Chapitre 5 p3
Le fond du récipient laissa apparaitre une douzaine de petites sphères ; trois noires, des ratées, mais les autres d'un joli pourpre. À présent, je pouvais me considérer comme une alchimiste d'un chaudron de rang inférieur.
Je me remis immédiatement au travail avec moins d'ingrédients, je réalisai une fournée de pilules de consolidation en plus de celle de concentration, avec moins de difficultés, puisque j'avais pu appréhender mes limites. Mon esprit profitait grandement de cette pratique, il approchait à présent du pic dans le domaine illusoire. Pourtant, je ratais entièrement les deux tentatives pour fabriquer celle de tempérance. Considérant que cela pouvait être une question de fatigue je m'accordais une pause.
Ce lièvre n'allait pas se cuisiner tout seul !
Retirer la peau me donna bien plus de fil à retordre qu'il ne m'en avait couté pour le vider après l'avoir tué. Je le découpai et me réserver les deux pattes arrière pour les griller, le reste mijoterait pour un potage. Plus simple à conserver et réchauffer. La douce odeur des épices dans le bouillon me chatouilla les narines et mon estomac gargouilla, heureusement la grillade irait vite.
Le crépitement du feu et la douce odeur de viande m'enchantaient. La première bouchée me combla de bonheur, l'extérieur légèrement croustillant, contrastait avec la chair tendre et juteuse du cœur de la cuisse. La simplicité du menu renforçait la délectation du jus dégoulinant aux commissures de mes lèvres. Heureusement pour moi un petit bassin d'eau claire se trouvait dans le fond de la caverne, il me permit de débarbouiller mon visage du jus de viande et mon corps de la transpiration causé par ma dernière séance de cultivation avant de dormir.
Le lendemain, bien reposée je m'assis devant mon chaudron et... ratai encore ! Un cri d'agacement m'échappa. Le processus et mon niveau d'énergie mentale n'étaient pas en cause. D'où cela pouvait-il venir ? Je relus la formule laissée par mon maître, une fois, deux fois, trois fois, sans comprendre le problème.
Sur le point d'abandonner, soudain, une petite marque à côté du nom de l'élixir attira mon attention. Elle me renvoya à une des notes de fin du manuscrit. « Prendre garde à l'héliobore, qui se confond aisément avec la souraj très abondante dans cette vallée ».
— La souraj ? Qu'est-ce que c'est que ça ? Je n'ai jamais entendu parler d'une plante similaire à l'héliobore.
J'attirai à moi le manuscrit de botanique et ce qu'il me restait d'héliobore, tournant les pages avec frénésie je trouvais celle sur cette petite fleur aux pétales jaunes. Au premier abord, le dessin ne me sembla pas différent de ce que j'avais sous les yeux. Puis la même marque avec un chiffre à côté. Je poussais jusqu'à la page indiquée et tombais sur une fleur identique.
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