Voilà maintenant des années qu'il est parti, l'adolescent qui t'apportait mes joies et mes tourments. Dans ma mémoire son visage à disparu. Il s'est effacé au fil des années. Ses cernes, ses cheveux en bataille, ses lèvres gercées, ses cicatrices sur les mains, ses phalanges rougies, sa voix cassée lorsque je le saluait pour aller à l'école, une clope entre ses lèvres. Tout ça n'était plus rien dans mon esprit juste une image vaguement décrite sur du vieux papier, sacrifié d'encre noire, que j'ai gardé.

L'hiver a tué le printemps et l'automne. Il fait froid désormais. Comme la température de mon corps. Les lettres d'amour n'ont plus jamais voyagées. Elles se sont envolées au ciel avec le jeune facteur. Il y en a quelques unes toujours au coin de mon bureau que je lis lorsque mon coeur à besoin d'être réchauffé. L'amour a disparu du village. Tout est devenu terne. Tout meurt. Il a laissé derrière lui les cadavres de la tendresse de ce sentiment. On ne peut plus le ressentir désormais. Il a tout pris pour l'emporter dans sa tombe. On ne lui en veut pas. Il était le jeune facteur. Il était celui qui transportait des centaines de maux. Des milliers de mots.

Désormais, je n'ai plus d'amour à t'apporter. J'aimerais être triste mais je ne peux pas. Tu m'as oublié, et moi je t'oublie aussi. Il y a des jours où ma mémoire aime me rappeler combien ce messager a mener notre amour à sa perte et des jours où il me montre que ce n'est pas plus mal.
Tout est fini pour nous deux maintenant.

Le temps passe et je sens que je m'eteinds a mon tour. Peu importe, j'emmenerais avec moi ces derniers mots d'amour que je suis capable d'éprouver.

Je t'ai aimé jusqu'à ce qu'il parte. L'amour n'est plus que souvenir et le restera. Je pars à mon tour, le coeur vide d'amour.

Parce que le jeune facteur est mort.