∆ Chapitre 3 : Impoli ∆

(T/p)

De quel droit se permet-il de critiquer mon prénom ? Quel impoli...

Qui est-ce que j'ai sauvé, franchement ? Au début, en voyant l'emblème de la triforce sur son épée, puis son bouclier qui ressemble comme deux gouttes d'eau au bouclier Hylia, j'ai pensé que ça pourrait être le héros.

Mais j'ose espérer que le héros sera quelqu'un d'un peu plus polis ! Et puis, pourquoi est-il si sombres ?

Son épée est d'un noir ébène aux reflets rouges, et l'emblème de la triforce retournée. De même pour le bouclier. Et ses vêtements... Entièrement noirs, eux aussi... Sans parler de ce teint presque gris, et de ces yeux rouges. Très beau, d'ailleurs... Tais-toi, conscience !

On m'a toujours dit de ne pas me fier à l'apparence des gens, mais le héros est sensé être blond, avec les yeux bleus. Comment dire que ce n'est pas tout à fait le cas, pour cet homme.

Non, ça ne peut pas être Link.

-... Pourquoi je te donnerai mon nom ?

- Je t'ai bien donné le miens. Et puis se serait la moindre des politesses.

Il semble réfléchir, avant de répondre :

-... Dark.

J'aurais bien aimé lui répondre que ce n'est pas mieux que (t/p) (ce qui est vrai), mais ne dis rien. Pas tous les gens ne sont bon, à Hyrule...

Je lui tends une assiette pleine d'omelette, qu'il s'empresse d'attraper pour dévorer, sans même un merci.

- Qu'est-ce qu'il y a d'autre, après ? demande-t-il, la bouche pleine de nourriture.

- Une poêlée végétale et des brochettes, fais-je, me retenant de lui faire un commentaire sur ses bonnes manières.

- C'est tout ?

- Plus la tarte, ça fait déjà beaucoup, non ?

Il réfléchit quelques secondes, puis dit :

- Non.

Je retiens un soupire. Il termine en vitesse son assiette, et réclame la suite.

- Un s'il-te-plaît, ça t'écorcherais la bouche ? lâché-je finalement, dépitée.

- Pourquoi faire ? grogne-t-il.

- Pour être poli !

- Pourquoi faire ? répéte-t-il.

Je laisse tomber et lui sert la suite. Sur qui est-ce que je suis tombé ? Je m'assois à mon tour et terminai ce qu'il m'a laissé. C'est à dire, vraiment pas beaucoup... Il finit bien avant moi, et je le vois loucher sur mon assiette.

- Même pas en rêve.

- Pourquoi ?

- Tu as eu ta part !

- Mais j'ai faim !

- Il reste la tarte !

- Mais ça suffira pas !

Je soupire. Il continue de me regarder fixement.

- Non !

- Pourquoi ?

- La bouffe, ça se partage pas !

Il lève les yeux au ciel et se met à se balancer sur sa chaise.

Après avoir terminé, j'apporte enfin la tarte. Les yeux pleins d'étoiles, il attends que je la découpe pour en prendre le plus gros bout.

J'en prends moi aussi un bout, un peu plus petit. Et dire qu'on me traitait de gloutonne... Ma famille ne connaissait sûrement pas cet homme ! 'Fin bon...

Je le regarde. Il relève ses cheveux noirs de son visage, ce qui me permet de voir ses yeux. Ils sont vraiment rouge, mais très beau... Comme un rubis. Il goûte une petite bouchée de la tarte, et son visage auparavant sombre s'illumine. Vraiment mignon.

.

.

.

C'est vrai, il faut l'avouer... Je pourrais essayer de le retenir encore un peu... Malgré son caractère... exécrable.

- Tu as l'air d'aller mieux.

Il froncé les sourcils, l'air agacé et lève les yeux vers moi.

- Comment ça ?

- Pendant que tu dormais, Tu n'arrêtais pas de gémir et bouger. Tu grommelais des choses comme : "foutu sanglier de mes deux" ou "laisse-moi sortir".

Il se gratte le derrière de la tête, l'air gêné.

- J'avais un peu peur pour toi, mais au final, tu sembles aller bien.

Il réponds par un grognement, et se prit une deuxième part de tarte.

- C'est toi qui m'a soigné ?

Flash Back

Bon sang ! Qu'est-ce qu'il saigne ! Je le dépose sur le lit de mes parents et lui retire le haut de sa tunique.

- Meurs pas, ça va aller ! dis-je à l'homme dont le corps se relève pour redescendre juste après bien trop rapidement à mon goût.

Je dépose sa tunique sur une chaise, et éponge son torse avec un chiffon humide.

Mon dieu... C'est quoi ces abdos ? Argh, (t/p), c'est pas le moment ! Calme tes hormones !

Je plonge le chiffon dans le seau, l'essore puis recontinue à le nettoyer.

C'est moi ou... il est déjà en train de cicatriser ? Non... Ce n'est pas possible...

Une fois nettoyé de tout son sang, j'applique un élixir sur ses blessures, puis les bande.

Il est vraiment beau... Argh, (t/p) ! Arrête de penser à ça !

... Ces cheveux noirs mi-longs décoiffés, ces longs cils, et ce visage... Oui... Il est vraiment mignon, en réalité.

En plus il semble avoir mon âge ! Peut-être qu'il accepterait de rester ici quelques temps, ça me ferait du bien un peu de compagnie !

Il faudrait juste qu'il reprenne des couleurs. Son teint presque gris... Il lui donne un charme sombre, mais aussi l'impression qu'il va mourir dans l'instant.

.

.

.

- Hé ! Crève pas, je te dis !

Fin du Flash Back

- Hum... Oui...

- Hmm... T'aurais pu mieux faire.

Ça picote...

- Je te rappelle que tu bougeais comme pas possible ! C'était difficile de faire un truc magnifique !

- Mouais, passons... C'était ta chambre, là où tu m'as fait dormir ?

C'est celle de mes parents, il ne croit quand même pas que j'allais le faire dormir dans la mienne, oh !

- Non, pourquoi ?

- Je m'en doutais, vu comme c'était pas super propre...

Deuxième picotement...

- Hé ! Elle a pas été occupée depuis plusieurs années, je te signale ! Tu crois que j'ai que ça à faire, de la nettoyer tous les jours ?

- Peut-être pas tous les jours, mais régulièrement, ce serait bien, non ?

- T'auras qu'à le faire, toi ! De toutes façons, c'est là où tu vas dormir !

- Quoi ? C'est hors de question que ce soit moi qui nettoie !

- Pourquoi pas ? Tu m'as pris pour ta boniche, ou quoi ?

Il serre les dents, avant de soupirer.

- De toutes façons, qui te dis que je vais rester ici ?

- C'est pas comme si t'avais le choix ! Tu n'es pas en état de t'en aller !

- Qu'est-ce qu'il te fait dire ça ?

- Ça fait même pas deux jours que tu es ici, tes blessures n'ont pas pues se refermer si vite !

-...

- Et elles sont bien trop graves pour que tu t'en ailles !

- Bon, bon... Ça va... Je vais rester ici le temps de guérir, ça te va ?

Il ne semble pas penser un poils ce qu'il disait, ça ne m'étonnerais pas de le voir tanter de s'échapper... Il n'attendit même pas ma réponse et se resservit une part de tarte.

- Gardes-en pour ce soir, non ? dis-je en terminant la mienne.

- T'auras qu'à en refaire une !

Qu'est-ce qu'il est borné. Comme quoi, la beauté ne fait pas tout...

- Pourquoi j'en referais une ? C'est long à préparer, tu sais ! Et en plus, je n'ai pas assez de pommes !

- Pourquoi tu ne vas pas en chercher ?

- J'ai pas que ça à faire, tu sais ! J'irai quand j'aurai le temps !

Il grogne.

- De toutes façons, tu dois pas avoir beaucoup à faire, non ? renifle-t-il.

- J'aimerais bien t'y voir, toi...

Je termine ma part de tarte, quand je le vois sursauter. Il baisse ses yeux au sol, chose que j'imite. C'est Yoru.

- Raah... Casse toi, sale matou ! fit-il en l'écartant d'un coup de pied.

- Laisse-le, il est juste câlin !

- Ouais, bah moi je le suis pas ! Dis-lui de me foutre la paix !

Je soupire et appelai le chat, qui saute sur mes genoux.

- Il s'appelle Yoru.

- Qu'est-ce que j'en ai à cirer ?

- C'était juste pour que tu le saches...

Bon sang, on lui a appris où, les bonnes manières ? Il regarde autour de lui, jugeant tout ce qu'il avait à portée du regard.

- Tu vis toute seule, ici ?

- Depuis la mort de mes parents et grands-parents, oui.

- C'est pas un peu dangereux, pour une gamine ?

Gamine ?

- Gamine ? Je vais bientôt avoir dix-sept ans, je te signale ! Et puis, à mon avis, tu as un an de plus que moi, maximum !

- Hmm, tu penses ? fit-il, un sourire arrogant aux lèvres. Pour moi, tu n'es qu'une gamine, j'ai cent ans de plus que toi.

- Morte de rire. Sans blague, tu as quel âge ?

- Je viens de te le dire, cent-dix-sept !

- Mais oui, on y croit...

Il devait vraiment me prendre pour une bille. Et puis c'est quoi, ce sourire ?

- Et il n'y a pas quelqu'un d'autre pour s'occuper de toi ? D'autres parents, des amis ?

Il ne semble pas s'inquiéter, juste être curieux.

- Ma famille n'était pas très grande. Je suis la dernière. Et pour les amis, à la mort de ma grand-mère, on m'a proposé de venir habiter chez eux, mais j'ai dû refuser.

- Sois tu as pleinement confiance en tes capacités, sois tu es parfaitement idiote, ricane-t-il. Avec le Fléau qui ne va pas tarder à revenir, c'est super dangereux.

- De toute façon, où que l'on soit, si le fléau doit revenir, il nous tuera tous.

Il ouvre la bouche pour argumenter, puis la referme. Je me retiens de ricaner, et lui dis

- C'est pour ça que le héros doit revenir non ?

Espèrons qu'il le fasse... Je le vois grincer des dents.

- Tu n'es pas d'accord ?

Il plonge son regard dans le vide. Puis il lève les yeux vers moi, l'air encore plus énervé.

- ...Sincèrement, tu penses réellement qu'il va revenir ?

Brusquement, l'ambiance est devenue tandue...

- On ne peut que l'espérer. Lorsqu'elle était jeune, ma grand-mère entretenait de très bonne relation avec Impa. Elle aussi disait qu'il reviendrait, quand l'heure serait venue.

En le regardant, je vis qu'il avait une expression encore plus sombre. Effrayant... Presque autant que ma mère...

- Toi aussi, tu sembles avoir souffert à cause du Fléau, pas vrai ?

Il leve brutalement les yeux.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? crache-t-il.

- Je connais beaucoup de personnes comme toi. Qui ont tellement souffert du à cause de la résurrection du Fléau qu'ils en sont venus à perdre la foie. C'est aussi ton cas, n'est-ce pas ?

-... Comment en t'es venue à faire des déductions pareilles ? soupire-t-il.

- Tu ne sembles pas te réjouir de la venue de Link. Les autres, habituellement, en parlent avec des étoiles plein les yeux. Et toi, c'est le contraire.

- Bravo, tu pourrais faire une parfaite détective, fait-il, moqueur.

- Arrête. J'ai raison ou pas ?

Il hésite avant de répondre.

- Pas vraiment... 'Fin... En gros...

Tellement clair, ce type...

- Tu a perdu ta famille ?

- Je n'en ai jamais eu.

J'allais m'excuser quand il se redresse brusquement.

- Et arrête de poser des questions idiotes ! Ça pourrait te coûter la vie !

Il mords furieusement dans sa part de tarte, et la finit en quelques bouchées, puis se releve. Beaucoup trop vite.

Il se plie en deux, en serrant son torse contre lui, crachotant. Je me dépêche de venir près de lui, faisant à moitié tomber Yoru de mes genoux.

- Ta blessure à dû se rouvrir. Il ne faut surtout pas que tu fasses de mouvement brusques !

Je le tire vers la chambre de mes parents. Il essaye de résister, mais ne le peut pas très longtemps. Je le fais se recoucher et lui retire sa tunique en lambeaux. Une tâche rouge se trouve au centre des bandages. Je les lui retire et refais la même opération que deux jours auparavant.

- Enlève tes mains, je ne vois pas ce que je fais ! lui dis-je pendant que j'applique l'élixir.

- Qu'est-ce que tu me fais ? Ça brûle !

Quelle chochotte...

- C'est juste un élixir, c'est normal. Arrête de t'agiter !

Au bout de plusieurs minutes, je peut enfin lui rebander le torse. Son épaule, quand à elle, ne s'est pas rouverte.

- Il ne faut pas que tu t'agites.

- Facile à dire...

Il se redresse lentement. Je m'approche de l'armoire et en sort des affaires de mon père.

- Tiens, met ça, dis-je en les lui tendant. Mon père n'était pas aussi musclé que toi, mais plus grand, donc ça devrait aller.

- T'as un problème avec ma taille ? grogne-t-il en me lançant un regard assassin.

- C... C'est pas ça que je voulais dire... Bref, habille-toi, je vais m'occuper des chevaux.

∆ À suivre... ∆

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