Partie 4

Vendredi 26 juillet 2019:

Dimitri et moi sirotons notre verre tranquillement, enfin pour moi c'est le deuxième. La pièce se remplit de plus en plus. J'ai vu quelques fois le regard de certains gars mais je n'y fais pas cas. Pour le moment, je profite de la compagnie de Dimitri et je sais qu'elle est beaucoup plus agréable que celle d'un mec que je ne connais pas.

D'ailleurs, je suis assez étonné du membre de personnes présentes. Je ne pensais pas que le comté de Somerset, dont notre très chère ville de Bath fait partie, comptait autant de gay. Apparemment mon collègue a raison, il faut savoir où aller.

Du coin de l'oeil, je repère un homme, grand et blond, qui mate Dimitri de façon peu discrète. Celui-ci ne peut pas le remarquer, étant donné qu'il est de dos. Je ne sais pas pourquoi, mais cette situation me déplaît fortement. Par tous les moyens, j'essaye de garder l'attention de Dimitri sur moi.

- Merci de m'avoir proposé de sortir avec toi ce soir. J'aime bien l'ambiance, je lui dis en souriant, sincère.

- Décompresser ne peut pas nous faire de mal, renchérit-il.

Je me sens bien avec lui, car je ne suis pas obligé de me cacher et de faire attention à tout ce que je dis ou fais. Je suis coupé dans mes réflexions, lorsqu'une nouvelle musique démarre et que Dimitri me regarde avec un sourire qui lui bouffe tout le visage. La seconde d'après, je suis débout et tiré sur la piste de danse. Je ne sais pas vraiment quoi faire, la danse et moi, ça fait deux.

- Lâche-toi, hurle Dimitri pour que je l'entende à travers le bruit.

Je reste piqué sur mes jambes et bouge juste mes bras. Mon collègue explose de rire en me voyant faire. Je suis rouge de honte. Bien sûr que lui, il sait comment danser, être sexy et attirant en même temps. Seulement je n'ai pas sa grâce.    

Dimitri s'approche de moi, au ralenti, me donnant le choix de refuser mais je ne fais rien et le laisse poser ses mains sur mes hanches. Il me guide au rythme de la musique, nous ne sommes pas assez proches pour que cela soit sensuel. Je finis par poser mes paumes sur ses épaules, uniquement pour me stabiliser. Au bout de quelques minutes, je me détends complètement, en me laissant porter par la musique et les gestes de Dimitri.

Je ne sais pas combien de temps nous restons l'un contre l'autre à danser, j'ai perdu la motion du temps. Entre temps nous nous sommes rapprochés. Mon organe vital bat la chamade et un noeud me tord l'estomac. Dans ce monde-là, je n'aurais jamais pensé me retrouver collé à Dimitri Krasnov. C'est grisant de faire quelque chose de nouveau.

Alors nous dansons encore et encore. Du moins, jusqu'à ce que les trois verres que j'ai bus me rappellent que j'ai une vessie. C'est à contre coeur que j'abandonne Dimitri pour aller aux toilettes.

- Je t'attends au bar, me dit-il. Je commande deux bières en t'attendant.

Quel homme prévenant. Je trouve sans mal les sanitaires et je suis surpris de la propreté. Ce genre d'endroit n'est pas connu pour être le plus nettoyé, ou alors les personnes qui viennent dans ce club, sont dotés du respect envers autrui. Ce que j'apprécie particulièrement.

Après m'être soulagé, je me lave les mains. En sortant des WC, je marche directement vers le bar et je me stoppe à cause de l'image en face de moi. Le mec de tout à l'heure, celui qui regardait trop intensément mon collègue, a une main posée au creux des reins de Dimitri et lui parle à l'oreille. Leur proximité me mets mal à l'aise. Je grimace en voyant le sourire du blond, charmeur, ne laissant aucune hésitation quant à ses intentions.

Je n'arrive plus à avancer, sans comprendre pourquoi. Ce qui me chagrine, c'est que Dimitri ne cherche pas à se soustraire. Je ne vois pas son visage et ça me frustre. Pourquoi il n'envoie pas l'autre balader ? Je comprends encore moins pourquoi je reste à les observer de cette façon. Est-ce parce que c'est la première fois que je vois Dimitri dans cette posture et cet environnement, que je suis autant perturbé ? Nous sommes venus pour passer la soirée tous les deux, pas pour que je reste comme un imbécile à fixer mon collègue flirter avec quelqu'un.

Rassemblant tout mon courage et avec une détermination sortie de nulle part, je les rejoins, dans l'unique but de les séparer. Je n'aime pas le noeud qui se forme dans mon ventre, et cette fois, il n'a rien d'agréable. Je ne sais pas quelle force m'emmène jusqu'à eux et me place à droite de Dimitri-qui s'empresse de tourner la tête dans ma direction, son soulagement est perceptible, mais je n'en fais pas cas, je fusille l'autre du regard.

- Ce gars est déjà pris, j'étais là avant, me dit-il et j'écarquille les yeux surpris.

- Dimitri n'est pas un morceau de viande, connard, je réplique irrité.

Le blond se redresse et enlève enfin sa main de sur Dimitri, un éclair de fureur passe dans ses pupilles. Ce n'est certainement pas moi qui vais baisser les yeux en premier. Une main se pose sur mon ventre, qui se contracte automatiquement, tandis qu'une autre se loge dans le bas de mon dos.

- Laisse tomber Gaël, me souffle Dimitri en me faisant reculer.

Inconsciemment ou pas, je me contorsionne pour passer mes bras autour de sa taille. Je lance un dernier regard noir au type et laisse Dimitri me faire pivoter devant lui.

- Merci, me chuchote-t-il et je tremble comme une feuille contre son torse.

Mes jambes flageolent et une chaleur m'irradie de tout mon être, pour s'arrêter à mon bas-ventre. J'ai chaud. Les mains de Dimitri n'arrangent rien, elles me brûlent à travers ma chemise. Un son étrange sort de ma bouche. Ses doigts se crispent et attrapent mon vêtement. Qu'est-ce qui se passe ? Je me sens aller contre lui, sans pouvoir me contrôler. Je me colle à son corps.

- Gaël, murmure-t-il contre l'épiderme de mon cou.

Un autre bruit s'étrangle dans ma gorge et je comprends que ce sont des gémissements. Je passe mes doigts sur sa main. Sa peau est bouillante. Ma tête bascule toute seule contre son épaule, en sentant son nez frotter contre ma nuque. J'halète, c'est la première fois qu'un homme me touche de cette façon et ce n'est pas n'importe lequel. C'est Dimitri, l'un des mecs les plus beaux et sexy que je connaisse. Tout disparaît. Je n'ai plus l'impression d'être dans une boite de nuit, je n'entends plus la musique.

Je sursaute, lorsque je sens mon sexe tressauter dans mon caleçon. Toutes les émotions et les réactions de mon corps, c'est parce que je désire sexuellement Dimitri. Ce constat me donne envie de plus, alors d'un seul coup je me tourne face à lui, mes bras encerclant sa taille. Son regard est ardent, il brille d'envie, en écho au mien. Mes yeux descendent vers sa bouche, ses lèvres tentatrices, qui en cet instant me fascinent. Je veux les goûter, savoir enfin ce que cela fait d'embrasser un garçon.

Comme un affamé, je me jette sur ses lèvres. À l'intérieur de moi, c'est une explosion de sensations. Je me tiens désespérément à Dimitri, sinon je m'effondrerais. Il ne met qu'un quart de seconde avant de me répondre. Il meut ses lèvres avec douceur et je le laisse prendre le dessus, parce que soyons réalistes, je n'ai aucune idée de comment je dois m'y prendre.

Je n'aurais jamais cru qu'embrasser quelqu'un soit aussi bon. Bien vite, notre baiser devient fougueux. Mon coeur bat à toute rompre. Sans cesser le moindre contacte, il prend mon visage en coupe. J'ai du mal à respirer, mais je ne veux pas quitter ses lèvres. Elles ont un goût merveilleux que je veux savourer encore et encore.

Malheureusement pour moi, Dimitri se sépare de ma bouche. Je suis incapable d'ouvrir les yeux. Je veux encore me délecter de ce moment. Mon palpitant s'emballe et je suis essoufflé comme si j'avais couru un marathon.

- Gaël, m'appelle Dimitri et lui aussi semble avoir du mal à reprendre son souffle.

- Encore, je parviens à le supplier.

Je n'ose toujours pas affronter son regard et revenir à la réalité. J'ai l'impression d'attendre une éternité avant de sentir à nouveau ses lèvres. Un autre gémissement de satisfaction m'échappe. Je glisse mes mains dans son dos et froisse son pull.

Je crois défaillir en sentant le bout de la langue de mon homologue. Sans réfléchir je lui accorde l'accès à ma bouche. Je lui laisse également avoir le dessus pour ça. Mon coeur fait des bonds dans ma poitrine. Je suis une bouilloire prête à entrer en ébullition. L'arrière-goût amère de la bière, qu'il a bue, me rend fou. Nos langues dansent ensemble. Je suis accroché à lui, comme une moule à son rocher.

Notre baiser traduit toute l'envie que nous avons l'un pour l'autre, parce que je sais que Dimitri ressent la même chose que moi. J'ai le malheur de donner un coup de bassin. Nos deux érections se touchent et c'est l'apothéose dans mon corps. Nos grognons tous les deux à ce contact. Je ne sais pas exactement à quel moment mes mains se sont retrouvées autour de son cou et les siennes sur mes fesses, les malaxant. Je gémis sans gêne.

- Dimitri, je murmure à mon tour complètement dans un autre monde. J'ai envie de toi.

- Ce n'est pas une bonne idée, me répond-il.

Nos yeux se rencontrent enfin et je suis obligé de serrer les cuisses, tant mon érection me fait mal. Dimitri est splendide. Ses pupilles sont complètement dilatées, déjà que ses yeux sont noirs de base, mais sous l'excitation, cela ressort encore plus. Pour appuyer mes dires, je redonne un coup de hanche et nos sexes frictionnent de nouveau.

- Pourquoi ?, je demande d'une voix suppliante.

- C'est une pulsion que tu as sur le moment Gaël, me dit-il gentiment. Prends le temps de réfléchir et tu comprendras que ce n'est pas ce que tu veux. Pas avec moi et pas dans une boite de nuit.

- Tu as répondu à mon baiser et tu m'as embrassé quand je te l'ai demandé, je le contre.

Je comprends ce qu'il me dit, c'est juste que je suis vexé et frustré qu'il n'obtempère pas à ma demande. Il a déclenché une éruption en moi et il est le seul qui puisse l'éteindre. Je suis un brasier. Bien décidé à le faire flancher de mon côté, je me hisse sur la pointe des pieds et fait trainer ma langue le long de sa nuque. Son parfum, la saveur et la douceur de sa peau, son souffle contre ma bouche, sa langue qui se lie à merveille avec la mienne, ses mains qui pincent mes hanches. Toutes ces choses me font perdre la tête.

Je gémis bruyamment et mords la lèvre inférieure de Dimitri, lorsque mon dos rencontre un mur et que le corps de mon collègue se colle encore plus contre moi. Je laboure littéralement ses cheveux. Le faite, qu'il fasse attention à moi, en ne voulant pas que nous allions trop vite, que je prenne le temps de réfléchir, me touche au plus au point et me rendre encore plus dingue de lui que je ne le suis déjà.

- Je ne veux pas être un substitut Gaël, m'apprend-il à bout de souffle.

Sur le coup je ne comprends pas ce qu'il veut dire par là. Je le regarde incrédule. Ses lèvres rouges et gonflées, à cause de nos baisers, accaparent toute ma concentration. Déjà en manque de sa personne, je commence à vouloir me rapprocher mais Dimitri s'éloigne et pose un doigt sur mes lèvres. Et puis sa phrase fait tilt dans ma tête. Léo. Il parle de mon meilleur ami. Il croit que je comble un manque, une envie avec lui. Je suis moi-même surpris de ne pas avoir pensé à Léo une seule seconde. L'aura de Dimitri est entrée par tous mes pores, balayant tout le reste.

- Ce n'est pas ça, je finis par lui dire. C'est toi et juste toi.

- On ne fera rien ce soir Gaël, réplique-t-il et je sens la déception m'envahir. Prends-le temps de réfléchir avant et quand tu sauras ce que tu veux, on réétudiera la question.

Je me retiens de justesse, de lui hurler que c'est lui que je veux. Ça fuse dans mon cerveau. Ce ne sont pas les trois bières que j'ai bues qui obscurcissent mon jugement. Je sais que Dimitri a raison, c'est trop tôt pour coucher ensemble mais le désir que je ressens pour lui ne diminue pas, bien au contraire. Mon corps appelle le sien. Je ne comprends pas mes réactions. Je dois bien m'avouer que même Léo ne m'a jamais excité aussi vite, pourtant nous nous sommes déjà retrouvés tous les deux en caleçon. Et là, Dimitri et moi, sommes habillés. Je ne comprends pas ce qui m'arrive.

Comment en une fraction de seconde, quelqu'un peut me faire oublier la personne que je suis censé aimer depuis des années ? Et si je laisse Dimitri s'éloigner de moi, est-ce qu'un gars va lui sauter dessus ? Cette pensée m'est insupportable. Je ne veux pas qu'un autre que moi, goûte ses lèvres.

- Tu..., je commence la voix rauque et j'ai l'impression que mon coeur va sortir de ma poitrine, tant il bat fort. Je reprends ma respiration avant de poursuivre.  Dans ce cas pourquoi avoir répondu à mon baiser ?

- Comment tu as dit déjà ? Ah oui, maintenant que je sais que tu es gay, je te drague.

Nous rigolons tous les deux à sa réponse. Cela nous détend et allège l'ambiance, beaucoup trop électrique. Ce qu'il vient de me dire, me déclenche une nouvelle vague de chaleur, mais j'arrive à mieux me contrôler. Mon estomac fait des tourbillons dans mon ventre, de le voir rire avec moi, grâce à moi. Malgré tout, la pression redescend d'un cran. Ça, c'était juste avant que je baisse les yeux et que je vois la bosse bien évidente, dans le pantalon de Dimitri.

Lorsque je relève les yeux pour les plonger dans les siens, ils brillent d'envie. Il vient de m'avouer lui-même qu'il me drague et je ne vais certainement pas lui demander, s'il rigolait ou pas. Toutes nos réticences se font la malle. Nos bouches se rejoignent pour un nouveau baiser plein d'ardeur.  

Je ne me pose pas de question, comme qu'est-ce qui se passera après ? Je suis si serein là tout de suite, que tout le reste me parait dérisoire. Dimitri saura me rassurer.

MlleLovegood

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