~La vie se révélait souvent cruelle et d'une implacable injustice, à laquelle nous ne pouvions nous soustraire. Nous étions incapables d'altérer le passé ou de prévenir les tragédies à venir... ~

Je tentais désespérément de chasser ces souvenirs qui me hantaient. Mais comment oublier les cris perçants, la souffrance omniprésente, les corps inanimés étendus dans des mares de sang ? Ces visions d'horreur restaient gravées en moi, indélébiles.

Et maintenant, les coupables se tenaient là, devant moi, leurs visages déformés par des sourires cyniques, presque inhumains. Après tant d'efforts acharnés, j'avais enfin découvert qui étaient les Rois.

L'un d'eux s'avança, me dominant de sa stature imposante, une froide arrogance dans les yeux. La rage monta en moi. Terrifiée, mais furieuse, je criai :

— Comment avez-vous pu ? Vous les avez tous massacrés, sans la moindre pitié ! Pour quoi ? Un jeu absurde ?

— Un jeu, dis-tu ? rétorqua-t-il, un sourire narquois aux lèvres. Stupide ? Certainement pas. Tout a un sens, si tu désires le savoir.

— Que veux-tu dire ? m'étonnai-je, la voix tremblante.

La commissure de ses lèvres s'élargit, devenant un rictus sadique me pétrifiant jusqu'à l'âme. Je sentis l'angoisse me submerger.

Déconcertée par la situation, je ne perçus pas tout de suite l'autre membre du groupe qui se glissa silencieusement derrière moi. Avant que je ne puisse réagir, la lame glacée d'un canif s'apposa délicatement contre ma gorge...

— Game over, Aileen, murmura-t-il à mon oreille d'une voix sourde et menaçante.

Si seulement je n'avais pas été aussi aveugle... peut-être aurais-je pu infléchir le destin.

Mais en cet instant, je compris que tout espoir s'évanouissait. Je cessai toute résistance.

Uniquement un miracle pouvait désormais me tirer de ce foutoir.