∆ Chapitre 4 : Tâche ménagère ∆

Dark Link

Non mais regardez-moi ça. Maintenant, je ressemble à un paysan. D'ailleurs, on dirait presque le premier mec que j'ai tué... mais en plus beau.

Elle m'a filé un vieux pantalon brun et usé, et une chemise qui laisse voir mes pansements. Je réenfile mes bottes et sort de la pièce.

Son chat... Yoru, je crois... est couché sur la banquette et se lèche les pattes. Il me lançe un regard mauvais quand je passe, sûrement encore énervé que je l'ai repoussé tout à l'heure.

Je décide de l'ignorer et sorts de la maison. La gamine est occupée à remplir l'abrevoir de ses canassons.

- Hé, t'aurais pas un truc pour tenir mes cheveux ? Un ruban ou un truc du genre ? J'ai dû perdre le mien en me battant.

Elle se retourne et pose son seau.

- Oui, bien sûr, je vais te chercher ça.

Elle rentra dans la maison. Je me tourne et regarde le cheval qu'elle montait, l'autre jour.

Lui aussi, me fixe. Il souffle bruyamment.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Il racle le sol du bout de son sabot avec un air mauvais. Fille bizarre, chat bizarre, cheval bizarre... Je suis tombé dans un drôle d'endroit...

- Tiens ! fait la gamine, me faisant sursauter.

Je ne l'ai pas entendu arriver. Elle me tend un ruban fin et rouge.

- J'aurais préféré en noir, mais bon... dis-je en nouant mes cheveux en queue de cheval.

Elle me regarde insistement quelques secondes.

- Quoi ? J'ai un truc sur la figure ?

- Non... C'est bon...

Elle se retourne en rougissant. Un sourire mauvais étire mes lèvres. Je lui fais de l'effet, à ce que je vois ! Je m'apprête à dire quelque chose, quand un hennissement retentit.

- Qu'est-ce qu'il y a (n/c) ? Tu es bien nerveux, aujourd'hui !

Elle lui tapote l'encolure. Il continue de me foudroyer du regard. Serait-ce possible qu'il... non... c'est un cheval, il ne peut pas savoir que je suis une ombre.

- Je sais pas ce que je lui ai fait, mais il m'aime pas, en tout cas...

- Je ne sais pas ce qu'il a... Il n'a jamais agis comme ça, auparavant. Peut-être qu'il t'en veux parce que je l'ai fait te porter, en plus de mes et de tes armes !

- ... Tu crois que ça réfléchis autant, un cheval ?

- Bien sûr que oui ! Bon, peut-être pas tous, mais (n/c), oui !

Je renifle. Vraiment, vraiment bizarre, cette fille. Elle fronce les sourcils.

- Je te conseille de ne pas le sous-estimer. Ce n'est pas un descendant d'Epona, la jument du héros, pour rien !

- Le descendant de la jument du héros, sans blague ?

C'est bien ma veine, ça...

Il continue de me regarder méchamment. Peut-être qu'en réalité, il voit bien que je suis une ombre, s'il est vraiment comme elle le disait... Je pourrais m'en débarrasser, non ? Discrétement... Elle remarquerait rien...

Dans tous les cas, il ne m'aime pas et c'esr réciproque.

- Hé, tu veux pas venir m'aider, au lieu de faire un duel de regard avec lui ?

L'aider ? Comme si j'avais que ça a faire.

- Tu peux m'aider à remplir l'abrevoir ?

- Non.

- ...

Elle croyait quand même pas que j'allais l'aider ? Elle m'avait pris pour son putain de héros, ou quoi ? Je retourne dans la maison.

- Si tu rentres, tu peux faire la vaisselle.

Je la regarde, blasé.

- Tu m'as pris pour ta boniche ?

Dans mes souvenirs, partout où mon côté lumineux est allé, on ne l'a jamais traité comme ça...

- Étant donné que tu vas rester là un petit moment, faudrait que tu fasses ta part de travail, non ?

- Pffeuh ! T'en as des idées, toi !

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- Bon, faut que je les laves où, tes machins ?

Elle se retourne vers moi, l'air surprise.

- Ah mais tu le fais vraiment, du coup ? Je croyais que tu ne voulais pas !

- J'ai toujours pas envie, si tu veux savoir. Sauf que ton chat, il regarde super mal, il m'a donné mauvaise conscience, à force !

Elle se mords la lèvre inférieure, un sourire aux lèvres. Elle est vraiment pas douée pour cacher qu'elle va éclater de rire.

- Ça te fais rire ? m'offusqué-je.

- Non non...

- C'est ça, ouais... Bon, c'est lourd, ça va où ?

- Le lavoir est juste là !

Elle me le désigne, juste à côté de la maison. Je vais poser les assiettes, les couverts, et les marmites et commence à les laver. Mon torse picote et j'ai du mal à respirer. Au moins, ça, ce n'est pas très dur.

Non mais regardez-moi ça. Moi... L'ombre du héros... Ancien sbire de Ganon... En train de faire la vaisselle, habillé en paysan... C'est vraiment ridicule...

Si seulement je n'étais pas blessé... Je me serais déjà tiré...

- Y a encore du gras, dans cette marmite ! Autant le faire autant le faire bien, non ? fait-elle, tandis qu'elle plonge son seau dans le puis, juste à côté.

- Raah, commence pas, hein ! T'as qu'à le faire !

Je regarde dans la marmite.

- On pari combien que ça y était déjà, en plus ?

Elle me lance un regard mauvais, avant que je ne pousse un soupir.

- C'est bon, je la refais...

- Tu sais le but de m'aider, c'est pas que je repasse derrière toi trente secondes après ! Enfin bon... Merci quand même !

- Tssk ! C'est ça, ouais !

Je reprends donc la marmite, puis les assiettes, les récurant bien, presque à les casser.

- C'est bon, comme ça ?

- Oui, merci ! me sourit-elle.

... Quelle idiote...

- Tss... Sérieux...

Je m'appuie contre le lavoir, me demandant une nouvelle fois ce que je fais là. Et aussi pourquoi ça amuse l'autre sanglier.

Il a aussi dit un truc comme "je ne referais pas la même erreur deux fois" ou un truc du genre.

Qu'est-ce que ça peut bien dire ? Enfin... Il a dit que je le découvrirais bientôt, donc on verra bien.

Et puis, ça m'arrange, si elle me soigne. Dans mon état, je ne peux rien faire... La preuve, je comptais me tirer après manger, mais là douleur m'a fait changer d'avis. J'ai beau râler, il faut avouer qu'elle est douée. Rester ici m'est utile.

Surtout que sa nourriture est délicieuse... Même si je ne lui dirais jamais.

- Qu'est-ce que tu vas faire pour manger, ce soir ?

- Un ragout de viande, sûrement. Quoi, tu n'es pas content ?

Je me souviens parfaitement de la gloutonnerie du blondinet. À pratiquement tous les repas, il mangeait vraiment copieusement. J'aurais bien aimé manger quelque chose d'aussi bon...

Bien sûr, il y avait tous ces restes de plats que les monstre laissés traîner un peu partout autour de la salle du banquet, au château, mais... Comment dire... Je ne prendrait jamais le risque dans prendre, ne serait-ce qu'un seul morceau !

- Tu n'aurais pas plus... copieux ?

- Oh ! s'illumine-t-elle. Tu veux dire un ragout de viande divine, avec des grillades terre-mer-divine ou du pilaf de volaille divine, accompagné d'un grand chutney de fruit ?

Rien qu'en entendant ces noms, je me mets à saliver.

- Oui ! C'est ça !

- Non mais tu t'es crus dans un palais, ou quoi ? Comme si j'avais les moyens de trouver les ingrédients...

Tous mes espoirs se brisent.

- De la venaison fine, au moins ?

- Aucun animal n'en donne, dans la région.

Je fronce les sourcils.

- Tu peux pas en acheter ?

- Ça coûte trop cher, enfin !

- T'as bien les moyens d'acheter des élixirs ! Ça coûte super cher, non ? Va pas me faire croire que tu peux pas acheter au moins de la venaison fine !

- Oh, mais ça, c'est que je sais en préparer !

- ... Sérieusement ? Et comment ?

Elle me lance un grand sourire.

- Je ne vais pas te dire tous mes secrets, voyons !

- ... Bref, tu ne veux pas refaire une tarte aux pommes ?

- Il en reste, non ?

- Bah... comment dire...

Je n'ai pas besoin de lui expliquer qu'elle pousse un profond soupire. Non mais ça va, j'avais faim, moi !

- J'irai chercher des pommes et j'en ferai une demain...

- C'est dans longtemps, demain !

- T'es vraiment un gosse...

- T'as dis quoi ?

- Rien...

Un nouvel hennissement.

- Dis... il est quand-même pas jaloux, ton canasson !

- ... Non, j'espère pas !

Je ricane.

- Surtout qu'y à pas de quoi être jaloux... Comme si j'allais tenter un truc avec toi... dis-je en la jugeant du regard.

J'esquive de justesse un sceau. Je roule sur le côté et gémis.

- Non mais ça va pas ?! Je suis blessé !

- Non, y a vraiment pas de quoi être jaloux... dit-elle en me jugeant à son tour.

N'importe quoi... Je sais très bien que je lui fait de l'effet...

- Ouais bon bref, va le voir, avant qu'il détruise la barrière, dis-je en me relevant

- Où tu vas ?

- Je vais m'entraîner un peu. Pas question que je me repose sur mes lauriers !

- Même pas en rêve ! Tu veux aggraver tes blessures, ou quoi ?

-... Je vais quand-même pas rester tout le temps sans m'entraîner, oh ! Déjà que ça me fait chier de rester !

- Tu t'entraîneras plus tard ! Crois-moi, ce n'est pas en deux semaines que tu vas perdre toutes tes techniques !

- Deux semaines ? m'offusqué-je.

Elle me regarde, blasée, avant de soupirer.

- Va te reposer, tu m'énerve. Quand tu seras guéris, on s'entraînera ensemble, t'en fais pas...

- Ensemble ?

Je pouffe, puis esquive un deuxième sceau.

- VA DORMIR !!

∆ À suivre... ∆

Le média n'est pas magnifique ?

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