Chapitre 4 p1


Finalement à la fin du troisième jour je regagnai les terres de mon clan. Épuisée, mais plus que satisfaite, cette méthode de double cultivation se révéla bien plus éprouvante que je ne l'imaginais, mais ça en valait largement l'effort ! Seuls les génies à l'essence violette d'un des domaines supérieurs pourraient la surpasser. Il ne fallait pas que je me laisse emporter par l'euphorie. Je n'ignorais pas que le niveau de Saint, qu'ici-bas tous pensaient le sommet, n'était que le début de la culture pour les domaines supérieurs. Là-haut, la plupart des cultivateurs de familles moyennes l'atteignaient entre 20 et 30 ans. Pour les grands clans, disposant de beaucoup de ressources, ils y parvenaient avant même la fin de l'adolescence.

Le trajet dans les bois raviva nombre de souvenirs. À cette époque de l'année, l'odeur de sous-bois se disputait aux parfums entêtants des pavots bleus royaux et melittis. Les chants d'oiseaux et cris des bêtes démoniaques contrastaient agréablement avec le silence absolu de la grotte que j'avais quitté. Mon esprit sans forme il y a encore peu avait atteint le stage initial du royaume illusoire dans lequel il commençait son chemin pour prendre la forme d'un corps. Grâce à lui et sa perception améliorée, je pus éviter de croiser la route de créatures bien trop fortes pour mon niveau actuel.

Lorsque les premières habitations furent en vue, une bouffée de nostalgie m'envahit. Presque un siècle que je voyageai loin d'ici. Les deux gardes me regardèrent entrer dans la petite agglomération avec étonnement, mais aucun ne m'interpella. La nuit ne tarderait plus, de rares travailleurs discutaient encore çà et là de leur dure journée en buvant un verre. Je humai le parfum des herbes médicinales fraichement coupées et entreposées pour la vente du lendemain, tandis que j'approchai de la maison de mes parents mon cœur s'emballait. Il y avait si longtemps que je les avais perdu que le triste spectacle s'offrant à moi me rendit joyeuse.

Les couleurs depuis longtemps fanées, la balustrade de la terrasse avant manquait pour moitié, une végétation sauvage grignotait les parterres colorés d'origine. Les affaires du clan ne prospéraient pas, n'étant pas de la branche principale nous en souffrions davantage.

Ma mère sortie soudain de la maison en courant, les larmes aux yeux, bientôt suivis de mon père et ma petite sœur. Elle se jeta sur moi me serrant très fort. Et je lui rendis son étreinte avec bonheur, profitant de sa chaleur et de son doux parfum floral qui se cachait derrière le fumet du diner de ce soir.

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