-       Pardon ? fis-je, ne comprenant rien.

-        Il parait qu'Ed était vraiment furax et que ça a créé beaucoup de tension entre Phil et lui. Du coup, cette année, Ed a été plus rapide et lui a offert sa bague, qu'elle a refusée.

-       Pourquoi a-t-elle fait cela ?

   Alexia haussa les épaules, mais j'avais ma petite idée. Cathy avait eu peur des sentiments qu'elle commençait à éprouver pour Ed et à s'attacher à lui. Elle avait raison, après tout, c'était un gros crétin.

    Elle avait voulu quitter le jeu avant qu'il ne soit trop tard.

   L'amour pouvait être vraiment cruel.

   En après-midi, je me retrouvai en cours de maths, mais fus incapable de me concentrer. Ed n'était toujours pas là, et je m'inquiétais pour Cathy.

     Lorsque la cloche sonna, je sortis de la classe et manquai rentrer dans Sean, qui m'attends apparemment. Je l'ignorai expressément.

-       Attends, Céleste ! me cria-t-il.

   Il me rattrapa et me retint pas le coude.

-       Laisse-moi ! dis-je froidement.

-       Écoute-moi bien, tu penses peut-être que c'est à cause de nous qu'elle a fait ça, mais ce n'est pas entièrement notre faute. Ses parents étaient en train de se séparer, et, selon Ed, elle faisait de la boulimie et était accro à plusieurs médicaments.

   Je clignai des yeux. Il parlait vraiment de Cathy ?

-       Peut-être que les petites railleries d'Ed n'ont pas aidé, mais ce n'est pas entièrement sa faute à lui. C'est une accumulation de plein de choses.

   Je croisai les bras.

-       Tu arrives avec ta petite vie parfaite, continua-t-il, et tu déclares que nous sommes des connards sans même nous connaître.

-       Si j'avais une vie si parfaite, tu crois vraiment que je serais ici ? répliquai-je. Je serais restée à New York.

-       Effectivement, je ne crois pas que tu sois blanche comme neige.

-       Sean, ce que je déplore, c'est que vous considériez les filles comme des objets, expliquai-je. Pourquoi votre jeu est-il uniquement basé sur le sexe ?

-       Parce que c'est plaisant.

-       Peut-être pour vous, les gars, mais qu'est-ce qui te dit que les filles n'aimeraient pas autre chose, quelque chose de plus sérieux, de durable ?

   Sean sourit, mais ses yeux restèrent froids.

-       L'amour, c'est pour les idiots, dit-il.

   Ses paroles me firent mal. Qu'est-ce que j'espérais ? Qu'il allait me dire qu'il avait des sentiments pour moi après notre baiser sous la pluie ?

    Je me donnai mentalement une gifle.

-       Peut-être, avouai-je, mais au moins, ce sont des idiots heureux.

    Je me détournai pour partir, mais il m'en empêcha en me disant :

-       Ne vas pas croire que parce qu'un garçon t'embrasse, il est amoureux de toi, Céleste, sinon tu finiras malheureuse.

-       Tu sais quoi, Sean ! lui dis-je en me rapprochant de lui.

   Je plantai mes yeux dans les siens.

- L'amour n'est pas compliqué. Les gens le sont.

   Je m'en allai, le laissant bouche-bée.

...

   Ce soir-là, j'étais incapable de me concentrer sur mes devoirs. Je décidai donc de me rendre à la boxe avec Justin. J'avais besoin de penser à autre chose.

   Je ne vis pas les gars de la soirée, ce qui me permis de me donner à fond.

    Mon frère m'observa avec suspicion et m'avertit quelque fois d'y aller plus doucement avec le sac de boxe. Il craignait que je me fasse mal.

   Je voulais oublier cette journée de merde, malheureusement, je ne fus que vidée lorsque je retournai chez moi.

   J'avais l'impression d'être une coquille vide. Seule et vide.