comme si je venais pour la première d'ouvrir les yeux sur le monde. Jusqu'à cette instant tous du moins, avant qu'Elle n'apparaisse. Elle était là, juste derrière Océane. Elle rampait dans notre direction, glissant sur le sol. Une sueur glissa le long de ma tempe, je devais partir avant qu'Elle n'agisse, avant qu'Elle ne face du mal à quelqu'un.

« - Onyx ? Tu vas bien ? » Je jetais un regard angoissé sur Océane.

« - Je dois partir...Désolé...Je dois partir... » Je rassemblais mes cartes en vitesse et me précipitais dehors. Il fallait que je parte. Peu importe les cours, avant qu'Elle n'agisse, il fallait que je parte. C'est presque en courant que je poussais le portique du lycée, et c'est essoufflé que j'arrivais chez moi et fermais la porte à clé. Je m'appuyais lourdement sur la porte, incapable de me calmer, tentant de reprendre mon souffle, agité de spasmes. Pourquoi me suivait-elle ? Qu'avais je fais de si grave ? Elle m'avait déjà arraché le cœur, que voulait-elle de plus ? Si j'avais écouté ce qu'on m'avait dis rien ne serais arrivé. Je ne vivrai pas la peur au ventre, seul. Que pouvais-je faire ? Je ne pouvais fuir toute ma vie. Me calmer, respirer. Je fermais les yeux et entrais en moi. Le monde ralentis, le temps comme arrêté. Si j'ouvrais les yeux je pourrais presque voir les grains de poussières en suspensions. Ma respiration ralentis jusqu'à devenir imperceptible, comme un murmure. La sérénité coula en moi comme un ruisseau sur une terre aride. Son flot s'intensifia jusqu'à devenir un courant furieux qui apaisa mon esprit. Je rouvrais les yeux, toute peur m'avait quitté, pour l'instant. J'avais l'impression qu'une éternité c'était écoulé, alors que ça n'avait duré qu'une seconde. Je m'assis à table. Machinalement, j'avais sortis mon jeu de cartes et commençais à le mélanger. Mes mains connaissaient le travail mieux que moi. Elles s'agitaient sans que je leur ordonne quoi que ce soit, indépendantes de ma volonté. Le regard fixe, je ne pensais à rien. Brusquement, elles s'arrêtèrent. Sans raisons apparentes. Je baissai les yeux sur elles et me figea. Une sueur coula le long de ma tempe. Le paquet était posé en face de moi et de pars et d'autre de lui, deux autres cartes. J'avais déjà vu cette formation. Je savais ce qu'elle augurait. Je savais que je n'y échapperais pas. C'était inéluctable. Incontournable. Le destin était en marche. Et la première pièce venait de bouger. A droite du paquet ce tenais un as, de l'autre, un joker. Mes deux seul choix. Une nouvelle sueur coula le long de ma tempe. Elle était là. Je savais que je ne pouvais rien y faire. Mais je voulais faire quelque chose. L'air devint plus froid. L'intensité des lumières décru. Elle était derrière moi, immobile. J'aurais pu sentir son souffle putride sur ma nuque, si Elle respirait. Doucement, je me levais, cachant ma peur. Elle ne devait pas la sentir, ou ce serais ma perte.

« - Que fais tu ? » Je m'immobilisais.

« Tu crois que je ne sens pas ta peur ? Que tu peux me la cacher ? » Je senti ses doigts sur mes bras avant qu'ils me touchent. Sa présence était insupportable, rien n'incarnait le mal plus que cette créature. Son contact, lui, était doux presque agréable. Mais ce n'était qu'une illusion, je le savais maintenant.

« - Que veux-tu de moi ? » ma demande du l'étonner car Elle retira ses mains.

« - Tu l'ignore dont ? Tu ignores le but de ma venue ? » Elle laissa la question en suspend quelques instant et ne répondant pas, Elle reprit la parole.

« Votre naïveté me sidère, tu m'as réveillé et je viens prendre mon dû, rien de plus simple.

- Je ne vous dois rien, je n'ai jamais voulu vous réveiller.

- Peu importe, tu l'as fait il n'y a que ça qui compte. Reste tranquille, tu ne sentiras rien si tu ne résiste pas. » susurra telle à mon oreille tous en posant ses mains sur mes épaules. Je savais que c'était fini, je ne pouvais plus fuir. Le découragement et la lassitude devant mon inévitable destin m'envahir, il n'y avait plus aucun espoir. Pourtant, au fond de moi, une voix me murmurait de ne pas abandonner, ce n'était rien de plus qu'un murmure porté par une brise lointaine, qui suffit, néanmoins, à me redonner espoir. J'allais me battre, même si je devais en mourir.

« - Non, dis-je en me dégagent brutalement de son étreinte maléfique. Vous ne m'aurez pas ! » J'étais maintenant face à elle et toute l'horreur de cette être démoniaque pénétra en moi. Sans véritable forme, elle n'était qu'une ombre qui ce mouvait dans l'espace. Sans plus de paroles, je bondis vers le couloir en évitant ses bras ce qui lui fit pousser un cri de rage. Je me précipitais dans ma chambre bien que j'aurais du quitter l'appartement. Je fermais la porte à clé et fouillais hâtivement ma table de nuit. Je pouvais combattre cette ombre, je savais comment, il me fallait le pendentif qu'une femme m'avait donné quand j'étais sorti de la grotte de l'Ombre. Ça y est je l'avais. Il représentait trois cercles entrelacés et au centre, là où ce rejoignaient les cercles était incrusté un petit rubis.

« - Cesse de fuir, tu ne fais que retarder ta propre fin. » Je me retournais et brandissais le pendentif devant moi. En voyant le bijou, l'horreur recula avant de tendre le bras à la vitesse d'un serpent et de me l'arracher. Le contact du métal sembla la faire souffrir mais elle le projeta loin de moi. « C'est tous ce que tu avais pour te défendre contre moi ? Je crains que ce ne soit pas suffisant. » dit-elle ne ce jetant sur moi et en plongeant ça main dans ma poitrine ce qui me causa une douleur épouvantable.

Je poussais un hurlement, il faisait nuit. J'étais allongé dans mon lit, en sueur.

« -Quel horrible cauchemar, murmurais-je en prenant ma tête dans les mains et en me rallongeant.

- Un cauchemar ? Tu es sur ? » Je me redressais violement, Elle était là.

« - Non...

- Dis-moi, laquelle préfères-tu ? Le joker ? Ou l'as ? » dit-elle en tenant une carte dans chaque main et en poussant un rire qui me glaça le sang.

J'ouvrais les yeux, je m'étais endormi sur la table devant mes cartes. Sans réfléchir et calmement je saisi, les cartes de chaque côté du paquet, ouvrais la fenêtre et contemplais le sol qui ce rapprochais de plus en plus de moi.

Je repensais au garçon aux cartes d'hier, il était gentils et j'avais hâte qu'il m'appelle. Je me rendis dans le salon et allumais la télévisons. Je pris une pomme dans le panier et croquais dedans je m'allongeais et écoutais les informations. Soudain, j'arrêtais de mâcher et portant ma main a ma bouche étouffais un cri d'horreur. Un jeune homme c'était suicider en sautant de son immeuble, tenant dans ses mains deux cartes : un joker et un as. Loin derrière les caméras, une ombre souriait.

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