8.
Roi
Numéro masqué
ORDRE N°7 : RAMZA DOIS DONNER UN ORDRE A LA PERSONNE DE SON CHOIX. CELUI-CI DEVRA L'EXECUTER COMME S'IL PROVENAIT DU ROI.
--END--
Ramza
Héh hé hé on va s'amuser 😈
Louis
Fais pas la connasse donne un ordre simple
Ramza
Je fais ce que je veux crétin
Ramza
Tiens bah pour la peine ce sera toi
Ramza
Hum... j'hésite entre « couche avec 5 personnes dans la journée » ou « ridiculise 3 profs »
William
T'es pas sérieuse 😑
Ramza
Ridiculiser les profs c'est plus drôle
L'adolescente ouvrit donc une nouvelle conversation avec ce crétin. Elle ne l'avait jamais réellement apprécier. Ils étaient tous les deux des personnes plus au moins cash et franches. Lorsque quelque chose leur déplaisait, ils ne tournaient pas autour du pot, ils le disaient. Ils ne s'aimaient pas et le faisaient simplement savoir. Ce gage permettrait peut-être au châtain de changer qui sait ? Tout du moins, il remonterait un peu le moral des troupes, s'était dit Ramza. Il faut bien détendre l'atmosphère d'un jeu aussi horrible.
Ramza
Ridiculise profs au lycée.
Louis
Ptn t'es au courant que si j'y arrive pas je suis dans la merde ?
Ramza
Ca met un peut de piment à ce jeu horrible :)
Louis
Putain tu fais chier
Ramza
Moi aussi je t'aime mon chou 😘
Louis
Yeurk dé-gueu-lasse
Ramza
Ca va c'est pas comme si j'étais une pestiférée non plus
Louis
Venant de toi j'ai des doutes
Ramza
Connard
Louis
Salope
Ramza
Enculé
Louis
Tarlouze
Ramza
Tarquoi ?
Louis
Huhu on dirait que j'ai gagné 😆
Ramza
Rêve sale chien
Louis
Merci toi par contre fais de beaux cauchemars 😊
Ramza
* do a middle finger *
Louis soupira en levant les yeux au ciel. Comment il allait s'y prendre ? Il n'était pas un élève très sérieux, mais il ne répondait jamais aux professeurs. Et il devait se rebeller du jour au lendemain tout ça parce qu'une crétine lui a donné un ordre que s'il ne respecte pas peut le tuer ? Il souffla une fois de plus et pour la énième fois depuis le début de ce jeu, il se tourna vers son meilleur ami de toujours.
Louis
Ptn je sais pas comment je vais faire
Tyler
Ridiculiser trois profs ?
Louis
Ouais
Tyler
Tu veux des tuyaux ? 😈
Louis
Balance
Tyler
Le coup du coussin péteur
Louis
T'es sérieux ? 😒
Tyler
Très, je te promets que toute la classe va éclater de rire comme des gamins moi le premier 😅
Louis
Bon ok ? T'en as un j'imagine ?
Tyler
T'inquiète je te ramène ça demain
Tyler
Ensuite répondre au prof aussi pour l'humilier genre tu le clash tu vois ?
Louis
Non je vois pas je lis
Tyler
Par exemple 😂
Tyler
Et tu peux aussi aller sur un site porno sur son ordi et quand il allume le projecteur BIM on le prend pour un pervers et tout le monde le traite d'obsédé : humiliation du siècle garantie
Louis
...
Louis
Je peux pas mettre un site de jeux pour enfants à la place ? 😂
Tyler
Aussi mais c'est moins intéressant pour nous 😏
Louis
Ok merci vieux tu me sauves
Tyler
C'est la deuxième fois en 2 jours tu m'en dois une 😃
Louis
Ouais on verra mdr
Louis posa son téléphone sur sa table de chevet, réfléchissant à comment il allait orchestrer ses plans. Une fois qu'il se décida, il se coucha, pensant au fait qu'il devrait nécessiter d'énergie.
Le lendemain, il retrouva Tyler dans le parc à côté du lycée pour s'y rendre. Il en profita pour récupérer le coussin péteur qu'il rangea discrètement dans son sac.
Il réussit sans mal à déposer le coussin péteur sur la chaise de son professeur de mathématiques, ce dernier produisant un bruit assommant lorsqu'il s'assied dessus, faisant exploser les élèves de rire. Le pauvre monsieur Charon ne savait plus ou se mettre mais commença son cours tant bien que mal. Ce fut ensuite le tour de son professeur d'économie de faire les frais de son stupide gage. Il ne savait pas se servir de la technologie, alors pour ne pas avoir de problème en plein milieu de son cours, il allumait toujours le vidéo projecteur avant l'ordinateur en entrant dans la salle. Seulement cette fois, une page d'achat de borate était ouverte, s'affichant sur le tableau devant les yeux ébahis et rieurs des élèves. Le professeur avait enfilé ses lunettes, examinant le tout en marmonnant dans sa barbe sous les quelques rires dans la salle. Il avait tenté d'expliquer que ce n'était pas lui qui avait ouvert cette page, mais quand bien même la rumeur était lancée : Monsieur Manier en borate à la plage.
Enfin, la dernière a faire les frais de cette mascarade fut Madame Guérin, professeure de français. Louis prenait malin plaisir à lui répondre, prendre la parole de façon intempestive pour dire des bêtises ou encore poser des questions qui n'avaient rien à voir avec son cours. Malheureusement pour lui, il avait du aller trop loin car elle avait fini par le coller le soir même pour apprendre les règles de bonne conduite.
Après donc cette heure de français, tous ses camarades quittèrent la salle, mais Louis resta une heure supplémentaire, en profitant pour s'excuser auprès de sa professeure qui décida de passer l'éponge pour cette fois -et surtout au vue de son comportement d'ordinaire exemplaire.
En sortant de la salle, Louis eut la surprise de voir Tyler assis dans le couloir, en train de l'attendre.
« Tu m'as attendu ? T'aurais pas du, t'as du t'ennuyer... » souffla le châtain.
Le brun se redressa en lui souriant.
« Je me suis dit que ça te ferait plaisir de pas rentrer seul après ton heure de colle ! Et puis c'est que tu serais capable de te perdre ! » dramatisa son meilleur ami.
Louis lui tapa dans l'épaule en lâchant un « Abruti » avant de lui emboîter le pas vers la sortie. Ils passèrent à la boulangerie et décidèrent de manger leur pain au chocolat au parc. Ils se posèrent alors sur un banc, et le sujet qui leur vint machinalement fut le jeu auquel ils étaient contraints de participer.
« Tu crois qu'on viendra à bout du Roi... ? » avait demandé doucement Louis le regard dans le vide.
Tyler avait relevé les yeux vers lui. Louis s'était redressé, les coudes posés sur ses cuisses, les yeux rivés sur ses chaussures. Il savait très bien qu'il pensait à Juliette. Et ça lui fit un peu mal de se dire qu'il ne parvenait pas à l'oublier.
« Tu crois que si on l'arrête tout redeviendra comme avant ? »
Interpellé par la voix dérayée de son ami, Tyler se redressa, posant sa main dans son dos.
« Tu penses que si on l'arrête Juliette reviendra... ? »
Sa voix s'était presque éteinte sur la fin de sa phrase. Il avait levé ses yeux humides pour croiser le regard de Tyler. Chercher une once d'espoir dans ses iris. Trouver un peu de réconfort.
Il connaissait pertinemment les réponses à toutes ses questions. Et il savait très bien qu'elles étaient négatives. Mais comme Tyler savait que ça lui ferait mal de l'entendre, il ne dit rien. Il le ramena juste contre lui. Le châtain enfouit son visage dans son cou, humant son odeur pour se rassurer. Ça l'aida en grande partie à se calmer. Pour ce qui est du reste, ce fut l'étreinte de Tyler qui le réconforta. Une fois qu'il fut apaisé, il se sépara du brun, séchant ses yeux.
« A ce compte-là, tu devras m'acheter une maison pour compenser tout ce que j'ai fait pour toi Loulou. » plaisanta Tyler.
Louis le bouscula, ne pouvant réprimer un rire.
« T'es con...
- C'est pas très gentil ça ! » s'écria-t-il faussement vexé.
Ils échangèrent un sourire avant de se lever, commençant à marcher.
« Louis. » l'interpella Tyler.
Le châtain fit volte-face, étant donné que Tyler avait interrompu sa marche.
« Tu pleures plus ok ?
- Qu'est-ce que tu crois ? Je suis un dur à cuir moi ! J'avais juste une poussière dans l'oeil !
- Une poussière ouais... c'est ça. » répliqua Tyler en gloussant.
Les deux adolescents quittèrent le parc, se dirigeant machinalement chez Louis. Ils s'affalèrent sur le lit du châtain, jouant à la wii pendant un long moment. Ils ne virent pas le temps passer, et la mère de Louis finit par rentrer.
« Tu restes dormir ce soir Tyler ? » Interrogea Amélie étant donné qu'il était tard.
Le brun avait répondu par l'affirmative, en profitant pour prévenir ses parents au passage, sous les commentaires de Louis qui se plaignait de ne jamais l'avoir invité.
Inutile de préciser qu'ils avaient veillé jusque tard dans la nuit. Ils étaient en pleine discussion lorsque leur téléphone vibrèrent en même temps. Ils se regardèrent quelques secondes, comme s'ils savaient qu'il s'agissait du roi, au bout desquelles ils consultèrent leurs messages.
Roi
Numéro masqué
ATTENTION, AUCUN ABANDON NE SERA TOLÉRÉ.
ORDRE N°8 : IL Y A UN ACTE INUTILE POUR LE JEU DU ROI QU'AUCUN PARTICIPANT NE DOIT COMMETTRE. EN OUTRE, CERTAINS ÉLÈVES ONT ENFREINT UNE RÈGLE ET RECEVRONT UN GAGE SÉANCE TENANTE.
HÉLÈNE EST CONDAMNÉE A LA MORT PAR ASPHYXIE. PAUL EST CONDAMNÉ A LA MORT PAR NOYADE. ZOÉ EST CONDAMNÉE A LA DÉCAPITATION.
--END--
Tyler
C'est quoi ce délire encore ?
William
Nan cest pas possible...
Myriam
Qu'est-ce que...
Roi
Numéro masqué
WILLIAM EST CONDAMNÉ A MOURIR D'UN ARRÊT CARDIAQUE POUR NE PAS AVOIR EXÉCUTÉ LES ORDRES DU ROI.
--END--
Ramza
PUTAIN C QUOI CETTE MERDE ENCORE
Roi
Numéro masqué
MYRIAM EST CONDAMNÉE A LA MORT PAR ASPHYXIE POUR NE PAS AVOIR EXÉCUTÉ LES ORDRES DU ROI.
--END--
Garance
On nage en plein delir
Roi
Numéro masqué
YASMINE EST CONDAMNÉE A LA MORT PAR DÉCAPITATION POUR NE PAS AVOIR EXÉCUTÉ LES ORDRES DU ROI.
--END--
Morgane
STOP ON ARRETE TOUT
Morgane
Juliette nous avait raconte un truc dans le genre, je crois quil ne faut pas pleurer. Alors ne lisez plus vos messages et ne répondez pas au téléphone. Ne tentez pas de savoir qui est mort de la journée.
Diane
Comment tu veux qu'on retienne nos larmes face à tant de mort ?
Louis
Fais le c'est tout.
Tyler lâcha un soupire en rangeant son téléphone dans la poche de son jean alors que Louis resta de marbre.
« Alors c'était toi... » souffla le châtain en fixant un point sur sa couette.
Le brun releva les yeux vers lui, en levant un sourcil.
« C'est toi le roi. » Lâcha Louis en croisant le regard de Tyler.
Ce dernier le dévisagea dans l'incompréhension. Pourquoi disait-il ça tout d'un coup ? Il n'y pensait tout même pas réellement.
« Tout à l'heure quand tu m'as demandé de ne plus pleurer, c'était parce que t'avais déjà prévu ça ? »
Tyler commençait réellement à douter du fait que Louis plaisantait. Il avait un tel sérieux sur son visage et dans sa voix. Son ton était impassible.
« C'est pour ça que t'as tué Juliette. »
Le brun arqua les sourcils, bouleversé par les mots que venaient d'employer Louis.
« En fait tu voulais me garder pour toi tout seul. »
Quoi ? Est-ce qu'il avait compris qu'il... ? Non, ce n'était pas possible. Alors que le brun avait baissé les yeux, il les releva quand Louis éclata de rire.
Mais qu'il était con. Il plaisantait. Il l'avait bien eu.
« J'avoue, j'avoue, je suis démasqué. » Répondit Tyler un sourire en coin.
Louis explosa de nouveau de rire avant de se jeter sur son meilleur ami pour l'étouffer dans un gros câlin.
« T'es con toi alors ! Tu sais très bien que je te lâcherai pas de si tôt ! Même si tu veux plus de moi, je serai toujours là à m'accrocher à toi comme une sangsue !
- Oh nooon, le pot de colle... » Ironisa Tyler en dramatisant.
S'en suivie une longue séance de chatouilles, pour le plus grand malheur du brun.
Louis le surplombait ? Tyler lui était donc entièrement vulnérable. Le châtain le scrutait d'un regard malicieux qui ne présageait rien de bon. Tyler ravala sa salive nerveusement. Qu'est-ce qu'il préparait encore ?
La châtain savait très bien que le brun était chatouilleux et en particulier du ventre. C'est donc tout naturellement pour cette raison qu'il glissa sa main sous son tee-shirt pour le taquiner, feignant d'être surpris à chaque abdo qu'il rencontrait sur son chemin. Tyler se tortillait sur place comme une chenille. Il aurait très bien pu repousser Louis d'un simple mouvements de bras en réalité. Mais il n'en avait pas vraiment envie. C'était pour lui une sorte de douce torture. Et il avait l'impression que ses liens avec Louis devenaient plus solides.
Il avait tout de même fini par lui mettre sa main dans la figure pour qu'il arrête ses bêtises, mais c'est le chantage qui le fit cesser. Tyler l'avait menacé de ne pas dormir avec lui et de lui confisquer toutes ses peluches. Car Louis était ce genre de personne qui aimait serrer quelque chose dans ses bras pour s'endormir, soit des peluches -la raison pour laquelle il s'en trouvait autant dans sa chambre- ou bien Tyler quand il l'avait sous la main.
Alors qu'ils étaient pour la énième fois en train de se chamailler sur le lit, la mère de Louis passa sa tête dans l'entre-baillure de la porte, toquant en même temps. Ils se stoppèrent net, se rasseyant tous les deux comme si de rien n'était.
« Il se fait tard les garçons, vous avez cours demain, vous devriez vous couchez. » dit la mère en leur montrant l'heure.
Les deux adolescents acquiescèrent d'un hochement de tête, alors qu'Amélie refermait la porte après leur avoir dit bonne nuit. Ils se levèrent tous les deux pour enfiler leur pyjama. Tyler avait l'habitude de rester dormir chez Louis à l'improviste comme ça, alors il avait laissé une tenue pour dormir chez lui, prévoyant comme il était. Il se changea l'air de rien, mais il ne pouvait pas s'empêcher de jeter des coups d'oeil discrets vers son meilleur ami, l'admirant en silence. Il avait de la chance tout de même d'être son meilleur ami.
« Hé, j'te vois s'pèce de voyeur. » lâcha Louis d'un ton moqueur.
Tyler détourna instantanément le regard des abdos du châtain, pris en flagrant délit, les joues légèrement rosies. Il se coucha dans le lit, dos à son meilleur ami, le temps de reprendre ses esprits. Il sentit un poids s'affaler sur le lit à côté de lui, un poids surnommé Louis. Puis une main glisser autour de sa taille, jusque sur son ventre. Un torse se coller au sien. Et un nez caresser son cou. Du calme Tyler.
C'était le genre de gestes rares que Louis ne faisait que lorsqu'il requérait de l'attention. Le brun hésita un long moment avant de se tourner pour le prendre dans ses bras. Visiblement, le châtain en avait besoin, puisqu'il s'apaisa instantanément et s'endormit quelques minutes plus tard. Tyler mis plus de temps en revanche. Il fallait dire que la main de Louis sur sa hanche et son visage dans son cou n'aidaient en rien.
Le lendemain, ils se levèrent -pardonnez-moi l'expression- un peu la tête dans le cul -que voulez-vous, c'est ça de ne pas dormir assez la nuit. Ils eurent un peu de mal à se motiver pour aller en cours, mais ils finirent par arriver au lycée. Il semblait manquer du monde. En même temps, avec le gage qui avait été donné, c'était compréhensible puisqu'un tiers était mort et un autre devait probablement sécher.
Il manquait notamment Floriant et Christine. La jeune fille avait demandé à retrouver son ami dans les escaliers de leur immeuble histoire qu'elle garde un peu le moral des suites de la perte de quelques unes de ses amies proches, Myriam et Hélène. Elle ne se sentait pas capable de retenir ses larmes. Elle avait besoin qu'il la fasse rire, qu'il lui change les idées, ce qu'il se tua à faire d'ailleurs. Mais rien n'y faisait. La brune était ailleurs, perdue dans ses pensées. Elle restait concentrée sur les événements récents.
Elle sentait ses yeux devenir humides, alors elle bascula la tête en arrière, levant les yeux au ciel pour ravaler ses larmes. Floriant tenta de l'encourager et de la rassurer.
« Hey... ça va aller Christine. Imagine Monsieur Manier en borate à la plage ! »
Elle laissa échapper un rire étranglé. Elle aurait ri de bon coeur si les sanglots dans sa gorge n'étaient pas prêts à éclater à tout moment. Elle allait craquer.
Floriant pris son visage en coupe, déposant un baiser sur son front.
Un sanglot éclata. Suivi d'un second. Une inspiration. Des excuses. Le téléphone de Floriant qui vibra dans sa poche. Il attrapa alors de suite Christine par les épaules, constatant que ses joues étaient humides. Son regard semblait vide. Elle se leva, Floriant la retint par le poignet, se levant à son tour, tellement vite que sa tête se mit légèrement à tourner.
Le brun ramena la jeune fille contre lui pour l'étreindre alors qu'elle semblait se débattre. Il prit son visage en coupe, séchant ainsi ses larmes.
« Hey... Christine c'est moi...c'est Floriant... » souffla-t-il en cherchant désespérément son regard.
C'était comme si les pupilles de la brune étaient vide de tous sentiments. Son regard était éteint. Puis soudain il retrouva ses yeux chocolats. Son regard effaré. Ses mains qui se cramponnaient à ses épaules. Ses doigts tremblants s'enfoncer dans sa peau.
« Reste avec moi Floriant... me laisse pas toute seule... » souffla Christine la voix étouffée.
Elle avait peur. Pendant l'espace d'un instant, elle s'était retrouvée spectatrice de sa vie sans pouvoir agir. C'était comme si elle sentait qu'elle resterait impuissante au moment où elle se tuerait, sans pouvoir sortir de ce gouffre, sans pouvoir contrôler ses membres. Quelqu'un devait veiller sur elle.
Et c'est ce que Floriant fit jusqu'au soir. Il avait dit à ses parents que Christine avait besoin de lui, et il s'était enfermé dans sa chambre avec elle. Naturellement, ils avaient prévenus la famille de la brune aussi, pour ne pas qu'elle s'inquiète et qu'elle sache que la jeune fille était en sécurité.
Ils discutaient sur le lit de Floriant, quand Christine se perdit soudain dans ses pensées, ses yeux fixant un point sur le sol.
« Floriant... » l'appela-t-elle faiblement.
Le brun releva la tête vers elle. Elle prit une inspiration, plantant son regard dans celui de son ami d'enfance.
« Si... Si je dois mourir j'aimerai...
- Quoi ? Christine, ça n'arrivera pas, je veillerai sur toi jusqu'à minuit et demain le gage sera annulé. »
Elle s'interrompit, baissant de nouveau le regard. Il devait avoir raison.
Le Roi
Numéro masqué
LES ORDRES DU ROI SONT ABSOLUS ET DOIVENT ÊTRE EXÉCUTÉS SOUS 24 HEURES. AUCUN ABANDON NE SERA TOLÉRÉ.
ORDRE N°9 : FLORIANT DOIT DÉCLARER SES SENTIMENTS A LA PERSONNE QU'IL AIME.
--END--
Floriant
Personne, je t'aime.
Floriant
Roi : Jeu du roi : L'ordre a bien été exécuté.
Garance
Mdr t duper toi 😂
Floriant
Bah nan mais j'aime personne
Garance
Mdr
« Floriant... l'appela doucement la jeune fille les sourcils arqués.
- Ça va aller. » Sourit-il faussement. « Je sais que je n'ai pas mes chances. »
La brune le regarda tristement alors qu'il se tourna vers elle en lui saisissant la main.
« Écoute... ces sentiments que j'ai pour Garance, je sais que je ne pourrai jamais rien en faire. Ils me font plus souffrir qu'autre chose. Alors si je devais choisir d'être heureux, je te choisirai toi. On se connaît depuis longtemps. On s'entend et on rigole bien. Je ne me verrai partager ma vie avec personne d'autre que toi. » Souffla-t-il en lui embrassant la main.
Les joues de la jeune fille s'empourprèrent à l'entente de ces mots. Son coeur fit un bon dans sa poitrine.
Il y avait bien longtemps que la brune avait remarqué que les sentiments qu'elle avait à l'égard de son ami d'enfance, n'étaient plus uniquement que de l'amitié. Elle avait fini par l'aimer. L'aimer si fort. Elle voulait tant construire sa vie avec lui, a ses côtés. Elle était persuadée qu'il était l'homme de sa vie.
« Floriant je... » murmura-t-elle avant de s'interrompre.
Elle avait relevé les yeux vers lui, ses joues toujours rosies par les mots du brun.
« J'aimerai que... »
Elle s'interrompit une nouvelle fois, comme déstabilisée par les yeux de son homologue qui la fixait avec curiosité. Elle avait du mal à lui demander une telle chose.
Elle soupira, pour mieux reprendre une inspiration, plantant son regard dans celui de Floriant.
« Fais-moi l'amour s'il te plaît. Je veux... Je veux oublier la première fois. Je veux que... Ce soit doux, et lent... qu'on prenne notre temps. »
Elle avait terminé sa phrase en rebaissant le regard, gênée et un peu étonnée aussi des propos qu'elle venait de tenir. Mais la main de Floriant sur sa joue la fit relever les yeux pour voir qu'il lui souriait.
Il avait doucement relevée sa tête de son index, avant de venir capturer ses fines lèvres. Christine le sentait sourire contre sa bouche, faisant bondir son coeur une fois de plus dans sa poitrine.
Le brun glissa sa main dans sa nuque, la faisant ainsi lentement basculer en arrière. Il la surplombait, alors il se rendit compte à quel point la brune pouvait être désirable. Il vint déposer un baiser sur son front. Puis ses lèvres glissèrent jusque sa paupière pour en déposer un second. Elles vinrent ensuite caresser le bout de son nez pour enfin retrouver ses consoeurs. Il les embrassa doucement, rendant petit à petit le baiser langoureux.
Leurs vêtements tombèrent sur le sol, alors que leurs mains allaient et venaient sur la peau de l'autre. Elle lui avait demandé d'être doux, lent, de prendre son temps, alors c'est ce qu'il faisait pour ne pas la brusquer.
On distinguait seulement le bruit de leur souffle qui s'entremêlaient, et celui de leur peau qui se frôlaient. Floriant glissa presque timidement sa main sur le bas ventre de la brune, jusqu'entre ses cuisses qu'elle resserra instinctivement en lâchant un soupir. Il insinua doucement ses doigts en elle, alors qu'elle se cambrait sur le lit. Il en profita pour venir l'embrasser au creux des seins, sans interrompre ses caresses.
Il finit par se redresser pour venir l'embrasser tendrement, encrant ensuite son regard dans le sien. Elle hocha timidement la tête, signe qu'elle était prête, alors il ramena lentement son bassin contre le sien, jusqu'à ce qu'ils soient collés, restant un moment comme ça pour que la brune s'habitue. Puis une fois qu'elle le lui autorisa, il commença de doux aller et venu. Il leva les yeux vers Christine, pour voir ses joues rougies par l'effort, et sa lèvre pincée entre ses dents. Il accéléra ses vas et viens en entendant le souffle de sa partenaire devenir de plus en plus irrégulier. Il l'entendit murmurer son prénom, alors il murmura le sien, se libérant en même temps en elle.
Il se retira lentement, venant capturer ses lèvres. Christine en profita pour le faire rouler sur le côté, après avoir enrouler ses bras autour de lui.
« Je t'aime Floriant... » souffla-t-elle en fermant les yeux.
Il sourit en comprenant qu'elle s'était endormie puis déposa un ultime baiser sur son front avant de la rejoindre au pays des songes.
Le lendemain, le brun fut réveiller par les rayons de soleil qui filtraient à travers ses rideaux. Il se remémora instantanément la nuit qu'il avait passé avec Christine, souriant. Il tendit le bras pour l'enrouler autour de la taille de la jeune fille, mais il ne trouva que le vide. Il se redressa alors, parcourant la pièce du regard.
Non.
Ce n'était pas possible.
Il se leva d'un bon, s'approchant de l'ombre qu'il avait cru distinguer contre la porte de sa chambre. Christine.
Il prit son visage en coupe, secouant la tête.
« Non, non... Christine... » Lâcha-t-il sa voix éclatant dans sa gorge.
Les larmes que ses yeux retenaient jusqu'à maintenant mouillèrent son visage.
Il n'avait pas su la protéger. Il aurait dû continuer à veiller sur elle. Il n'aurait pas dû s'endormir si paisiblement, pensant bêtement que le gage avait été annulé.
Il s'était résigné à réaliser son gage. Mais maintenant que Christine était partie, il n'avait plus aucune raison de le faire. Il se leva pour attraper une paire de ciseaux qui traînaient sur son bureau. Il s'assied à côté de la brune, posant d'une main tremblante la lame sur son poignet.
Une nouvelle larme perla sur sa joue, alors qu'il s'entailla la veine. Un liquide rougeâtre sortit de la plaie et roula le long de son poignet. Il exécuta les mêmes mouvements sur son second bras. Il posa ensuite les ciseaux sur le sol, se tournant vers le corps sans vie de la brune.
Il s'était déjà imaginé vivre avec elle. Emménager dans une maison. Avoir des enfants. Vieillir à ses côtés.
Il déposa ses lèvres sur les siennes qui étaient désormais froides.
Il prit sa main dans la sienne, entrelaçant leurs doigts ensemble.
Il posa sa tête sur son épaule, puis il ferma les yeux.
Leur histoire aurait mérité une autre fin. Ils auraient mérité de vivre ensemble. Ils auraient mérité de vivre, simplement.
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