Chapitre 7

Hey ! En fait je poste à peu près tous les deux jours, c'est agréable d'écrire cette histoire. J'espère que je vais avoir assez d'idées, parce que j'improvise un peu au fur et à mesure, c'est pas très organisé haha !

Un chapitre un peu moins long, mais il est sympa je trouve ! 

Bonne lecture !


Chapitre 7

Alors que la courte semaine de repos pour Noël n'était plus qu'à quelques jours, les joueurs du Stade Toulousain avaient organisé une soirée en boîte de nuit, afin de célébrer la première partie de saison.

Charlie était installée à une table avec les autres membres du staff et discutait avec eux des performances des joueurs et de l'équipe, tout en sirotant un mojito. Elle balaya d'un air distrait le reste de la boîte. Cette partie avait été privatisée pour l'occasion et elle pouvait apercevoir les rugbymen discuter de leur côté en petits groupes. Il n'y avait encore personne sur la piste de danse et l'heure était plutôt à se concentrer sur les nombreux verres d'alcool. Elle ne dérogeait d'ailleurs pas à la règle, enchaînant les cocktails.

- Alors cette première expérience à Toulouse, Charlie ? demanda soudainement Ugo en buvant une longue gorgée de bière

- Incroyable, murmura-t-elle sans quitter des yeux les joueurs. On a des bons résultats, même après la défaite en Coupe d'Europe on s'est bien ressaisi après. J'ai l'impression de bien cerner les garçons et de m'adapter de mieux en mieux à leurs capacités.

L'entraîneur hocha la tête.

- Je suis content du choix du club, dit-il avec un sourire. Je sais que certains étaient sceptiques en te voyant arriver.

- Qui ?

- Antoine, son côté chauvin, je pense qu'il aurait préféré quelqu'un de Toulouse...

Elle pouffa.

- Mais il t'a largement accepté, n'est-ce pas ?

Elle sourit malgré elle alors qu'elle croisait justement son regard. Il lui fit un léger clin d'œil auquel elle répondit par un léger geste de la main.

- N'est-ce pas ? répéta Ugo

- Oui, oui très bien accepté, pardon.

Ugo leva les yeux au ciel et reporta son attention sur une discussion entre le médecin et le préparateur sportif. Charlie resta un instant à détailler Antoine qui parlait avec Thomas. Il affichait ce sourire décontracté qui plissait légèrement ses yeux. Qu'est-ce qu'il s'était passé pour qu'elle trouve de l'intérêt dans une personne en dehors de ses relations professionnelles ou vaguement amicales ? Il y avait quelque chose en elle qui s'était transformée et c'était à cause de lui, comme un espoir dans un possible futur. Elle avait passé la majorité de sa vie à vivre au jour le jour, à ne penser qu'au prochain obstacle ou échec. Mais elle l'avait rencontré et semblait s'apaiser à ses côtés, prenant le temps de regarder autour d'elle, d'admirer le paysage. Et quel paysage ! Elle rougit malgré elle et reporta son attention sur son verre vide. 

Elle se leva pour aller prendre une nouvelle boisson au bar. Le serveur prit sa commande et elle resta accoudée.

- Belle soirée, mademoiselle ?

Elle se retourna, un peu surprise. Deux jeunes hommes s'installèrent à ses côtés. Elle ne les connaissait pas et se contenta de les accueillir par un froncement de sourcils. C'était une soirée privée, non ? Le premier était blond et le deuxième brun.

- Ça sort avec les Toulousains ? Un faible pour les rugbymen peut-être ?

- Je fais partie du staff de l'équipe...

- Mais non? Une meuf là-dedans, mais c'est que ça doit chaud ! s'écria l'un d'entre eux tout en passant discrètement son bras sur ses épaules.

A ce moment-là, son verre arriva enfin, elle se dépêcha de le saisir et essaya de s'extirper. Mais c'était sans compter les deux hommes qui en décidèrent autrement.

- Allons, reste un peu avec nous, on n'a pas fini de discuter.

- Non, c'est bon je vais rejoindre l'équipe...

L'un des deux lui attrapa fermement le bras pour la maintenir assise. Ses doigts serrés lui arrachèrent une légère plainte de douleur.

- Raconte-nous plutôt...

- Lâche-là, s'écria la voix ferme d'Antoine derrière lui.

- Oh, mais voilà le grand Antoine Dupont qui vient à la rescousse de la jeune femme... ricana d'un air mauvais le blond. Écoute t'es bien gentil mais j'étais en train de gentiment parler, alors va rejoindre tes copains et laisse nous tranquille.

Un éclair de colère passa dans les yeux du demi de mêlée et il eut besoin d'une force inimaginable pour rester calme et courtois.

- Je ne vais le répéter qu'une seule fois, tu la lâches et tu te casses d'ici.

- Mais c'est qu'il serre les dents le chiot, s'exclama l'autre garçon.

Antoine n'écouta pas un mot de plus et empoigna par le col celui qui tenait encore le bras de Charlie. Il le tira si fort qu'il fut obligé de retirer sa prise et elle pouvait déjà voir la trace rouge que ses doigts laisseraient.

- Quand elle te dit non, tu dégages, on t'a pas appris ça ?

Autour d'eux, les joueurs commençaient à se rapprocher, inquiets par la scène. Les membres du staff s'étaient levés de leur table.

Appuyé discrètement contre un mur, tout au fond, un homme aux cheveux bouclés prenait quelques photos de la scène, un demi-sourire se promenant sur ses lèvres.

- Je ne dois pas avoir la grandeur d'âme du grand Dupont.

Charlie remarqua le brun, qui était resté assis à côté d'elle, attraper une bouteille en verre posée sur le comptoir du bar pour se précipiter vers Antoine lui tournant le dos. Elle fut prise d'une montée d'adrénaline et se précipita pour s'interposer. Au lieu de s'éclater sur la tête du vice-capitaine, ce fut sur la sienne que le choc et les morceaux de verre se brisèrent. Elle sentit l'impact qui résonna dans ton son corps, puis le noir recouvrant tout, elle s'effondra.

- Charlie ! hurla Antoine en relâchant le blond pour se retourner.

Il se précipita pour la rattraper avant que sa tête ne rencontre le sol. Plus rien de ce qu'il se déroulait autour de lui n'avait d'importance. Il ne vit pas Pita et Nepo tirer violemment le brun, Romain s'occuper du blond, Ugo essayer de calmer tout le monde pour éviter un scandale. Il ne pouvait détacher son regard des yeux clos de Charlie, de la tâche rouge dans ses cheveux, des débris de verre accrochés à son visage. Sous la lueur aveuglante des néons, il sentit son monde s'effondrer. Une panique indomptable l'envahit, faisant battre son coeur comme un tambour de guerre. Cette peur, comme une bête vorace, dévora son âme, le laissant en proie à une terrible nausée. Il voulut la redresser, la réveiller mais il y avait ce sang dont il ne pouvait faire abstraction. Les secondes s'étirèrent comme des heures et il restait figé, impuissant. Le médecin du staff se chargea d'examiner Charlie. Il donnait des consignes. Tourne la tête. Maintient sa tête. Doucement. Ouvre ses paupières. Antoine s'exécutait comme un robot. Chaque fibre de son être lui hurlait de la serrer contre lui, de lui crier qu'il l'aimait, mais il ne pouvait pas faire ça, déchiré par la nécessité de garder cette relation secrète. Il sentit des larmes de désespoir commencer à se former au coin de ses yeux, comme s'il se noyait dans un océan de peur et d'amour en même temps.

- La police est en route et une ambulance arrive, ça va aller Antoine ? murmura Ugo en posant une main sur son épaule.

Le demi de mêlée ne répondit rien, trop concentré sur le visage fermé de la jeune femme. Il entendait la voix de Romain, passablement agacé, en train de parler au patron.

- Je croyais que c'était une partie privée, comment sont-ils rentrés ? Et où est votre sécurité ?

Il n'écouta pas la réponse. Il se passa peut-être une heure ou une minute pendant laquelle il détailla son visage, sa beauté qui le faisait chavirer, sa peau pâle, ses lèvres tachées du sang qui dégoulinait.

Finalement des secouristes arrivèrent, accompagnés de plusieurs policiers. Le médecin du staff leur expliqua calmement la situation et, avec leur matériel, commença à retirer quelques bouts de verre. Elle était toujours dans les bras d'Antoine et il remarqua que ses paupières papillonnaient.

- Elle se réveille, murmura-t-il dans un souffle.

- Il faut aller à l'hôpital pour faire des points de suture et pour voir s'il y a une commotion.

Il pouvait sentir que Charlie bougeait légèrement sa main pour atterrir dans la sienne. Il serra ses doigts. Les secouristes dépliaient leur civière.

- Charlie, tu m'entends ?

Elle répondit par un faible gémissement.

- Tu t'es pris un coup sur la tête et tu as perdu connaissance, une ambulance va t'emmener à l'hôpital.

- Reste avec moi.

Ce furent les seuls mots qu'elle prononça, dans un chuchotement à peine audible, et son coeur rata un battement une nouvelle fois. Il fit un signe aux secouristes pour leur signifier d'oublier la civière. Il se redressa pour être accroupi, passant ses bras sous les jambes et le dos.

- Essaye de t'accrocher à moi.

Elle s'exécuta dans une immense lenteur. Il patienta jusqu'à ce qu'il soit certain qu'elle ne risquerait pas de tomber et se releva. Ainsi, il sortit de la boîte dans la nuit froide de décembre pour rejoindre le véhicule de secours. Dans d'autres circonstances, il aurait rougi en la sentant si près de lui, sa tête collé contre son torse, mais il n'y avait, dans son esprit, pas de place pour autre chose que la peur et la culpabilité. S'il n'avait pas été si concentré sur l'autre type, il aurait pu voir plus vite la bouteille, il aurait pu aussi éloigner Charlie immédiatement et ne pas la laisser à côté de cet homme. Il aurait pu, oui, il aurait pu faire un tas de choses différentes...

- Vous montez, Monsieur ?

- Oui, je monte.


Dans l'antichambre stérile de l'hôpital, Antoine attendait, son anxiété grandissant à chaque seconde qui s'écoulait. Les murs blancs semblaient se rétrécir autour de lui, l'enfermant dans un univers de frayeur et d'appréhension. Il faisait les cent pas, son cœur battant la chamade, tandis que l'horloge au mur semblait délibérément ralentir. Les bruits étouffés des conversations médicales et le bourdonnement des machines à proximité semblaient lointains, inaudibles par rapport au tumulte de ses pensées. Son esprit était en proie à une tempête d'inquiétude. Il revoyait sans cesse le moment où elle avait été blessée, regrettant chaque décision qui les avait menés à cet instant. La culpabilité pesait sur lui comme une enclume. Il se mordait les lèvres, impuissant face à l'incertitude de la situation. Chaque bruit de pas dans le couloir le faisait sursauter, espérant que ce serait enfin un médecin apportant des nouvelles rassurantes. Ses mains tremblaient, son souffle était court, et il se surprit même à prier un dieu, une entité auquel il n'avait jamais cru.

Le temps s'écoulait lentement, comme un fleuve de souffrance. Il se sentait perdu dans un océan d'angoisse, cherchant désespérément un phare pour le guider hors de cette obscurité. La culpabilité le rongeait, mais une lueur d'espoir vacillait toujours dans son cœur, car il savait que, quoi qu'il advienne, il serait là pour elle, tout comme elle l'était sans cesse pour lui.

Finalement, le médecin émergea de l'antre des soins, un doux sourire sur les lèvres. Antoine alla précipitamment à sa rencontre. Le médecin prononça des mots bienvenus, des mots qui le libérèrent de l'emprise de la peur.

- Il n'y a pas de commotion et la blessure n'était pas très profonde. Votre amie est hors de danger. Il faudra simplement la réveiller toutes les trois heures cette nuit pour vérifier que tout va bien et venir nous voir si elle a des problèmes de mémoire. Mais vous pouvez être rassuré.

Un souffle qu'il retenait depuis trop longtemps s'échappa de ses lèvres dans un soupir de soulagement. Il remercia le médecin. Charlie, sa tête enveloppée dans un bandage, sortit de la salle de soins. Leurs regards se croisèrent, et un élan d'émotion les submergea tous les deux. Elle était là, devant lui, indemne. Sans réfléchir, il se précipita vers elle, l'enveloppant dans ses bras avec une étreinte empreinte de tendresse et de réconfort. Elle se blottit contre lui.

- Je suis désolé, tellement désolé, murmura Antoine dans le creux de son cou.

Elle ne répondit pas tout de suite. Elle était épuisée, tenant à peine sur ses deux jambes, l'esprit embrumé par les événements passés.

- Sors moi d'ici.

Il passa son bras dans son dos pour qu'elle s'appuie contre lui et ils quittèrent l'hôpital tous les deux.

- J'ai eu tellement peur. Ne me fais plus jamais ça.

- Tu allais prendre une bouteille, je n'allais pas rien faire.

- Je ne veux plus jamais te voir t'effondrer dans mes bras.

- J'y penserai, répondit-elle dans un sourire.

- A croire que ça t'amuse, soupira-t-il.

Elle se contenta de se serrer un peu plus contre lui. 

Un contact qui n'échappa à un appareil photo caché dans l'obscurité. 

Clic.



Merci pour la lecture, j'espère que ça vous a plu, c'est pas une succession de scènes (comme les chapitres précédents) et c'est plus concentré sur un événement, bon je sais pas ce que vous préférez, dites moi.

Bonne soirée et à dans deux jours du coup hehe

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