Chapitre 2: Le Roi De Trefles
Arc 1: les As du jeu
Partie 1: "l'As de coeur et de pique"
Chapitre 2: le roi de trefles
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Félix n’était pas comme les autres enfants. Alors qu’ils jouaient, riaient, et se chamaillaient dans la rue, lui observait tout cela avec une certaine distance, un regard à la fois curieux et distant. Né dans la forêt, il avait appris à vivre dans l’isolement, entouré uniquement par les arbres, les animaux et le silence. Son pouvoir n'était pas comme celui des autres. Ce qu’il ressentait, ce n’était pas une simple émotion. Non. Ce qu’il avait en lui était bien plus que cela : une envie, presque une obsession, de créer. Tout, tout le temps.
Il avait grandi parmi les bêtes. Dans le froid de l’aube, il avait appris à se fondre dans la nature, à écouter le chant des oiseaux, à courir aux côtés des cerfs. Il n’était pas un enfant perdu, mais un être qui se sentait vivre dans ce monde qu’il comprenait mieux que n’importe quel humain. La forêt était son foyer, et il y était maître.
Un jour, il s’aventura plus près de la plaine. Il aperçut des enfants, des enfants comme lui, mais pas comme lui. Ils jouaient à la balle, se chamaillaient et s’amusaient avec des choses qu’il ne comprenait pas vraiment. Quand il s'approcha, ils s’arrêtèrent de jouer, le regardant avec curiosité, mais aussi méfiance. Félix, de son côté, observa les autres, fasciné par leur énergie, leurs sourires et leurs rires.
Un petit garçon s’avança.
— "Tu viens d’où, toi ? On dirait un sauvage."
Les autres éclatèrent de rire. Félix fronça les sourcils, ne comprenant pas vraiment cette remarque. Il n’avait pas l’habitude de se faire juger.
—"Je suis pas sauvage" dit-il simplement. "Je viens de la forêt."
Ils continuèrent à le regarder avec méfiance, mais petit à petit, leur curiosité l'emporta. Après plusieurs tentatives de sa part, les enfants acceptèrent finalement de le laisser jouer avec eux, même s’ils gardaient leurs distances. Félix n’avait jamais eu d’amis, mais l’idée de se joindre à leur jeu l’enchanta. Il se sentait... humain, pour la première fois.
Il passa quelques jours à jouer avec eux, observant leurs pouvoirs. Les enfants utilisaient leurs capacités comme une extension de leur nature, comme si c’était naturel. Certains contrôlaient l’air, d’autres manipulaient l’eau ou la terre. Félix les regardait avec fascination, mais il sentait que quelque chose lui manquait. Il n’avait pas de pouvoir comme eux. Du moins, c’est ce qu’il pensait.
Un jour, un enfant lui demanda :
— "Alors, toi, tu peux faire quoi ? Montre-nous !"
Félix, bien que n’ayant jamais démontré son pouvoir en public, sentit une impulsion irrésistible. Il ferma les yeux et, dans un éclat lumineux, un objet apparut dans sa main. Un petit arbre, d’abord tout droit, puis commençant à se tordre et se transformer. À mesure que ses pensées se tournaient vers d’autres idées, un animal commença à se former, d’abord sous la forme d’un petit oiseau, puis d’un serpent, et enfin, d’un loup majestueux, tout en métal. Félix, les yeux écarquillés, observa la créature qu’il venait de créer. Les enfants étaient stupéfaits.
—"Tu... tu as créé ça ?!" demanda l’un des garçons, les yeux brillants. Félix hocha lentement la tête, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Il n’avait jamais créé une créature aussi grande auparavant. Il pouvait... tout créer, de la matière, de la vie. Il était capable de transformer ses émotions en quelque chose de tangible.
Il ne le comprenait pas entièrement, mais il savait que cela faisait partie de lui.
Les jours passèrent et Félix passa de plus en plus de temps avec les enfants, explorant ses capacités. Il créait des jouets, des créatures, des objets. Tout ce qu’il imaginait prenait forme sous ses yeux. Mais à chaque création, quelque chose en lui se déchirait. Chaque objet, chaque animal qu’il créait semblait se lier à une partie de lui. Une partie sombre.
Un jour, en se promenant dans la forêt, il aperçut des braconniers, des hommes en train de tuer des animaux. La colère monta en lui comme une vague dévastatrice. Il se précipita vers eux, son corps frémissant d’une rage qu’il n’avait jamais connue. Il s’arrêta à quelques mètres d’eux, les observant, leur détestation grandissant dans ses yeux. Ils riaient, se moquaient des créatures qu’ils avaient tuées. Félix ferma les yeux un instant.
Puis, il laissa sortir tout ce qu’il ressentait. Tout. Il créa un monstre, une bête d’un autre monde, plus grande que tout ce qu’il avait vu, un monstre de métal et de fureur. Le monstre fonça sur les braconniers, les écrasant un à un, les déchiquetant. Félix regarda la scène, un sourire étrange sur ses lèvres. C’était comme... un jeu. Comme s’il était un enfant, jouant avec sa proie.
Quand tout fut fini, il regarda autour de lui, les braconniers étendus dans une marre de sang et de ferraille. Un frisson parcourut son corps, mais il n’avait plus de regret. Le monstre disparut en une nuée de cendres, comme si rien ne s’était passé. Félix retourna tranquillement dans le village, comme si tout était normal. Mais à l’intérieur de lui, quelque chose avait changé. Il avait pris une vie.
Le lendemain, une sensation étrange naquit dans son cœur. Une aura de meurtre, une force qui semblait le guider vers quelque chose de sombre. Félix se tenait là, dans la rue, comme figé, un pressentiment grandissant dans ses entrailles. C’était la première fois qu’il sentait cette aura. Il la suivit, comme une bête traquée.
Il ne savait pas encore ce qu’il devait faire, mais il sentait que quelque chose, ou quelqu'un, allait se croiser sur son chemin. Et sa vie ne serait plus jamais la même.
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Alors je joue ~roi de trefles~
Fin dz chapitre
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