Chapitre 5






Je n'avais jamais été une fille très sportive, mais j'avais toujours aimé faire du jogging dans Central Park.

Je m'y rendais trois fois par semaine, les écouteurs sur les oreilles, et je pouvais ainsi décompresser.

Je pris un pantalon court gris, une camisole noire avec soutien-gorge intégré et, finalement, des chaussures de course rose bonbon. Bon, ce n'était peut-être pas idéal pour la boxe, mais ça ferait l'affaire pour un cours.

Je laissai faire le rouge à lèvre (Je n'étais tout de même pas une débile ) et attachai mes cheveux en queue de cheval.

Puis, j'allai rejoindre Justin, qui m'attendait déjà dans sa voiture.

-       Tu verras, m'expliqua-t-il en route, au début c'est assez difficile, mais quand tu t'habitues, ça devient comme une drogue. .

Il est vraiment passionné, celui-là ! La boxe, une drogue ? Il ne mangeait pas souvent de chocolat! C'était dix fois pire !

Une fois arrivés, je l'aidai à sortir tout l'équipement qu'il trimbalait.

-       Pourquoi tu ne laisses pas ça ici ? lui demandai-je.

-       C'est trop précieux pour que je laisse ça entre les mains des autres, répondit-il.

Des gants de boxe, précieux ? Chacun ses goûts. Il devait se dire la même chose de mes rouges à lèvres.

Quelques personnes étaient déjà arrivées et s'entraînaient sur des sacs de boxe. Ils saluèrent leur coach pendant que j'examinais l'endroit.

C'était vraiment immense ! De grands tapis bleus recouvraient le sol, une douzaine de sacs de boxe étaient alignés devant de grands miroirs, quelques « speeds bags » étaient accrochés un peu plus loin et il y avait même un appareil elliptique et un vélo stationnaire.

Je déposai ma bouteille d'eau et ma serviette dans un coin, puis restai debout à observer les boxeurs. Il y avait plusieurs filles. Certaines se réchauffaient et d'autres s'entraînaient déjà. L'une d'entre elles paraissait de mon âge tandis que les autres semblaient dans la mi-vingtaine.

-       Je vais te montrer comment mettre tes bandages, me dit mon frère avec arrivant à mes côtés avec des bandes de tissu noir.

-       Et à quoi ça sert ? demandai-je en bonne ignorante.

-       À protéger tes mains.

Il commença à les enrouler autour de mes poignets et de mes doigts. J'ignorais comment j'allais faire pour m'en rappeler. Il fallait un cours juste pour mettre ça !

-       C'est beaucoup trop serré ! me plaignis-je lorsqu'il eût fini.

-       C'est normal, Bouffonne. Ne t'inquiète pas, ils vont se desserrer lorsque tu vas bouger !

D'ici là, j'avais l'impression d'avoir les mains momifiées !

Trop occupée par mes mains bandées, je ne remarquai pas immédiatement les nouveaux arrivants.

-       Pour les gants, on ne les mettra pas tout de suite, dit Justin. Je t'aiderai tout à l'heure.

Je n'entendis pas son dernier commentaire, trop surprise d'apercevoir les trois mecs qui venaient d'arriver.

Ce n'était pas possible ! Comment est-ce que je faisais pour ne pas avoir de chance à ce point ?

-       Salut les gars, leur dit Justin. Je vous présente ma petite sœur. J'ai voulu l'initier à la boxe. C'est son premier cours.

Sean, Phil et Ed me fixèrent en le saluant, tous aussi étonnés que moi.

Puis, j'aperçus leur petit sourire insolent qui me donna envie de leur faire bouffer leur gants de boxe.

Moi qui pensais que je n'avais rien à perdre ! J'allais publiquement m'humilier devant les plus beaux garçons du lycée.

Tout d'un coup, je me mis à avoir très chaud. Malheureusement, j'entendis une sonnerie. Mon frère avait parti le « timer ».

Je ne pouvais plus me défiler.

-       Un round de corde à sauter ! exigea Justin.

Tout le monde s'exécuta et je les suivis en prenant soin de me placer bien au fond de la salle. Je n'étais pas la plus douée à la corde à sauter, mais j'en avais tellement fait durant mon enfance que je m'en tirai pas si mal.

À la fin, j'avais tout de même les jambes en compote.

Les premières vingt minutes, nous nous réchauffâmes avec divers exercices comme des redressements assis, de la course à obstacles et des « push ups ».

Ensuite, Justin nous fit faire une série de coups. Il me montra la position de boxe, puis ce qu'était un « Jab », un « Direct », un « Crochet » et un « Uppercut »

-       Tourne un peu plus tes hanches, me conseilla-t-il. La puissance des coups provient de là.

Je vous jure que si ce n'avait pas été mon frère, jamais je ne l'aurais autorisé à me toucher !

-       Comme ça c'est mieux ! me dit-il avant de retourner voir ses autres élèves.

Je jetai un coup d'œil vers Sean et me rendis compte qu'il me fixait de haut en bas (en s'arrêtant sur mes fesses, évidemment !) J'essayais de me déhancher comme mon frère me l'avait suggéré, mais je crois que ça ne donnait pas tout à fait l'effet escompté.

Puis, son expression changea lorsque son regard s'arrêta sur le gros bleu que j'avais sur la jambe ( souvenir de Justine). Celui-ci était devenu mauve et remplissait presque toute ma cuisse.

   Pensait-il que je servais de punching bag à mon frère ? Vu son air scandalisé, sûrement.

   Pendant le dernier quart d'heures, Justin nous plaça en équipe de deux.

   Je me retrouvai avec la fille qui était de mon âge et qui se prénommait Éva.

   À tour de rôle, l'une frappait dans un pad tenu par l'autre, qui lui demandait l'enchaînement de coups de son choix.

   À la fin du cours, j'étais en nage et tellement éreintée que j'avais de la difficulté à me tenir debout.

   J'épongeai mon front.

-       Sais-tu que tu es super sexy lorsque tu es en sueur comme ça ! me dit alors Phil, venant de je ne sais où.

   Je m'étouffai au moment où je prenais une gorgée d'eau et toussai bruyamment, ce qui le fit rire.

-       On dirait que tu sors d'une nuit torride, ajouta-t-il d'un air moqueur.

-       Tu es vraiment con, lui lançai-je, ce qui le fit hausser les épaules.

   Il avait l'air de réellement s'en ficher.

-       Tu sais quoi ? lui dis-je alors. Toi et tes potes, vous êtes mieux de vous tenir loin de moi, sinon mon frère va vous défoncer la gueule !

-       Mais il le fait déjà, rétorqua-t-il en pointant Ed et Justin en train de se battre sur le "ring."

   Mon frère avait plusieurs combats à son actif et les avait presque tout remportés. Il était si doué qu'on lui avait proposé un poste comme coach afin d'entraîner les autres. Il avait immédiatement accepté puisque c'était sa passion !

   Phil se pencha alors vers moi et me dit à l'oreille :

-       Tu ne me fais pas peur. Au contraire, j'aime les filles qui ont du caractère. Elles sont de très bonnes joueuses.

   Mais de quoi parlait-il ? C'était quoi cette histoire de jeu ? Ils jouaient au ballon-chasseur (balle aux prisonniers) ou quoi ? Ou à « Twister » ?

   Avec un petit clin d'œil, il s'éloigna, me laissant perplexe.

   Je m'affalai par terre et attendis que mon frère ait fini son entraînement.

   Il était vingt-deux heures passés lorsque je me laissai littéralement tomber sur mon lit. Quelle journée !

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