Chapitre 3
- Salut les filles ! dit-il en arrivant près de nous. En forme ?
Elles hochèrent toutes la tête, visiblement intimidées.
Puis, il se tourna vers moi et je me sentis rougir.
- Salut. Je suis Phil, se présenta-t-il. On est dans le même cours de maths.
J'avais remarqué. Il est vrai qu'avec ses airs latinos, ses cheveux foncés, ses yeux marrons et son petit sourire ravageur, il ne passait pas inaperçu.
- Je sais, répondis-je.
Quelle bourde ! Il allait penser que je l'avais remarqué.
Il me répondit en souriant, puis il se tourna vers Laurie en l'embrassa passionnément.
Elle écarquilla les yeux, mais répondit à son baiser en passant une main dans les cheveux du garçon. J'eus l'impression que tout le monde autour s'était tus pour les observer. Puis, Phil se détacha de la blonde et repartit sans ajouter un mot.
Les voix autour reprirent alors.
- C'est ton petit copain ? lui demandai-je.
Océane pouffa.
- Bien sûr que non. Phil n'a jamais eu de copine. Il tient trop à gagner le jeu.
Alors là, je ne comprenais plus rien.
- Ed, Sean et Phil peuvent fréquenter et embrasser qui ils veulent. Un jour, c'est une, un autre jour, c'est une autre. Ils croient que leur popularité leur en donnent leur droit. Ce qu'ils ne savent pas, c'est ce que tout le monde pense de ce "droit".
- Personne ne leur a dit qu'ils étaient des salauds ? demandai-je, ce qui les fit sourire.
- Qui aurait cette mauvaise idée ?
Quoi ? Quelle bande de poules mouillées! Tant qu'à moi, je n'allais pas me gêner !
Vint bientôt l'heure de retourner en cours. Je me rendis à mon casier pour ramasser mes livres de français, et m'arrêtai subitement. Je sentis mon cœur faire un bond dans ma poitrine et retint mon souffle.
J'expirai et m'approchai précautionneusement de mon casier. Celui d'à côté était rempli de graffitis. J'avais pendant un instant pensé que c'était le mien. Des mots pas très gentils y étaient inscrits et les dessins étaient assez vulgaires. Je me dépêchai de m'en aller. Mon cœur battait encore très fort lorsque j'arrivai dans la salle de français.
Je pris place et attendis que le cours commence.
...
Lorsque je le repérai, je me forçai à ne pas lever les yeux au ciel. Il avait bien sûr fallu que je sois dans la même classe que ce tombeur !
Sean me sourit, mais je détournai les yeux et l'ignorai. Il était assis au bureau en avant en diagonale avec moi et la peste était à côté de lui.
Elle envoya ses longs cheveux derrière son épaule d'un geste aguicheur et elle lui susurra assez fort pour que je puisse entendre :
- Viens-tu chez moi ce soir ? Tu ne le regretteras pas !
Et c'est elle qui me traitait de pétasse ?
- Tu sais très bien que je suis occupé les lundis soirs, Chelsea, répondit-il. Je te ferai signe lorsque je pourrai.
Elle prit un air indigné et lui jeta un regard furieux.
Quant à moi, je me retins de rire. Elle ne connaissait visiblement pas l'expression " Se faire désirer ".
L'enseignant arriva et commença son cours, qui fut d'un ennui à mourir. Il parlait d'un ton si monocorde que mes yeux fermaient tous seuls.
Personne ne l'écoutait. La fille d'à côté dessinait dans son agenda, le gars d'en avant textait en cachette derrière son livre, un autre gars dormait, la fille à côté de Chelsea se mettait du vernis à ongle, bref, personne ne semblait suivre le cours.
Je sentis mon cellulaire vibrer dans la poche de mon jeans. Je le sortis discrètement et regardai le message.
" Aimes-tu les jeux ?"
Qui m'avait envoyé ça ? Je ne tardai pas à le découvrir en voyant Sean se tourner vers moi avec un regard éloquent.
" Pas les jeux de crétins" écrivis-je.
" Je te parle de jeux de grandes personnes. Et je ne connais pas de crétins" m'envoya-t-il.
Je soupirai, mais ne put m'empêcher de sourire.
Quelques secondes plus tard, un nouveau message arriva.
" Et ton sourire a tout renversé sur son passage, même moi"
" Pourtant, tu es encore sur ta chaise"
Au même moment, j'entendis un grand fracas. Sean se relevait avec agilité.
- Désolé, professeur, s'excusa-t-il avec son petit sourire arrogant. J'ai été déconcentré.
L'enseignant recommença son monologue ennuyant à mourir.
Je crois qu'il parlait de poésie, mais j'ignorais de quoi plus précisément. J'espérais juste qu'il ne nous ferait pas un test surprise au prochain cours comme c'était l'habitude de mes professeurs à mon autre lycée.
" Comment as-tu eu mon numéro ? " envoyai-je à Sean.
Je ne l'avais donné à personne excepté ma famille.
" Je sais tout."
Là, ça commençait à devenir flippant !
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photo :
Phil
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