Les Sœurs de Nagasaki (長崎の尼僧) : l'histoire vraie de missionnaires
Spécialiste de cinéma, notamment japonais, également réalisateur, le Québécois Alain Vézina c'est penché sur un épisode méconnu de la Seconde Guerre Mondiale : celui de religieuses canadiennes se trouverant à Nagasaki lors du bombardement atomique d'août 1945. Il a rassemblé des documents inédits, réaliser et produits Les Sœur de Nagasaki, film documentaire qui sera diffusé en automne 2018 à la télévision canadienne avant de tourner dans des festivals. De l'Histoire au documentaire, voici le récit de cette histoire vraie.
Le sort des missionnaires
Le 6 août 1945, le feu nucléaire s'abat sur le Japon. Une bombe à larguer par les américains réduit en cendres la vie de Hiroshima. Trois jours plus tard, c'est au tour de Nagasaki de connaît l'Apocalypse. Plus de 200 000 personnes ont périssent dans ces attaques qui marquent le chapitre final de la Seconde Guerre Mondiale. Plusieurs prisonniers de guerre et des civils étrangers sont détenus à Nagasaki. Parmi ces derniers, une vingtaine de sœurs missionnaires arrivée dans l'archipel avant le début des hostilités dont sept canadiennes-françaises appartenant à la congrégation des Sœur de l'Enfant-Jésus de Chauffailles. Les signes de précurseur de conflit ont tôt fait de les inquiéter. Des contingent de soldats défilent devant leur école et la population se méfie de plus en plus des étrangers. Quelques heures après l'attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, le Canada déclare la guerre au Japon. Les religieuses sont recluses dans leurs résidences pour ensuite être internées à Kobe en septembre 1942. Le 1er juillet 1944; elles sont transférés à Nagasaki. Peut-être certaines d'entre elles éprouvent quelques réconfort à se retrouver dans la ville qui réunit la plus grande communauté catholique du Japon. mais Nagasaki abrite aussi les chantiers navals de Mitsubishi où sont fabriqués et entreposés du matériel de guerre ainsi que des munitions (les obus de l'attaque de Pearl Harbor sont sortie des usines de Nagasaki), ce qui en fait donc une cible stratégique pour l'aviation américaine.
Bientôt l'enfer
Les religieuses sont internet dans l'école d'un monastère franciscain. Un dur labeur leur est imposé. Elles doivent notamment transporter de lourdes pierre pour aider à la construction d'un abri antiaérien et souffrent des mêmes privations que la population. La nourriture manque en raison de rationnement sévère imposé par les autorités. Privées de toute information extérieure, les religieuses, tout comme la majeure partie des habitants, savent peu de chose de l'emploi de la nouvelle arme nucléaire à Hiroshima. Par conséquent, on ne s'inquiète pas de voir, en cette matinée du 9 août 1945, deux B-29 solitaires survoler la ville. Une alerte aérienne a bien été entendu plus tôt mais fut levée. A 11h02, contre toute attente, l'enfer se déchaîne sur quartier d'Urakami où vit une population ouvrières. La bombe a raté de 3 km ses objectifs initiaux : le centre de la ville et les installations portuaires. Parmi les victimes de l'explosion, 8 500 faisaient partie de la communauté catholique de Nagasaki.
Comme une force qui me tirer en bas
Situé à 6 km de l'hypocentre, le camp des religieuses n'en est pas moins fortement secoué par la déflagration. Sœur Aimée Chouinard écrit : "Tout autour de nous a été changé en chaos. La maison s'est mise à trembler. [...] j'avais la tête baissée sur mon livre, j'ai senti comme une force qui m'arrachait quelque chose de la figure et me tirer en bas." La nuit, les sœur ouvre refuge dans une grotte. Sœur Marie-Anna Bérubé décrit : "A peine arrivées à cet endroit, nous apercevons une femme tou ensanglantée portant son enfant sur le dos. Elle s'approche et nous dit en pleurant : C'est tout ce qu'il me reste, montrant son enfant d'un geste de la main. Que faire ? Nous n'avons aucun médicament, pas même une goutte d'eau. [...] La rencontre comporte des danger, car il est interdit de nous parler. Avec tristesse, nous la voyons s'éloigner à pas chancelants". De la montagne, les sœurs voient plusieurs quartiers de Nagasaki dévorés par les flammes. La ville brûle pendant 17 heures. Les missionnaires apprendront plus tard qu'elles doivent leur survie au relief des montagnes de la ville qui a agi comme un rempart naturel contenant le souffle de l'explosion. Dans les jours suivants la catastrophe, une succession d'images insoutenable les hanterons à jamais. Des corps carbonisés jonchent le sol de la cité dévasté ; des survivants horriblement brûlés et mutilés errent dans les décombres à la recherche de soin ; d'autres recueillent dans des seaux tordu par la chaleur les os calcinés de leurs proches.
La délivrance
Les religieuses sont également troublé par une étrange affliction qui frappe plusieurs survivants. Sœur Chouinard note : "Leurs cheveux sont tombés, ils se sont mis à saigner du nez et ils sont morts. Personne n'en réchappe." Elles ignorent, à l'instar de tous les survivants, que la bombe a engendré des retombées radioactives. Sœur Chouinard et l'une de ses codétenus canadiennes, sœur Regina McKenna, en seront elles-mêmes victimes en succombant à un cancer quelques années plus tard, maladie fréquente chez les irradiés. Au total, en décembre 1945, on estime que 74 000 personnes ont péri et que 75 000 autres furent blessés suite au bombardement atomique de Nagasaki. Comme à Hiroshima, 60 % des victimes sont des femmes, des enfants et des vieillards. Plusieurs sœurs japonaises de l'Enfant-Jésus de Chauffailles ont été tués avec leurs élèves dans leurs écoles d'Urakami. Les missionnaires retournent à leur camp en partie épargné par l'explosion. Le 17 août, à minuit, elles sont brusquement réveillées et réunies au réfectoire. Une douzaine de policiers japonais, bien armés, les considèrent un long moment. Les religieuses se demandent si elles ne seront pas sommairement exécutées. Puis, un policier leur annonce la victoire des Alliés et la capitulation du Japon. Les sœur verront néanmoins la captivité prolongée jusqu'à l'arrivée des troupes américaines, un mois plus tard. Elles ont alors le choix de retourner à Canada ou de demeurer dans l'archipel.
En dépit des épreuves endurées, quelques religieuses sont continuer d'exercer leur apostolat au Japon pendant plusieurs années, bien déterminé à soutenir un peuple qui a trop souffert des horreurs de la guerre. Elles vont notamment recueillir les enfants de Nagasaki dont les parents ont péri, et fonder un orphelinat.
Les sœurs de Nagasaki le documentaire
Les sœurs de Nagasaki traite et d'un épisode de l'histoire du Canada et du Japon qui, étonnamment, n'a jamais fait l'objets donc un livre ou documentaire. On peut donc difficilement trouver un sujet aussi captivant et inédit ! Ce récit et si méconnu que même les ouvrages de référence sur les attaques nucléaires au Japon n"en font aucunement mention ou fournissent des informations erronées. Par exemple Paul Ham, dans son volumineux ouvrage Hiroshima, Nagasaki : The Real Story of the Atomic Bombings and their Aftermath, mentionne que toutes les religieuses étrangères étaient internées à Kobe au moment de l'attaque. Les Canadiennes on été, au contraire, les témoins de ce dernier acte tragique de la Seconde Guerre Mondiale. Ces sœurs missionnaires sont décédées aujourd'hui (la dernière est morte en 2000), mais certaines d'entre elles où on heureusement laissé des lettres et des témoignages écrits de leur séjour en captivité au Japon. Il nous est donc possible d'exhumer leurs souvenirs. Ces témoignages seront livrés par la voix off de comédiennes et illustrés par une riche iconographie d'archives. Il a fallu près de deux ans pour rassembler photos, films et témoignages issu de fonds d'archives situer au Québec, aux États-Unis, en France, en Suisse (pendant la guerre, le consulat Suisse intervenait parfois auprès des autorités japonaises afin de tenter d'améliorer le sort des internés de guerre occidentaux) et, surtout, au Japon.
Source : Planète Japon / Alain Vézina
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