Chapitre 14

Hey ! Incroyable les 5k vues, merci beaucoup, en plus il y a bcp de like, ça me fait très plaisir, merci ! 

Petit chapitre pour entamer la coupe du monde.

Bon je fais gagner qui ? dites moi haha


Pas mal d'anglais dans ce chapitre, j'espère que vous aimez bien haha. Mon amour de la cohérence linguistique me tuera. 

J'espère que ça vous plaira ! Bonne lecture 


Chapitre 14


Le vent sifflait entre les poteaux de transformation. Les ballons volaient de main en main. Les crampons s'enfonçaient sur la pelouse verte. Charlie observait le jeu proposé, assise sur le bord du terrain, notant quelques informations sur un petit carnet. Elle laissa un instant son regard se perdre sur le paysage au-delà du terrain, les immeubles, l'océan aux reflets indigo. Elle était revenue à Wellington pour la préparation de la Coupe du Monde avec l'équipe Néo-Zélandaise pour tout l'été. Elle avait eu la chance d'être sélectionnée dans le staff. Elle avait dû remettre à d'autres la responsabilité d'entraîner les jeunes. Elle était finalement revenue à la maison. Elle avait retrouvé un Windy Wellington qui n'échappait pas à sa réputation en cette saison.

- How do you feel? Are you happy with our training? demanda Reiko en s'asseyant à côté d'elle.

- Yeah, but you were a bit lazy at the end. You really need more discipline, répondit-elle pour le taquiner.

- Whose fault was it that I wasted time visiting you in France?

- Mine, I guess...

Reiko fronça les sourcils. Charlie avait l'air dans la lune.

- What were you thinking?

Elle haussa les épaules, comme s'il y avait bien trop de choses dans sa tête pour les traduire en quelques phrases.

- I don't know, it's just that after everything that's happened this year, Toulouse, Antoine, the trial, I thought I'd made peace with my past and maybe finally considered France a home. But, coming back here, I've realized that Wellington is still my real home, and that scares me.

- Because of Antoine?

Elle hocha la tête.

- Do you miss him? Are you looking forward to the competition in France to see him again?

- Of course, répondit Charlie avec un sourire qui en disait long.

- In that case, if you've found the person you love, I think all the places in the world can become your home.

- I hope so, murmura-t-elle en le remerciant par une légère tape dans le dos.

- Come on rugby player, we've got a World Cup to win, and it's not going to happen by getting depressed.

- I can't wait to kick your boyfriend's ass, s'exclama Reiko avec un immense sourire.

- Not happening, I'm the only one who can kick his ass.


A 20 000 kilomètres de la capitale néo-zélandaise, l'entraînement des bleus sur le sol francilien touchait à sa fin. Alors qu'Antoine lançait un ballon dans le filet, une grande tape dans le dos le fit sursauter.

- Alors, champion ! C'est le grand jour ! s'écria Romain

- Ils atterrissent dans deux heures, murmura Antoine.

Ils quittèrent le terrain pour aller se changer dans les vestiaires. Antoine était aux anges. Deux mois qu'ils ne s'étaient pas vus, que les échanges restaient soumis à l'important décalage horaire et aux journées très remplies de préparation pour l'un comme pour l'autre. Il en rêvait parfois la nuit, de la retrouver, la serrer contre lui, la sentir à nouveau à ses côtés.

- Elle a dû leur donner beaucoup d'astuces pour nous battre, tu ne crois pas ? demanda Romain qui retirait son maillot.

- C'est normal, murmura Antoine. Elle est à Toulouse, mais tu la connais, elle est Néo-Zélandaise avant tout.

- Je sais... C'est juste que ça me fait bizarre de ne pas l'avoir de notre côté cette fois. Je me demande ce que le match d'ouverture va donner.

Lui aussi. Cette coupe du monde en France, il en avait rêvé toute sa carrière. Et elle serait là, dans une équipe adverse, certes, mais elle serait là.


L'aéroport était une fourmilière d'activités, une ruche de voyageurs venus des quatre coins du monde. Il attendait, ses pensées dans un tumulte silencieux, son cœur battant la chamade dans l'anticipation de ces retrouvailles tant espérées. L'été avait été long sans Charlie, et chaque minute qui le rapprochait d'elle était une torture. Antoine se sentait un peu à l'étroit au milieu de la foule qui attendait l'arrivée de l'équipe nationale, des fans de rugby et des journalistes envahissaient le petit hall. Il rabattit la capuche de son sweat pour ne pas trop attirer l'attention.

Les minutes s'étirèrent, chaque seconde semblait durer un siècle, jusqu'à ce qu'enfin, les premiers visages familiers émergèrent. L'équipe marcha dans le hall d'un pas conquérant. Les flashs des appareils des journalistes tout comme les cris des supporteurs illuminèrent l'aéroport. Il la chercha parmi les silhouettes tout en restant à l'écart de la foule qui se resserrait vers les joueurs. 

Puis, il l'aperçut. Son sourire radieux, ses mains dans les poches, et ce regard anxieux qu'il connaissait par cœur. Son rythme cardiaque s'accéléra, et il se sentit submergé par un mélange d'émotions indescriptibles. Leurs regards se croisèrent, et l'univers sembla s'effacer, laissant place à un moment de pure intimité au milieu de la cohue. Elle hésita un instant, il pouvait le voir dans sa gestuelle. Alors, il se décida à s'avancer et il n'en fallut pas plus pour qu'elle s'extrait de l'équipe. Elle bouscula un journaliste qui pesta et se précipita vers lui, une traînée de bonheur dans son sillage. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, il la sentit bondir dans ses bras. Il la réceptionna comme il put et la serra contre lui. Il saisit quelques murmures tout autour d'eux mais ni la foule ni les clics des appareils ne purent le détourner d'elle. Les lèvres de Charlie trouvèrent les siennes, et ils s'embrassèrent enfin. Le monde s'évanouit, ne laissant qu'eux, leurs souffles entremêlés, leurs cœurs battant à l'unisson. Les émotions tourbillonnaient, un mélange d'amour, de désir, de soulagement, de joie. Lorsqu'ils se détachèrent, elle resta accrochée à lui comme s'il était la seule chose importante dans ce monde. Il pouvait lire dans son regard un mélange de bonheur et de soulagement. Elle avait enduré tant de choses cette année, et malgré les défis, ils étaient là, tous les deux, ensemble. Ses bras la serraient encore plus fort, un rempart contre le monde extérieur.

- Je suis tellement heureuse de te voir, murmura-t-elle doucement.

- Tu m'as manqué, répondit Antoine avec un sourire.

- Tu m'as manqué aussi Toto, s'écria un des frères Barrett dans un français parfait.

- They've barely met, leave them alone, grogna Reiko derrière.

- She told us about you EVERY DAY, soupira Scott, it as time for her to come home, couldn't have stood it any longer bro.

Antoine leur fit une accolade un par un, ravi de pouvoir les voir également.

- I remind you that she's on our side, so don't you dare turn her against us! s'écria Beauden

- You have nothing to fear, I don't think she'd choose France even under torture, rigola Antoine en passant un bras sur les épaules de Charlie.

- Yes, but she might choose you.

- Oh really, dit-il avec un demi-sourire en se tournant vers Charlie.

- I've already done it.

- Lucky you, ajouta Reiko avec un clin d'œil à l'intention du rugbyman français.

Finalement, le petit groupe continua son chemin jusqu'à l'extérieur de l'aéroport et Antoine se permit de prendre Reiko à l'écart quelques instants alors que Charlie discutait avec un membre du staff.

- How do you think she's doing?

- Pretty good. She's got less of that permanent sad look. She looks lighter, even if I've sometimes caught her lost in her thoughts. I think maybe she's a bit upset by the event, the fact that she's going to play against you. And she's not sure where she wants to live in the future. She's not in love with France, but you live there and you'll probably never leave the Top14, so that's on her mind.

- So, she doesn't look pretty good.

- Oh, compared to the last 15 years, I swear it's nothing.

- Thanks Reiko !

Le Néo-Zélandais lui tapa amicalement le dos et Antoine retourna à hauteur de Charlie. Il lui prit la main et elle le gratifia d'un large sourire.

- Ça va ? chuchota Charlie

- Maintenant que tu es là, oui. Je me demandais si on allait pouvoir se voir beaucoup malgré la prépa ?

- On peut regarder pour un petit Airbnb quand on a des jours libres, répondit Charlie. Après on joue pas trop dans les mêmes villes pour les phases de groupe. Je suis sûre qu'on y arrivera, et puis après je suis en discussion pour le renouvellement de mon contrat à Toulouse.

- Qu'est-ce que tu as décidé ?

- Je ne sais pas encore...

Il hocha simplement la tête mais elle voulut savoir son avis.

- Qu'est-ce que tu en penses ?

- Moi j'aimerai beaucoup que tu restes, peut-être qu'on pourrait habiter ensemble, dit-il l'air de rien en rougissant violemment.

- Oui, c'est un avenir séduisant, je te dirai quand j'aurai décidé.

Il ne parvenait pas encore à croire qu'elle était bien là, c'était presque irréelle. Il la serra contre lui pour être certain qu'elle ne s'éclipse pas. Lui aussi, visiblement, avait quelques insécurités à régler.


Dans la pénombre de leur chambre au centre d'entraînement de la Fédération Française de rugby, deux silhouettes étaient assises en tailleur sur le lit, face à une télévision, deux manettes à la main. Romain et Damian étaient installés confortablement et s'affrontaient dans un match endiablé de NBA2K, les Warriors de Romain contre les Lakers de Damian. Le demi d'ouverture avait une longueur d'avance grâce aux trois points de Curry, mais son esprit était ailleurs. Il jetait des coups d'œil furtifs à Damian. Voilà quelques mois que le jeune homme occupait son esprit. Son sourire, son air désinvolte, son caractère acharné. Tout semblait être fait pour le séduire. Damian était profondément concentré sur le jeu, ses sourcils légèrement froncés alors qu'il essayait un alley-oop. Romain se mordit la lèvre, se demandant comment attirer son attention sans révéler ses véritables sentiments. Comment pouvait-il savoir s'il avait une chance avec lui ? D'une voix faussement décontractée, Romain lança une question :

- Alors, des conquêtes récentes ?

Damian leva un sourcil, surpris par la question. Ses doigts se figèrent sur la manette pendant une fraction de seconde.

- Euh, non, pas vraiment. Rien de sérieux en ce moment.

- Ah tu enchaînes les plans culs ? continua Romain, un peu déçu

- Non plus, j'ai longtemps été comme ça mais je crois que je n'en ai plus très envie. Enfin je sais pas, c'est compliqué. Quand je vois Antoine et Witi', je me dis que moi aussi je peux trouver quelqu'un.

Romain se contenta d'acquiescer et continua de creuser son écart avec un floater de Thompson. Ils avaient beau beaucoup parler ensemble depuis qu'il s'était séparé de son ex, ils n'abordaient pas cette partie de leurs vies.

Le dernier quart-temps s'acheva sur un 121-115 pour les Warriors. Romain lança un cri de joie et Damian se laissa tomber sur le lit en pestant que Lebron James n'était de toute façon plus haut niveau, que le bouton B de la manette ne marchait plus et que depuis qu'il n'y avait plus Kobe cette équipe ne valait plus la peine.

- Toujours aussi mauvais perdant ! Avoue que je suis simplement meilleur que toi...

- Jamais de la vie, s'écria l'ailier en se relevant pour agripper son coéquipier.

Il le renversa en réalisant sans doute un de ses meilleurs plaquages et se moqua de lui. Romain déglutit en sentant le jeune homme tout proche de lui et sentit son cerveau se déconnecter; Son instinct prit le relais et fit - évidemment - n'importe quoi. Il l'embrassa. Comme ça, sur un coup de tête. Pour la première fois depuis longtemps, il fit juste ce dont il avait envie. Damian fut pris au dépourvu et eut le souffle coupé. Le contact de leurs lèvres le fit frissonner pourtant. Il répondit au baiser à moitié, un mélange de surprise et de trouble dans ses yeux. Son esprit était en ébullition, déchiré entre la gêne et le désir. Il se retira soudainement, sa respiration saccadée, son regard errant dans la pièce. Romain sentit la panique qui montait en lui, il avait encore une fois tout gâché.

- Je suis désolé, murmura Romain d'une voix tremblante en baissant la tête.

Damian ne répondit rien. Il était perdu. Il avait apprécié. Il aimait les filles, il avait toujours aimé les filles et pourtant et il avait été troublé. 

Putain de merde.

- Je vais me coucher.

Et il était parti, sans un mot de plus. Romain se laissa tomber contre le mur. Il pouvait sentir les larmes naître dans le coin de ses yeux mais il refusa de les voir couler. Il serra les poings et se frappa à plusieurs reprises le front. Il avait tout gâché. Pourquoi il gâchait toujours tout ? 

Putain de merde. 



Merci pour la lecture ! Bonne soirée !


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