21.

Je voulais vous informer de changements importants pour la suite de l'histoire car il y a pas mal d'incohérences que je dois rectifier.

                                 

J'ai revus les précédents chapitres et repris quelques scènes pour rectifier les incohérences. Donc pour ne pas que vous soyez perdus, mes chers petits lecteurs, je vais vous dire les petits changements à prendre en compte pour les chapitres suivants !

                                        

- Aurore est la sœur de Corentin : elle a longtemps hésité avant de le tenir informé de l'avancée de l'enquête étant donné qu'elle voulait le protéger. Elle tint sa langue mais Corentin décida de continuer ses recherches de son côté (et, surprise, il a trouvé le lieu du signal et ils prévoient de se rendre sur place avec les autres). 

                                                    

- Zack n'a pas été aussi sarcastique avant de violer Rachel : il se montrait plutôt calme et tentait de lui faire violence d'un point de vue psychologique en lui disant des phrases comme "Tu es sûre de vouloir mourir ? Tu sais, je peux te sauver moi Rachel... ". Il n'a pas été violent et Rachel s'est tout de suite soumise (elle n'a pas tenté de se débattre).

                                        

- Louis a été très affecté par la mort de Juliette. Je n'ai pas beaucoup décrit son état physique mais il a énormément broyé du noir, il ne mangeait plus, il avait simplement l'impression d'être parti avec elle.

                                         

J'espère que vous ne serez pas trop perdus avec le prochain chapitre et que vous comprendrez mon choix. Et encore merci de lire cette fiction, vous pouvez pas savoir à quel point ça me fait plaisir 🙇🏻‍♀️

                             

                     
                                            
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Ils s'étaient retrouvés devant leur lycée, alors que cela faisait pourtant plus d'une semaine qu'ils ne se rendaient plus en cours. Leurs absences étaient banalisées aux vues des derniers événements et le lycée n'insistait pas auprès des parents pour qu'ils reviennent en cours. Il se contentait de prendre quelques nouvelles des adolescents pour s'assurer qu'ils allaient plus ou moins bien.

                                  

« J'ai l'impression que ça fait une éternité que je suis pas venu ici... lâcha Tyler en regardant l'établissement.

- Pareil... »

                                

Louis vint se pendre au bras de son petit ami, ayant soudain besoin d'un câlin. Le brun sourit avant d'enrouler ses bras autour du châtain. Amélie était restée dans le mini-bus mais elle les observait d'un œil attentif dans le rétroviseur, sans pouvoir s'empêcher de sourire.

                                

« Hey ! Vous avez pas honte de fricoter en pleine rue vous deux ? » s'écria une voix forte derrière eux.

                              

Les deux jeunes hommes se retournèrent en se décollant l'un de l'autre, pris en flagrant délit – si seulement c'en était un. Mais leurs visages surpris redevinrent stoïques en comprenant qu'il ne s'agissait que de Ramza. Louis lui tira la langue en s'accrochant de nouveau à Tyler, comme s'il voulait la rendre jalouse – mais de quoi ? Il ne le savait pas lui-même...

                                    

« Non mais je rêve... vous êtes sans gêne hein !

- Oui mais nous au moins on est plus célibataire, rétorqua le châtain, un sourire malicieux aux coins des lèvres.

- Qu'est-ce que t'en sais ?

- Ah t'es en couple peut-être ?

- Non.

- Bon bah voilà ! » sourit le châtain en arborant un air fier.

                                        

Ramza soupira alors que Louis jubilait, un petit air victorieux sur le visage. Tyler avait levé les yeux au ciel face à cet échange tout au plus banal pour ces deux là. Ce qu'ils pouvait être excités dès le matin... Quelques minutes plus tard, Amanda et Corentin arrivèrent, suivis de près de Garance et d'Henri. La petite troupe embarqua dans le mini bus joyeusement, ayant salué Amélie en montant.

                                    

« Vous avez l'air de bien vous entendre, lâcha Amélie en prêtant attention à la route.

- Oui, c'est vrai on a eu de la chance sur ce coup là ! s'exclama Ramza de derrière. Même si ça a pas toujours été le cas... glissa-t-elle en jetant un regard lourd de sous-entendus à Garance.

- Oh ça va ! » répliqua-t-elle sans réels arguments en tendant le bras pour donner une tape à la brune.

                                

Cette dernière éclata de rire en se tenant le ventre, alors qu'Amélie rigola doucement en les entendant se chamailler gentiment.

                               

« Et Morgane ? Elle n'a pas pu venir ? » questionna-t-elle en jetant un regard à son fils.

                             

A l'entente du prénom, les rires cessèrent et les sourires s'effacèrent, rappelant amèrement l'absence de la rouge. Louis déglutit en tournant la tête vers sa mère, l'air surpris et terrifié à la fois. Il ne lui avait pas dit. Et il le regretta amèrement en entendant le silence pesant qui avait pris place dans l'habitacle. Il mordit sa lèvre qui tremblait légèrement avant de fixer de nouveau la route pour parler.

                               

« Elle est morte maman... » dit-il une boule dans la gorge.

                        

Amélie freina lentement pour s'arrêter au feu rouge, le regard dans le vague. Elle s'attendait à tout sauf à ça. Elle connaissait bien Morgane. Elle l'avait vu chez elle un nombre incalculable de fois. Elle la connaissait depuis plusieurs années désormais. Elle ne pouvait pas être insensible à cela.

                                 

« Pardon je... j'ai plombé l'ambiance, bafouilla-t-elle en redémarrant, le feu passant au vert.

- Mais non...

- Si, c'était maladroit de poser la question... je suis désolée. » s'excusa-t-elle en regardant les adolescents dans le rétroviseur.

                                 

Il fallait qu'elle rebondisse. Mais que pouvait-elle dire ? Rien ne lui venait et changer de sujet brusquement ne serait que maladroit de sa part. Alors elle ne dit rien. Elle attendit simplement que les discussions reprennent doucement à l'arrière pour sourire et dire :

                                           

« Vous ne vous connaissiez pas avant ? Demanda-t-elle alors.

- Moi, non, je suis arrivée en terre hostile ! Ria Ramza.

- Heu c'est moi qui devrait dire ça, lui sourit Garance. C'est pas en terre hostile que j'ai atterri, c'est en enfer !

- Arrête... t'es aux anges avec nous, on le sait tous ! »

                                   

Ils éclatèrent tous de rire, détendant de nouveau l'atmosphère, avant que la rousse ne reprenne la parole.

                              

« Bon j'avoue, je me suis attachée à des imbéciles. » souffla-t-elle d'un air amusée.

                          

Le trajet se poursuivit sur un même ton d'humour et de légèreté. Lorsqu'ils arrivèrent, une voiture était déjà garée à côté du sentier. Un petit bâtiment se tenait au milieu des arbres et des buissons. La porte était ouverte, laissant supposer que quelqu'un se trouvait à l'intérieur. Bientôt, Aurore sortit de la bâtisse, certainement alertée par le bruit des pneus sur les gravillons. Elle tomba des nues en voyant son frère et toute sa clic sortir du mini-bus et l'instant d'après, elle fronça les sourcils.

                                 

« Qu'est-ce que vous faîtes là ? » Interrogea-t-elle sèchement.

                      

Corentin ravala sa salive alors que les autres ne comprirent pas. En voyant les adolescents aussi surpris qu'elle, elle se tourna vers Corentin, l'air passablement agacée.

                              

« Putain mais je t'avais dit de pas t'en mêler merde ! C'est quoi que tu comprends pas dans « Laisse-moi faire mon boulot » ?! T'es complètement inconscient ! » s'emporta-t-elle en posant le bout de son index sur le torse de son frère.

                       

Alerté par les cris, Maxime sortit à son tour du bâtiment, prenant l'histoire en cours de route. Corentin baissa les yeux, peu fier de lui.

                                        

« Et eux ? Ils savent au moins qu'ils ont pas le droit d'être là ? Vu leurs têtes, je jurerai que non. Putain mais Corentin, tu te rends compte que tu les mets tous en danger et toi aussi !

- Mais j'ai l'impression d'être inutile ! Et puis on a quand même le droit de savoir nous aussi merde ! Je veux vous aider ! Répondit-il en s'énervant à son tour.

- Tu veux nous aider ? Alors arrêtes d'être dans nos pattes. C'est dans l'intérêt de tout le monde. » conclut-elle en retournant à l'intérieur du bâtiment.

                          

La lèvre du géant se mit à trembler. Elle avait juste raison. Mais c'était plus fort que lui. Il voulait faire quelque chose. Il voulait pouvoir agir. Il voulait juste que tout se termine.

                                       

« C'est quoi cette histoire ? Je croyais qu'on avait le droit de venir. » lâcha Ramza sans comprendre.

                          

Ils se tournèrent vers Corentin, dans l'attente d'une explication. Le brun se tourna vers eux en soupirant.

                                   

« J'ai menti. C'est même pas eux qui m'ont dit d'où provenait le signal, j'ai demandé au père de Ramza...

- Quoi ? Mais-

- Excusez-moi mais je vais vous demander de partir. Vous ne pouvez pas rester là. Tant que l'enquête est en cours, on ne peut pas vous tenir informer de l'avancée.» coupa Maxime en s'avançant.

                        

Ils acquiescèrent sans broncher, remontant tous dans le mini-bus dans un silence de mort.

                                 

« Pourquoi tu fais tout ça Corentin ? Si la police nous dit de pas nous en mêler, on s'en mêle pas point, déclara Ramza.

- Je sais mais... j'ai l'impression d'être inutile à attendre sans rien faire...

- Je pense pas qu'on est le choix, intervint Tyler.

- Tyler à raison. Laissez la police faire leur travail, les choses vont s'arranger. » glissa Amélie.

                                     

L'intervention de l'adulte avait fini par calmer tout le monde. Sa phrase raisonnait comme la voie à suivre.

                       

« Et si on profitait de cette journée pour se balader en forêt ? » proposa soudain Amanda.

                                  

Tout le monde acquiesça. Cela ne leur ferait pas de mal de s'aérer un peu la tête. Ils s'arrêtèrent un peu plus loin, sortant du véhicule pour marcher un peu. Puis leurs ventres commencèrent à crier famine alors Amélie sortit la glacière de la voiture pour qu'ils puissent manger. Il était deux heures passées.

                            

                     

                       

Garance s'était mise à l'écart. Elle s'était assise sur un tronc d'arbre affalé sur le sol, les coudes sur les cuisses, sa joue s'écrasant sur sa main. Elle avait envoyé valser Rachel qui n'arrêtait pas de la harceler. Elle était en colère contre elle de ne pas avoir été là quand elle avait besoin d'elle. Mais était-ce réellement une raison pour l'envoyer paître alors qu'elle s'était confiée à elle sur quelque chose d'aussi important, d'aussi grave ?

                            

Elle avait été dure avec elle et elle le regrettait. Rachel avait tout de même été violée, et Garance l'avait simplement ignorée. Elle l'avait quasiment humiliée plus qu'elle ne devait l'être.

                             

Elle se compressa la tête en râlant, trouvant son comportement déplorable et nul. Surtout nul. Elle avait agi comme une connasse avec Rachel. Elle avaient été amies à une époque. De très bonnes amies. Elle ne pouvait pas la rayer de sa vie comme ça. Et surtout pas après ce qu'elle venait de vivre.

                       

« Je savais que je te trouverai là. »

                       

La rousse releva la tête pour distinguer une tête blonde s'asseoir à côté d'elle sur le tronc d'arbre. Elle soupira en détournant le regard.

                          

« Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-il doucement.

- Je cumule là... j'ai envoyé valser Rachel.

- C'est pas ce que tu voulais justement ?

- Si mais... »

                                     

Elle soupira une nouvelle fois, complètement dépassée par les événements.

                           

« Je suis vraiment nulle...

- Mais non, pourquoi tu dis ça ?

- Zack l'a violée, Henri. Et moi je fais quoi ? Je la lâche alors qu'elle se sent comme une merde ! »

                            

Elle explosa en sanglots, alors qu'Henri la prit instinctivement dans ses bras, ne sachant pas quoi lui dire. Il voulut lui dire que ce n'était pas de sa faute, et qu'elle n'avait pas à s'en vouloir, mais il se résigna. Alors il resserra simplement sa prise sur elle pour la rassurer et la consoler.

                               

Et comme sa crise de larmes s'éternisa, il comprit qu'elle repensa à Ryan, alors il passa doucement sa main dans ses cheveux, attendant patiemment qu'elle se calme. Lorsqu'elle se sépara de lui, elle releva ses yeux embués de larmes vers lui pour le remercier, ayant la gorge trop nouée pour le dire de vive voix. Elle resta silencieuse, son visage face au sien, son regard plongé dans celui du blond, comme hypnotisée. Elle ne s'était jamais rendu compte des reflets noisettes dans ses yeux à la lumière du soleil. Elle avait toujours pensé qu'il avait les yeux marrons foncés, mais non. Il était beau comme ça. Et il était adorable avec elle. Il était toujours là quand elle n'allait pas bien. Il arrivait toujours pour la consoler et sécher ses larmes. Puis cette façon qu'il avait de la regarder, elle n'était pas dupe. Elle avait bien compris qu'elle ne lui était pas indifférente.

                                        

Quand elle réalisa qu'elle approchait son visage du sien, elle ferma les yeux, ses lèvres n'étant plus qu'à quelques centimètres de sa bouche. Mais des mains fermes sur ses épaules qui la repoussèrent, alors elle rouvrit les yeux pour lui lancer un regard confus. Elle s'était trompée ?

                               

« Que... qu'est-ce que tu fais ? Bafouilla le blond rouge de gêne.

- Je pensais que tu en avais envie... »

                              

A cela il releva le regard vers elle en fronçant les sourcils, alors elle se rassit normalement en baissant les yeux.

                            

« T'es perdue Garance. Tu sais pas ce que tu fais et je... je voudrais pas avoir l'air de profiter de ta faiblesse comme ça... » souffla-t-il sans vaciller.

                         

Son regard était resté droit. Il n'avait pas détourné les yeux une seule fois en disant cela. Pourtant, ses joues étaient en feu. Par cette simple phrase, il avait confirmé à la rousse que bien sûr, il avait envie de l'embrasser. Mais elle venait de perdre son copain, elle culpabilisait, elle était juste paumée. Il ne devait pas abuser du fait qu'elle soit perdue pour qu'il se passe quelque chose entre eux – s'il se passait un semblant de quelque chose.

                                  

La rousse baissa le regard en se mordant la lèvre.

                             

« Tu as raison... » dit-elle simplement sans oser relever le regard.

                        

Le pensait-elle vraiment ? Elle savait ce qu'elle faisait. Elle savait ce qu'elle pensait. Mais peut-être qu'il avait raison. Elle était encore fragile. Elle n'agissait pas parce qu'elle le voulait mais peut-être parce qu'elle en avait besoin.

                               

                     

                      

Corentin était retourné s'asseoir auprès d'Amanda. Tyler et Louis étaient partis faire un tour et Ramza était partie de son côté aussi. Cette dernière repensait à Morgane. Son souvenir lui était revenu comme une claque en pleine figure quand Amélie avait prononcé son nom. Elle savait qu'elle ne supporterait plus très longtemps de rester à sourire faussement face aux autres. Elle avait fini par craquer. Alors elle était là, assise contre le tronc d'un arbre à pleurer. Elle avait posé ses lunettes à côté d'elle, ayant enfoui sa tête dans ses bras, contre ses genoux.

                                           

Ce n'était pas juste. La mort de Morgane n'était pas juste. Ce n'était pas juste qu'on la lui prenne. C'était injuste qu'elle se retrouve seule. Ce jeu était injuste. Ce foutu roi était injuste. Le monde entier l'était.

                            

                      

                     

Amanda avait calé sa tête contre le torse de son petit ami – étant trop petite pour se reposer contre son épaule. Ce dernier semblait pensif. Son cerveau semblait même tourner à plein régime. Après un énième soupire de la part du brun, la petite se redressa, les sourcils légèrement froncés.

                       

« Qu'est-ce qui t'arrive ? » demanda-t-elle en cherchant son regard.

                                           

Au son de la voix, Corentin revint à la réalité, fixant la brune avec une certaine surprise. Puis l'instant d'après, son regard s'assombrit.

                       

« Je vous ai tous mis en danger... » souffla-t-il en baissant la tête.

                         

Amanda le dévisagea un instant avant de s'avancer pour prendre son visage en coupe. Le grand brun releva les yeux vers elle, surpris par son geste, sans réellement oser la regarder droit dans les yeux.

                                

« Tu es juste en colère Corentin... En colère contre ce Roi, contre ce jeu, contre le fait que tu ne puisses rien faire d'autres qu'attendre. C'est normal de vouloir savoir, on veut tous savoir, on veut tous que ça s'arrête. Mais pour ça, il faut que ta sœur et Maxime fassent leur travail, alors on doit leur faire confiance. » lui sourit-elle doucement.

                                

Le géant détourna le regard sentant sa vue se brouiller. A cela, le jeune fille le serra contre elle pour le rassurer. Comment faisait-elle ? Comment faisait-elle pour trouver les mots justes ? Il ignorait cette partie-là de sa personnalité. Lui, qui la croyait d'ordinaire si timide et maladroite, elle s'avérait en réalité être d'un grand réconfort.

                                     

Amanda avait été surprise de voir Corentin pleurer. Il était si jovial, si souriant et si taquin, que jamais elle n'aurait pensé le voir comme ça. Mais il restait humain. Et n'importe qui d'humain verserait des larmes dans ce genre de situation. Alors tout ce qu'elle avait pu faire, c'était de le serrer dans ses bras pour lu montrer qu'elle était là.

                 

                           

                          

Un peu plus loin, Tyler et Louis étaient lovés l'un contre l'autre au pied d'un arbre. Ils ne parlaient pas et ne pensaient à rien de spécial. Ils voulaient simplement profiter de l'instant présent.

                                

Le brun était adossé à l'arbre, son petit ami affalé sur lui entre ses jambes. Tyler avait enroulé ses bras autour du ventre du châtain, calant sa tête contre la sienne. De temps en temps, sa main lâchait la taille de Louis pour venir recoiffer ses cheveux ou alors il venait embrasser sa joue, sa nuque ou son épaule. Il se sentait bien. Juste bien. Il voudrait rester à ses côtés pour le restant de ses jours.

                                 

« Louis... » souffla-t-il en posant la tête sur son épaule.

                   

Le châtain se redressa légèrement, tournant la tête vers lui pour le regarder. De cette façon, leurs nez se frôlèrent.

                                

« Mmh ? » fit-il pour l'inciter à parler.

                        

Tyler releva alors la tête, de sorte à ce que Louis ne le voie plus, prenant une inspiration avant de parler. Il serra son petit ami un peu plus fort contre lui, ayant juste besoin de le sentir près de lui.

                                  

« Je sais que ça va te paraître un peu bizarre et inattendu mais... »

                            

Louis tendit l'oreille pour écouter Tyler, caressant sa main en même temps de son pouce. Le brun lâcha un soupire, avant de cacher sa tête dans le dos du châtain, sentant ses joues chauffer.

                             

« Quand on sera majeur, tu voudras bien... m'épouser ? »

                     

Le cerveau du brun surchauffa. Il se demandait comment il avait réussi à le lui demander une telle chose sans que sa voix ne tremble. Louis s'était arrêté de caresser sa main, ce qui n'était pas pour le rassurer, et face au silence de ce dernier, il regretta sa question. Le châtain se tourna brusquement vers lui, les yeux ronds, le bout des joues roses. S'il s'attendait à ça... Son petit ami n'osa pas croiser son regard. Il voulait juste disparaître. Mais Louis lâcha un rire, alors Tyler releva timidement les yeux pour le fixer. Et ce fut à ce moment là qu'il le vit sourire. Il n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il se passait, qu'il bascula en arrière, Louis venant le surplomber, toujours en gloussant gentiment.

                   

« Oh Tyler... » souffla-t-il en le fixant.

                              

Il ne l'avait jamais vu arborer un si joli sourire, un sourire si sincère. Puis en croisant son regard, il remarqua que le châtain avait les yeux brillants. Il voulut bafouiller quelque chose mais les lèvres de Louis sur le siennes lui en empêchèrent. Il répondit à son baiser, sans réellement cerner la situation. Cela voulait dire oui ? Louis se sépara, et ne lui laissa pas le temps de poser cette question puisqu'il s'écria :

                                      

« Mais bien sûr que je veux ! Je... Oh Tyler, me dis pas des trucs comme ça toi ! Dit-il sans pouvoir s'empêcher de rire en lui frappant gentiment l'épaule. Ton but dans la vie c'est de me faire pleurer en fait c'est ça ? Avoue ! »

                                

En comprenant la signification des paroles du châtain, le brun se redressa pour le serrer contre lui, surtout en entendant dans sa voix un mélange de sanglots et de joie intense.

                               

« Pff, t'es con ! » jura Louis en lui assénant une petite tape dans le dos.

                             

Il se recula avant d'embrasser Tyler, sans parvenir à effacer le sourire qui avait pris possession de ses lèvres. Bientôt, les deux se mirent à rire, entre deux baisers, alors qu'ils s'étreignait toujours plus fort.

                              

« Désolé, je fais pas ça dans les règles de l'art... Je me suis pas agenouillé, et j'ai même pas de bague !

- C'est pas grave imbécile... Ça me convient très bien comme ça... » lui répondit Louis en l'embrassant une nouvelle fois tendrement.

                                    

Ils restèrent encore un moment dans les bras l'un de l'autre au pied de cet arbre, témoin de leur amour.

                                       

                   

                    

Aux alentours de seize heures, ils s'étaient décidé à rentrer chez eux. Amélie avait déposé chacun chez eux puis elle s'était rendue chez Yannick pour lui rendre les clefs du mini bus. Ce dernier lui avait proposé de boire un café aux vues de l'heure et elle avait accepté – contraignant une fois de plus son fils à passer du temps avec Ramza.

                                          

Les deux adolescents se trouvaient dans la chambre de cette dernière, elle recroquevillée sur elle-même appuyée à la tête de son lit, lui assis sur la chaise de bureau, les genoux repliés sur son torse. Un silence pesant s'était installé dans la pièce, les deux n'ayant aucun sujet de conversation notable. Ramza n'avait tout simplement pas la tête à parler et Louis ne se sentait pas suffisamment proche d'elle pour enchaîner des anecdotes stupides à son sujet pour la faire rire. Il avait remarqué qu'elle avait passé l'après-midi seule. Elle était partie se promener seule et l'avait probablement fait pour s'isoler. Il se doutait que quelque chose n'allait pas, mais il n'osait pas lui demander quoi. Il était persuadé que Ramza était le genre de personne à parler d'elle-même et qui se braquait lorsqu'on leur posait trop de questions. Et il ne voulait pas ça.

                                   

Il avait relevé les yeux vers la brune, ayant posé sa tête dans le creux de ses genoux dans un geste contemplatif. Les bouclettes brunes retombaient sur le visage de Ramza et ses grandes lunettes empêchaient au châtain de croiser son regard. Mais l'adolescente avait les genoux repliés contre sa poitrine, les bras les enserrant fermement, les orteils s'enfonçant dans le matelas, les doigts s'agrippant aux plis du pantalon. Ce n'était pas une position habituelle compte tenu de son caractère. Il l'observa un long moment encore, n'ayant toujours aucun sujet en tête pour engager la conversation.

                                 

Puis un tremblement. Si subtil, si bref qu'il ne l'aurait pas remarqué s'il ne la fixait pas depuis un moment déjà. Alors il comprit.

                            

Il relâcha ses jambes, ses pieds venant retrouver le sol, alors qu'il amorça un geste pour se lever, peu sûr de lui.

                             

Ramza pleurait.

                                  

Il le réalisa quand il vit ses épaules trembler une nouvelle fois. Et il ne pouvait pas rester insensible à cela. Il hésita entre sortir et venir la consoler. Parce qu'il était sûr d'une chose : Ramza était bien trop fière pour lui dire de partir. Il ignorait la raison de ses pleurs, mais il se doutait qu'elle avait du y penser tout la journée et qu'elle explosait. Peut-être s'était-elle isolée pour pleurer en toute tranquillité.

                        

Un reniflement et le châtain se décida à s'asseoir sur le lit. Le mouvement dut certainement indiquer à la brune qu'il était à côté d'elle. Il ne pouvait pas juste sortir de la chambre et la laisser pleurer. Mais il savait aussi que ce n'était pas à lui de faire le premier pas. Si Ramza avait besoin d'un semblant de réconfort, il savait qu'elle se réfugierait d'elle-même dans ses bras.

                                              

En fin de compte, il réalisa qu'ils ne se connaissaient pas si mal que ça au final. Ils avaient appris à s'observer et peut-être même à s'apprivoiser tous les deux. Ils étaient simplement partis sur de mauvaises bases.

                            

Puis il la vit bouger pour enlever ses lunettes, toujours ses épais cheveux cachant son visage. Il ne pouvait pas croiser son regard mais il savait qu'elle le regardait. Alors il se risqua à ouvrir son bras pour l'inviter à s'y réfugier. Il pensait qu'il allait rester un moment ainsi, le bras tendu pendant que Ramza hésiterait. Mais il fut surpris du contraire. Il eut à peine le temps de finir d'ouvrir son bras que la tête de la brune se cogna contre son torse. Elle n'enroula pas ses bras autour de lui pour éviter une trop grande proximité. Louis se sentit pâlir, étonné qu'elle agisse ainsi, mais il posa sa main sur l'épaule de la brune, sans la serrer davantage contre lui, simplement pour qu'elle sache qu'il était là.

                                        

Alors Ramza pleura. Elle-même perdue par la situation. Elle se sentait distancée par les événements. Elle ne pensait pas que d'entre tous, celui qui la verrait pleurer serrait Louis. Mais étrangement, elle se sentait en confiance. Pas suffisamment en confiance pour se livrer à lui sur sa douleur, mais assez pour se sentir confortée.

                            

                       

                       

Garance avait demandé à être déposée ailleurs que chez elle. Les autres l'avaient questionné, mais elle n'avait rien dit. Seul Henri avait compris. Elle se retrouva devant la porte, hésitant un long moment avant de sonner. Elle espérait que Rachel soit seule et en même temps elle savait que si tel était le cas, elle ne viendrait pas lui ouvrir. Elle regretta d'être venue en voyant la mère de Rachel lui ouvrir, toute sourire. Elle ne lui avait pas dit.

                              

La rousse se reprit en mains, relevant la tête pour croiser le regard de l'adulte.

                   

« Bonjour Madame ! Je viens voir Rachel, elle est là ? Lui sourit-elle.

- Oh oui, entre je t'en prie Garance ! »

                            

L'adolescente remercia l'adulte en entrant, enlevant son manteau pour l'accrocher au porte-manteaux et retirant ses chaussures.

                                

« Elle est dans sa chambre. » indiqua l'adulte en voyant Garance hésiter.

                    

La rousse hésita à ouvrir la porte, toquant doucement. Mais comme elle ne reçut aucune réponse, elle poussa doucement la porte, voyant tout de suite la brune recroquevillée sur son lit dans un pull ample et emmitouflée dans une couverture épaisse. A la vision, elle se sentit coupable de son dernier message. Et pour ne pas éveiller les soupçons de la mère, elle entra, refermant la porte derrière elle.

                              

Rachel releva les yeux vers elle, augmentant nettement la culpabilité de la rousse. Elle l'interrogeait du regard. « Pourquoi être venue après m'avoir jetée ? », « Je te fais pitié c'est ça ? », « Oui je me sens humiliée. », « Oui il m'a violée. », « Je suis sale. » étaient autant de phrases que Garance pouvait lire sur le visage de son amie. Elle voulut lui parler pour lui répondre, mais elle opta plutôt pour la serrer dans ses bras.

                                     

« J'suis désolée... » souffla-t-elle en lui frottant le dos.

                      

Rachel ferma les yeux, laissant s'échapper ses pleurs, alors qu'elle enroula ses bras dans le dos de la rousse. Elle avait besoin de sentir qu'elle était soutenue. Qu'elles étaient encore amie. Que même si ce n'était plus le cas, Garance faisait preuve d'une certaine solidarité féminine. Elle avait besoin qu'elle soit là.

                                  

« Je me sens tellement sale... » glissa-t-elle en étouffant un sanglot.

                                 

La rousse la serra encore plus fort dans ses bras, avant de se séparer après que ses pleurs se soient calmés.

                      

« Tu veux en parler ? »

                      

A la phrase, Rachel baissa le regard en triturant ses manches. C'était trop récent. Elle hocha négativement la tête, fermant de nouveau les yeux en sentant les larmes monter à nouveau. Se remémorer la scène lui donnait des haut-le-coeurs et des sueurs froides.

                                    

« T'inquiète pas, je suis là... je te laisserai pas toute seule... » dit Garance en la serrant de nouveau.

                      

Rachel s'accrocha à elle, si fermement que la rousse en eut presque mal. Mais elle ne dit rien. Parce qu'elle comprenait à qu'elle point la brune était sous le choc et terrifiée.

                            

Elle avait peur qu'il revienne.

                             

                          

                                      

Corentin était rentré chez lui, s'attendant à ce que sa sœur soit déjà rentrée. Mais en constatant son absence, il en conclut qu'elle avait dû passer au commissariat. Il s'était alors posé sur le canapé et avait allumé la télé pour regarder France trois. Il aimait bien se creuser les méninges devant « Des Chiffres et des Lettres » ou encore « Slam ». C'était nettement plus instructif que « Quatre Mariages pour une Lune de Miel » ou encore « Les reines du shopping » qui passaient sur les autres chaînes à la même heure.

                                        

En entendant la porte s'ouvrir, il se redressa, coupant le son de la télé pour aller accueillir sa sœur.

                    

« Alors ça va ? »

                          

Il n'eut pas le temps d'en demander plus que sa sœur déboula dans le salon, sourcils froncés et poings serrés, l'air passablement énervé.

                                   

« Me parle pas. Je suis pas d'humeur. » gronda-t-elle en se dirigeant vers sa chambre.

                                   

Corentin se ratatina sur place au ton sans appel et ne put s'empêcher de sursauter en entendant la porte de sa chambre claquer. Quelle mouche l'avait piquée ? Était-elle encore fâchée pour ce matin ? Ou une mauvaise nouvelle au boulot ? Elle n'avait tout de même pas été destituée de l'enquête ? La grand brun se décida à aller la voir, toquant doucement à sa porte. En ne l'entendant pas crier de lui ficher la paix, il en conclut qu'elle était ouverte à la discussion.

                                     

Mais alors, s'il s'attendait à la voir dans cet état en entrant. Elle avait les mains tremblantes. Elle semblait aussi énervée que désemparée. Impuissante.

                       

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda-t-il en s'avançant vers elle.

                         

Aurore s'esquiva, partant à l'opposé de la pièce en reniflant et expirant bruyamment dans un son qui résonna comme déboussolé.

                                  

« Ça a un rapport avec l'enquête ? » enchaîna-t-il en la voyant perdre tous ses moyens.

                          

Il fronça les sourcils alors qu'elle eut un rire nerveux avant de relever la tête pour le fixer. Puis elle rit de nouveau, faisant de nouveau les cent pas en tournant en rond.

                                  

« Corentin, je t'ai déjà dit que je pouvais pas t'en parler... » dit-elle dépitée.

                     

A cet instant, le géant ne pensait même pas à connaître l'avancement de l'enquête. Il était juste inquiet pour sa sœur qui semblait totalement désorientée dans le cas présent.

                                     

« Donc c'est bien ça. Qu'est-ce que tu-

- On peut plus rien faire. » le coupa-t-elle.

                       

Elle releva la tête pour le fixer. Elle avait les yeux brillants, un air apeuré collé au visage. Elle semblait totalement dépassée.

                                        

« Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Ça a un rapport avec le Roi ?»

                            

Elle soupira, appuyant ses mains à sa taille, tout en ré-humidifiant ses lèvres.

                   

« Au point où on en est, je crois que ça a plus trop d'importance si je te le dis... Le Roi n'est pas en France.

- Tu veux dire que-

- Interpole doit prendre le relais.

- Quoi ? Mais...

- Il y a des procédures administratives qui vont prendre du temps et...

- Mais ils sont au courant de l'urgence de l'enquête ?

- Oui, mais vous allez sûrement devoir exécuter les ordres pendant quelques jours encore et...

- T'as quand même pas été destituée de l'enquête ?

- Non, comme on connaît l'enquête avec Maxime, ils vont sûrement nous réquisitionner sur l'enquête mais... »

                                            

Sa voix devint anormalement tremblante. Corentin n'eut pas le temps de lui en demander davantage qu'elle le serrait contre elle.

                           

« Je t'aime Corentin, je t'aime plus que tout et je me pardonnerai jamais si... si il t'arrivait quelque chose... »

                                          

Elle se sépara, venant poser ses mains sur les joues de son petit – grand – frère pour l'inciter à la regarder dans les yeux. Des larmes menaçaient dangereusement de couler le long de ses joues.

                               

« Promets moi de pas te mettre en danger et d'exécuter les ordres... Promets le moi...

- Oui, je... je te le promets. » déclara-t-il légèrement déstabilisé de voir sa sœur affectée à ce point.

                                     

Elle essuya ses yeux, lui souriant faiblement l'instant d'après.

                       

« Je vais aller préparer à manger, ça me changera les idées ! » dit-elle en sortant de sa chambre.

                    

Corentin décida de se poser dans sa chambre en attendant, se laissant tomber sur son lit, pensif. Quelles seraient les motivations de ce Roi ? Était-il seulement une seule et même personne ? Dans quel but créer un jeu aussi sordide ? Était-ce pour savoir à quel point l'Homme pouvait tenir à la vie ? Était-ce une vulgaire... expérience ?

                     

En réfléchissant à tout ça, Corentin sentit le besoin de tenir ses amis informés de la situation, alors il saisit son téléphone, dans l'idée de leur faire part de ses hypothèses.

                    

                      

                     

Corentin

Bon je viens de parler à Aurore du coup et le Roi ne se trouve pas en France

                                 

Ramza

Et concrètement ils viennent d'où les messages ? C'est qui qui nous pourri la vie ?

                           

Corentin

Vous souvenez quand je vous ai parlé du virus ? Et qu'apparemment il s'était propagé parce que la base où il était conservé avait été bombardée par les russes ?

                           

Ramza

Ouais ?

                      

Tyler

Où tu veux en venir ?

                                 

Corentin

J'ai pensé à un truc tout à l'heure

                                   

Corentin

Vous avez vu le film The Belko Experiment ?

                          

Ramza

Heu non ? Ça parle de quoi ?

                                  

Corentin

Pour résumer, c'est les employés d'une entreprise qui se retrouvent enfermés sur leur lieu de travail et ils se retrouvent à devoir exécuter des ordres pour survivre, sauf qu'à la fin il n'y a qu'un seul survivant et on révèle que c'était

                               

Corentin

Une expérience.

                             

Corentin

En gros ils ont servis de cobayes à des fins purement scientifiques (et sadiques disons le)

                                

Henri

Et c'est quoi le rapport avec nous ?

                          

Corentin

Je pense que c'est la même chose.

                             

Tyler

Tu veux dire...

                                  

Corentin

Je veux dire que derrière le Roi se cache toute une équipe de scientifiques et que nous, nous ne sommes rien d'autres que leurs cobayes.

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