Chapitre 2

C'est marrant je pensais qu'il y aurait genre trois vues pour les premiers chapitres mais non il y en a un peu plus, ça doit être l'effet coupe du monde (je savais j'aurai du écrire celle sur le handball pendant les championnats du monde de janvier dernier haha).

En vrai trop contente que vous commenciez à suivre alors que c'est que le début ! Hésitez pas à vous manifester, si vous avez envie que des trucs particuliers arrivent pendant l'histoire, je suis preneuse si jamais ça rentre dans ma trame principale !

Ou sinon, j'aime bien écrire des histoire sur ces trucs de sports, si vous avez des sportifs que vous aimez bien et y'a pas bcp d'histoires sur eux, n'hésitez pas, si ça m'intéresse je le mettrai dans un coin de mon esprit.

En tout cas bonne lecture !


Chapitre 2


Les semaines de préparation s'étaient déroulées dans une certaine sérénité. Charlie s'adaptait bien au groupe, aux personnalités des joueurs, à son binôme avec Ugo. Elle s'habituait doucement à la vie toulousaine, elle sortait parfois avec les Néo-Zélandais dans les bars qu'ils connaissaient. Elle s'entendait particulièrement bien avec Romain et restait souvent à la fin des entraînements pour discuter rugby ou tout autre sujet. Julien, le capitaine, avait pris à cœur de la savoir la plus intégrée possible. Alors qu'elle avait débarqué dans ce club avec quelques inquiétudes, ils faisaient visiblement tout pour la faire démentir. Finalement, le seul avec qui elle n'avait presque pas de rapport était Antoine. Non pas qu'il refusait ses instructions, bien loin de là d'ailleurs, il prenait ses commentaires et respectait ses consignes tactiques. Mais il ne décrochait jamais le moindre sourire en sa présence. Elle ne se formalisa pas. Il devait être comme ça, froid et concentré sur son sport. Au fond d'elle, elle aurait bien aimé le découvrir davantage.

Le premier match majeur du championnat leur tendait les bras. Toulon contre Toulouse. Un classico. A l'extérieur. Elle regardait le paysage défiler contre la vitre du car de l'équipe. Pita faisait la conversation et elle se contentait de répondre faiblement.

- It's gonna be hard. I've some calf pain, despite the strapping.

- If you're in pain, why didn't you say so before ? répondit Romain de la rangée de derrière

- I fight for the team. It's just... Ugo and Charlie have decided I will play this game, so be it.

- Et toi tu ne dis rien ? s'enquit le demi d'ouverture à la jeune femme

Charlie sortit de son mutisme.

- Je le connais, rigola-t-elle, il ne jouerait pas s'il avait peur de se blesser encore plus. He just likes to be pitied a little...

Cette fois, ce fut Pita qui souffla bruyamment.

- Des enfants vraiment... soupira Romain.

Ce-dernier se rassit dans son siège et tourna la tête vers son voisin. Antoine regardait droit devant lui, le dossier rouge.

- Ça va mec ?

- Tranquille, murmura-t-il doucement.

- Stressé ? demanda Romain.

Antoine haussa les épaules.

- Non, je suis juste un peu fatigué.

Il l'était un peu en réalité. Le début du championnat n'avait pas été facile pour l'instant et l'équipe avait besoin cette après-midi d'un grand Dupont et il lui arrivait de douter d'y parvenir. Romain se contenta de passer une main sur le haut de sa tête pour le rassurer et le laissa vagabonder dans ses pensées.


Charlie s'occupait de dessiner sur le tableau blanc dans les vestiaires alors que les joueurs se changeaient. L'idée était de tenter en match des combinaisons nouvelles étudiées depuis quelques entraînements. Elle inscrivit également un schéma de jeu afin d'exploiter les faiblesses défensives de l'adversaire. Antoine avait pour consigne de privilégier un jeu de passe plutôt qu'au pied et de compter plus sur les décalages sur les ailes. Rien de sorcier en soit. Elle voyait le rugby comme un jeu d'échecs, comme deux stratégies qui s'affrontaient, deux visions de ce sport et son job n'était rien d'autre que d'inculquer une tactique à des pions. Ce n'était peut-être pas la manière la plus noble de défendre son sport mais c'était la sienne.

Ugo et Julien parlaient à toute l'équipe pour les motiver, rappeler les points importants, essayer de réveiller la flamme de la victoire en chacun d'eux. Charlie se contenta de dire quelques phrases en les invitant à se souvenir des phases d'entraînements et à jeter un rapide coup d'œil au tableau. C'était ça la clé de la victoire d'aujourd'hui.

A quelques minutes de l'entrée sur le terrain, tout le staff était en ligne pour saluer une dernière fois les joueurs. Charlie fit une tape dans le dos aux joueurs qui se présentaient devant elle. Romain s'arrêta pour lui faire une accolade.

- Je suis sûr que ton plan va marcher, on va les défoncer !

Elle pouffa et le laissa partir tandis qu'il ébouriffait ses cheveux noirs. Antoine était derrière lui et Charlie le retint quelques instants.

- N'oublie pas, tout repose sur toi.

- Je sais... murmura-t-il en levant les yeux au ciel, clairement agacé.

Charlie n'appréciait vraiment ce comportement chez le joueur et le força à faire une accolade pour lui parler.

- Il y a un problème entre nous ?

- Aucun Charlie, aucun.

Il se dégagea et la regarda droit dans les yeux.

- Excuse-moi si je te paraît froid, ce n'est pas du tout mon intention. C'est juste ma manière de préparer mes matchs, je reste dans ma bulle.

- Non, non t'excuse moi, c'est moi qui surinterprête tout, rigola-t-elle doucement.

- Mais ne t'inquiète pas, tout est dans ma tête, fais-moi confiance.

Il lui sourit avant de disparaître dans le couloir et qu'un autre joueur passe devant elle. Mais elle ne pouvait oublier ce petit sourire qui lui avait semblé honnête et sincère. Peut-être était-il en effet simplement concentré sur ses résultats et la victoire. Elle sourit à son tour. Il fallait vraiment qu'elle arrête de tout ramener à elle.


Antoine et le Stade Toulousain à ses côtés ne firent qu'une bouchée de Toulon. Le match avait été dur pendant les quarante premières minutes puis l'écart s'était rapidement creusé. Charlie regardait avec un sourire amusé les fruits de sa tactique sublimée par les talents de ces joueurs. En effet, ça avait été les extérieurs qui s'étaient révélés efficaces pour percer la défense. Alors que l'essai du bonus offensif était marqué par Thomas, Ugo se retourna vers elle pour taper contre son poing et la gratifia d'un clin d'œil. Elle éclata de rire et s'installa confortablement dans son siège. Une intégration qui commençait avec les honneurs.

Dès la sortie du terrain des joueurs Toulousains, plusieurs d'entre eux foncèrent vers elle avant l'entrée dans les vestiaires. Pita, Piula évidemment, et Thomas la portèrent en criant son nom en cœur.

- Faut vraiment que vous arrêtiez de me porter tout le temps ! s'exclama Charlie en hurlant de rire à son tour.

- C'est plus fort que nous, répondit Thomas, on a trouvé le cerveau de l'équipe, je crois !

- C'est ça, c'est ça, va pas l'abîmer quand même !

Ils la déposèrent et partirent jusqu'aux vestiaires. Elle les observa s'éloigner avec un sourire qui ne parvenait pas à quitter son visage. Une tape dans le dos l'obligea à se retourner. Antoine, une serviette sur les épaules, son t-shirt dans la main, s'arrêta à sa hauteur.

- Quel match vice-capitaine, murmura-t-elle en se forçant à ne pas descendre les yeux vers son torse.

- J'ai été un peu aidé, répondit Antoine d'un air malicieux. Si toutes tes consignes nous font gagner des matchs comme ça, je les suivrais les yeux fermés, Witi'

- Un nouveau surnom Antoine ?

- Pour ceux qui sont importants pour l'équipe, toujours.

Il lui adressa un clin d'œil et partit à son tour. Elle le détailla de dos et sourit une nouvelle fois.

- Il est un peu rustre au premier abord, mais il est très gentil en vérité, murmura Romain qui visiblement venait d'assister à la conversation.

Elle se contenta d'hocher la tête.

- Et il a de très beaux muscles aussi...

- Romain ? s'exclama Charlie, offusquée

- Il n'est pas du genre à enlever son t-shirt avant d'entrer dans les vestiaires, je me demande bien pour quelle raison, il a fait ça tout à coup ! s'écria-t-il en éclatant de rire.

Elle leva les yeux au ciel.

- Va te changer, je veux rentrer chez moi...

- Oui chef Witi', répondit Romain en se mettant au garde à vous.

Une bande de gamins vraiment...


Antoine rangeait ses affaires après sa douche lorsque Romain s'assit à côté de lui avec un air amusé. Romain avec un air amusé ce n'était vraiment pas bon signe.

- Oui ?

- Alors ton avis sur Charlie ?

Antoine fronça les sourcils. Pourquoi l'interroger maintenant sur cela ? Il décida de répondre avec désinvolture comme il savait si bien le faire.

- Bonne stratégie.

- Mais encore ?

- Bon élément.

- Bonne stratégie, bon élément ? C'est ton maximum, Toto ? ricana Romain qui prenait un malin plaisir à embêter son ami.

Antoine laissa de côté ses affaires pour se tourner complètement vers lui.

- Qu'est-ce que tu veux que je te réponde en fait ?

- Elle est sympa non ? Jolie aussi, je trouve.

Antoine souffla pour signifier qu'il ne voulait pas s'engager plus dans cette conversation.

- Moi je trouve qu'elle est quand même très attentive à l'avis de notre petit demi de mêlée, non ?

- Il faut bien l'avis du meilleur joueur de l'équipe, répliqua Antoine pour le piquer à son tour.

- Mais oui mais oui...

Romain ébouriffa les cheveux du joueur et décida de le laisser tranquille. Antoine resta un instant bloqué face à son sac de sport, repensant à ses interactions récentes avec Charlie. Elle avait cette flamme, cette passion pour le rugby qui se reflétait dans ses yeux, tout comme lui. Une part de lui voudrait la découvrir, s'intéresser à elle, à sa vie, apprendre à ses côtés et il ne ressentait pas souvent cette impression dans sa vie professionnelle. Charlie Witika l'intriguait. Qu'est-ce qui amenait une Française à vivre la majorité à l'autre bout du monde, à se passionner de rugby et à revenir soudainement ici ? Ce mystère l'attirait. Charlie l'attirait. 


Merci pour la lecture !

Vraiment ce chapitre c'est "Romain ne pas ébouriffer les cheveux des gens challenge" haha

Dites moi si vous avez aimé ! Et bonne nuit !

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