Chapitre 6

Oh la la je sais j'ai tardé à poster mais mes vacances sont terminés, j'ai repris le taff (au secours) et je voulais aller écrire chill dehors mais en ce moment à Lyon c'est un coup il fait froid un coup il fait chaud du coup j'ai pas la motivation après le taff, sorryyyyyyy, promis je n'abandonne pas.

Profitez bien parce que du coup j'ai écrit un chapitre interminable pour vous guys !


Chapitre 6


Antoine ?

Une voix lui parvint difficilement.

Antoine !

Une main secoua son épaule et il ouvrit lentement les yeux. Une lumière éblouissante le fit cligner plusieurs fois. Il reconnut les murs blancs et le siège inconfortable où il avait - par miracle - réussi à s'endormir. Il était encore à l'hôpital. Il se redressa doucement. Charlie était à côté, elle paraissait très fatiguée et il se rendit compte qu'il avait dû l'empêcher de se reposer.

- Désolé, marmonna-t-il en se massant les cervicales.

- Jenia s'est réveillé, il va bien.

Antoine sourit, rassuré.

- Earvin est allé le voir, je pense qu'on devrait rentrer.

Il hocha la tête et se releva. Il avait mal partout, aux bras, aux jambes, c'était à se demander s'il n'aurait pas dû rester éveiller. Charlie n'était pas non plus au mieux de sa forme et les deux avancèrent lentement vers le rez-de-chaussée en direction d'un lit pour une nuit complète.

Le Uber déposa Charlie devant l'appartement d'Earvin. Antoine descendit également.

- Tu veux monter ? proposa-t-elle

Il fut surpris et pensait qu'elle voudrait aller dormir le plus vite possible et, surtout, qu'elle ne voudrait pas le voir une seconde de plus. Sa première pensée aurait été d'accepter, dans la seconde près, mais il se retint. Il voulait réfléchir et agir en adulte.

- Non, je vais rentrer.

Elle fronça les sourcils, presque déçue.

- Ok, répondit-elle sur un ton un peu las.

- Je ne veux pas que tu me pardonnes parce que j'ai fait quelque chose de normal, murmura-t-il d'une voix basse.

- Ce n'est pas normal ce que tu as fait, c'était courageux et désintéressé. C'était... toi.

Il sourit et réduisit lentement l'espace entre eux.

- C'est gentil mais je veux que tu saches que j'ai compris ce que tu me reprochais et que j'ai vraiment besoin d'évoluer. Je ne veux pas que tu me pardonnes pour des mauvaises raisons, je veux revenir vers toi en étant une meilleure personne.

Elle lui sourit et hocha la tête.

- On se revoit à Toulouse alors ? proposa-t-il

- Oui, bien sûr.

Il resta un peu immobile et ce fut elle qui le prit dans ses bras pour le serrer le plus fort possible. Il lui manquait déjà.


Ses derniers jours de vacances s'envolèrent rapidement. Jenia sortit rapidement de l'hôpital et Earvin retrouva son enthousiasme débordant. En un clin d'œil, elle se retrouva sur un quai de gare, enlaçant ses deux amis, sa valise à la main, une petite larme coulant le long de sa joue. Elle repartait vers sa maison afin d'affronter cette vie qu'elle avait réussie à éviter quelques temps.


- Tu es sûre ?

- Oui, ça n'a plus aucun sens.

Romain restait fixé sur le sucre qui se dissolvait dans son café d'un air embêté.

- Il doit y avoir une autre solution...

- J'ai retourné le problème dans tous les sens, je dois partir. C'est discuté avec Ugo, il est d'accord même s'il aurait aimé trouvé une meilleure solution.

Romain leva les yeux vers Charlie.

- Ce n'est pas juste.

- C'est mieux pour tout le monde, répondit Charlie avec un petit sourire.

Il soupira. Il réagissait étrangement, se dit-elle, comme si cette nouvelle venait en plus d'une autre.

- Tout va bien ?

Il haussa les épaules.

- Tu boudes ?

- Non, souffla-t-il, j'ai juste l'impression que... je sais pas enfin, tout le monde part.

- Quelqu'un d'autre part en plus de moi ? s'exclama-t-elle

Il leva les yeux au ciel.

- Charlie, la rappela-t-il à l'ordre d'une voix agacé.

Elle réalisa tout à coup.

- Ah oui, Damian, pardon. Je suis bête.

Un silence s'installa et elle se rendit alors compte à quel point il paraissait fatigué. Le demi d'ouverture avait des traits fatigués, des yeux cernés, et des gestes lents.

- Vous n'arrivez pas trop à...

- Non évidemment qu'on n'arrive pas à baiser ! On n'arrive pas à se voir tout court ! Et j'ai l'impression d'être la seule personne à en avoir quelque chose à foutre !

- Je suis sûr que non, tu sais bien que vous êtes très occupés, et Bordeaux lui demande beaucoup, et pareil pour toi et Toulouse.

- Je sais, murmura-t-il, mais je ne sais pas, on ne parle plus vraiment, on s'appelle pas non plus. C'est comme si... s'il ne voulait plus...

Il ne finit pas sa phrase. Peut-être que si les mots franchissaient ses lèvres, ils deviendraient réalité. Il préféra se taire et regarder Charlie. Elle paraissait désolée, sincèrement.

- La communication n'a jamais été votre fort.

- Tu peux parler, rigola-t-il.

Elle rit également. Il avait raison.

- Il y a bientôt un rassemblement de l'équipe de France, non ? Ce sera l'occasion de...

- Il y a un Toulouse-Bordeaux avant, la coupa-t-il, et de toute façon je ne veux pas que ma relation existe que 4 semaines par an !

Elle hocha tristement la tête.

- Tout ça pour dire, rajouta Romain, que j'en ai marre de voir les gens autour de moi partir.

- Je comprends mais je reste à Toulouse. Je serai toujours là pour t'écouter te plaindre !

Il lui sourit.

- Heureusement... J'espère qu'Antoine restera à ta hauteur.

- Il l'est, il a simplement tendance à l'oublier et faire n'importe quoi.


Alors la vie reprit doucement son cours.

Charlie patientait calmement devant l'entrée de son nouveau club de rugby. Club d'amateur oblige, le directeur avait oublié les clés et elle attendait qu'il revienne pour pouvoir voir le matériel. Le terrain était en périphérie de Toulouse dans une banlieue calme qu'elle avait hâte d'arpenter. Tout sentait le renouveau. Nouveau club, nouveaux joueurs et joueuses, nouveux collègues, nouvelle vie en somme. Tout la confortait dans l'idée qu'elle avait fait les bons choix.

Elle rencontra ses équipes jeunes. Une équipe de filles et une de garçons. Ils étaient gentils et avaient soif d'apprendre. Ils avaient écarquillés si grands les yeux quand le président leur avait annoncé leur nouvelle coach, que Charlie avait cru qu'ils n'y croiraient jamais. Elle avait été facilement accepté et elle se sentait bien. Tout était moins important. Ou plutôt, le plus important était de s'amuser. La progression, la tactique, tout cela venait en second. Et même si la tactique était son point fort, ce pourquoi elle aimait le rugby, elle découvrait cette innocence et y prenait goût.


Elle donnait quelques indications à une demie de mêlée sur un plaquage lorsqu'une se posa sur son épaule. Elle se retourna pour reconnaître Antoine en survêtement du Stade Toulousain, la capuche rabattue sur son visage. Il avait les cheveux légèrement mouillé, sortant sans doute de l'entraînement.

- On t'a laissé rentrer avec les couleurs de l'ennemi ? rigola-t-elle

- J'ai montré ma tête, je n'étais plus l'ennemi, soupira-t-il sur un ton amusé

Elle l'invita à s'asseoir à côté d'un geste de la main.

- Elles sont comment ?

- Pas mal, des ados quoi.

Il sourit.

- Je ne pensais vraiment que tu irais entraîner des ados.

- Tu trouves que c'est comme régresser ?

- Non, répondit Antoine, on a tous connu un coach qui a changé notre vie, qui nous a donné goût du rugby, et si c'est toi qui le devient pour ces filles, je ne m'inquiète pas pour leur avenir.

Ils se sourirent.

- Ça me fait tellement du bien d'être là, si tu savais...

Il hocha simplement la tête.

- Et toi ? Est-ce que tu joues mieux ?

Il sembla réfléchir comme s'il ne voulait pas la blesser.

- Oui. Ça me tue de le dire mais oui, beaucoup mieux.

Elle resta silencieuse.

- Ça te fait mal ? murmura Antoine en lui lançant un regard compatissant

- Un peu, c'est vrai. Ça veut vraiment dire que c'est un peu de ma faute alors.

- Je pense que c'est un mélange de tout. J'étais aussi très énervé contre moi-même, je m'entraînais mal et pas assez, et ça ce n'est pas de ta faute. Je ne sais pas comment dire mais l'incident avec Jenia et Earvin m'a rappelé aussi que je pouvais avoir un impact sur ma vie, celle des autres, que je pouvais être quelqu'un bien.

Elle pouffa.

- Tu en doutais ?

- Parfois oui.

Elle reporta son attention sur ses joueuses mais lui continua de la détailler. Elle paraissait de plus en plus sublime, ses cheveux avaient poussé depuis la dernière fois, elle avait un peu bronzé.

- Mais ce que je veux c'est avoir de l'impact sur une vie en particulier...

- Ah oui ? Laquelle ? répondit machinalement Charlie qui n'écoutait pas vraiment, trop occupée à coacher.

Il passa son bras sur ses épaules pour l'attirer lentement vers lui. Il la sentit frissonner à l'instant elle se retrouva dans ses bras.

- La tienne, murmura-t-il doucement à son oreille.

Elle rougit violemment lorsqu'il plaça sa deuxième main dans le creux de ses hanches et cacha son visage dans son cou comme un réflexe.

- J-Je...

- Chut, coupa-t-il, je voulais simplement que tu te rappelles ce que ça te faisait d'être dans mes bras.

Elle ne répondit rien, son cœur frappait dans sa poitrine.

- Charlie ?

- Oui, soupira-t-elle.

Elle espérait qu'il ne la lâche jamais, qu'ils s'embrassent, que...

- On t'appelle là.

Elle sursauta et se sépara de lui à la vitesse de la lumière pour se retourner sur une petite ailière un peu gênée. Charlie bredouilla des excuses incompréhensibles.

- C'est votre copain ?

Son visage vira au rouge et elle lança un regard perçant à Antoine qui ricanait.

- Ce ne sont pas tes oignons, retourne faire l'exercice avec les autres ! finit elle par répondre

La jeune fille haussa les épaules et courut vers ses coéquipières.

- Tu l'as fait exprès, siffla Charlie entre ses dents

- Tu sais il suffit que tu me demandes si tu envie que je t'embrasse.

- Non mais... souffla-t-elle, ne va pas t'imaginer...

- Oui, ça doit être moi qui délire, ricana Antoine.

- voilà, toi et tes délires là...

Il se leva, décidant de ne pas pousser plus loin pour l'instant, embrassa le dessus sa tête.

- La prochaine fois, demande-moi si tu veux m'embrasser, murmura-t-il pour la taquiner une dernière fois.

- C'est ça, dans tes rêves.

Au fil des jours, un ballet discret de regards et de sourires se déploya entre Antoine et Charlie. Chaque rencontre, chaque échange tissait la trame d'une complicité retrouvée. Dans le café où elle avait pris l'habitude de passer du temps, un effleurement accidentel sous la table éveillait un frisson oublié. Les mots étaient légers, mais les silences entre eux chargés d'un murmure plus profond, plus ancien.

Ils marchaient ensemble dans un parc sous un crépuscule doré, les ombres longues des arbres dessinant des fresques mouvantes sur leur chemin. Antoine cueillant une fleur sauvage, la tendit à Charlie, les yeux du rugbyman pétillant d'un espoir timide.

Un soir, alors que la ville scintillait de mille feux, Antoine saisit la main de Charlie. Le geste était fluide, naturel, comme s'ils avaient toujours été destinés à entrelacer leurs doigts. Il lui murmura qu'il aimait ces moments avec elle, et son aveu flotta entre eux, doux comme la brise.

Ces instants, légers mais chargés d'avenir, dessinaient le contour d'un possible renouveau. Dans le tissu de leur quotidien se brodait lentement une nouvelle histoire, où chaque geste, chaque parole devenait un fil d'or.


Charlie pénétra dans l'arène vibrante où Toulouse affronterait Bordeaux. Dès les premiers pas, elle fut enveloppée par le tumulte des supporters, une mosaïque de chants et de cris qui battait le rythme du cœur même du rugby. Les couleurs rouge et noir de Toulouse flottaient partout, animées par une foule passionnée qui remplissait les gradins d'une énergie palpable. Cette ambiance lui avait manqué.

En atteignant sa place, guidée par une hôtesse, Charlie s'installa, le regard fixé sur le tunnel d'où les joueurs allaient bientôt émerger. Elle ne chercha même pas à regarder autour d'elle les visages des autres VIP, trop occupée à gérer le mélange de nervosité et d'enthousiasme qui montait en elle. Elle savait qu'Antoine serait bientôt là, courant sur le terrain avec la même passion et détermination qu'elle lui connaissait bien. Son cœur se mit à battre un peu plus vite à l'idée de le revoir jouer.

Quand les joueurs émergèrent finalement, le stade éclata en acclamations retentissantes. Antoine, en particulier, reçut une ovation chaleureuse. Elle se contenta d'applaudir doucement mais ne put empêcher un immense sourire d'illuminer son visage.

Alors que les joueurs des deux équipes se serraient la main, elle remarqua à quel point la poignée de main entre Romain et Damian était froide et se dit que ça ne s'était certainement pas amélioré...

Dès le coup d'envoi, Antoine s'illustra comme une force dominante sur le terrain. Son premier engagement dans le match fut une récupération spectaculaire lors de la réception du ballon, où il esquiva habilement deux défenseurs avant de passer à un coéquipier. Son mouvement, fluide et précis, attira les acclamations des supporters, mais son esprit était tourné vers Charlie, désireux de lui montrer chaque facette de son talent.

Peu après, à la dixième minute, il se retrouva à orchestrer une attaque critique. Recevant le ballon d'une mêlée stable, il feinta une passe avant de percer la ligne défensive adverse avec une accélération foudroyante. Sa course, ponctuée par un plaquage évité de justesse, se conclut par un essai impressionnant. En se relevant, couvert de boue, son premier réflexe fut de célébrer avec les premiers coéquipiers qui l'entourèrent.

Dans les dernières minutes, alors que le match atteignait son apogée, Antoine fut au cœur d'une dernière offensive. Courant avec le ballon collé à la main, il déchira la défense fatiguée de Bordeaux, s'assurant presque un autre essai. Bien qu'un dernier plaquage le stoppa juste avant la ligne, son effort inlassable n'était pas moins héroïque puisque Romain aplatit finalement le ballon. En se relevant, essoufflé mais satisfait, il chercha alors Charlie dans les tribunes, espérant avoir capturé son attention et peut-être quelque chose de plus profond encore.

Le match se termina sur une victoire bien méritée pour Toulouse, mais pour Antoine, la vraie bataille commençait dans quelques instants.

L'adrénaline encore présente dans ses veines, Antoine attendait près des vestiaires, essuyant la sueur et la boue de son visage avec une serviette. Son cœur battait encore à tout rompre, non seulement à cause de l'effort physique, mais aussi à cause de l'anticipation de voir Charlie. Il se sentait incertain, ne sachant pas exactement sur quel pied danser avec elle, tiraillé entre le désir de la serrer dans ses bras et la peur de franchir une limite qu'elle n'était peut-être pas prête à effacer. Ils avaient passé les dernières semaines à flirter et à se rapprocher. L'histoire qui les avait séparée était bien loin à présent mais il avait toujours peur que tout dérape à nouveau.

Quand Charlie apparut enfin, son sourire fut le premier réconfort qu'Antoine ressentit. Sans un mot, elle s'approcha et l'enveloppa dans une étreinte qui dissipa instantanément les barrières qu'il avait érigées autour de son cœur. Antoine se laissa aller, fermant les yeux et respirant l'odeur de ses cheveux. Il sentit son corps se détendre complètement contre le sien, ses muscles fatigués s'apaisant au contact de sa chaleur. Il y avait dans ce geste une assurance, une affirmation que, quelles que soient les complications de leur relation, ce moment était juste et nécessaire.

- Je peux t'embrasser alors ? murmura-t-elle

- Je croyais que c'était dans mes rêves...

Elle l'embrassa. C'était doux, un baiser chargé de toute l'affection et de la tension accumulées au cours des dernières semaines. Antoine répondit avec une émotion retenue, ses lèvres se mouvant contre les siennes. Il y avait une qualité presque électrique dans leur contact, un courant qui le traversait, ravivant chaque cellule de son corps. Ses mains, initialement tendues le long de son corps, trouvèrent naturellement leur chemin vers sa taille, la tirant encore plus près.

Les sensations étaient accablantes – la douceur de ses lèvres, la chaleur de son corps contre le sien, le léger parfum de son parfum mêlé à l'air ambiant. Tout cela envoya des vagues de frissons à travers son corps, chaque point de contact brûlant avec une intensité qui menaçait de le consumer. Les battements de son cœur s'accordaient avec les siens, un rythme syncopé qui semblait jouer la mélodie de leurs émotions entrelacées.

Alors que le baiser se terminait, Antoine se sentait à la fois vidé et incroyablement rempli. Il y avait dans ce simple geste une promesse non dite, une possibilité de réconciliation et de renouveau. Il ouvrit les yeux pour la regarder, cherchant dans ses yeux une trace de ce qu'elle avait ressenti. Ce qu'il y vit – une lueur de tendresse, de regret pour le passé et d'espoir pour l'avenir – le rassura plus que des mots auraient pu le faire.

Dans le silence qui suivit, Antoine et Charlie restèrent là, près des vestiaires, laissant le monde extérieur s'estomper momentanément.




Merci pour la lecture ! J'ai bien aimé l'écrire ! Chapitre prochain, un nouveau personnage arrive et c'est le retour de Romain et Damian !

Bonne soirée !

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