Chapitre 17

Hey !

C'est un peu plus court que d'habitude mais j'espère que ça vous plaira !

Un chapitre mignon je trouve. 

Bonne lecture !


Chapitre 17


Dans une petite chambre d'hôtel occupé par l'équipe de France, un silence lourd régnait, résonnant entre eux comme un abîme profond. Des regards en colère se croisaient, échangeant des accusations silencieuses. 

Antoine se sentait submergé par une tempête d'émotions. La frustration, la douleur, la colère tourbillonnaient en lui, déchirant son cœur. Il ne pouvait mettre de côté la peur qui avait pris tant de place dans son cœur.

Tu dois porter plainte ! Et s'il recommence ?

Charlie, de son côté, se sentait déchirée. Elle avait eu peur également. Cet homme la dégoûtait et elle ne voulait plus jamais le croiser. Mais porter plainte signifiait se retrouver sur le devant d'une scène qu'elle voulait oublier. Elle avait déjà donné. Ce n'était plus son tour à présent.

Arrête d'essayer de me faire culpabiliser ! Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas !

La confusion et la tristesse se lisaient dans ses yeux, tandis qu'elle se demandait si elle faisait le bon choix. Et s'il avait raison, au fond. Et si elle ne faisait rien et qu'il harcelait d'autres personnes. Est-ce que ce serait sa faute ?

J'ai l'impression que tu aimes tout compliquer, que tu aimes souffrir.

Les murs de la pièce semblaient se resserrer autour d'eux, comme s'ils étaient piégés dans un brouillard d'émotions contradictoires. Les reproches et les accusations semblaient ne plus en finir entre eux. 

Et pourtant, ils finirent allongés sur le lit, ensemble, comme si au fond ça n'avait pas d'importance. C'était, au contraire, eux qui comptaient. Antoine s'endormit en premier et elle détailla longuement ses traits apaisés. Il était beau. Lucky me, pensa-t-elle avec un sourire amusé. 


L'hôtel était plongé dans un silence troublant, rompu seulement par le murmure étouffé de la vie nocturne lointaine. Damian se trouvait seul au bar, une lueur tamisée baignant la pièce vide. Les reflets dorés des lustres faisaient scintiller les bouteilles d'alcool derrière le comptoir, créant un spectacle hypnotisant. Il faisait danser machinalement son doigt sur le verre d'eau pétillante devant lui. Ses pensées étaient en proie à la confusion, le souvenir du baiser avec Romain continuant de hanter son esprit. Les émotions volaient en lui comme un mélange de saveurs inattendues, sucrées et amères à la fois. Il se sentait heureux et anxieux, se demandant ce que l'avenir leur réservait. Est-ce qu'il avait bien fait ? Ils n'avaient pas vraiment discuté avec Romain ? Il s'était endormi peu de minutes après et l'occasion ne s'était pas trouvé. 

Dans l'obscurité enveloppante du bar, il ressentait une profonde solitude. Les ombres dansaient sur les murs, créant une ambiance mystérieuse. La crainte de ce qui allait suivre s'insinuait en lui. Il avait ce talent inné de toujours prendre des décisions discutables après tout. 

Il contempla la nuit à travers les fenêtres du bar, l'obscurité de la ville scintillant de lumières lointaines. L'inconnu de l'avenir lui donnait à la fois des frissons et une excitation inconnue. Il souffla longuement alors que des bruits de pas dans le hall attirèrent son attention. A part le barman, il n'avait pas vu une ombre depuis un certain temps. Il reconnut la chevelure noire de Charlie qui rabattait sa capuche.

- Witi' ? l'appela-t-il

La jeune femme tourna une tête ensommeillée vers lui.

- Damian ! s'écria-t-elle en s'approchant du bar. Qu'est-ce que tu fais là ?

- La vraie question, c'est qu'est-ce que toi tu fais là ? ricana-t-il pour la taquiner

- Je suis restée un petit peu avec Antoine, on avait besoin de discuter.

Elle s'assit à ses côtés et Damian reprit son air sérieux. Il avait le cerveau en ébullition mais il avait encore un peu de place pour l'écouter.

- Comment tu te sens ?

Elle haussa les épaules. Elle avait ce demi-sourire qu'elle affichait lorsque la vie ne l'épargnait pas.

- Moi ça va, c'est simplement qu'Antoine est très en colère par ce qu'il s'est passé et il était un peu en boucle là. Il veut que je porte plainte, ou que je le call out, et j'ai pas très envie.

- Ça peut se comprendre, non ?

- Oui, mais j'ai pas envie d'attirer l'attention sur moi, encore une fois.

Elle soupira longuement et il sentit que toute cette situation l'agaçait.

- Pendant le procès, c'était tellement compliqué, c'était l'enfer et j'ai eu la chance d'avoir pu m'en sortir. Ce serait se lancer une nouvelle fois dans la gueule du loup.

- Il doit avoir peur qu'il t'arrive quelque chose, à toi ou à quelqu'un d'autre. Je pense que je le comprends, tenta Damian.

- Peut-être mais je ne suis pas responsable des actions de cette merde, que je porte plainte ou non, répondit Charlie sur un ton plus dur qu'elle ne l'aurait voulu.

Il ne répliqua rien et se contenta d'acquiescer.

- Excuse-moi, je ne voulais pas être cassante. C'est juste qu'il essaye de me forcer un peu la main, ça me met mal à l'aise.

Il hocha la tête.

- Vous vous êtes disputés, c'est pour ça que tu pars ? s'enquit-il en buvant une gorgée d'eau

Charlie laissa échapper un léger rire.

- Non, c'est simplement que je préfère ne pas dormir là, on n'est pas censé faire ça et il est capitaine, il veut donner un peu l'exemple. Là, il s'est endormi et moi je vais retrouver l'hôtel de mon équipe. Mais je peux aussi rester un peu, qu'est-ce que tu fais tout seul ici, toi ?

Damian ne répondit pas tout de suite. Il n'avait pas envie de réveiller le tumulte de ses pensées qu'il avait réussi à faire taire.

- Ton nez, ça va ? finit-elle par ajouter

Il le toucha machinalement.

- J'ai pas mal pissé le sang mais... rien de cassé au final.

- Vous avez disparu un moment avec Romain.

Elle le vit déglutir mais ne réagit pas.

- Oui, j'ai un peu craqué, il m'a calmé.

- Tu vas avoir des problèmes ?

- Antoine m'a dit qu'il avait discuté avec les Irlandais présents et que tout le monde avait vu le comportement dégueu de Cullen. Je pense que personne n'a intérêt à ce que ça s'ébruite, murmura Damian.

Il y eut un long silence et Charlie finit par se lever.

- Bon, faut vraiment que j'aille dormir là, je vais me faire taper sur les doigts après.

- Ouais, c'est ça, t'as fini de m'espionner plutôt...

- Va dormir toi aussi, tu te fais du mal à rester tout seul.

Il leva les yeux au ciel et la serra rapidement contre lui.

- Je voulais te dire aussi, s'empressa d'ajouter Damian, je suis vraiment content que ça marche entre Antoine et toi. Tous les deux on ne s'est jamais trop côtoyés, à part se faire des vannes, mais je voulais que tu le saches.

- Merci, répondit Charlie avec une pointe d'émotion dans la voix. Quelque chose me dit qu'on va se voir plus souvent maintenant.

Elle partit sur ces mots et il n'eut pas le temps de lui demander ce qu'elle sous-entendait. Au fond, il savait. Charlie et Romain étaient des amis très proches. 

Il l'observa s'éloigner. La mystérieuse Witi avait pris beaucoup de place dans leur vie en si peu de temps. 

Il demanda un autre verre, sentant qu'il ne parviendrait de toute façon pas à trouver le sommeil.

- Ça se bourre la gueule au perrier, maintenant ? Tu m'as habitué à mieux.

Cette voix le fit immédiatement frissonner. Il se tourna pour découvrir un Romain de toute évidence fatigué, les cheveux en bataille et des cernes prononcées sous les yeux.

- Je suis trop bon pour gâcher mon talent avec l'alcool, soupira Damian avec un air faussement supérieur.

Romain rigola en s'asseyant à côté. Un silence s'installa entre les deux. Ni l'un ni l'autre ne savait comment s'y prendre. L'ailier finit par se jeter à l'eau.

- Je n'arrête pas de penser à ce qu'il s'est passé. J'arrive pas à dormir.

- Tu as aimé ? demanda Romain

- Oui.

Contrairement à ce qu'il aurait pensé, Damian avait répondu sans hésitation, comme si c'était d'une implacable logique.

- Alors pourquoi tu n'arrives pas à dormir ?

- J-Je ne sais pas, c'est nouveau pour moi. Je ne suis pas, enfin je ne pensais pas que j'étais gay.

Damian essayait de cacher ses gestes de nervosité comme si Romain ne l'avait pas déjà remarqué. Le demi d'ouverture posa sa main sur la sienne.

- Ce n'est pas grave de le découvrir plus tard, tu sais. J'ai longtemps été en couple avec une fille et ça m'a fait bizarre aussi quand j'ai compris mais...

- Tu ne comprends pas, le coupa Damian en refusant le contact. J'ai toujours été avec des filles, j'ai toujours aimé les filles et là... Je t'ai embrassé. Et peut-être que c'était sur le moment, que j'étais dans les vappes mais j'ai aimé t'embrasser.

Il se prit la tête dans les bras, serrant ses cheveux comme s'il voulait les arracher.

- On est dans un monde où c'est pas possible. J'ai passé ma vie à dire des choses, Romain, putain. "On n'est pas des pédés", "des tafiolles", dans les vestiaires, je l'ai dit, plein de fois. Ça dit quoi de moi ça ?

- Rien du tout, s'empressa de répondre Romain. Écoute, on n'a grandi dans ce milieu, c'est comme ça, ça veut pas dire que t'aurai pas le droit d'être gay, ça n'a rien à voir.

Damian sentit une larme rouler le long de sa joue.

- Je me dégoûte.

- Dis pas ça.

Romain passa un bras sur ses épaules pour le ramener vers lui. Damian se laissa reposer contre son torse.

- Ne dis plus jamais ça.




Merci pour la lecture !

Bonne nuit ! 

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