Chapitre 16

Hey ! 

Un chapitre très cool je trouve, j'espère que ça vous plaira ! 

Bonne lecture !


Chapitre 16


La poule de l'équipe de France, comprenant l'Italie, l'Uruguay et la Namibie, n'était pas considérée comme un groupe de la mort, contrairement à la poule B qui en hérita le qualificatif. L'Irlande, l'Afrique du Sud et l'Écosse ensemble, des matchs qui promettaient des actions lumineuses et du suspense insoutenable. 

Cette promesse, quelques joueurs du XV de France décidèrent de la suivre à la suite d'une large victoire contre l'Uruguay. Antoine, Damian, Romain et Thomas étaient confortablement installés en tribune VIP, attendant que la rencontre débute. 

Alors que les hymnes s'achevaient, Charlie s'installa sur le siège à côté du capitaine français.

- T'as failli rater le début, soupira Antoine.

- Je ne pouvais pas arriver sans mon pop corn.

Elle agita le paquet rouge et blanche sous le nez du joueur qui leva les yeux au ciel.

- Tu sais bien que je ne peux pas en manger...

- Je sais, s'exclama Charlie en éclatant de rire. Je fais ça uniquement pour t'emmerder.

Il ne laissa échapper de ses lèvres qu'un vague grognement boudeur et reporta son attention sur le terrain. Elle pouffa et s'empressa de l'embrasser sur la joue.

- Prends-en, je suis sûr que personne ne nous regarde.

- Éloigne ça de moi, je respecte mon régime.

- Moi, j'en veux bien, s'écria Damian en tendant la main.

Charlie parut désespéré mais lui donna bien volontiers.

- Volé par un Bordelais... soupira-t-elle à l'intention des trois Toulousains.

- Encore heureux qu'il soit Français, répondit Romain en en ébouriffant les cheveux de l'ailier.

- Hé, protesta Damian avec la bouche pleine de pop corn. On peut même plus se faire plaisir dans cette équipe. Heureusement que t'es là Witi', vivement que tu convertisses Antoine, c'est vraiment un nazi de la bouffe.

- Oh crois-moi, je m'y emplois chaque jour.

- N'importe quoi, vous vous êtes concertés pour m'emmerder ou quoi ? souffla Antoine

- Ouais, on fait ça à peu près tous les lundis entre deux et trois heures, répondit Damian alors que Thomas attrapait à son tour le paquet.

Antoine rappela que l'arbitre lançait le début de la rencontre d'un signe agacé de la main.

- Il est bougon maintenant, c'est malin, ricana Charlie. Je te promets de ne plus manger de sucre pendant le reste de mes jours.

Elle attrapa son menton pour qu'il tourna la tête et l'embrassa doucement.

- Ça va que je t'aime, dit-il avec un demi-sourire.

Elle laissa tomber sa tête sur son épaule et se concentra sur le match, tandis que Romain, Damian et Thomas profitaient du pop corn.

Les deux équipes se livraient à une bataille féroce. Les plaquages étaient brutaux, les mêlées acharnées, et les essais étaient des explosions de jubilation. L'Afrique du Sud prit l'ascendant au début, marquant des essais spectaculaires et convertissant les transformations avec une précision chirurgicale. L'Irlande, cependant, ne reculait pas. Ils ripostaient avec de la ténacité, réduisant l'écart au tableau de score. Le suspense était à son comble, chaque action étant scrutée avec anxiété. Le jeu atteignit son apogée lorsque l'Irlande entama une offensive remarquable. Les phases s'enchaînaient, les passes étaient d'une précision millimétrique, et la défense sud-africaine était mise à l'épreuve. 

Le temps s'écoulait inexorablement, la tension dans le stade était palpable. Finalement, dans les dernières minutes du match, l'équipe aux maillots verts réussit à inscrire un essai crucial, portant le score à égalité avec l'Afrique du Sud. Le coup de pied de la transformation ferait la différence. 

Le buteur se concentra, le souffle court, et avec une certaine élégance, envoya le ballon entre les poteaux. Le stade éclata en une cacophonie de joie, des cris de triomphe, des applaudissements frénétiques. Les supporters étaient dans une extase totale, se prenant dans les bras, sautant de joie. L'Irlande avait gagné, une victoire arrachée dans les derniers instants.

- Voilà, s'exclama Damian, ça c'est un bon tireur, prends en de la graine Thomas !

L'intéressé eut pour toute réaction de poser le paquet de pop corn vide sur les cheveux de l'ailier, qui hurla de cesser de le harceler. 

Charlie, de son côté, notait un certain nombre d'observations dans sa tête sur le jeu des deux équipes au cas où les All Blacks rencontraient leur chemin plus tard. 

- Cesse d'espionner, murmura Antoine et posant sa tête sur son épaule.

- Je suis venue là pour travailler, je te rappelle. 

- Pas de souci, chef ! Ça te dérange si on passe par les vestiaires, j'aimerais bien féliciter Sexton et Keenan ? lui demanda-t-il.

Elle acquiesça avec un sourire et ils descendirent les escaliers pour s'engouffrer à l'intérieur du stade. Les couloirs grouillaient de monde et ils se frayèrent un chemin tant bien que mal. Un petit groupe était resserré devant les vestiaires autour des joueurs aux maillots verts. Antoine fut immédiatement alpagué par plusieurs personnalités. Charlie l'observa avec des yeux amusés montrer un visage sympathique à chacun alors qu'elle savait pertinemment qu'il voulait simplement accéder aux joueurs irlandais. Il finit par tomber sur Sexton, Keenan et Van der Flier. Charlie n'écouta pas vraiment la conversation et resta un peu à l'extérieur du groupe. Elle se contenta de lâcher quelques sourires et accolades ici et là. Elle voulait vraiment quitter cet endroit et profiter d'une soirée seul avec lui, loin du brouhaha ambiant. 

Tout à coup, en tournant la tête par hasard sur sa droite, elle reconnut une silhouette qu'elle aurait préféré ne jamais revoir. Un homme grand, aux traits tirés et aux cheveux roux tirant sur le gris. 

Leo Cullen. L'entraîneur du Leinster. 

Un frisson désagréable courut dans son échine. Leurs regards se croisèrent et elle baissa instantanément la tête, priant pour qu'il ne vienne pas la voir. Mais c'était bien mal le connaître. Une braise de mépris et d'amusement s'alluma dans les yeux de Cullen. Son sourire, malicieux et cruel, était comme une lame de couteau qui la tranchait profondément. Le visage de Charlie se crispa, et une bouffée de dégoût et de frayeur la submergea. Elle avait esquivé ces sous-entendus quelques mois auparavant, avait fait en sorte de les oublier, mais maintenant, la confrontation semblait inévitable.

- How's our dearest Charlie Witika ? Long time no see!

Au début, elle ne répondit rien. Sentant son malaise, il ne put s'empêcher de pousser plus loin.

- Has the pretty coach lost her tongue? Reminds me of the last time we saw each other. You didn't complain then either, you must have liked it...

Charlie sentit un nœud se former dans sa gorge, une boule d'émotions contenues qui menaçait de la submerger.

- Toulouse still hasn't renewed your contract, I heard. My proposal is still on the table, you know, and maybe I'll be able to find you a prime spot by my side, what do you think?

- No, I don't think that's a good idea, répondit Charlie le plus calmement possible.

Cullen leva les yeux au ciel.

- Is it because of him again? If you ask me, I think you should leave, he doesn't seem right for you. Look at him, murmura-t-il d'une voix sifflante en désignant Antoine, he's made for rugby, not you. He'll leave you behind. But I'll never let you go.

Il laissa glisser sa main sur le bas de son dos et elle eut un mouvement de recul brusque.

- I-I, just don't touch me, I...

Antoine, en pleine conversation, ressentit subitement un frémissement dans l'atmosphère. Quelque chose clochait, et son regard aiguisé partit à la recherche de Charlie.  Ses yeux, d'habitude si pétillants d'enthousiasme, étaient assombris par un nuage d'inconfort. Il remarqua immédiatement qui était à ses côtés. Cullen, sa silhouette sombre, son sourire, à la fois cruel et malsain, était difficile à ignorer. Son inquiétude grandit alors qu'il se rapprocha de la scène.

- Hey Leo, what's up?

- Antoine! What a pleasure, I was just explaining to Charlie why she should join Leinster. Her talent wouldn't be wasted.

- I have no doubt and I think she'll replace you soon enough, your reputation precedes you.

Cullen fronça les sourcils. Antoine attrapa la main de Charlie pour qu'elle se décale. Il se rapprocha ensuite de l'Irlandais.

- Let me be clear, I don't want any scandal, so I don't want you to approach her, to look at her, to even think about her for a second, and then I won't talk about your pig-like behavior.

L'entraîneur ricana.

- Come on, is that the best you can do? Charlie, dear, be reasonable, he looks very spineless. If a man disrespected the woman I love, I wouldn't use words, I'd use my fists.

Antoine faillit se laisser tenter mais ce fut Charlie qui l'agrippa et lui fit comprendre que ce n'était pas la solution. Il devait maîtriser sa colère et passer outre son arrogance et ses menaces. 

Mais il y en eut un, qui avait suivi toute la conversation, et qui n'était pas gêné pour utiliser ses poings. Les mots sifflaient comme des flèches empoisonnées, visant son capitaine. La colère monta en lui, s'élevant comme une tempête, et il ne pouvait plus rester passif. Damian sortit de derrière et la situation dégénéra.

- Maybe he's too well-bred to smash your face in, but I don't mind at all.

Ses doigts se refermèrent sur le col de la chemise de Cullen, la rage illuminant son regard. Il le plaqua violemment contre le mur.

- I don't know what the fuck your problem is, but you look like shit. I want you to apologize to them right now. I don't think your players would be very happy to see the way you behaved with Charlie.

Tout autour de lui, les regards désapprobateurs l'accusèrent mais il ne se laissa pas déconcentrer. Quelques Irlandais du Leinster se précipitèrent mais Cullen ne les attendit pas pour riposter. D'un geste brusque, il asséna un coup de tête violent à Damian. Le choc du front contre le nez de Damian résonna dans ses oreilles et le fit chuter au sol. La douleur fulgurante le saisit, et pendant un bref instant, il fut sonné. Les étoiles dansaient devant ses yeux, et une chaleur humide s'écoulait de son nez. La douleur ne fit qu'attiser sa colère. Il entendit le ricanement de Cullen. Ses sens s'aiguisèrent, la colère devint un brasier en lui. Il se releva pour se jeter sur lui, la fureur le consumant. 

Deux bras fermes l'entourèrent avant qu'il ne puisse faire plus de dégât. Il se débattit quelques secondes mais la voix de la personne le fit revenir sur terre.

- Calme-toi, murmura Romain d'une voix tendue, c'est pas le moment...

- Lâche-moi, putain !

Tout autour les joueurs chuchotaient entre eux, ne sachant pas comment réagir. 

Le Toulousain le tira pour s'éloigner. L'ailier se débattit au début puis, à bout de force, Romain n'eut pas de mal à l'emmener dans une pièce vide. Il ne le lâcha pas tout de suite comme s'il voulait le garder contre lui encore un peu ou aspirer la colère qui semblait noircir son cœur. Mais il se ravisa, se rappelant que c'était lui qui était amoureux, pas Damian, il n'avait pas à lui imposer sa présence. 

Il l'aida à s'asseoir et remarqua immédiatement qu'il paraissait sur le point de s'évanouir. Du sang continuait de couler de son nez pour se répandre au sol. Romain fouilla ses poches pour trouver des mouchoirs et s'empressa d'essayer de stopper le saignement. Dans un silence qui était uniquement ponctué par leurs respirations respectives, il tamponna doucement tout en lui jetant des regards furtifs. Il se sentait troublé, pris au dépourvu par les émotions qui le submergeaient. Il avait vraiment besoin de se faire à l'idée, d'arrêter d'espérer. Il se força à rester concentré sur son nez et à rien d'autre, ni à sa peau, son odeur, ses yeux magnifiques, juste son nez.

Damian, de son côté, était encore dans les vapes, la douleur et la confusion enveloppant son esprit. Cependant, à mesure qu'il reprenait ses esprits, son regard s'attarda sur Romain, et une réalisation soudaine l'envahit. 

Romain s'affairait à le soigner, ses traits doux et préoccupés firent écho dans son esprit. Le sang qui s'écoulait semblait laisser place à un flot d'émotions jusque-là inexplorées. Il fut frappé par sa beauté, ses traits délicats, son air sérieux. 

Un frisson parcourut l'échine de Damian, et, emporté par le brouillard de son esprit qui brisa ses barrières intérieures, il écrasa ses lèvres contre les siennes. 

Romain eut un léger mouvement de recul puis répondit timidement. Son cœur explosa alors qu'il pouvait sentir en lui un tourbillon d'émotions. La situation était trouble, mais la force de leur attirance l'emporta sur la confusion, les rapprochant dans une étreinte brûlante. 

C'était un acte irréfléchi, guidé par une pulsion, mais ils ne voudraient être nulle part ailleurs, à cet instant, que dans les bras l'un de l'autre. 




J'espère que ça vous a plu ! Merci pour la lecture !

La vraie star de ce chapitre c'est le pop corn hein

Vraiment les gens se battent pas, je m'emmerde je crois, il faut vraiment que je trouve autre chose haha

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