Chapitre 12 - Hope 🪷
Hope
Je ne sais absolument pas ce qu'il est en train de se passer, mais qu'est-ce que c'est bon !
Sa langue, qui a le goût du whisky et du champagne, se mélange à la mienne dans une danse effrénée. Son parfum s'insinue en moi et éveille des pulsions profondes que je ne pensais jamais avoir. Je relève doucement l'une de mes jambes et sens immédiatement sa main puissante agripper ma cuisse pour me garder contre lui. Mes mains découvrent la peau de son dos, le tracé de ses tatouages et ce qui ressemble à des cicatrices.
Trop de cicatrices.
Je descends sur ses hanches pendant qu'il remonte sur les miennes, à la limite de la dentelle qui masque mon intimité humide. Ses doigts glissent sur le tissu lentement, m'obligeant à étouffer un petit cri contre nos lèvres toujours scellées. Mes ongles glissent sur son torse, il est clairement bâti comme un dieu. Je peux sentir chaque muscle, chaque ligne qui le dessine. Je le sens se tendre lorsque ma main frôle ses côtes. Il se détache de moi et pose un regard sombre sur le mien. J'ai l'impression que je lui ai fait mal, mais il ne dit rien. Il me prévient simplement, par la seule force de ses iris, qu'il cache des choses plus noires que ce que je pourrais imaginer.
Mais je n'ai pas le temps de penser à quoi que ce soit que déjà, il passe une main sous mes fesses et me soulève comme si je pesais à peine un gramme. Ma main entoure sa nuque, simple réflexe pour ne pas tomber. Il balaye ce qui se trouve sur son bureau et m'y assoit brusquement. La tension qui règne entre nous est si intense que le bas de mon ventre se tord de douleur. J'ai envie de lui, là, maintenant.
Pour la confidence, je n'ai jamais vécu ce genre de moment. Le peu d'hommes que j'ai connu a toujours été trop doux, trop précieux, comme si le moindre geste était en mesure de m'abîmer. Et à en croire l'expression sur son visage, il va faire éclater tout ce que j'ai pu connaître en mille morceaux.
Nous n'avons pas besoin d'échanger le moindre mot, nos corps sont suffisamment expressifs pour faire passer tous les messages. Il approche son pouce de mes lèvres et les caresse avec un soin tout particulier, puis il le fait descendre sur mon menton, ma mâchoire, ma nuque. Mon pouls s'accélère et je laisse mon sang pulser sous la pulpe de ses doigts. Sa main complète s'entoure autour de mon cou, me privant d'une partie d'oxygène. Sa deuxième main fait glisser le côté de la robe qui cachait jusqu'alors ma poitrine. Je me sens à la fois prise au piège par cet homme qui pourrait me briser d'un seul mouvement et furieusement excitée par l'idée d'être à ce point désirable à ses yeux.
Sans lâcher ma nuque, son visage descend jusqu'à mes tétons durcis par son seul contact. Sa langue vient titiller les piercings qui les habillent. Je gémis, encore. C'est un délicieux supplice... J'ose à mon tour un geste et agrippe ses cheveux pour le forcer à goûter plus encore mes courbes. Je crois déceler un sourire sur son visage au moment où il se met à dévorer, presque littéralement, ma poitrine.
Quand il s'arrête, mes sourcils se froncent sans que je ne les contrôle. Ça ne peut pas être déjà fini. Il se recule et me détaille de haut en bas. Son torse nu se soulève rapidement et je lis dans ses yeux un désir qui ne fait qu'augmenter mon envie.
— Mettez-vous à genoux.
Je cligne des yeux plusieurs fois en mesurant l'ordre qu'il vient de me donner. Mais j'obéis et me laisse glisser sur le rebord du bureau. Mes mains ouvrent sa ceinture et font glisser la fermeture éclair de son pantalon de costume. Je libère rapidement son membre durci et approche mes lèvres. Il ne détache pas une seule seconde son regard de moi. Étrangement, ça me donne un excès de confiance, je me sens forte. Presque puissante. Le bout de ma langue s'écrase sur lui, découvrant toute sa longueur. Je pourrais lui infliger la même torture et le pousser à bout, mais il attrape mes cheveux si fort que ma bouche le prend tout entier. Il guide mes premiers mouvements en douceur avant de desserrer sa prise. Il me tient, mais ne m'impose rien.
J'avance et je recule à un rythme assez régulier, m'habituant à son goût et à sa taille. Les râles de plaisir que j'entends me font comprendre qu'il aime ce que je fais. J'accélère alors le mouvement en plaquant mes mains sur ses hanches. Au bout de quelques courtes minutes, il les attrape et me relève d'un coup sec. Il pointe le bureau derrière moi et je m'y rassois.
Le tissu de mon tanga craque sous ses doigts, un morceau de plastique se déchire et dans un mouvement de bassin, il pénètre en moi avec force. Un cri meurt sur mes lèvres et d'autres suivent à mesure qu'il s'active entre mes lèvres gonflées.
— Regardez-moi, murmure-t-il en haletant.
Je m'accroche à ses épaules en me penchant légèrement en arrière et arrime mes yeux sur les siens. Ils brûlent. Le vert est étincelant. Il est atrocement beau, et encore plus en ce moment. Mes hanches sont endolories par la pression que ses mains exercent, mais les sensations qu'ils me procurent dépassent de loin tout ce qui peut m'être désagréable.
Je ne sais pas ce qui me marque le plus dans ce moment. La passion qui nous anime et qui semble nous lier, le fait que je sois en train de me donner à un homme que je ne connais pas et qui, sans aucun doute, possède une vie qui dans un contexte différent me ferait frémir d'horreur.
Ou lui, tout simplement.
Lui et sa force, sa puissance. Il m'envoûte, m'hypnotise. Son corps marque le mien au fer à rouge à chaque mouvement. Mais je crois aussi qu'il se décharge de quelque chose, d'un poids, d'une émotion que je n'arrive pas à détecter... Cet homme me fait penser à un animal blessé.
Je retrouve le goût de ses lèvres et toutes mes pensées s'envolent. Il plaque son bassin une dernière fois contre moi, je me contracte autour de lui. Sa tête tombe sur mon buste et nous restons ainsi pendant une durée que je ne saurais quantifier. Il finit par se reculer pour se rhabiller immédiatement. J'avais compris, implicitement, que ça ne serait que du sexe, mais ça ne m'empêche pas de me sentir terriblement vide. Dans tous les sens du terme.
Il me tend un long manteau noir avant de reboutonner sa chemise.
— Il est tard, je vais vous ramener chez vous.
Ce n'était donc vraiment que ça, un bref moment sauvage pour libérer une tension. J'attrape le manteau et m'enroule à l'intérieur. Son odeur est imprégnée dans la moindre fibre. Je le suis à l'extérieur de son bureau et découvre un bar vide, sans lumière. Je récupère mon téléphone et lis un message de Sara : Passe une bonne soirée bébé ! Je compte sur toi pour le faire monter au septième ciel ! Habituellement, j'aurais souri. Mais ne pas savoir ce qu'il pense de tout ça me rend trop nerveuse pour me réjouir.
À l'instar de l'autre jour, il m'ouvre la portière passager de sa voiture. Une chair de poule se dépose sur mes cuisses, malgré l'épaisseur de son manteau. Il allume le chauffage et je me dis qu'il fait tout de même attention à moi. Le moteur de la voiture gronde dans la rue déserte, mais il n'accélère pas. Je finis par comprendre que sans adresse, il ne peut pas me déposer. Je suis vraiment idiote.
— Je vis à Brooklyn, sur Plymouth Street.
Il n'allume pas le GPS, je présume qu'il connaît la ville mieux que personne. Je n'entends plus le son de sa voix jusqu'à ce qu'on arrive chez moi. J'ai vu à plusieurs reprises ses mains se crisper sur le levier de vitesse, comme s'il était en proie à un combat intérieur avec lui-même. Je suis persuadée qu'il regrette. C'est logique en vérité. Une femme comme moi ne peut pas correspondre à quelqu'un comme lui. Je ne suis pas assez bien pour lui.
Il n'arrête pas le moteur et sort de la voiture pour venir m'ouvrir la porte. J'attrape la main qu'il me tend et me raccroche à lui pour sortir. Il interrompt mon geste quand je retire une manche de son manteau pour le lui rendre.
— Gardez-le, il fait froid.
Certes, mais il me faut approximativement quatre secondes pour rentrer dans mon immeuble et retrouver la chaleur de mon appartement.
— Vous êtes sûr ?
Il remonte la manche sur mon épaule, referme la portière et s'adosse à la voiture en attendant que je rentre. Décidément, je ne comprends pas. Il regrette, mais il s'inquiète que je sois bien en sécurité ?
— Mmh... Merci. Pour cette soirée.
— C'était un plaisir, chuchote-t-il en déposant sur le dos de ma main un baiser.
J'ai envie de lui poser un milliard de questions, mais je me contente de lui sourire en faisant volte-face. Je disparais dans les escaliers qui mènent chez moi. Comme une adolescente, je me dépêche de foncer vers la fenêtre du salon. C'est la déception qui finit de m'achever quand je vois que la rue est déjà vide et qu'il est parti. J'enlève mes escarpins, dépose avec soin son manteau sur le canapé et me faufile sans un bruit dans la chambre de Sara. Je ne prends pas la peine de me déshabiller et me glisse sous ses draps pour chercher le réconfort dont j'ai besoin.
Le lit est chaud et son odeur de vanille me rassure instantanément. Elle se retourne et ses cheveux bouclés chatouillent ma nuque. Inconsciemment, ou pas, elle me prend dans ses bras. Je me love contre elle et m'endors.
— Bonne nuit, H.
Le son de sa voix endormie ralentit les battements de mon cœur.
Cette nuit, je le sais : je rêverai de lui.
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