∆ Chapitre 14 : Les documents secrets... ∆
(T/p)
Nos lames s'entrechoquent et on plonge nos regards l'un dans l'autre. Il n'y a plus aucune sympathie dans le sien. Tout a été remplacé par la concentration du combat, et l'envie de me battre. Mêlé avec la rage... Pourquoi la rage ? Je ne sais pas vraiment...
Ça fait deux jours qu'il est comme ça. Depuis l'apparition de la tour. Je comprends qu'il ne soit pas enchanté à l'idée de revoir le héros, il a été créé pour le détruire, après tout... Mais s'il pouvait éviter d'être aussi sombre et violent.
J'ai l'impression de retrouver le Dark que j'ai soigné il y a deux mois, en pire. Il y a beaucoup plus de hargne dans son regard, il s'énerve bien plus vite et ne me parle presque plus.
Nos épées se croisent à nouveau, mais cette fois, ne s'attardent pas. On repart dans un autre enchaînement de coups rapides. Je lui donne un coup d'épée circulaire qui le désarme presque. Son poignet se tord, mais il ne lâche pas son épée et repars à l'assaut.
En ce moment, il ne fait que s'entraîner à l'épée. Ce matin, je lui ai dit d'aller coup du bois, et si je ne l'avais pas arrêté, il n'y aurait eu plus aucun arbre dans la forêt... En plus, il a tout bien coupé en petit bois...
D'un violent coup d'épée, j'envoie en l'air la sienne. Elle va se planter dans l'herbe, à quelques pas de nous. Il fait demi-tour sans m'adresser un regard.
- On recommence ! grogne-t-il en reprenant son épée.
- Tu veux pas qu'on s'arrête ? Je commence à être fatiguée...
- Tch ! Je te croyais pas si faible !
Mon sang bouillonne. On a fait trois duels d'affilé, que j'ai évidemment tous remportés, et il ose me dire ça !
- Passer deux mois dans ta grange en maniant une hache pour seule arme m'a ruiné mon niveau... continue-t-il. Il faut que je le retrouve.
Il pointe son épée vers moi.
- On arrêtera seulement quand je t'aurais vaincu ! Prépare-toi.
Je soupire. Un frisson me parcours néanmoins le dos. S'il dit ne pas être au meilleur de son niveau alors que j'ai déjà du mal à le battre, je n'arrive pas à imaginer à quel point il doit être fort...
Je fonce vers lui, pressée de mettre un terme au duel. Mon arme fend le vide. Après avoir reculé, il m'attaque. Nos épées s'entrechoquent violemment à grande vitesse. Je vois son prochain coup arriver, mais celui-là, je n'arriverai pas à l'arrêter... Je saute et m'apprête à lui donner un coup de pied, quand je me rappelle sa réaction lors de notre premier duel :
- On avait dit pas les coups de pied !
Mais cette fois, ça ne semble pas le déranger et il tente de m'assener un coup alors que je suis en l'air. Je pare avec le bout de ma botte et atterris.
- Hé ! Tu m'aurait éventré, si j'avais pas arrêté ton coup !
Je pare une nouvelle fois son épée.
- Concentre-toi, grogne-t-il.
Le retour du caractère imbuvable...
Énervée, je tente de le désarmer avec deux fois plus de force, mais à ma grande surprise, c'est mon épée qui vole, et non la sienne. Mes mains me brûlent et j'ai dû me fouler un doigt... Je me mords la lèvre.
- C'est bon, t'as gagné, soit content !
Il ne sourit même pas, il retourne juste s'acharner contre une cible en bois que je lui ai prêté.
- Déprimant... soupiré-je.
Je vais ramasser mon épée et la pose contre un mur de la maison, avant de retourner vaquer à mes activités habituelle, un doigt en moins...
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Dark Link
Du coin de l'œil, je regarde la gamine s'occuper d'un de ses chevaux. Je me sens peut-être un peu désolé pour elle. Peut-être. Elle ne doit pas comprendre pourquoi je m'acharne tant à m'entraîner, mais si je lui dis, ça repartira sûrement en dispute... Elle n'acceptera jamais si je lui révèle mon vrai but.
À l'origine, ce n'était pas pour servir Ganon, et encore moins cet enfoiré de Grand Kohga, que j'ai voulu être "créé". Mais pour tuer le Héros, la Princesse et détruire l'épée de malheur. C'est seulement parce que mon but arrangeait Ganon qu'il m'a pris dans ses rangs.
C'est pour ça que je m'entraîne. Pour tous les anéantir, même si ça arrange l'autre sanglier. Et ça, je ne peux pas le révéler à la gamine. Ce serait idiot.
Je continue de frapper contre le rondin, mais ce n'est pas vraiment intéressant... C'est ennuyant, il me faut un vrai ennemi, pas la gamine ou je dois faire attention à ne pas la tuer... En plus, en combat réel, elle serait morte depuis longtemps. Il y a tant de failles dans sa garde... À moins qu'elle se serve du fait que c'est un entraînement pour ne pas faire attention ? Dans tous les cas, c'est une idiote.
Je soupire et range mon épée dans son fourreau, avant de retourner dans la baraque. Sur une chaise, au pied de mon lit, se trouve ma tunique noire. Je ne sais pas comment elle a fait, elle l'a recousu si bien qu'on ne voit même pas qu'elle a été déchirée...
Je l'enfile et retourne dehors.
- Hé, gamine !
Elle arrête de coiffer son cheval et me regarde.
- Hm ?
- Qu'est-ce que tu fais...? soupiré-je.
- Bah, je démêle la crinière d'(N/c), pourquoi ?
- C'est un cheval, ma grande... Pas un humain...
- Et alors ? Lui aussi a le droit de se montrer beau !
Je regarde l'animal en question. Il bat des cils, comme s'il me narguait. Je grince des dents. Il a cru que j'étais jaloux ou quoi ?
- Bref, dis-je, déprimé. Je vais voir si je peux pas combattre deux ou trois monstres, dans la vallée.
- Hein ? Tu t'en vas ?
Je roule des yeux.
- Mais noon. Je vais juste chercher un adversaire.
- Dans les alentours, tu trouveras rien ! Les monstres les plus proches sont autour du relais des geminés, tu trouveras rien d'autre.
- Tss...
Je dessends quand même la pente, histoire de trouver quelque chose de divertissant.
- Je reviens dans l'après midi.
- On est déjà l'après midi...
Je ne lui réponds pas et continue de descendre. J'arrive en bordure de forêt. Le chant des oiseaux et le bruissement du vent dans les arbres apaisent les gens, d'habitude. Moi, ils m'agacent. Ils donnent l'impression d'un monde en paix, un monde où on peut vivre le sourire aux lèvres sans se soucier de rien. Mais ce n'est que le reflet d'un monde en ruines, où la peur et la souffrance règne pour la majorité des personnes. Un monde au bord de la destruction.
Je m'appuie contre un arbre et sors des papiers de ma tunique. Ceux sur les ombres. Je ne peux pas les lire devant la gamine, je ne suis même pas sûr d'en avoir le droit. En plus, elle se doutera de mon origine et je devrais dire adieu à mes plans de vengeance.
Je parcours les premières lignes, commençant à les traduire. Grossière erreur.
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(T/p)
Je monte quatre à quatre les barreaux de l'échelle et monte dans le grenier. Je me mets à chercher le coffre.
Dark m'a parlé de brisé les liens. Je pourrais l'aider, mais je ne suis plus sûre de savoir comment faire. La seule et unique fois que je l'ai fait, c'était il y a plus de dix ans. J'ai dû souffrir le martyr, pour y arriver. Il me faut ses documents.
Je parcours les étagères et arrive devant le coffre, dans un coin de la pièce. Je soulève le draps qui le couvre. Tiens ? Le cadenas n'est pas là ?
.
.
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J'étais pourtant sûre qu'il y en avait un... Je n'aurais pas laissé ça sans protection. Ni moi, ni ma famille.
Je l'ouvre quand-même. Les papiers sont dans le désordre. Je n'ai presque pas touché à cette mâle depuis au moins trois ans, mais je sais que je n'aurai jamais laissé ça en vrac... Quelqu'un a dû fouiller dedans, mais qui ?
Quand-même pas Dark ! Qu'est-ce que ça lui aurait apporté ? Je lui poserai la question, quand il rentrera... Pour le moment, il faut que je trouve comment l'aider.
En bas, j'entends la porte claquer.
- Dark ?
Quand on parle du loup. Je referme à la va-vite la caisse et retourne en bas.
- Tu n'es pas parti longtemps, au fina...
Je me stoppe. Une aura noire flotte autour de lui, et son visage est plus sombre que jamais.
- Dark ? répété-je.
- Laisse-moi.
Sa voix est dure et puissante. Je m'écarte vivement pour lui céder le passage, surprise. Il passe à côté de moi sans m'adresser un regard, pour s'enfermer dans sa chambre.
∆ À suivre... ∆
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