∆ Chapitre 18 : Menaces ∆
Dark Link
- Dark, lève-toi !
- Je dors...
- C'est midi ! Remue-toi, j'ai besoin d'aide !
Je grogne une réponse incompréhensible. Quelques minutes plus tard, elle revient.
- Dark !
- Mais quoi ?!
- Lève-toi !
Je soupire et sort de sous la couette en râlant.
- Arrête de râler ! C'est midi, il fallait bien que tu te lèves !
Je fais une grimace. Même deux jours après la lune de sang, je me sens toujours bizarre...
Je m'assois à table et pose mon front sur la table.
- Je t'ai préparé une omelette, mange !
- Pas faim.
- Hein ? Toi ? Toi, Dark, tu n'as pas faim ?
Je lui jette un regard meurtrier. Elle se moque.
- Oui, moi, Dark, je n'ai pas faim.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
- J'ai mal au crâne.
Elle s'assoit à côté de moi.
- C'est bizarre... D'habitude, après la lune de sang, tu débordes d'énergie... Qu'est-ce qu'il t'arrive, aujourd'hui ?
- Chais pas... J'ai comme... Une boule dans le ventre. J'ai un mauvais pressentiment.
- Un mauvais pressentiment ? Mais sur quoi ?
- Si je le savais je te le dirais, soupiré-je, excédé.
Elle réfléchit.
- Tu parles encore avec Ganon, non ?
- Ouais, et ?
- Bah, tu pourrais lui demander !
Je m'étouffe à moitié de rire.
- Moi ? Demander quelque chose à Ganon ? Certainement pas.
Elle roule des yeux. Un silence passe. Pendant qu'elle mange son omelette, je réfléchis à ce qu'il peut bien m'arriver. Encore.
- T'as les cheveux longs, Dark.
Je lève péniblement ma tête pour poser mon menton sur le bois et la regarder.
- Le rapport, s'te-plaît. On était dans une discussion sérieuse, là.
Aujourd'hui, je ne les ai attachés en queue de cheval, donc ils me tombent sous les omoplates.
- Qu'est-ce que tu veux faire avec ? râlé-je.
-...Rien, c'était juste une remarque.
Je souffle du nez.
- Ils ont plutôt poussés, depuis qu'on s'est rencontré !
- Où est-ce que tu veux en venir ?
- Tu me laisserai te faire une coupe ?
- Non.
Et je repose mon front sur le bois. Elle soupire.
- Alleeez !
- Va crever.
Elle souffle bruyamment.
- Je te l'enlève juste après !
C'est à mon tour de soupirer.
- T'as pas quelqu'un d'autre à aller faire chier...
- Disons que c'est une petite vengeance perso, dit-elle en souriant.
Je me retiens de l'insulter.
- Alleeez ! J'ai trop une bonne idée, là !
- Va la faire sur ton cheval, plutôt.
- Tss... Tu n'es pas drôle.
J'ai envie d'aller me recoucher. Je me sens vraiment barbouillé. J'ai peut-être attrapé un rhume...
- On va faire un pacte ! Je te laisse te reposer sur mes genoux si tu me laisses te coiffer.
Je la regarde, fatigué. C'est ça qu'elle manigances ? Me détendre sur ses genoux et me carressant la tête pour que je pionce et voit l'autre ? Quelle idiote... Mais en même temps, si je refuse, elle va me les casser pendant des plombes...
- Très bien, très bien, soupiré-je.
Elle saute de joie et file sur la banquette. Elle tapote ses genoux, comme si elle parlait à un chat. Je grogne et vais m'y coucher, plié en deux sur la banquette. Putain c'est vraiment pas confortable... Quand je me réveillerai, j'aurais le dos en miettes...
Soudain, je sens quelque chose de dur contre mon crâne, puis me tirer violemment les cheveux.
- Aaïïe !
- Eh ! Détends-toi, c'est juste une brosse !
- Une brosse ? Pour quoi faire ?
- Bah, te coiffer ! T'as les cheveux tout emmêlés, je vais pas pouvoir faire grand chose avec !
Je la regarde, indigné. J'ai tellement envie de l'envoyer balader, mais avec elle, c'est peine perdue... Je repose ma tête en soupirant,avant qu'elle ne recommence.
- Bordel, vas-y doucement !
- Je peux pas faire plus doucement, crétin !
Je plante mes ongles dans ses mollets.
- On va essayer de ne pas se faire mal, d'accord ? dis-je avec un sourire mauvais.
Elle ne répond rien mais, d'un coup, mes cheveux me tirent beaucoup moins. N'empêche, c'est plutôt reposant, dormir comme ça. Je pense que je vais vraiment finir par faire un petit somme.
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- Si tu savais à quel point vous êtes adorable...
T'en as pas marre ?
- De ?
De nous regarder. Tout le temps. Laisse-nous un peu d'intimité, sale porc.
- Je profite.
Tu profites de quoi ?
- Toi aussi, tu devrais profiter. Qui sait ? Peut-être que dans peu de temps, t'es craintes se réaliseront.
H... Hein ?
- Bref.
Quoi, bref ?! Tu vas pas recommencer, bordel ! Explique !
- Je croyais que tu ne voulais rien me demander !
Là, c'est toi qui a commencé ! Dis-moi !
- Au lieu de te focaliser sur ta mort imminente, tu aurais dû tenter de faire quelque chose. Peut-être que tu aurais réussi à la retarder. Peut-être.
Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes, encore ?
- En tous cas, maintenant, c'est trop tard.
Mais trop tard pour quoi, enculé ?!
- C'est devenu trop dangereux, maintenant. Je vous aurais laissé une chance.
Je pige rien à ce que tu me raconte...
- Tu comprendras bien assez tôt, fais moi confiance.
...
- Parlons de choses plus joyeuses. J'adore la coupe que ta paysanne te fait.
Qu'est-ce qu'elle m'a fait, encore ?
- Hmm... C'est difficile à expliquer... Elle te fait de petites tresses discrètes qu'elles glisses entre tes mèches... Et tes cheveux boucles un peu, je ne sais pas comment elle a réussi à faire ça.
...
- Tu as des envies de meurtre, je me trompe ?
Cette gamine, alors... je vais la tuer...
- Pourquoi ? C'est une preuve d'amour !
Elle peut se les mettre où je pense, ses preuves d'amour !
- Bah... C'est pourtant la seule qui t'en donne un peu, tu devrais être content !
... Parce que t'as cru qu'on t'aimait, toi, peut-être ?!
- Même moi, on m'aime plus ! Regarde les yigas, les monstres...
Pff ! Que des tarés ! Je préfère encore qu'on me déteste plutôt qu'avoir des monstres qui me font des rituels chelous !
- Techniquement, gamin, toi aussi, tu es un monstre.
Ne me compare pas à ces trucs...
- Tu n'en as peut-être pas tout à fait l'apparence, mais tu es le plus détestable et le plus infâme des monstres que j'ai créé.
N'importe quoi !
- Dans quelques temps, tu verras. Tu te rendras compte que tu es la meilleure création que je n'ai jamais faite.
Comment tu peux en être si sûr ? Tu n'es pas devin !
- Je le sais, c'est tout.
C'est quand on croit connaît les gens qu'ils nous surprennent.
- Tu verras. Tu reviendras à mes pieds sans même t'en rendre compte.
Dis pas de conneries... Plus jamais, tu me reverras ! C'est hors de question que je revienne.
- Vraiment ? C'est encore plus amusant, alors.
Que des conneries... Cette discussion ne mènera nul part.
- Tu sais ce dont tu as besoin ? D'un bon élément déclencheur. Et c'est bien ce que je compte t'envoyer, mon grand. Les pions de l'échiquier sont en train d'avancer.
De quoi tu parles ? Qui avance ? Tu pourras m'envoyer tous les monstres que tu veux, jamais je ne...
- Pas seulement les monstres. Toutes les pièces, sont en marche.
T'essaie de me mettre la pression, là ? Manque de pot, ça marche pas.
- C'est ce qu'on verra. Continue de bien me divertir ! Tout ça me manquera, j'imagine...
Je comprends absolument rien à ce que tu raconte ! Arrête ton baratin, là !
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J'ouvre un œil, encore plus énervé qu'auparavant.
- Alors ? demande la gamine, au-dessus de moi.
Je soupire.
- Il paraît que je rentrerai à ses pieds sans même m'en rendre compte...
- Vraiment ? Ce n'est pas un problème, ça ! Si tu essaies de t'alier à lui une nouvelle fois, je serai là pour te remettre sur le droit chemin !
Le droit chemin, peut-être pas... Mais m'empêcher d'y retourner, ça, j'en suis sûr.
- Hm. Il a dit qu'il avait envoyé un élément déclencheur, et que les pièces de l'échiquier étaient en marche.
- Ah bon ? Je ne pensais pas que Ganon serait du genre à parler ainsi...
- Bizarre, hein ! En plus, il fait des jeux de mots tout le temps, et il se fout de ma gueule !
- Ah bon ?
Elle se moque.
- Bref. En tous cas, je ne perdrais pas face à son "élément déclencheur", tu peux en être certain, dit-elle, joyeusement.
Je la regarde.
- Même si c'est le Héros ?
- Ne dis pas de bêtises ! Ce n'est pas le Héros pour rien, il n'est pas si corruptible !
J'hausse les épaules.
- Bref, regarde ta nouvelle coupe !
Elle attrape un miroir sur la commode à côté de nous. Elle le met au-dessus de moi.
- Alors, pas mal, hein ?
Je me regarde, blasé. Mes cheveux sont... comme l'a décrit Ganon. Pleins de tresses discrètes et de boucles... On dirait un mouton dans un concours de beauté...
- Magnifique...
∆ À suivre... ∆
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