Chapitre 9
Eh non je n'ai pas oublié d'écrire j'ai juste eu la flemme haha !
Y'a vraiment un effet coupe du monde, les vues explosent pendant les matchs de l'équipe de France haha, j'aurai du écrire ma fanfic sur le hand au moment du mondial alalala...
Un chapitre un peu centré sur Antoine et un peu sur Romain (que je vais un peu plus intégrer à l'histoire je pense, j'aime bien le perso), j'espère que ça vous plaira !
Bonne lecture !
Chapitre 9
Dans son grand appartement à peine éclairé par une timide lune, Antoine faisait les cents pas, à la recherche d'une solution miracle. Il ressassait son angoisse inlassablement dans son esprit, encore et encore, comme si, miraculeusement tout se réglerait d'un claquement de doigts. Évidemment, rien n'y faisait et il ne pouvait échapper au terrible constat, résumé globalement par : c'était la merde. Il avait lu et relu l'article qui révélait sa relation avec Charlie et ne parvenait plus à réfléchir correctement. Tout ne semblait que vain et inutile. Porter plainte en diffamation ? Ignorer ? Démentir ? Assumer ? Mais par dessous-tout, Charlie ne répondait à aucun de ses messages. Silence radio. Elle semblait avoir disparu. Il avait tenté de l'appeler une bonne vingtaine de fois, avait laissé des SMS, avait essayé de rentrer en contact avec Reiko, mais rien n'y faisait, elle l'ignorait. Il se rendait d'ailleurs compte qu'il ne connaissait personne de son entourage, à part le Néo-Zélandais, aucun membre de famille, groupe d'amis, le désert complet.
Cette situation commençait à le rendre fou. Est-ce qu'elle allait bien ? Était-elle encore en colère contre lui ? Avait-elle finalement décidé qu'il ne valait pas le coup de poursuivre une relation avec lui ? Il avait, au fond de lui, espéré que ces moments qu'ils avaient passés tous les deux signifieraient un peu plus à ses yeux, qu'elle aurait commencé à développer des sentiments à son égard, par exemple. Mais il devait se rendre à l'évidence, elle était passée à autre chose. D'ailleurs il avait bien d'autres problèmes à régler que son absence, comme la convocation du club, les journalistes qui le harcelaient pour avoir une interview, les messages inquiets de ses coéquipiers, Romain qui avait décidé de passer chez lui tous les jours.
Il finit par s'effondrer à son bureau, bloquant sa tête dans ses mains. Il n'en pouvait plus de son esprit qui s'embrouillait dans toujours plus de pensées parasites. Il n'avait envie que d'une seule chose : ne penser à rien. Ni à elle, ni aux conséquences, simplement au rugby, comme avant. Tout oublier.
Il serra les dents et sentit des larmes couler le long de ses joues. Il entendit les gouttes se répandre sur le bureau. Ce furent ces larmes qui réunirent le peu de courage qui restait en lui. Il attrapa son téléphone et écrivit un long message, comme une dernière chance qu'il s'offrait.
Visiblement tu ne veux ni me parler ni me voir et je le comprends tout à fait. J'imagine que tu es comme moi bouleversée par cet article et j'en suis le premier désolé, j'aurai dû faire plus attention, être plus discret. La vérité, Charlie, c'est que j'ai de plus en plus de mal à ne plus te voir, à te savoir loin de moi et sans doute en colère contre moi. Je ne vais pas le cacher, il me tarde de ne plus me cacher, de pouvoir être libre avec toi. J'ai envie que tu saches que j'assume, peu importe nos positions dans le club. Mais je ne veux pas non plus te forcer la main, si tu veux démentir l'article, je le comprendrai et je te soutiendrai. Mais reviens. Je sais que ce n'est pas le moment et que tu risques de me détester mais je suis tombé amoureux de toi et je ne peux plus faire comme si ça n'avait pas d'importance.
Tu me manques.
Réponds-moi. Je t'en supplie.
Il envoya le message et espéra voir trois petits points apparaître mais il n'eut pas cette chance. Il se laissa une nouvelle fois tomber contre le bureau. Les larmes avaient séché sur ses joues. Son esprit l'empêcha de dormir cette nuit-là. Il devenait de plus en plus prisonnier de lui-même.
Un vent glacial balayait les arbres de la propriété des Dupont et, si on tendait l'oreille, on pouvait entendre les chants de Noël s'échapper de l'église du village. A l'intérieur de la maison, un feu de cheminée crépitait, réchauffant les convives. Antoine fixait, une coupe de champagne à moitié remplie à la main, le sapin décoré de toutes les couleurs. Il obligea son cerveau à se concentrer sur un point pour oublier tout le reste autour de lui. Il y avait peu de monde à cette soirée. Sa famille. Quelques amis. Mais c'était déjà trop.
- Comment ça va ?
Il se retourna pour trouver Romain qui avait réussi à échapper aux autres invités. Antoine se contenta d'hausser faiblement les épaules.
- Toujours pas de réponse ?
Il hocha négativement la tête, toujours sans croiser son regard.
- Arrête de te morfondre dans ton coin, c'est la fête ce soir !
- Pas la tête à ça...
Romain leva les yeux au ciel.
- Elle remet simplement tout en ordre dans sa tête, ça peut prendre du temps, ça fait trois jours que t'as envoyé le message, détends-toi un peu ! Tu vas pas passer ta vie à stresser pour elle quand même ?
- Je ne pensais pas du tout à ça, répondit Antoine, un peu agacé. Je m'ennuie simplement. Le rugby me manque.
- Oh épargne-moi le retour du Antoine froid et chiant à mourir...
- Mais bordel Romain, je lui ai écrit que je l'aimais et je n'ai aucune réponse, ça veut dire que c'est mort ! Excuse-moi de déprimer un peu ! Tu ne peux pas comprendre de toute façon, tout va tellement bien avec ta meuf là...
Romain ne répondit pas tout de suite et sembla jeter un coup d'œil autour de lui, comme pour vérifier qu'ils étaient bien seuls.
- On s'est séparés avec Lisa.
- Pardon ? Mais quand ?
- Quand tu étais occupé à être en dépression.
- Ça se passait mal ?
Romain prit un certain temps pour répondre.
- Non... On était juste arrivé au bout de cette histoire.
- Mais vous étiez ensemble depuis mille ans !
- Cinq ans, sourit amèrement le demi d'ouverture en laissant son regard se perdre par la fenêtre.
Antoine chercha rapidement à combler le silence qui s'était installé entre eux.
- Je suis désolé de ne pas m'être aperçu que quelque chose n'allait pas. J'étais obnubilé par cette histoire.
Il observa son coéquipier qui ne disait toujours rien.
- Mais ça va ?
- Oui. J'ai l'impression d'abandonner une partie de ma vie, ça me fait bizarre. Mais je vais pouvoir imaginer un nouvel horizon et ça me plaît.
Antoine pouffa.
- Les filles n'ont qu'à bien se tenir, ricana le capitaine de l'équipe de France.
- Les filles ou les garçons.
Romain s'en voulut immédiatement d'avoir laissé ces mots franchir ses lèvres. Il avait répondu instinctivement comme s'il s'agissait d'une évidence. Mais ça ne l'était pas, ni pour Antoine et ni pour lui d'ailleurs. Son coéquipier fronça les sourcils et ne sut quoi répondre et Romain se sentit obligé de se reprendre.
- C'était une vanne, pardon. C'est Lisa, la séparation, ça me fait dire des conneries.
Il ébouriffa, comme à son habitude, les cheveux d'Antoine et partit se mêler à une discussion plus loin. Que Romain dise des conneries pour amuser la galerie ce n'était pas nouveau et plutôt commun, mais il avait bien senti qu'il s'agissait ici plutôt d'un cri du cœur. Il n'avait jamais pensé que Romain puisse être bi, il l'avait pratiquement toujours connu avec Lisa et lui-même ne semblait pas tout à fait certain.
- Antoine ?
C'était sa mère qui l'appelait.
- Il y a quelqu'un à la porte pour toi !
- Je ne réponds pas aux journalistes, maman, je te l'ai déjà dit !
- Ce n'est pas un journaliste, tu devrais y aller.
Il soupira longuement et marcha en direction de la porte d'entrée que sa mère avait refermée. Il fronça les sourcils, si c'était vraiment important, elle aurait pu laisser entrer l'invité. Il la poussa pour découvrir une Charlie, la tête baissée, sautillant sur place, frigorifiée.
Il n'eut pas vraiment le temps de réagir et de prendre une décision. Charlie se jeta dans ses bras dans une étreinte hésitante, presque désolée. Comme un instinct, les bras d'Antoine se refermèrent autour d'elle, la serrant contre lui avec douceur. Il pouvait sentir les battements de son cœur, les mêmes battements rapides et erratiques que les siens.
- Antoine, murmura-t-elle à travers les larmes qui commençaient à couler doucement.
Il ne répondit rien, profitant de l'instant, respirant doucement dans son cou. A présent qu'il l'avait contre lui, il ressentit cette peur monter en lui. Qu'allait-elle lui dire ? Il frissonna alors qu'elle se détachait finalement de lui. Le vent froid soufflait dans ses oreilles, comme un annonciateur de malheur.
- Je suis désolée, tellement désolée. L'article m'a fait paniquée, je ne savais plus quoi faire et j'ai... préféré disparaître, c'était plus simple. J'avais tellement peur, peur de ce que cela signifiait, de la manière dont cela changerait tout. Tu ne méritais pas ça.
Antoine ne pouvait pas trouver les mots pour répondre. Il se contenta de baisser la tête.
- Mais j'ai compris Antoine, je te jure que j'ai compris ce que je veux maintenant. Ton message m'a fait réaliser que j'ai envie d'être avec toi, c'est trop tôt pour savoir vraiment ce que je ressens mais je suis bien avec toi. Tu me fais sourire, quand je suis dans tes bras, j'ai la force de faire face à mes problèmes, j'ai envie de tout surmonter quand tu es prêt de moi.
Ils se faisaient face. Elle attendait une réaction de sa part. Il ne parvenait pas à saisir ses paroles. Il nageait entre les incertitudes et les doutes.
- Dis quelque chose, murmura-t-elle en baissant la tête.
Au lieu de cela, il se précipita à son tour pour l'envelopper délicatement. Il enfouit son visage dans ses cheveux. Les mots étaient devenus superflus, car ils étaient en train de se réunir, de s'accepter l'un l'autre avec leurs imperfections et leurs peurs. C'était le début d'une nouvelle étape dans leur relation, et Antoine savait qu'il n'y avait rien de plus précieux à cet instant.
- Je suis tellement désolée...
- Tu es là maintenant, c'est tout ce qui compte, chuchota Antoine en resserrant son étreinte.
Son cœur battait à lui perforer la poitrine.
- J'étais perdu sans toi, Charlie. Je sais que tu ne me répondras pas mais...
Antoine inspira longuement pour réunir le courage enfoui en lui.
- Je t'aime, lâcha-t-il.
Elle se détacha pour l'embrasser du bout des lèvres. Comme prévu elle ne répondit pas mais elle ne s'échappa pas pour autant. Elle laissait simplement la décision en suspend.
- J'ai froid, finit-elle par lui avouer.
- Et j'espère que tu as faim, ma famille a préparé un festin, tu n'as pas idée !
Elle rigola et s'accrocha à son bras alors qu'ils entraient dans la maison. Antoine ne put s'empêcher de sourire de toutes ses dents quand Romain lui envoya un clin d'œil de l'autre bout du salon. Son cœur se serra alors qu'il passait un bras dans le dos de Charlie. Il ne pouvait croire qu'elle marchait à ses côtés, enfin.
J'espère que ça vous a plu ! Merci pour la lecture et bonne nuit !
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