Chap.4 : Dans un trou ? Sérieusement ?

Samedi 4 Novembre 2017

Les jours défilaient, et peu à peu, les récents événements commencèrent à s'estomper dans ma mémoire.

Actuellement, je me trouvais à la bibliothèque avec Jean Pascal, concentrés sur la finalisation de notre exposé sur la mutation génétique.

Si vous ne le saviez pas, cela désignait une modification de l'information ADN d'une cellule ou d'un virus.

Disons qu'il s'agissait de la définition que nous avions découverte dans un des livres qui parlaient du sujet.

Comme je m'y attendais, le thème était vraiment captivant.


— Je crois qu'on a terminé ! s'écria JP, un large sourire illuminant son visage.


— Finalement, c'était super de travailler avec toi, répondis-je avec le même entrain.


— Au moins, tu es franche, pas comme certains hypocrites que je connais.


— Ah, donc tout le monde ne provient pas d'Happy-City ? demandai-je en rigolant.


— Happy-City ? s'exclama-t-il en s'esclaffant. Personne ne vient de cette ville ici, je te le garantis !


Son rire était contagieux, et je ne pouvais m'empêcher de sourire davantage. Œuvrer avec lui rendait le travail non seulement agréable, mais aussi plein de légèreté.

Nous discutâmes encore pendant quelques minutes, avant de nous séparer pour vaquer chacun à nos occupations.


— Alors ? Cet exposé ? me questionna une voix que je connaissais que trop bien en entrant dans la pièce.


— Que me veux-tu, Josh ? soupirai-je. J'ai vraiment l'impression que tu me suis ces derniers temps.


— Comme si je n'avais rien de mieux à faire que de traîner derrière toi !


— Alors, dis-moi, qu'est-ce que tu fiches dans les toilettes des filles ?! lui demandai-je, les bras croisés, un sourire amusé sur les lèvres.


Il scruta l'entièreté des lieux, feignant l'innocence, avant de s'extirper de la pièce avec une allure totalement indifférente.


— Je cherchais le salon de thé le plus proche ! répondit-il, toujours aussi sérieux.


Je soupirai, le regard sceptique, avant de poursuivre ma route. En sortant, je le trouvai à m'attendre près de la porte, l'air tranquille. Je me plaçai devant lui et déclarai :


— Tu as dix secondes pour t'expliquer avant que je ne me mette à crier « au secours » à tue-tête !


— Arrête d'être parano, Aileen. Je ne te suivais pas, m'affirma-t-il, un sourire amusé se dessinant sur son visage, avant de s'éloigner comme si de rien n'était.


— Si tu veux, je peux toujours t'accompagner aux toilettes des filles la prochaine fois, juste pour être sûre ! lançai-je en riant.


Il leva les yeux au ciel en feignant l'horreur, mais je savais que je venais de marquer un point.

Je soufflai avant de l'imiter, car nous nous rendions au même endroit, le gymnase. En effet, un samedi sur deux, le délégué général des enseignants (DGE), celui qui m'avait fourni mon badge et les informations dont j'avais besoin le premier jour, devait nous dévoiler les membres des différentes équipes de cette semaine pour les nombreuses besognes qu'il devait nous confier.

Une fois parvenus, nous constatâmes qu'il était déjà plein. Le DGE ainsi que de divers professeurs arrivèrent plusieurs minutes plus tard.


— Bonjour à tous ! s'écria le DGE. Nous avons finalement terminé la répartition de tous les lycéens, sourit-il.


Il nous avait séparés selon différentes tâches. À la fin, je fus dans la cohorte d'entretien du jardin, composé d'autres élèves dont je ne connaissais qu'une minorité. Josh, quant à lui, se retrouvait avec Dora dans le celui de nettoyage du gymnase.

Je me rendis ensuite dans la cours où j'attendis le reste de l'équipe. Une fois que nous constatâmes que nous étions au complet, nous décidâmes de former des collectifs de trois pour aller plus vite.

J'en cherchais un, convenable, lorsque Rosie, une fille de ma classe, m'accosta :


— Salut, Aileen ! Tu veux venir avec nous ? On a besoin d'une troisième personne pour notre groupe.


— Bien sûr ! Merci de m'inclure, répondis-je en souriant.


— Super ! On doit aller recueillir de l'eau à la pompe et la ramener ici pour arroser les fleurs, expliqua-t-elle.


— Ça a l'air facile. Tu penses qu'on va finir rapidement ?


— En théorie, oui, mais avec ma maladresse, on risque de faire quelques trajets supplémentaires ! rit-elle.


Nous décollâmes donc ensemble en direction de la pompe. J'étais exténuée après quelques allers-retours, mais comme c'était sous peu achevé, je me je me calmai.


— Et un dernier tour ! Après on pourra se reposer un peu, proposa Rosie en me lançant un clin d'œil.


—Deal! Je suis partante, dis-je, en essayant de garder le moral.


Actuellement, je m'y dirigeais, solitaire, pour la dernière fois, prenant le temps d'admirer tout ce qui m'entourait. Mais alors que je me perdais dans mes pensées, je sentis soudainement deux mains dans mon dos me propulser sans que je ne puisse réagir, me faisant tomber dans un trou que je n'avais même pas vu.

Il était suffisamment profond pour que je comprenne que je ne pourrais pas m'en extirper seule. La panique s'empara de moi, et je me mis à crier à l'aide, désirant désespérément que quelqu'un m'entende.

Dix minutes passèrent, interminables, et je me retrouvais toujours là, à me demander qui avait bien pu me pousser et pourquoi. Mon esprit dériva même à l'idée que j'avais peut-être trébuché toute seule encore une fois... cela ne m'aurait pas étonnée.

Au moment où que je commençais à perdre espoir, je perçu des bruits de pas qui résonnaient au loin. Mon cœur s'accéléra, et je me remis à crier à l'aide. J'ignorais qui c'était, mais je savais que c'était mon unique chance. L'individu se dirigeait vers moi, et un frisson d'optimisme me parcourut. Lorsque cette personne arriva à la hauteur du trou, elle se plaça à genoux et me tendit la main.


— Ça va ? me demanda-t-il d'une voix calme, presque rassurante, alors que je sortais de là.


— Maintenant oui, dis-je, soulagée. Merci. Si tu n'étais pas passé par là, j'aurais moisi dans ce trou.


— En fait, je te cherchais, répondit-il avec un léger sourire.


— Et pourquoi ? le questionnai-je, surprise.


— Tu devais ramener le dernier seau d'eau, t'en souviens-tu ? Et comme tu traînais, je me suis proposé pour aller à ta rencontre.


— C'est sympa, encore merci.


Nous rejoignîmes ensuite les autres, et je préférai cacher le moment désespéré que je venais de vivre. Après tout, j'avais été sauvée, et ce petit secret m'appartenait à jamais. Nous achevâmes finalement tout le travail quelques minutes plus tard, et chacun retourna dans sa chambre, le soleil s'étant couché depuis longtemps déjà.

Pour ma part, je restai assise sur la fontaine, observant le beau ciel qui s'offrait à moi. Ce soir, toutes les étoiles étaient de sortie et le coloraient magnifiquement de leur douce lumière. Mais mon esprit demeurait hanté par l'étrange sensation de sombrer dans cette crevasse, une expérience traumatisante que je ne pourrais pas oublier de sitôt.

Était-ce normal qu'il y ait un trou d'une telle profondeur dans la cour de l'internat ? Combien de chances y avait-il que j'y dégringole à pieds joints ? Y étais-je vraiment tombée toute seule ? Je n'en étais plus sûre, car j'avais bel et bien senti quelqu'un m'y pousser.


— Que fais-tu ? me questionna une voix qui me fit sursauter, me sortant de mes pensées.


— Arrête de me faire peur, Josh ! Ce n'est pas drôle..., lui dis-je, en le regardant avec agacement.


— Ce n'est pas ma faute si tu es aussi facilement effrayée.


— Que fais-tu là ? demandai-je, frustrée. Tu me cherchais ?


— Tu ne dois pas être au courant, madame la nouvelle. Je suis chargé, chaque soir, d'effectuer le tour de l'établissement à la recherche des élèves comme toi.


— En fait, tu es gardien !


— C'est ça, moque-toi, s'écria-t-il en roulant les yeux. Maintenant, allons-y.


— Attends, laisse-moi contempler le ciel encore un peu.


— Tu es définitivement plus bizarre que je ne l'imaginais, dit-il en s'asseyant malgré tout près de moi.


Nous restâmes silencieux, et je pris une profonde inspiration, toujours troublée par ce qui venait de se passer.

— Laquelle est ta favorite ? demandai-je finalement, essayant de chasser mes pensées.


— Je ne suis pas trop constellations, répondit-il, indifférent.


— Alors, qu'est-ce que tu préfères ?


— Je ne crois pas que ça t'intéresse.


— Mais c'est moi qui pose la question ! Ça doit bien m'ntéresser un peu.


— Une prochaine fois peut-être. Je ne dévoile pas ma vie à des inconnues.


— Inconnue ? m'insurgeai-je, agacée.


— Ça fait quoi... deux semaines que tu es arrivée ? Alors oui, tu es toujours une inconnue qu'en plus je ne porte pas spécialement dans mon cœur.


— Il faudrait déjà que tu en es un, de cœur.


— Peut-être, mais pour l'instant, ce n'est pas le sujet. Allez, on y va.


Cette fois-ci, je le suivis sans protester, le cœur lourd et l'esprit agité par mes pensées sombres. Pendant notre marche, je pris mon courage à deux mains et lui demandai, d'une voix tremblante, si la profonde crevasse dans laquelle j'étais tombée était normale.


— De quel trou parles-tu ? Il n'y en a aucun dans la cour, et surtout pas près de la pompe.


— Pourtant, on m'a bien poussée dans un trou. Et devine où ? Dans la cour. Près de quoi ? De la pompe !


Un frisson parcourut son visage, et son regard devint sérieux.


— Et qui t'y a entraînée ? Il parut un instant assez surpris.


— Tu imagines vraiment que si je le savais, je serais restée là, bras croisés à contempler les étoiles, avec des sueurs froides à n'en plus finir ?


— Je vois...


Il se mura dans un silence pensif, ses sourcils froncés, tandis que l'inquiétude s'installait lentement entre nous. Le trajet vers l'édifice sembla interminable, et l'angoisse grandissait en moi, pesante et suffocante.

Lorsque nous arrivâmes enfin au bâtiment, nous nous dirigeâmes vers les chambrées. Juste au moment où il s'apprêtait à m'abandonner devant la cage d'escalier reliant nos deux dortoirs, un cri de terreur perça l'air, bien plus fort que celui de la dernière fois. Il était chargé d'une peur si profonde qu'il fit vibrer mes os, me plaçant dans un état de paralysie face à l'horreur qui nous entourait.





<~Blues~>

Un chasseur ne sachant pas chasser sans son chien de chasse est...

perdu ! Ahah

Règle numéro 1 : Choisis bien tes fréquentations...

🔦... À suivre... 🔦

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