Chapitre 9
Un chapitre long pour vous récompenser d'avoir patienté si longtemps pour la suite haha
D'ailleurs j'ai pas trop relu ce que j'ai écrit, donc je pense que des incohérences peuvent se glisser, j'en suis navré si jamais vraiment :/
N'hésitez pas si vous voulez qu'ils se passent des choses particulières, je peux essayer de les glisser dans l'histoire, que ce soit des persos, des thèmes, des scènes jsp !
Bonne lecture !
Chapitre 9
Le soleil déclinait sur Bordeaux, projetant des teintes dorées sur les installations du terrain d'entraînement. Damian, la respiration encore haletante, traversait l'allée bordée d'arbres qui menait aux vestiaires. Les entraînements avaient été rudes ces derniers jours, mais rien ne parvenait à lui faire oublier la tempête qui régnait dans son esprit. Ses pieds lourds avancaient machinalement, jusqu'à ce que son téléphone vibre dans sa poche.
Il sortit l'appareil et vit le nom de Romain s'afficher. Damian marqua un temps d'arrêt, hésitant à répondre. Après quelques secondes, il décrocha finalement.
— Allô ?
— Damian, dit une voix familière au bout du fil. Comment ça va ?
— Pas si mal... Je sors d'une séance de merde là, et toi ?
— C'était jour de repos, dit Romain d'un ton mystérieux.
— Chanceux, se moqua Damian
— C'est toi le chanceux...
Damian fronça les sourcils et n'eut pas le temps de se demander pourquoi il disait ça. Il sentit une main toucher son épaule et se retourna lentement. Romain se tenait là, à quelques centimètres alors qu'il était censé être à des kilomètres. Son regard intense et déterminé transperçait la distance qui les séparait. Avant même que Damian ne puisse réagir, Romain se laissa tomber dans ses bras.
— Qu'est-ce que tu fais ici ? murmura Damian, troublé
— Ce que je devrais faire depuis longtemps, répondit Romain sans attendre.
D'un geste brusque mais plein de tendresse, il saisit le visage de Damian entre ses mains et l'embrassa. Damian resta figé quelques instants, pris de court, avant de fermer les yeux et de se laisser emporter par la chaleur de ce baiser. Le monde autour d'eux sembla s'éclipser, laissant place à ce moment suspendu dans le temps.
Lorsqu'ils se détachèrent enfin, Damian rouvrit les yeux, son souffle court.
— Tu ne comprends pas... souffla-t-il. Tout ce qui se passe, les procès, les menaces... Je ne veux pas que tu sois mêlé à ça.
— Arrête, Damian. C'est justement ça que je refuse. Tu crois que me protéger en m'éloignant va arranger les choses ? Tu crois que je vais juste te laisser partir comme si je pouvais vivre sans toi ?
Damian baissa les yeux, incapable de soutenir le regard perçant de Romain.
— C'est pas si simple... murmura-t-il.
Romain attrapa doucement ses poignets.
— Non, ce n'est pas simple. Mais on est deux. Et je suis avec toi. On affrontera les procédures ensemble, on ne laissera personne détruire ce qu'on a. Tu es trop important pour que je te laisse tout affronter seul.
Le silence tomba entre eux. Damian sentit un poids invisible quitter lentement ses épaules. Pour la première fois depuis des semaines, il se sentit moins étouffé par ses peurs.
— Tu es sûr de pouvoir supporter tout ça ? demanda-t-il, sa voix empreinte d'un mélange de doute et d'espoir.
Romain esquissa un sourire tendre.
— Avec toi, je peux tout supporter.
Damian hocha la tête, les yeux brillants d'émotion. Il inspira profondément avant de s'approcher à son tour pour poser son front contre celui de Romain.
— Merci... murmura-t-il.
— Tu ferais la même chose pour moi, répondit Romain.
Ils restèrent ainsi quelques instants, en silence, réconfortés par la simple présence de l'autre. Puis Romain passa un bras autour des épaules de Damian et l'entraîna doucement vers la sortie.
— Allez, viens. On a tout un avenir à planifier ensemble.
Damian esquissa un sourire timide mais sincère. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait prêt à avancer.
L'aube déroulait doucement ses premières lueurs sur Toulouse. Une lumière pâle traversait les rideaux de la chambre, dessinant des ombres diffuses sur les murs. Antoine ouvrit lentement les yeux, encore ensommeillé, mais une sensation familière l'avait tiré de son sommeil : le bruit des mouvements discrets de Charlie. Il tourna la tête et la vit, allongée à ses côtés, le visage plongé dans l'oreiller, mais ses traits tendus trahissaient son sommeil agité.
Il resta immobile un instant, observant le répit apparent que lui offrait le sommeil. Il savait pourtant que ce moment de calme était trompeur. Depuis plusieurs nuits, il la sentait se retourner sans cesse, murmurant parfois des mots incompréhensibles dans un souffle. Elle se réveillait souvent, le regard hanté par des pensées qu'elle refusait de partager. Chaque soir, il tentait de la rassurer, de l'envelopper dans ses bras jusqu'à ce qu'elle retrouve un semblant de paix. Mais il voyait bien que cela ne suffisait pas.
Antoine inspira lentement et repoussa la couverture. Ses pieds touchèrent le parquet froid, lui arrachant un frisson. Il se dirigea vers la salle de bain, tentant de ne pas faire de bruit pour ne pas la réveiller. En se regardant dans le miroir, il remarqua les cernes qui soulignaient ses yeux. Il n'était pas seulement fatigué par les entraînements intenses des dernières semaines—il était épuisé de la voir se battre seule contre ses démons.
Quelques minutes plus tard, il était habillé et prêt à partir pour l'entraînement matinal. Avant de quitter la chambre, il jeta un dernier coup d'œil à Charlie. Une mèche de cheveux s'était glissée sur son front, et il fut tenté de la replacer doucement, mais il s'abstint, de peur de troubler son sommeil fragile.
Dans la cuisine, alors qu'il attrapait une pomme et une bouteille d'eau, il se perdit dans ses pensées. Il voulait l'aider, être le pilier dont elle avait besoin, mais il avait l'impression qu'elle construisait un mur invisible entre eux. Ce n'était pas volontaire, il le savait—Charlie avait toujours porté le poids de son passé seule, par peur d'être un fardeau pour les autres. Mais Antoine ne supportait pas de la voir ainsi. Il se promit d'essayer une fois encore, de trouver les mots justes pour lui montrer qu'elle pouvait se reposer sur lui.
Alors qu'il ouvrait la porte pour partir, un bruit léger le fit se retourner. Charlie était debout dans l'encadrement de la porte de leur chambre, enveloppée dans un plaid. Ses yeux, encore lourds de fatigue, croisèrent les siens.
— Tu pars ? murmura-t-elle d'une voix rauque.
— Oui, je vais à l'entraînement, répondit-il doucement. Tu devrais te reposer encore un peu.
Elle hocha la tête, mais ne bougea pas. Antoine s'approcha d'elle, posant une main chaude sur son bras.
— Ça va aller, mon cœur ?
Elle haussa légèrement les épaules, un sourire triste flottant sur ses lèvres.
— Oui... Ne t'inquiète pas pour moi.
Mais Antoine voyait bien que ces mots étaient vides, prononcés plus pour le rassurer que pour traduire une véritable conviction. Il effleura doucement sa joue du revers de la main.
— Je m'inquiète toujours pour toi, murmura-t-il. Mais on en parlera ce soir, d'accord ?
Charlie acquiesça lentement, et il se pencha pour déposer un baiser sur son front avant de partir. Alors qu'il s'éloignait dans la fraîcheur du matin, une seule pensée occupait son esprit : il devait trouver un moyen de l'aider à retrouver sa sérénité.
Quelques heures plus tard, Antoine, nerveux, fixait l'écran de son téléphone où le nom de Léon apparaissait. Cela faisait plusieurs minutes qu'il hésitait à appuyer sur le bouton d'appel. Finalement, il inspira profondément et décida de composer le numéro. La tonalité retentit deux fois avant que la voix de Léon ne se fasse entendre.
— Antoine ? Salut !
— Salut, Léon. J'espérais pouvoir te parler un moment. Ça te va si on se voit pour discuter ?
Un court silence suivit la demande d'Antoine. Léon sembla hésiter un instant avant de répondre.
— Bien sûr, je suis libre cet après-midi. Tu veux qu'on se retrouve au café où on s'était vus la dernière fois ?
— Oui, ça me va. Merci.
Antoine attendait déjà installé à une table en terrasse. Le café était presque vide, la douce lumière de fin d'après-midi baignait les lieux d'une atmosphère apaisante, en contradiction avec la tempête qui agitait les pensées d'Antoine. Il releva la tête en entendant des pas se rapprocher.
Léon arriva, un sourire amical sur les lèvres. Il s'assit face à Antoine et commanda un café avant de reporter son attention sur lui.
— Alors, qu'est-ce que tu voulais me dire ? demanda-t-il.
Antoine passa une main nerveuse dans ses cheveux.
— Je voulais surtout faire le point sur les recherches que tu fais avec Charlie. Vous avez trouvé quelque chose de nouveau sur Haru ?
— Pourquoi tu ne lui demandes pas toi-même ?
— Elle m'en parle mais...
Antoine hésita un instant.
— Pas autant qu'à moi ? compléta Léon
Il avait peut-être raison mais Antoine se raidit immédiatement. L'idée qu'elle puisse plus se confier à Léon qu'à lui l'agaçait.
— Pas forcément mais, disons qu'elle ne se confie pas trop...
Léon eut un demi sourire malgré lui qui n'échappa pas à Antoine.
— On n'a pas trouvé grand-chose de toute façon. Aucune correspondance sur les réseaux sociaux avec son nom. Mais c'est possible qu'il ait du changé s'il a survécu. Charlie a dit qu'elle essayerait de redemander à sa tante ou ses grands-parents.
Antoine acquiesça en silence, les yeux plongés dans sa tasse de café.
— Je suis... inquiet. Pas seulement à cause des recherches, mais aussi pour Charlie. Elle traverse beaucoup de choses en ce moment.
— Je comprends. Elle est forte, mais ce n'est pas évident pour elle. Je fais de mon mieux pour l'épauler sans trop m'imposer.
Antoine releva les yeux, plongeant son regard dans celui de Léon.
— Justement, c'est ça... Je me demande quelles sont tes intentions envers elle. Je vois bien que vous vous êtes rapprochés. Je veux juste savoir où tu en es avec tout ça.
Léon resta silencieux un instant, l'expression plus sérieuse.
— Mes intentions ? Charlie est une femme formidable. Je ne pense pas que je sois le seul à l'avoir remarqué. C'est naturel que des liens se créent quand on passe du temps ensemble, surtout dans une situation aussi intense que celle-ci.
— Oui, mais tu comprends ce que je veux dire, insista Antoine, les sourcils froncés.
Léon haussa doucement les épaules, comme s'il évitait volontairement de donner une réponse claire.
— Je veux l'aider à retrouver la vérité sur son passé. Quant au reste... je dirais que le temps décidera. Les choses ont une façon de se dérouler naturellement, tu ne crois pas ?
Antoine sentit une tension monter en lui. Cette réponse évasive ne le rassurait pas. Il percevait quelque chose d'étrange dans l'attitude de Léon — comme si ce dernier le testait ou évaluait ses limites.
— Je veux juste que tu saches que Charlie et moi, c'est solide. Je veux qu'elle soit heureuse, et je ferai tout pour l'aider à traverser cette épreuve.
Léon acquiesça lentement, son regard devenant plus perçant.
— C'est tout à ton honneur, Antoine. Mais tu sais, parfois, ce dont une personne a besoin, ce n'est pas toujours ce qu'on croit. Parfois, il faut juste lui laisser l'espace pour trouver ce qu'elle veut vraiment.
Les deux hommes se jaugèrent un moment en silence. Le message était implicite, mais clair : Léon ne comptait pas se retirer simplement parce qu'Antoine le voulait. Il était là pour rester.
— Je vois, murmura Antoine, en se redressant sur sa chaise. Merci pour les informations.
— De rien. On a tous les deux les mêmes priorités, après tout, répondit Léon avec un sourire qui avait cette fois une pointe d'ambiguïté.
Antoine lui renvoya un sourire de façade mais son sang bouillait à l'intérieur. Tout était plus clair à présent pour lui. Il devait tout faire pour l'éloigner du chemin de Charlie.
Voilààà
Alors ça vous a plu ?
Merci pour la lecture et bonne soirée !
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